27 novembre, 2006

Babel * * * *


de alejandro gonzalez inarritu avec brad pitt, cate blanchett, gael garcia bernal, rinko kikushi

désert marocain, un gamin tire accidentellement une balle qui blesse une touriste américaine. pendant ce temps là, ses enfants sont emmenés de san diego vers le mexique par leur nourrice pour un mariage. à tokyo, une adolescente sourd muet en crise contre son père

on sait, on sent que inarritu agace, va agacer encore plus. parce qu'en trois films (avec "amours chiennes" et "21 grams"), il a inventé un style, pas juste le concept de film choral mais aussi les liens entre ces histoire, la facon de les filmer, l'ambiance, à la fois glacante et très humaine, émouvante, et que son talent de réalisateur prodige crève tellement l'écran qu'on va le réduire à cette maestria technique. certes, les liens entre ces 4 histoires sont en partis tirés par les cheveux et secondaires (cf le Japon) même si la confrontation entre les paysans de l'Atlas et le couple américain est saisissante de contrastes. mais tout cela est secondaire, on se satisferait que ces récits soient indépendants les uns des autres. on pourra reprocher à innaritu de faire des films trop pleins, trop riches, trop "oeuvre ultime", trop d'ambition. oui, il met encore la barre très haut. et tant mieux. on sort de ce film secoué, marqué physiquement, avec un tas d'images dans la tête. il se passe plein de choses, et les 2h15 passent vite, un peu le même principe que "24 heures", des tas d"évènements sur différents lieux en très peu de temps. et ce mélange des cultures et des lieux très réalistes, de l'exotisme au meilleur sens du terme, comme "amours chiennes" nous faisait pénétrer dans Mexico. il y a des scènes où inaritu fait des prouesses, en met plein les yeux, sans que cela soit gratuit, on pense au mariage mexicain et cette séquence stupéfiante dans le club de Tokyo, où la jeune japonaise sourde s'éclate en dansant. toutes les histoires sont intéressantes, cette nourrice latino torturée par la culpabilité, même brad pitt et cate blanchett, étonnant comme brad, aidé certes par l'age qui avance, les cernes sous les yeux et les cheveux grisonnants est convainquant. en terme d'intrigue, inaritu a aussi l'intelligence d'éviter d'être prévisible, on craint une sorte de fatalité collective, dans la dramatisation, et elle n'arrive pas. il n'y a d'ailleurs pas vraiment de dénouement d"intrigue. un mot aussi sur la musique, très importante, excellente, qui fait le lien entre les histoires. "collision' (oscar 2006) avait ostensiblement essayé de raconter une histoire de la même facon, sauf que ca tournait à vide, faute de talent. ce qui n'est pas le cas de "Babel", un grand moment de cinéma.


El Bacos.

24 novembre, 2006

The Host * * *


de joon ho bong avec soon kang ho, bae doona

séoul. suite au deversement de produits chimiques, un monstre marin a grandi dans le fleuve, s'attaque aux hommes et enlève la petite huyn so. sa famille part à sa recherche.

admettons qu'après le choc de la bande annonce, et vu la tendance de fond de cette année - les meilleurs films sont des films "de genre" et le cinéma asiatique, une fois mis de côté ses prétentions, est celui qui ose le plus et se distingue des archétypes de l'occident, francais ou américain - on avait comme le pressentiment de voir l'un des films de l'année. pas tout à fait quand même. excellent film, surprenant, mais qui aurait pu être encore meilleur (mais comme on le répête dans ces cas là, ca ne sert à rien de repenser un film). on n'attend pas le niveau de "dark water" ou "deux soeurs". à vouloir être original, le réalisateur a eu un peu tendance à se disperser. mélanger le film d'épouvante et le grotesque,glisser un message politique, faire des disgressions. trop longues ces deux heures. on aimerait quelque chose de plus resseré, plus prenant, plus d'horreurs avec la bébête et moins de parlote parfois, moins de dérision peut être aussi, pour avoir vraiment peur. car certaines scènes sont fantastiques, cassant le schéma des films hollywoodiens du genre, les effets spéciaux sont secondaires, c'est de voir cette foule en bord de fleuve, l'été, se faire massacrer par ce monstre sans état d'ame. pas de concession, il dégueule les os de ses cadavres. une musique étonnante, "douce" face à la peur, une tristesse parfois, une mélancolie, qui est peut être la marque de cs films de genre coréen. l'originalité surprend et séduit souvent dans ce film, mais parfois il fait fausse route. mieux maitrisé tout de même que son "memories of murder". la fin est saisissante.

