27 novembre, 2006

Babel * * * *


de alejandro gonzalez inarritu avec brad pitt, cate blanchett, gael garcia bernal, rinko kikushi

désert marocain, un gamin tire accidentellement une balle qui blesse une touriste américaine. pendant ce temps là, ses enfants sont emmenés de san diego vers le mexique par leur nourrice pour un mariage. à tokyo, une adolescente sourd muet en crise contre son père

on sait, on sent que inarritu agace, va agacer encore plus. parce qu'en trois films (avec "amours chiennes" et "21 grams"), il a inventé un style, pas juste le concept de film choral mais aussi les liens entre ces histoire, la facon de les filmer, l'ambiance, à la fois glacante et très humaine, émouvante, et que son talent de réalisateur prodige crève tellement l'écran qu'on va le réduire à cette maestria technique. certes, les liens entre ces 4 histoires sont en partis tirés par les cheveux et secondaires (cf le Japon) même si la confrontation entre les paysans de l'Atlas et le couple américain est saisissante de contrastes. mais tout cela est secondaire, on se satisferait que ces récits soient indépendants les uns des autres. on pourra reprocher à innaritu de faire des films trop pleins, trop riches, trop "oeuvre ultime", trop d'ambition. oui, il met encore la barre très haut. et tant mieux. on sort de ce film secoué, marqué physiquement, avec un tas d'images dans la tête. il se passe plein de choses, et les 2h15 passent vite, un peu le même principe que "24 heures", des tas d"évènements sur différents lieux en très peu de temps. et ce mélange des cultures et des lieux très réalistes, de l'exotisme au meilleur sens du terme, comme "amours chiennes" nous faisait pénétrer dans Mexico. il y a des scènes où inaritu fait des prouesses, en met plein les yeux, sans que cela soit gratuit, on pense au mariage mexicain et cette séquence stupéfiante dans le club de Tokyo, où la jeune japonaise sourde s'éclate en dansant. toutes les histoires sont intéressantes, cette nourrice latino torturée par la culpabilité, même brad pitt et cate blanchett, étonnant comme brad, aidé certes par l'age qui avance, les cernes sous les yeux et les cheveux grisonnants est convainquant. en terme d'intrigue, inaritu a aussi l'intelligence d'éviter d'être prévisible, on craint une sorte de fatalité collective, dans la dramatisation, et elle n'arrive pas. il n'y a d'ailleurs pas vraiment de dénouement d"intrigue. un mot aussi sur la musique, très importante, excellente, qui fait le lien entre les histoires. "collision' (oscar 2006) avait ostensiblement essayé de raconter une histoire de la même facon, sauf que ca tournait à vide, faute de talent. ce qui n'est pas le cas de "Babel", un grand moment de cinéma.


El Bacos.

Aucun commentaire: