30 avril, 2009

Mon actu BD


Voici le dessin sans "habillage" de la couverture de Syndrome 6/3/27, le T1 de L'Idole & le Fléau qui sort aujourd'hui même et qui est mon 23e album BD. C'est un projet prévu en 4 tomes et que j'ai proposé à 12Bis en septembre 2007. Assez vite, Igor Kordey a été sur le coup et c'est évidemment une grande fierté pour moi d'avoir travaillé avec lui. J'ai souvent discuté, par mail ou par téléphone, en anglais bien sûr, avec Igor ces derniers mois et je dois dire que c'est un auteur exigeant, mais qui a une vision très pertinente de la BD et de ce qu'il veut faire. Sur ce projet, il m'a à un moment donné poussé dans mes derniers retranchements et m'a forcé à trouver une autre solution à un problème qui lui semblait insoluble. Et même si sur le moment j'ai pu trouver qu'il ergotait, je reconnais aujourd'hui qu'il avait raison et le projet, tel qu'il se présente aujourd'hui, est bien meilleur que la première version. Je crois franchement que l'album est fort et j'espère que la suite sera au même niveau. C'est cet été que j'écrirai le T2, qui sortira l'an prochain.

En attendant, j'aurais bien avancé sur le premier tome d'une autre série chez 12Bis : Un long Destin de Sang. Deux albums sont prévus, qui racontent globalement la journée du 31 mars 1918 sur quasiment vingt-quatre heures de temps. Une BD assez "chorale" (j'en avais envie), dessinée par Fabien Bedouel, et basée sur des faits historiques, à savoir le bombardement de Paris par une pièce allemande à longue portée depuis la Forêt de Saint Gobain. Ce jour-là, dimanche de Pâques, il y a eu un mort à Paris suite à une explosion d'un obus en plein Paris. Son identitée, à l'époque, n'a pas été révélée... Je vous proposerai de découvrir plusieurs histoires dans l'Histoire, et la victime sera parmi elles...

En rentrant d'Australie, j'ai mis la dernière main à mon XIII Mystery : Billy. J'attends le retour de Jean Van Hamme à son sujet, mais je crois que là on n'est plus très loin du but. Cela fait un an presque jour pour jour que je suis en contact avec le Maître pour ce projet et il a fallu que je me remette plusieurs fois à l'ouvrage... Mais je ne me plains pas, au contraire, l'expérience est enrichissante et m'a apporté pas mal de choses. Et là aussi, je dois dire que le dessinateur de ce projet a eu à un moment donné une idée qui a complétement changé la donne et que ce ne pouvait être que celle-là : il fallait donc y retourner ! A ce qu'on m'a dit, Billy sortira en 2012.

En attendant sera sorti le diptyque Speedway, chez Dargaud. Siro en est actuellement à la planche 34 du T2 et ses crayonnés sont superbes. C'est Christophe Araldi qui réalise les couleurs et je ne résiste pas au plaisir de vous montrer en exclusivité une planche du T1 (A:XIS Priority) :


Enfin, une soixantaine de planches ont déjà été écrites pour le projet Bandaiyan, qui raconte la "naissance" de l'Australie. Philippe Nicloux vient de m'envoyer les planches du prologue, et je suis encore sous le choc. En un mot : sublimes. Là aussi, il faut que vous voyez ça... Voici en avant-première mondiale (!) la planche 1 de ce roman graphique de 500 pages qui devrait être prêt lui aussi pour 2012...

27 avril, 2009

Retour d'Australie


Eh bien voilà, après 15 jours passés down under, retour en Europe et reprise du travail ce matin... Nous sommes partis en famille du côté de Perth pour une semaine et un nouvel échange de maison, avant de nous diriger vers Ayers Rock/Uluru pour trois jours, avant de finir avec trois jours à Sydney. Impressions évidemment très fortes avec trois images qui ne s'envoleront pas de sitôt : le coucher du soleil sur l'Océan Indien sur la plage de Cottesloe à Perth, la première vision de ce fameux monolithe depuis l'avion (photo) et la visite à Watsons Bay à Sydney, là où la First Fleet a aussi mouillé il y a 220 ans... Tout s'est bien passé avec la petite famille et je reviens avec 1000 photos et plus que jamais l'envie de me remettre à Bandaiyan et d'y repartir !