à part ça, c'est l'hécatombe...après anicée alivina, et en ayant laissé de coté francis girod et jack palance, on salue donc robert altman et ce soir philippe noiret. on dira "un grand" et pour le coup, ce sera vrai, pas usurpé, l'un des plus grands au même titre qu'un Trintignant. choix personnel de 5 films, avec 3 Tavernier:"alexandre le bienheureux", "coup de torchon", "la vie et rien d'autre", "le juge et l'assassin", "les ripoux".
El Bacos.

19 novembre, 2006

Le Dahlia noir *


de brian de palma avec josh hartnet, aaron eckhart, scarlett johanson, hilary swank

los angeles, 1946, deux flics, amis, boxeurs, enquètent sur le meutre sadique d'une jeune femme

de palma tourne à vide. au vu de ce qu'il a pu faire dans son passé, pas toujours glorieux, mais avec ce qu'il faut de grands films ("l'impasse") pour le considérer comme un grand dans ses meilleurs moments, on ne peut pas accepter un film pareil. mais le fait que ce soit l'adaptation d'ellroy "sauve" paradoxalement le film, un tel film sans cette caution semblerait totalement raté. "le dahlia noir" vient rejoindre ces nombreux films US formellement parfaits, ambitieux, mais finalement sans ame, creux et de plus en plus ennuyeux. on pense par exemple à l'oscarisée musical "chicago". on est totalement dans l'esthétique "film noir années 40", du grain de l'image, aux éclairages, en passant par la voix off façon "incorruptibles". ca aurait son charme, si le reste décollait, détonnait un peu . mais tout est finalement plat, on ne sent pas, ou peu, cette folie que doit faire ressentir le livre. même la violence, elle aussi totalement déjà vu, alors que de palma a le talent pour innover en la matière. on suit la narration du livre, sans relief, avec des accélérations et des mauvais raccords (sur la fin) qui donnent l'impression d'une certaine paresse, de quelque chose de baclé. oui, ça se regarde, sur un vol transatlantique new york - paris, par une nuit sans sommeil. on aimerait que de palma fasse autre chose qu'un film d'avion. le fait est que sans rentrer dans la catégorie crispant comme colin farell, josh hartnet est fade, lui aussi sans épaisseur, transparent. omniprésent dans le film, il participe à cet ennui. johanson joue les utilités, role sans grand intérêt, talent gaché. y'a guère qu'hillary swank en femme fatale qui soit convainquante. à noter un petit miracle musical quand, à mi parcours, plus ou moins somnolent, les yeux s'ouvrent soudainement au son d'une voix... celle de kd lang, the one and only et unique, qui chante dans un spectacle...


El Bacos.

17 novembre, 2006

Prix de la Critique BD

Tiens, l'excellente Association des Critiques et Journalistes de Bande Dessinée vient de rendre publique sa préselection annuelle de quinze titres pour l'année 2006, en vue de l'obtention de ce prix prestigieux, jadis décerné à Angoulême. Evidemment, en tant que membre de la grande famille de la BD franco-belge, je ne peux que m'y intéresser et faire quelques commentaires.

(Je précise juste au passage que je suis jaloux comme tout le monde de ceux qui recoivent des prix. Ne pas en avoir n'empêche pas de dormir, mais enfin on peut penser que ça fait plaisir ! Lorsqu'on fait un métier, on cherche toujours un peu de reconnaissance, et parfois le monde de la BD est en ce sens très ingrat. Mais c'est comme ça... De mon côté, j'ai été nominé une fois, dans la catégorie "meilleur scénario" pour le T1 d'ApocalypseMania au Festival de Chambéry. Je n'ai pas gagné.)

Bref, la sélection de l'ACBD, dans laquelle figure l'excellent Brieg F. Haslé et 72 autres éminents spécialistes, m'amène à quelques commentaires :

- 7 nominations sur 15 pour Futuropolis ! Record battu ! Dites donc, c'est pas un peu trop parisien tout ça ?
- Aucune nomination pour l'Association ? Ca c'est un événement !
- Aucune nomination pour Dargaud ? L'année du Combat Ordinaire 3 et du Marquis d'Anaon 4 ?
- Aucune nomination pour Trondheim ou Sfar ? Ils sont malades ?
- Comès et Loisel nominés chez Casterman... Vive la relève !
- Le Photographe T3 : euh... la série n'a pas eu assez de prix ?
- Deux nominations pour Aire Libre chez Dupuis : ils n'ont pas d'autre collection chez eux qui puisse être mise en avant ?
- Jack Palmer T13 nominé : le syndrome dessinateur de presse a encore frappé !

