31 mai, 2010

F1 : GP de Turquie - Eclats chez Red Bull


Ca y est, on le pressentait, on craignait, et c'est arrivé : les deux pilotes Red Bull se sont accrochés en piste ! Syndrome classique de la F1, qui veut que deux coéquipiers qui luttent pour le titre sont (pratiquement) obligés de se déchirer - et ça a bien failli arriver dans le même GP pour nos amis de McLaren qui s'en sont sortis de justesse mais on se demande jusqu'à quand. Il a même fallu apparemment toute la diplomatie de Button à l'arrivée pour qu'Hamilton ne fasse pas plus la tronche (un comble).
Pour en revenir à Red Bull, j'ai le sentiment que si Webber ne fait rien pour laisser de la place à Vettel, ce dernier met quand même un petit coup de volant qui provoque l'accrochage en lui-même. Mais comme toujours, ça se joue à rien et les deux ont forcément tort.
Le fait est que voir les quatre premiers groupés en deux secondes au bout de 40 tours et ne rien lâcher était absolument jouissif !

Les étoiles d'Istanbul :
*** : Hamilton, Button
** : Schumacher, Petrov
* : Webber, Kobayashi, Alguersari

Le classement après 7 GP :
Button, Hamilton : 10
Alonso : 9
Webber : 8
Kubica : 7
Vettel : 6
Rosberg, Sutil, Petrov : 5
Schumacher, Alguersari : 4
Massa : 3
Liuzzi : 2
Barrichello, Hulkenberg, Kobayashi : 1

26 mai, 2010

LOST is over (attention : Spoilers ahead !)


Sur cette photo, on peut apercevoir Damon Lindelof et Carlton Cuse, les deux têtes pensantes de Lost, à leur bureau à quelques jours de la diffusion du dernier épisode de cette série que nous avons suivie avidement pendant six ans.

Pendant six ans donc, nous avons tous cru qu'ils étaient les plus grands scénaristes vivants - et pratiquement les plus grands créateurs de concepts du monde moderne. Un avion s'écrase sur une île déserte ? Il n'y a que quelques survivants ? Ils sont en tout cas confrontés à tout un tas de phénomènes bizarres : idée simple et géniale. Tellement développée par la suite qu'il semblait évident que tout était écrit depuis le début, que la fin était déjà coulée dans le marbre avant même le premier plan et que tout se justifiait sur l'autel de la plus étonnante construction narrative de l'histoire de la télévision.

On sait maintenant (et on s'en doutait depuis le début de la saison 6, si insipide) que ce n'était pas le cas. Il y avait bien l'idée générale qu'ils étaient tous morts ou qu'ils allaient l'être et que tout ce qu'ils vivaient (ou avaient vécu) n'était pas réel. OK, sur ce point, le dernier épisode est réussi et l'émotion est au rendez-vous. On pensait qu'on allait terminer avec le même plan que le tout premier : l'oeil de Jack qui s'ouvre. En fait, non, il se ferme car il meurt. Bien vu, si l'on ose dire, c'est fort et c'est même beau. Ca n'enlèvera rien à toutes ces heures passées à attendre fiévreusement les épisodes et à les disséquer presque plan par plan. On assume. Mais ça ne fait que souligner aussi les espoirs déçus.

Je ne dis pas qu'il fallait une réponse à tout. Dans un article du magazine américain Wired (où la photo ci-dessus est tirée), on pouvait lire il y a quelques semaines l'intertitre suivant : "pressés de donner des réponses, les hautes autorités de Lost ont au contraire engendré des mystères encore plus profonds". Pourquoi pas ?, ça me semble même assez justifié. Mais ce n'est pas pour ça qu'il faut passer outre tout ce qu'on a réussi à construire et à quasiment "mythifier" : les chiffres mystérieux, le bouton à presser toutes les 108 minutes, l'initiative Dharma, les films abîmés, les voyages dans le temps, l'équation qui explique la fin du monde, les théories quantiques, le personnage même de Desmond... autant de ballons fantastiques jetés dans le ciel de l'imagination pour juste épater la galerie ? Eh bien oui ! Sans oublier la question primordiale : qu'est-ce que cette île ? On ne le sait toujours pas. Et là, ce n'est pas de l'élégance, c'est de l'impuissance.