Frost/Nixon ***


de ron howard avec michael sheen, franck langella, kevin bacon, rebecca hall

Printemps 1977, Californie, la star de la télé David Frost, anglais, interviewe Richard Nixon, quelques années aprés sa démission suite au Watergate. Gros enjeu de crédibilité pour les deux pendant douze sessions d'interviews.

Si on arrive à oublier le "Ritchie" de "Happy days" (pas facile), Ron Howard avec sa longue carrière désormais, reste un de ces rares réalisateurs qui ne fait jamais mauvais et jamais impressionnant, avec quelques réussites encore plus notables comme "Appolo 13". Les moyens des gros studios US mis au service de bons sujets, "divertissants" mais jamais bourrins. Excellente pioche avec ce sujet, pas évident pour un non connaisseur de l'histoire américaine mais passionnant (et largement supérieur au "Nixon" raté d'Oliver Stone). Parce que Howard trouve le bon ton pour raconter le avant et le pendant cette interview. Le contraste entre Frost et Nixon, chacun en quête de revanche pourtant (surtout Nixon qui espère encore revenir en politique (essentiel pour comprende ce qui se trame)). Cela ressemble à un combat, de plusieurs rounds, mais Howard n'en fait pas trop dans le spectaculaire et dans les effets de suspens, qui étaient à leur place dans "les hommes du président", par exemple, pour rester dans le même sujet, pas ici, où tout se joue sur les mots et les arguments. On est souvent décu par ces "bons sujets sur le papier", pas pour ce film, ca bouge pas mal, bien référencé 70's autour de Frost (ahhh, la cabine supérieur du 747 en "salon / bar", on va finir par l'oublier...). la tension monte vraiment et la fameuse dernière session est trés bien rendue. Pas de ces échanges "avec phrases définitives" si crispants dans les vies de l'un et l'autre, Nixon est tel qu'il est, sans doute, intelligent, pingre, un peu obsédé cul et angoissé par la solitude et l'absence d'objectif pour le reste de sa vie. Super acteurs et Langella qui n'a pas, lui, à cabotiner comme Anthony Hopkins, pour jouer Nixon. Grosse alerte sur Rebecca Hall, aprés "vicky cristina barcelone", faut miser sur elle, à tous points de vue...

PS : Pour faire écho à cet avis de notre ami El Bacos (car je rappelle que ce n'est pas moi qui écrit toutes ces pertinentes critiques cinéma sur ce blog), je dois dire que je me suis fait une spéciale Watergate dans les avions qui m'ont menés en Australie et retour. J'ai également vu à l'aller ce Frost/Nixon que j'ai trouvé excellent et je suis tout à fait d'accord sur ce qui est écrit au-dessus. Au retour, grâce à l'excellent service VOD de Cathay Pacific (même en éco), j'ai pu compléter le sujet avec Les Hommes du Président, qui était également disponible. Je l'avais vu une fois il y a bien longtemps et je l'ai revu avec plaisir, même si il faut bien avouer que c'est une histoire très américaine et qu'on s'y perd un peu avec tous les noms qui sont cités... Amusant de voir aussi comment les journalistes enquêtaient il y a trente ans lorsqu'il n'y avait pas internet ou le fax... Et puis, histoire de boucler la boucle, entre Hong Kong et Paris, sur les coups de 3h du mat, visionnage de l'interview originale entre les vrais David Frost et Richard Nixon sur le Watergate (quand je vous disais que le mec qui a fait la sélection de la VOD sur Cathay était bon...) : amusante mise en parallèle, avec Frost qui s'écoute un peu parler, qui a un tic énervant de se tenir le doigt en permanence mais qui ne lâche pas l'affaire et un Nixon qui peu à peu se ratatine et finit par avouer qu'il a sans doute lâché le peuple américain et que sa carrière politique est terminée...

F1 : GP de Chine & Bahrein - Vettel emerge...


Même à l'autre bout du monde, on continue de regarder les GP et force est de constater que cette saison est absolument passionnante, même si Button a gagné 3 des 4 premiers GP. Entre la première ligne Brawn à Melbourne, la première ligne Red Bull à Shanghai et la première ligne Toyota à Bahrein, ça bouge ! Il flotte comme un renouveau et une douce anarchie dans ce sport qui fait plaisir, et puis parfois ça fait du bien de voir les "gros" (Ferrari, McLaren, Renault et BMW) se prendre les pieds dans le tapis... Attention en tout cas à Vettel, qui se positionne de plus en plus...