Bon allez, je vais arrêter là ! Sincèrement, bravo aux nominés et que le meilleur gagne !
Au fait, vous voulez savoir combien j'en ai lu jusqu'ici, des albums de cette prestigieuse sélection ? La réponse est... zéro. Pas de quoi se vanter ! De toute façons, c'est Kris et Davodeau qui vont l'avoir.
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13 novembre, 2006

Seb Bourdais, le livre arrive !

Au lendemain de sa magnifique victoire à Mexico (la 7e de la saison pour la dernière manche de l'année), avec à la clef un dépassement dans le dernier tour sur l'Anglais Justin Wilson, ex-pilote de F1 chez Jaguar (eh oui...), je reçois ce mail de mon éditeur : "no news, good news ! Le travail suit son cours. Nous coulons les pages en modifiant la feuille de style. Les planches-contact arrivent..."
Bref, encore un peu de patience, et l'oeuvre sera bientôt disponible !
Je rappelle que j'ai écrit la chose en collaboration avec mon confrère Henri Suzeau et que le titre est : Sebastien Bourdais - Exil gagnant. La préface est signée Paul Newman (tout à fait !) et l'avant-propos Henri Pescarolo.
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06 novembre, 2006

Jonathan Littell

Ce désormais personnage connu et important vient donc de se voir attribuer le prix Goncourt pour son roman Les Bienveillantes. Un livre salué un peu partout, et qui est déjà un succès en librairie. Tant mieux pour Littell, qui est né comme moi en 1967 - tout comme également mon ami El Bacos, qui signe sur ce même blog les savoureuses critiques ciné.
Il se trouve que les parcours d'El Bacos et de Jonathan Littell se sont déjà croisés : en 1999, alors qu'ils étaient tous les deux en mission pour Action Contre la Faim à Moscou. Ayant gardé tous les messages de mon ami El Bacos (par ailleurs mon témoin de mariage), je ne peux résister au plaisir de vous offrir, sept ans plus tard, quelques extraits (à l'époque, de véritables chroniques moscovites...) ; on y verra donc apparaître le Johnathan Littell en question... Je ne cherche aucune polémique, juste à apporter un éclairage nouveau sur un écrivain désormais public et à ses anciennes activités dans l'humanitaire, sans doute méconnues.
"Au rayon relationnel, apres pres de 2 mois a Popov City, je vis avec deux extremes : Jonathan, tres libre de ses mouvements, et qui supporte mal de passer son temps de loisir seul, mais a un caractère et une attitude qui me laissent toujours un peu mefiant, pas vraiment fiable..." (22 mars 99)
"Dans le même temps, Gilles et Elodie (ils sont en couple) sont repartis définitivement sur la France, apres une mission semi reussie, ca s'est moyennement passé, ca ne correspondait pas au boulot décrit a l'origine, selon eux. Je deviens donc le vice doyen de la mission, en temps et en age, derrierePascal. RAS sur Jonathan, il me lasse par ces manies, je ne fais plus trop attention. Mais il faut reconnaitre qu'il sait denicher les sortiesculturelles..." (14 avril 99)
"Vendredi dernier, a l'initiative de Jonathan, un concert de musique de jeunes de près de 5 heures. Passons sur un groupe popov un peu trop "Cranberries " et sur un groupe ecossais au style un peu flou. Retenons la prestation (en vedette) de " VV ", un groupe ukainien, tres populaire; je me sentais comme un popov dans un concert de Telephone: ca joue bien, les gens ont l'air de connaitre par coeur, mais pas moi. Deuxieme grand moment, le groupe " Fun Da Mental ", du rap quasi hardcore, pakistano anglais. J'avoue avoir beaucoup aimé et beaucoup ri. Aime parce qu'une grosse rythmique de ce calibre, c'est forcement impressionnant en live (mon premier concert de rap... à presque 32 ans !). Ri parce qu'ils étaient très marqués politiquement, piétinant drapeaux US (" fascisme "), anglais etEuropeen. Et Jonathan, surexcité, qui en rajoutait, hilare..." (22 avril 99)
"N'oublions pas le ciné club de l'Ambassade (je tire un trait quasi définitif sur les nouveaux films, la plupart des gros films US sortent, enVO, vraiment trop chers, genre 50 ff la place...) avec un tres moyen " Prix du danger " (ah...les annees 80.... Lanvin, Lazure...) dans le cadre du festival du veteran Yves Boisset (qui n'a pas fait que des chefs-d'oeuvre). A noter que Jonathan a trouvé que c'etait une merde..." (22 avril 99)