Retrospectivement, la saison 1 était pas mal, mais sans plus. Le premier épisode est canon, ainsi que celui où Ethan est démasqué comme étant un intrus dans le groupe des survivants. Mais les aller-retours entre les vies passées et actuelles étaient un peu longs à la longue. Dès le premier épisode de la saison 2, on rentre dans le dur : d'autres personnes habitent l'île et certains sont même chargés de mission très bizarres (Desmond et ses 108 minutes, j'ai un faible pour ça). Ca monte ensuite encore (la roue qui tourne, l'île qui se déplace, la statue égyptienne, les flash forwards, Jacob !) (nom de dieu, tout ça c'était quand même fabuleux) et les saisons 4 et 5 nous captivent comme jamais. Mon épisode préféré reste d'ailleurs The Constant (4x8 si je ne m'abuse) où Desmond voyage à travers le temps et rencontre l'autre personnage très fascinant de la série : Faraday. La saison 5 se termine avec un affrontement ancestral entre Jacob et l'homme en noir - wow ! on est scotché. Et toutes ces références littéraires/bibliques/philosophiques/scientifiques ? Forcément un travail de ouf qui va déboucher sur une fin hallucinante, car ce n'est pas possible d'avoir autant travaillé en amont pour finalement nous dire qu'ils sont dans un purgatoire, n'est-ce pas ?

Et puis patatras, tout s'écroule dès le premier épisode de la saison 6. Le temple, les hippies (qu'est-ce qu'ils viennent foutre là ? Et c'est quoi cette malédiction de Sayid, et cette résurrection ? A quoi ça sert ?), Widmore qui revient, les personnages qui continuent de traverser à chaque épisode l'île de droite à gauche, puis de gauche à droite sans nous dire pourquoi, les mêmes qui vivent une vie parallèle globalement inintéressante à Los Angeles : grosse désillusion. On arrive même à nous décevoir avec deux histoires qui promettaient beaucoup : celle de Richard l'éternel (on croyait que c'était un soldat romain, c'est un prisonnier espagnol du XIXe siècle - pourquoi bon sang ?) et celle de Jacob et son frère (c'est quoi cette histoire de lumière à protéger qui arrive comme un cheveu sur la soupe à deux épisodes de la fin ?). Seules réussites : l'idée du phare avec les miroirs où Jacob observait les vies des "candidats" (là aussi, pas terrible comme notion) et l'épisode où Desmond (encore lui) revient et tente notamment d'écraser Locke (pourquoi au fait ?). On tombe de haut.

Mais bon, la fin est, d'un strict point de vue formel et même basique, réussie, répétons-le. Un peu à la manière du film Sixième Sens... Ah oui, ils sont tous morts en fait... A la rigueur, on aurait pu passer directement de la saison 1 à 6 que ça aurait été plus logique. Sauf que, pas de chance, ce sont biens les saisons 2 à 5 qui nous ont fait rêver.

21 mai, 2010

(Auto) Satisfaction

Là, les copains, il faut quand même que je marque le coup ! L'accueil réservé à Un long Destin de Sang dépasse tout ce que j'aurais pu espérer et difficile de masquer sa joie. Voici par exemple le dernier classement issu des critiques du magazine dBD :


Eh bien oui, premier ! Devant des Blain, Trondheim, Loisel, Bec ! A quoi il faut rajouter des papiers dans L'Express, 20 Minutes, Rolling Stone sans oublier tous les sites internautes qui ont tous jugé très positivement l'album. D'où cette petite comm :


Bon, ce n'est pas pour ça que l'album figure en tête des meilleures ventes de BD en France, mais c'est déjà ça et je ne vais certainement pas me plaindre de cette reconnaissance. Vivement que Fabien ait fini le T2 !

20 mai, 2010

Crazy Night *


de shawn levy avec steve carell, tina fey, mark whalberg, ray liotta

Le couple Foster fait garder les enfants et change la routine et dine sur Manhattan. Ils s'incrustent à une table d'un resto chic. Mais ils se retrouvent pris en chasse par mafia et police, ayant usurpé à leurs dépens la place d'autres clients.

On attendait mieux. Clairement calibré pour être la comédie délirante et déconnante 2010 qui doit faire penser à "The hangover / Very bad trip" de 2009, ce film ne réussit qu'en partie à être au niveau, plutôt dans sa première partie. Scénario trop prévisible, trop attaché, malgré quelques provocs, au salut du gentil couple Carell / Fey... donc difficile de faire l'humour entre absurde et crétin de "the hangover". Bonne installation de la famille modèle et un peu chiante du New Jersey et des premières péripéties downtown... Encore un de ces films qui pourrait se résumer par "une nuit à Manhattan" ! Excellentes scènes avec Mark Wahlberg, acteur pas fin (étonnamment bon chez James Gray) mais au moins il a de l'auto dérision. Après, ca patine, ca cabotine, on sent bien que le scénario n'avance pas, fin vraiment très moyenne. Trop de concessions au public cible US, cf la poursuite en voiture interminable et sans intérêt.