Les étoiles de Shanghai :
**** : Vettel
*** : Buemi
** : Webber, Button, Sutil
* : Hamilton, Kovalainen, Barrichello

Les étoiles de Sakhir :
*** : Button
** : Vettel, Trulli
* : Hamilton, Barrichello, Raikkonen, Glock, Bourdais, Webber

Le classement après 4 GP :
Button : 12
Vettel : 8
Hamilton : 6
Glock, Trulli, Buemi : 5
Webber, Barrichello : 4
Kubica, Alonso, Heidfeld, Rosberg, Sutil : 2
Kovalainen, Bourdais : 1

16 avril, 2009

ApocalypseMania : le retour


Sortie aujourd'hui de mon 22e album, en l'occurence le 7e du projet ApocalypseMania, un peu plus de trois ans apres le dernier album en date ! Cet ecart (important, trop sans doute) s'explique principalement par l'investissement de Philippe dans son autre serie Lady S. Je n'ai evidemment aucun reproche a lui faire en l'occurence tant on verra qu'il reste toujours aussi au top !
J'avais deja decoupe entierement (desole pour le manque d'accent, j'ecris depuis un clavier australien !) ce tome lorsque la decision a ete prise de conclure ApocalypseMania au 8e episode - du coup, il a fallu s'y remettre et changer pas mal de choses... Ce qui n'a pas change, en revanche, ont ete les decisions suivantes :

- l'inspiration de tous les noms et situations est toujours directement issue de l'album Seventh Wave du duo System 7 (Steve Hillage+Miquette Giraudy), clairement pour moi le meilleur album techno de tous les temps ;
- volonte de Philippe de ne pas realiser les couleurs lui-meme : c'est l'excellent Guillaume Nicolle qui s'en est (superbement) charge ;
- desir d'accueillir trois "amis" pour une planche "speciale" : en l'occurence Leo, Matthieu Bonhomme et Juanjo Guarnido...
- enfin, recyclage de deux sources d'inspiration personnelle : la nouvelle Arena de Fredric Brown, librement adaptee dans ce tome, et un voyage familial a Stavanger (Norvege) ou un monument local m'a fortement marque...

J'ai en tout cas l'impression que ce tome est bon et qu'il prepare bien le terrain pour la grande conclusion du debut d'annee prochaine... En guise de (nouveau) cadeau, si vous en avez envie, je vous invite a decouvrir ci-dessous la version originale du script, lorsque l'idee etait d'aller jusqu'a 13 tomes... Vous verrez ainsi comment j'avais un peu plus pris mon temps pour cette nouvelle aventure de Jacob Kandahar et vous apprendrez surtout qui etait vraiment Manik Shamanik dans la premiere version...
Manik Shamanik - script original

09 avril, 2009

Svein, Torbjorn, Neil, Chris et l'Australie


En ce moment, il y a deux disques qui tournent sans arrêt dans la voiture et que j'attendais depuis un certain temps déjà. Le premier est le nouvel album du duo norvégien Röyksopp, qui s'était fait remarquer avec un premier opus pas parfait mais annonçant un potentiel énorme : Melody AM. Le coup avait été transformé dès l'album suivant (The Understanding), absolument sensationnel, envoûtant, triste et puissant à la fois. En deux albums seulement, nos amis Svein Berge et Torbjorn Brundtland étaient déjà les auteurs de trois titres majeurs du début du XXIe siècle : Poor Leno, Eple et What Else Is There.
Leur nouvel album s'appelle Junior et il déçoit à la première écoute pour deux raisons : le single (Happy Up Here) est clairement une sorte de remix d'Eple (volonté sans doute de se rappeler au bon souvenir de tout le monde par ce style si reconnaissable), efficace certes (et même entêtant) mais trop ressemblant. Le reste de l'album frappe avant tout par le nombre important de chansons un peu dance-pop, mais on aurait aimé qu'il y ait plus de titres mélancoliques... Et pourtant, passée cette première écoute, je dois avouer que j'ai révisé mon jugement : en fait, l'album est super, chaque morceau a quelque chose qui marque son identité et qui marque tout court. Les titres Royksopp Forever et Silver Cruiser sont sublimes, très "norvégiens", alors que des chansons comme This Must Be It et It's What I Want ont une mélodie imparable. Bref, on adhère toujours, Röyksopp étant plus que jamais la synthèse parfaite de deux autres groupes qui ont eu leur heure de gloire mais qui se sont hélas écroulés avec les années : Air et Chemical Brothers.
Ils étaient de passage hier soir à Paris pour un concert au Trabendo (je ne connaissais pas) : une bonne ambiance, assez tranquille toutefois, et une première heure et quart franchement top (plus dance que les versions albums, comme souvent en live), dommage simplement que les deux derniers morceaux des rappels aient été les moins bons de tous (ils ne me disaient rien d'ailleurs...)