"Hier soir, on a fêté notre installation dans le nouveau bureau ; Jonathanavait vu grand, trop peut-être, avec une 1ere partie tres "relations publiques" avec nos partenaires (tout ce que j'aime...) et une seconde partie plus "soirée " avec ce qu'il faut d'alcool. Deux conclusions tres claires : - la vodka est toujours aussi degueu, mais les russes s'imbibent toujours aussi facilement - les gouts musicaux de Jonathan sont diamétralement opposés aux miens, il balise le genre musiques balkans/Europe de l'Est, ce qui me gonfle profondèment. Pour l'instant, il tient la main, mais je ne désespère pas de m'imposer, quoique les occasions festivo-musicales se font rares. Tant qu'on y est, autant ca se passe toujours bien avec Pascal, tres bien avec Isabelle, la medecin (pour couper court aux rumeurs que j'entends d'ici, elle a son copain qui bosse pourMSF... au Honduras, assez admirable de supporter cette séparation), autant c'est toujours particulier avec Jonathan; pas trop de problemes pour le boulot, mais il a un caractère de cochon, type enfant gâté, pas toujours conscient de sa muflerie et de son manque de savoir-vivre ; il m'a rappellé en quelques occasions mon ex-boss de TF1, le type le plus imbuvable qu'il m'ait été donné de rencontrer. Pour l'instant ca va, mais il tend vraiment la corde, avec nous tous, d'ailleurs..." (30 avril 99)
"Le docteur Philippe L, d'ACF Paris, passe 8 jours ici. Ca fait du bien aussi, on partage une vieille connivence sportivo-cinematographique, je peux enfin parler de Ravanelli et du", ca va toujours pour le boulot, mais son "hypertrophie du moi", comme dirait Isabelle, la medecin, ne me fait vraiment plus rire. J'ai surtout peur pour lui qu'il se marginalise, vu qu'on ne va pas rentrer dans son cinema..." (14 mai 99)
"Question relationnel, Isabelle, la medecin, a vraiment beaucoup de mal avec la vie citadine, elle qui est sensée, depuis 3 mois, aller au fin fond de la steppe. Je suis admiratif de sa résistance et de sa tres forte motivation humanitaire, a sa place, je serais parti de cette mission depuis longtemps. Avec le pere Jonathan, ca s'est "calmé"; il sait se faire oublier ou plutôt être moins crispant dans ses manies - mais difficile d'être vraiment à l'aise avec lui. Heureusement que le ciné nous donne unepasserelle " privée ", même si ses goûts sont globalement opposés aux miens... " (27 mai 99)
"Jonathan est parti 10 jours à Paris pour la réunion annuelle des Chefs demission ACF (pendant ce temps là, je suis "chef de mission par interim"...). Il assistera à l'Assemblée Générale d'ACF, pour laquelle, sans fausse modestie, j'ai pas mal oeuvré, multipliant les articles et " lettre ouverte au Conseil d'Administration " dans le journal interne. Il est vrai qu'à l'appui de mes expériences à MSF et MDM, je ne peux que constater à quel le fonctionnement est une caricature de non démocratie et d'arbitraire. L 'élection de Christian Blanc au CA l'année dernière en est le symbole, personne ne l'a jamais vu, il n'a rien fait, il est juste copain avec la femme du Président. Je préfère prévenir la famille " AirFrance ": j'en ai fait une " tête de turc " (" qu'est ce qu'il fait là ? ") dans ces articles, il peut y avoir des répercussions sur la famille Bacos (rassurez vous, il ne lit pas le journal interne, 'toutes façons...). Jonathan, lui, pensait intervenir en tant que " juif contre le lobby juif". Il n'a pas tort ; les fondateurs / piliers d'ACF sont assez marqués "gauche caviar / Rive Gauche / juif ". Ce qui fait que le CA bloque depuis des années toute mission en Territoires Occupés ou en Irak; quand on sait que la problématique de la faim n'est pas anecdotique en Irak, on comprendqu'effectivement il y a comme un parti pris..." (11 juin 99)
"On est maintenant 10 sur la mission, toujours 3 à Moscou (Jonathan, Pascal et ma pomme), 6 nanas sur les 3 bases de Vladimir, Tambov et Ivanovo (dont 3 médecins) et 1 anglais, Paul, qui reste 1 mois et demi, pour faire une «mission exploratoire » avec Jonathan du 15/8 au 15/9 : ils vont parcourir, avec deux locaux ACF, tout le « Far East », une étendue monstrueuse au bord du Pacifique et près le la Sibérie. Jonathan jubile, il est presque venu ici pour ça, au bout, il pourrait y avoir, en 2000, un programme dedistribution alimentaire pour 250 000 personnes, financé par les USA. Autant dire que ça ferait plein de pépettes à ACF..." (13 août 99)