F1 : GP de Monaco - Webber tisse (de plus en plus) sa toile


Etonnant... Mark Webber, le bûcheron australien, le roi des qualifs et des courses ratées (un peu comme Trulli), l'éternel 2e pilote est-il en train de se révéler à lui-même ? Il est tout bonnement au-dessus du lot depuis deux courses et il nous a fait à Monaco la même démonstration qu'à Barcelone une semaine plus tôt. Même ce petit génie de Vettel est bien obligé de se faire battre actuellement ! Voilà qui apporte en tout cas une note inattendue à cette saison 2010...
Quant à Schumacher qui attaque Alonso à trois cents mètres de la ligne alors qu'on est censés ne pas devoir se doubler, eh bien c'est la preuve que la roublardise ne meure jamais, même si en l'occurence c'est plus le signe rassurant d'une motivation intacte qui prime.

Les étoiles de Monaco :
**** : Webber
** : Kubica, Alonso
* : Vettel, Massa, Sutil

Le classement après 6 GP :
Alonso : 9
Button, Hamilton, Webber, Kubica : 7
Vettel : 6
Rosberg, Sutil : 5
Petrov, Alguersari, Massa : 3
Liuzzi, Schumacher : 2
Barrichello, Hulkenberg : 1

11 mai, 2010

F1 : GP d'Espagne - Surfer Webber


Un Grand Prix pas fantastique mais intéressant. Avec, comme cela arrive parfois, un pilote qui domine tout le monde du début jusqu'à la fin. Je me souviens que Berger l'avait fait au GP d'Allemagne 97. Mark Webber a fait la même chose à Barcelone, ne laissant que des accessits à ses rivaux. Il est le grand vainqueur sachant qu'il y a deux autres gagnants : Alonso avec une belle 2e place et Vettel qui sauve le podium alors qu'il avait des gros soucis de freins en fin de course. Deux prestations moyennes : Button et Massa. Un grand perdant : Hamilton, qui abandonne et laisse filer de gros points. Quant à Schumacher, il se montre enfin mais je crois franchement que la nouvelle génération a définitivement supplanté l'ancienne...

Les étoiles de Barcelone :
*** : Webber
** : Alonso
* : Schumacher, Sutil, Alguersari

Le classement après 5 GP :
Alonso : 8
Button, Hamilton : 7
Vettel, Kubica, Rosberg : 5
Sutil : 4
Webber, Petrov, Alguersari : 3
Massa, Liuzzi, Schumacher : 2
Barrichello, Hulkenberg : 1

L'Elite de Brooklyn ***


de antoine fuqua, avec richard gere, ethan hawke, don cheadle, wesley snipes

Brooklyn, trois flics au bord de la rupture. Sal dans les stups, a besoin d'argent pour sa famille, Tango est infiltré parmi les malfrats black et ne tient plus, Eddie est à quelques jours de la retraite, sans motivation, dépressif

Ne pas se fier au titre, aussi quelconque en français qu'en anglais ("Brooklyn's finest"). Excellent polar, un film noir, dur, étouffant sur plus de deux heures avec peu d'espoir sur ces personnages. Fuqua a de l'ambition, peut être trop par moments, il n'est pas dans un registre à concurrencer James Gray ou Coppola, plutot dans le polar impeccable, sans concessions. Il se complique parfois la vie, comme lors du long final, un peu trop "orchestré", pas le plus réussi. Curieux car on sent l'envie de faire autre chose qu'un film de genre de plus (et c'est le cas, un des meilleurs du genre de ces dernières années) et en même temps une certaine complaisance sur certains codes, avec la bande de Blackos très "bling bling mothafucka", on se croirait revenu au début des 90's ("New Jack City"), d'ailleurs Wesley Snipes est de la partie. Ainsi que les nombreuses scènes de bang ! bang !, ça canarde un peu facilement et ça tombe comme des mouches... Gros casting, les anciens surtout, le toujours impeccable Don Cheadle en infiltré, Gere parfait en solitaire lassé de tout, un grand rôle. Ethan Hawke en fait un peu trop dans le jeune catho torturé et paumé, mais il en a toujours trop fait. Il prend cependant des risques, donc il est excusé. Et même Ellen Barkin, qui nous mettait à genoux dans "sea of love" il y a ... 20 ans, en chef flic avec des balls. Un peu violent, c'est vrai, faut être prévenu. Une réussite.