Hasard des calendriers, une autre sortie très attendue a été effective pratiquement au même moment... On veut bien sûr parler du dernier Pet Shop Boys : Yes. On sait tout l'intérêt que je porte à l'oeuvre de Neil Tennant et Chris Lowe, duo majeur de la scène pop-dance anglaise depuis 25 ans et qui est le seul groupe dont je possède absolument tout.
Comme d'habitude depuis quelques années (les albums Behaviour et Very seront clairement indétrônables désormais), les titres sont inégaux et parfois moyens. Mais il n'y a aucun raté et mieux : il y a un chef-d'oeuvre absolu (Did You See Me Coming? - la chanson parfaite, qui rend instantanément joyeux) et au moins trois éblouissantes réussites : King Of Rome, This Used To Be et Legacy. Des titres comme Love Etc, More Than A Dream et Vulnerable sont également très bons. A noter qu'en face B du premier single (Love Etc - pour une fois, le choix est plutôt évident car nos amis se sont faits une spécialité ces dernières années de sortir à chaque fois un mauvais premier single) figure un titre destiné à être obscur mais qui n'en est pas moins top de chez top : We're All Criminals Now. En l'occurence, Neil et Chris ont renoué avec une tradition qui avait assuré leur place au panthéon de la musique anglaise, en sortant à chaque fois une tuerie en face B, un titre qui aurait valu à n'importe quel Take That, Robbie Williams et même George Michael un hit planétaire assuré...

Pour finir, sachez que l'Australie est de nouveau à mon programme. Départ demain matin en famille pour 15 jours sur place, une fois encore dans le cadre d'un échange de maison. Nous allons d'abord à Perth (huit jours) puis à Ayers Rock (3 jours) pour finir par 3 jours à Sydney. Je ne serai sans doute pas trop en mesure d'alimenter régulièrement ce blog pendant ces vacances de Pâques, qui seront marquées par la sortie du T7 d'ApocalypseMania : Manik Shamanik. J'espère que vous apprécierez...

07 avril, 2009

Welcome ***


de philippe lioret avec vincent lindon, fyrat avierdi, audrey dana

Calais, Simon, maître nageur, divorce de Marion. Il aide Bilal, jeune kurde clandestin, à nager pour pouvoir traverser la Manche, rejoindre son amie...

Ne boudons pas notre plaisir, il y a trop de films qui réussissent sans raison ou pour des mauvaises. Même si ce "Welcome" est boosté par le buzz politico-social sur le problème des clandestins à Calais, c'est avant tout un excellent film, sans doute un des tous meilleurs français de ces derniers mois. Et on pouvait le deviner à l'avance, depuis le temps que Lioret ne fait que des bons films, de "tombés du ciel", à l'excellente doublette de Bonnaire "mademoiselle" et "l'équipier". Des films plutot mélancoliques, rarement positifs, pour lesquels il faudrait réinventer le mot bien usé de "sensibilité" et aussi de "sobriété". Excellent cinéaste qui a surtout le talent de savoir "raconter des histoires". Certes, le sujet "clandestin à Calais qui veut joindre l'Angleterre" prend beaucoup de place mais ne bouffe pas tout. Sur ce thème, le film est tout sauf angélique ou manichéen, comme ses personnages : ce flic par exemple, dur mais désabusé, qu'on sent piégé par les ordres, bien plus qu'agressif. Lioret assume son empathie pour ces réfugiés mais il ne film que réaliste, de la tentative de départ à la réaction finale de Bilal. Sur un problème central, majeur, qui n'est pas prêt de disparaitre, comme la situation de Calais, ville totalement piégée elle aussi par un mouvement mondial qui la dépasse bien sûr, où se révèlent pas mal de caractères, de la politique de l'autruche aux petites lâchetés et compromis du quotidien. Et cet insupportable délit de "aide à personne en situation irrégulière" qui révèle certains instincts. Lioret fait beaucoup penser à Ken Loach, un Loach même plus subtil que dans pas mal de ses films récents. Excellent casting, notamment le jeune kurde, pas évident. Et sans doute le plus beau plan final qu'on pourra faire sur Cristano Ronaldo, de Manchester United.