"La Russie est théoriquement en guerre mais tout cela semble assez loin, la psychose caucasienne terroriste s’est bien calmée à Moscou, les medias ne diffusent plus que des images convenues d’armée en marche (c’est bien la liberté des medias ici, merci Internet - une vraie révolution, quand même -, qui nous permet d’avoir le vrai son de cloche de la guerre en Tchétchénie). Du côté ACF, Jonathan pousse toujours à la roue pour « faire quelque chose » mais le siège de Paris, comme la plupart des ONG, à part les classiques têtes brûlées de MDM, repousse pour l’instant toute intervention faute « d’espace de sécurité ». Cette situation ne peut que mettre mal à l’aise, comment ne pas nier l’évidence de l’urgence humanitaire, l’impunité totale de l’armée popov dans la région, mais comment ne pas voir également l’impasse de l’action humanitaire qui, en intervenant , cours délibérément le risque des vols, prises d’otages et meurtres. Gros piège. Les « nobélisés » de MSF refusent d’y aller." (26 octobre 99)
"Pour les « relations humaines », Jonathan est donc très concentré sur le Caucase, il s’est mis à dos beaucoup de monde par sa façon de court circuiter dans son intérêt la hiérarchie." (26 octobre 99)
"Côté Caucase, à force de pressions et d’investissements personnels, Jonathan a – semble t il – obtenu d’ACF Paris le principe d’une intervention sur l’Ingouchie pour aider les refugiés tchetchènes. Il est vrai que la situation est plus que catastrophique mais, bon, le problème de la securite demeure. Il est prévu de ne pas se déplacer plus d’une journée sur la zone, par sécurité, comment s’assurer alors que l’aide (bouffe, hygiene) ne sera pas détournée ? Bon, on verra, c’est pas mon boulot. Jonathan passant chef de mission « Nord Caucase », mission deconnectée de notre mission « Russie », Pascal devient « chef de mission par interim », ce qui ne change pas grand chose, il faut bien le dire, vu l’implication assez moyenne de Jonathan dans la mission Russie. On s’est un peu énervés l’un l’autre sur des aspects de « rigueur financière » liée à sa gestion du dossier Caucase mais on maintient une sorte pacte de non agression…" (20 novembre 99)
"ACF va donc intervenir dans le Caucase Nord, parmi les réfugiés d’Ingouchie. Le débat a été difficile à ACF Paris mais Jonathan a réussi à les convaincre : une mission « Nord Caucase », distincte de la Russie, est crée; un premier programme de distribution de produits alimentaires / hygiène pourrait se faire fin janvier, avec une présence expatriée très limitée et ponctuelle sur la zone. C’est tout ce que je peux vous en dire vu que je ne suis pas directement concerné, n’acceptant que de faire un soutien technique (comptable) le temps que des expatriés spécifiques - dont un administrateur- débarquent dans les prochaines semaines. Le gros avantage, c’est que Jonathan est beaucoup plus supportable maintenant qu’il n’est plus lié à notre mission (sur un plan concret, on ne vois pas trop la différence), je n’ai plus à surveiller chacune de ces décisions. Après une visite de quelques grands pontes du siège parisien -notamment pour l’Ingouchie -, Pascal a été officiellement nommé « chef de mission » de ACF Russie. Deux de nos médecins sont partis définitivement avant hier, Céline et Ascension, en même temps que Caroline et Perrine pour 2 semaines de vacances. Bref, il ne restera pas grand monde pour ce Millenium. Jonathan ne pouvant pas réaliser son rêve (« jour de l’an à Grozny »), il va tenter de se rabattre sur Sukhumi en Abkhazie; j’ai déjà donné... Il ne restera donc que Pascal et moi, les 4 autres restant sur leurs bases assez éloignées. Il m’invitera à partager un foie gras pour Noel (avec sa femme russe Irina), on se retrouvera sans doute sur la Place Rouge le soir du 31..." (23 décembre 99)
Et je m'arrête là pour ne pas vous lasser ! Disons que chacun d'entre nous ne peut faire l'unanimité, c'est sans doute la loi de la vie en général... En tout cas, bravo à lui pour le Goncourt et longue vie à mon ami El Bacos !