07 mai, 2010

Arena



Sortie aujourd'hui de mon 30e album de BD, en l'occurence le T8 (ou alors le T3 du 2e Cycle) d'ApocalypseMania, qui est aussi l'ultime de la série. C'est évidemment un moment important pour moi, puisque c'est l'aboutissement d'un travail d'un peu plus de dix ans - pour une série qui n'a pas été si anodine que cela puisque les ventes du T1 se situent aux alentours des 20 000 ex.

J'aurais souhaité que cet album paraisse en 2009, car c'est précisément le 9 mai 2009 que l'action débute dans l'histoire. Cela aurait été amusant de se dire, une fois la lecture achevée : "qui sait ce qui va vraiment arriver dans quelques heures ?" - Mais bon, on arrive un an en retard et ce n'est pas bien grave.

Je pourrais écrire des heures à propos d'ApocalypseMania qui a subi avec le temps bien des vicissitudes. Disons que la série a toujours été ballottée entre des avis très tranchés. On aimait ou pas. Mais je n'ai jamais reçu que des compliments à l'intérieur de la profession, c'est déjà ça ! La contrepartie, c'est que beaucoup ont aussi cru que c'était un succès, ce qui n'est honnêtement pas le cas même si on arrivera certainement à la centaine de milliers d'exemplaires vendus à la fin de ce T8.

Quoi qu'il en soit, on va enfin connaître la fin d'ApocalypseMania ! Il est clair que sur ce coup-là, j'ai toujours construit l'intrigue générale "à la Lost", avec pleins d'éléments disséminés au fur et à mesure des pages. En l'occurence, Philippe et moi n'avons toujours eu qu'une fin en tête et ce dès le début et on pourra la découvrir dans Arena. On verra ainsi que, comme nous l'avons toujours dit également, un élément fondamental était arrivé dès le T2... Donc il n'y a pas tromperie !

Du moins est-ce le cas jusqu'à la planche 44. Les planches 45 et 46 sont en effet une sorte de 2e fin, plus ouverte et mystérieuse, que Philippe et moi avons finalement souhaitée. Histoire de permettre une ultime envolée cosmique sans doute...

Néanmoins, pour ce blog, en exclusivité, je vais maintenant faire deux cadeaux afin de célèbrer la fin de cette aventure.
Le premier concerne justement la fin. Elle est conforme au plan initial, ai-je dit. Oui, sauf qu'il y a deux ans, j'ai été tenté de faire une fin totalement inattendue. Et je me suis creusé les méninges pour trouver quelque chose de nouveau. Je vous laisse découvrir la chose (cela aurait concerné les dix dernières planches d'Arena), que Philippe et mon éditeur avaient aussi apprécié mais à laquelle nous avions finalement renoncé pour des raisons de cohérence globale.

Deuxième cadeau : à la fin du premier cycle, lorsqu'il a été décidé de continuer la série, je me suis enflammé sur ce que pourrait devenir la série si on me laissait une totale carte blanche. Et j'avais donc imaginé un plan général d'ApocalypseMania sur pas moins de 20 albums ! Avec notamment une idée assez précise sur ce qu'aurait été le 3e Cycle... Je vous laisse découvrir cette véritable phantasmagorie qui aurait peut-être pu exister (dans une réalité alternative, elle existe sûrement...) si la lassitude des auteurs et les chiffres de vente n'en avaient pas décidé autrement.

Arena : la fin alternative
ApocalypseMania : plan général

03 mai, 2010

Back from Florida

"J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides..." écrivait Arthur Rimbaud dans le Baeau Ivre. Il y a un peu de ce sentiment au retour de neuf jours de vacances passés dans l'Etat américain. Ce n'était pas la première fois que je m'y rendais (les deux premières pour cause de 12 Heures de Sebring) mais en famille ce n'est pas la même chose. Au menu, après l'atterrissage à Miami : les Everglades, Naples, Cape Coral et puis trois jours passés à Key West qui, il faut bien le dire, est assez magique. Voici deux photos : la route qui mène justement à Key West (prise par votre serviteur alors au volant de sa Chevrolet Equinox de location sur l'US1) et le même à contre-jour devant le fameux coucher de soleil de Mallory Park...