06 avril, 2009

F1 : GP de Malaisie - Moisson pour Brawn sous la mousson


On sait désormais à quoi ressemble une pluie tropicale en Malaisie au mois d'avril en fin d'après-midi... Ca donne pas envie d'aller y passer ses vacances de Pâques ! Toujours est-il qu'on a eu, comme souvent quand les éléments se déchaînent, un GP haletant et palpitant, et beaucoup de bagarres en piste. Les Brawn GP continuent sur leur lancée, mais attention à Toyota, qui monte en puissance et dont Timo Glock représente maintenant la meilleure chance de (première) victoire en GP. Rien ne va plus en revanche chez Ferrari et McLaren, ce qui apporte un vrai vent nouveau à la F1. On ne va donc pas se plaindre...

Les étoiles de Sepang :
*** : Button
** : Heidfeld, Glock
* : Trulli, Barrichello, Webber, Hamilton, Rosberg

Le classement après 2 GP :
Button : 7
Glock, Hamilton : 4
Trulli : 3
Vettel, Kubica, Alonso, Buemi, Heidfeld, Rosberg, Barrichello : 2
Webber : 1

02 avril, 2009

Un album et des surprises


Je reçois aujourd'hui en provenance directe de Dargaud le nouvel ApocalypseMania : Manik Shamanik ! Nous sommes à deux semaines pile de la sortie de ce 7e et avant-dernier tome et c'est toujours un moment assez émouvant de recevoir "son" album en avant-première.
Comme toujours dans ce cas, je l'ai aussitôt (re)lu en essayant de me mettre dans la peau de quelqu'un qui le découvrirait... Exercice sûrement vain et impossible, mais il arrive que parfois on redécouvre soi-même quelques passages qu'on avait oubliés... On sait que je suis souvent assez dur avec moi-même (en témoigne par exemple mes annotations sur L'ultime Chimère), mais là, je dois avouer sans tomber dans la fausse pub ou vanité que j'ai été content. Ca me semble très efficace et percutant, avec un bon rythme - et évidemment beaucoup de mystères et de choses étranges !

Pour cet album, il y a deux choses à noter : pour la première fois depuis le début de la série, ce n'est pas Philippe Aymond lui-même qui a réalisé les couleurs. Ce soin a été laissé à Guillaume Nicolle, avec qui j'avais déjà travaillé sur un album publié chez Emmanuel Proust : Chinguetti. Mais c'est Philippe qui avait repéré son travail et qui tenait absolument à lui confier cette tâche ô combien importante. Je n'ai pas peur d'affirmer que Guillaume a fait dans cet album un travail absolument superbe et c'est bien évidemment lui qui fera les couleurs du dernier album, qui devrait théoriquement sortir début 2010, dans moins d'un an donc.

L'autre surprise a déjà été évoquée sur ce blog, mais jamais révélée. Il est temps de lever le voile. J'ai toujours considéré qu'il n'y avait pas assez de passerelle entre certains auteurs ou séries dans la BD française actuelle. Autrement dit : on est chacun penché sur son propre travail et on ne relève pas assez la tête. Or, les amitiés sont réelles, et les admirations encore plus. Du coup, on a eu l'idée de demander à trois amis de venir participer à l'album, trois dessinateurs que nous aimons et qui pour les besoins d'une planche spécifique (la 29e) ont chacun réalisé un dessin inédit qui s'inscrit dans l'histoire d'ApocalypseMania. Voilà, ce n'est pas plus compliqué que cela, et c'est peut-être pas aussi important que ce qu'on attendait, mais cela me semble tout de même assez inédit dans la production contemporaine.
C'est ainsi que vous découvrirez très bientôt dans Manik Shamanik nos "guest stars" qui sont... suspense... : Leo, Matthieu Bonhomme et Juanjo Guarnido !
Encore merci à eux !