Lectures BD

Alors alors, qu'ai-je lu depuis quelques mois ? Pas mal de BD prises à la bibliothèque ces derniers temps, ce qui permet de rattrapper quelques retards honteux...

La Malédiction du Parapluie (Trondheim) - en fait, on commence avec un livre que je n'ai pas encore lu et que je vais acheter cette semaine ! Un nouvel opus dans la série des carnets autobiographiques de Lewis T., ça ne se rate pas et je sais déjà que je vais adorer ! C'est obligé...

De Cape et de Crocs (Ayroles-Masbou) - a force d'en entendre que du bien, il fallait s'y mettre ! La parution d'une intégrale spéciale sortie chez Delcourt en a été l'occasion. C'est vrai que c'est plaisant, et que c'est plutôt original et même brillantissime par moments. Une vrai lecture-plaisir (du moins pour les trois premiers tomes), même si certaines pages auraient gagné, à mon avis, à être un peu moins denses ou touffues.

Les Stryges (Corbeyran-Guérineau) - Un classique, qu'on ne manque pas. La série mère est pour moi fabuleuse, avec une idée centrale (les créatures, bien sûr) qu'on aurait aimé avoir... Je sais bien que dans le dernier tome, l'action ne progresse pas des masses et qu'on reste même un peu sur sa faim, mais je m'en fiche car j'en accepte le jeu. J'aime savoir qu'on n'en a pas fini, et qu'il y aura dans un an un autre épisode. Nos deux auteurs sont toujours au sommet de leur art, puissent-ils continuer comme ça de nombreuses années...

West T3 (Dorison-Nury-Rossi) - Le meilleur de ce tome, c'est le cadre de l'histoire : Cuba, au début du siècle, avec la présence américaine. Excellent parallèle avec des situations contemporaines ! Ensuite, eh bien il faut apprécier un découpage méga-dense (sans doute trop) qui fait qu'on décroche un peu dans le dernier tiers. Quant à notre ami Rossi, je trouve qu'il n'est toujours pas au niveau de ses deux brillants scénaristes...

La Vengeance du Comte Skarbek (Sente-Rosinski) - Je n'ai lu que le premier tome (il était temps !), et c'est vrai qu'on ne peut qu'être époustouflé par certaines cases (surtout des paysages parisiens) absolument sublimes. L'histoire est intéressante, en tout cas beaucoup plus érotique que je ne pensais. Il paraît que le T2 est encore meilleur, on verra bien...

Voilà, ce doit être tout pour le moment...

Une vérité qui dérange * *



documentaire de davis guggenheim

autour d'une conférence d'al gore, les explications et les enjeux du réchauffement de la planète

sans se prétendre catastrophiste ou écolo militant, le sujet de ce documentaire est tellement vital pour la planète, pour l'Humanité, que ce film ne peut qu'être important. on peut malheuresement se dire qu"'il fera date et qu'on y fera référence longtemps. c'est un bon film, sérieux, documenté, distrayant, pédagogique. il reste limité en terme d'ambition cinématographique par sa mise en scène, en grande partie gore faisant sa conférence, avec tout un tas de chouettes animations pour appuyer son propos (très impressionnant conférencier... entre autres comparaisons, on a bien du mal à imagine son "rival" Bush le jeune en faire autant). autre limite, gore et le film s'éparpillent un peu, problème de construction de l'argumentation. sur un tel sujet, soit on fait très long, soit on va à l'essentiel et ça dure bien moins que 90 mn. à vouloir augmenter le métrage, on perd en force de conviction. le film est pro Gore, mais sans en faire trop, c'est de toute facon autant un film sur lui que sur ce sujet. quelques "américaneries" un peu niaiseuses, le générique par exemple, mais, là encore, plutot sobre. film important, désespérant aussi par ce qu'il sous entend de destinée de la race humaine, si on creuse un peu, on est totalement dans l'égoisme et l'aveuglement avec conséquences déja irrémédiables. une telle remise en cause qu'on sent presqu'elle est impossible et qu'on va effectivement au mur.


El Bacos.