26 septembre, 2006

DTM

A gauche : Bernd Schneider, l'homonyme du capitaine de l'équipe de foot d'Allemagne. Le meilleur pilote allemand de voitures de tourisme. Au milieu : Vanina Ickx, la fille de Jacky. A droite : Tom Kristensen, le plus grand pilote d'endurance de tous les temps, avec sept victoires aux 24 Heures du Mans. Ils étaient au Mans aujourd'hui pour la présentation de la 9e manche du championnat DTM qui s'y déroulera le 15 octobre prochain. Une course que j'aurai le plaisir de commenter en direct et en exclusivité pour Motors TV, vu que nous possédons les droits pour la France de cette série fantastique.

Je ne saurai trop vous encourager à aller au Mans dans trois semaines pour voir ça "en vrai", en tout cas aujourd'hui, après cette conférence de presse, votre serviteur a vécu comme ce qui restera l'un de ses plus beaux souvenirs : un tour du circuit Bugatti en passager dans une Audi A4 DTM pilotée par Tom Kristensen ! Inoubliable, avec une plongée hallucinante lors des phases de freinage... on a vraiment l'impression que notre casque va cogner contre le pare-brise alors qu'on est solidement harnaché !

J'avais déjà été passager dans une WRC (avec Jean Ragnotti), dans une FIA-GT (avec Olivier Beretta), dans une F3 (avec Tiago Monteiro), mais là, c'était sans doute encore plus fort !
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19 septembre, 2006

Le Marquis d'Anaon - T4 La Bête * * * *

Attention, très sérieuse option prise par cet album pour être élu comme le meilleur de l'année dans mon petit classement traditionnel à venir ! C'est en effet une réussite exceptionnelle à tous les niveaux et le plus fort, c'est que ça se sent dès le début.
La magie opère en effet dès que les soldats pénètrent dans le village qu'ils croient désert et qui a été attaqué par "la bête". Je pense à la case 3 de la planche 2, où l'on a véritablement l'impression d'être au milieu des personnages et où l'on devinerait presque le mouvement de caméra tel qu'au cinéma. D'autres cases m'ont également laissé une impression durable (les loups dans la nuit, des silhouettes dans la neige et le brouillard) et j'avoue que c'est dans cet aspect que la série a fait un incroyable bond en avant : dans le dessin de Matthieu Bonhomme, qui gagne selon moi en réalisme-figuratif, si j'ose dire, tout en n'étant pas ultra-réaliste par ailleurs. Son style est donc à mi-chemin entre le "travaillé" et le "stylisé" et il faut bien reconnaître que son sens du cadrage et de la composition dans la case fait merveille. On n'oublie pas les images de cet album, et c'est tout-à-fait rare comme impression. Tout au plus pourrais-je regretter parfois un décor qui mériterait un peu plus de poids...
Le Marquis d'Anaon a toutes les apparences de la BD classique. Récit à base historique, personnage principal qui résoud les énigmes, découpage sans fioritures, pas d'accumulation de cases ni d'esbrouffe dans la mise en scène, intrigues "sages"... Tout cela n'est bien sûr pas entièrement vrai. Le héros a aussi ses fêlures, les intrigues sont souvent en trompe-l'oeil, et le propos général va au-delà des apparences. C'est donc une BD qui ne cherche en aucun cas la facilité, et qui témoigne au contraire d'une véritable propos d'auteur(s). Le classicisme n'est qu'apparent et c'est une loi qu'ont souvent les chefs-d'oeuvres : celle de paraître simple ou évident.
Il est vrai que Dargaud a offert à nos deux amis deux armes imparables qui accompagnent la réussite : un format grand et une pagination augmentée. Tous les auteurs n'ont pas cette chance, mais tant mieux pour eux, c'est mérité. 50 pages, cela permet à Fabien Vehlmann de doser son histoire selon un rythme qui m'a paru lent, certes, et heureusement !, mais surtout fascinant. Il a complétement réussi à trouver le bon équilibre entre "action" et "réflexion", dialogues et silences. On prend le temps de suivre cette traque, en conséquence de quoi on la vit. On la vit de l'extérieur et de l'intérieur, avec une introspection humaine qui s'impose petit à petit. Je lui dis bravo pour cette subtile alchimie et pour montrer que les BD n'ont pas besoin de courses-poursuite en forme d'alibi pour s'imposer. Il faut juste un peu réflechir sur son propos et ne pas se lancer tête baissée à la suite de la première idée qu'on a eu. Tous les scénaristes actuels, hélas, n'ont pas cette qualité.
S'il fallait néanmoins émettre une petite réserve, ce serait au niveau de quelques dialogues : je n'arrive toujours pas à me faire aux "bordel" ou "putain" dans la bouche de personnages du XVIIIe siècle. Peut-être me trompè-je, mais je doute qu'on parlait comme ça à l'époque.
En tout cas, je vais de ce pas demander à Fabien si je ne peux pas récupérer une planche originale en échange d'une d'ApocalypseMania ! Rêvons un peu...
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14 septembre, 2006

Lectures BD

Allez, c'est bientôt la fin de l'été, petit point récapitulatif sur ce que j'ai lu ces derniers mois en matière de BD...

DAREDEVIL - fin de l'exceptionnelle sage de Bendis et Maleev avec les deux derniers trade paperbacks : Decalogue et The Murdock Papers (respectivement Vol. 12 et 13). Je rappelle que je considère cette série comme la meilleure sur le marché depuis plusieurs années. Cela étant, la fin n'est pas à la hauteur du reste et on s'interroge quelque peu sur cette conclusion très décevante. L'efficacité du découpage de Bendis et des cadrages de Maleev reste imparable, mais quelles sont ces histoires ? Un drôle de foetus monstre dans le premier volume (qu'est-ce que ça vient faire là ?) et des soi-disants cahiers secrets dans le second (dont on apprend au milieu qu'en fait ils n'existent pas - quelle révélation ! cela fiche tout en l'air). Même les dernières pages semblent poussives et se chercher. Manifestement, Bendis ne savait pas comment terminer ou a voulu le faire trop vite. C'esg bâclé et du coup presque énervant vu les volumes précédents.

OCEAN - Une production Warren Ellis, mon chouchou du moment avec des séries comme Planetary ou Global Frequency. L'idée de départ est séduisante et j'aime bien l'obsession d'Ellis pour les histoires ayant trait à l'espace ou à l'astronautique. Malgré tout, c'est mineur et ça part un peu de travers à la fin. On doute même que ce soit fini, de cette manière en tout cas.

JOHN LORD - Du duo Filippi et Laumond, aux Humanoïdes Associés. Laumond est un grand ami de Guillaume Nicolle, avec qui je réalise Chinguetti chez EP. Il est vrai que les deux ont des points communs. Une maîtrise graphique époustouflante donc, et une histoire assez fascinante, dont on se demande bien sur quoi elle va déboucher. L'alternance des scènes contemporaines et celles plus anciennes sans dialogue est très réussie. Peut-être que les relations entre Lord et l'héroïne (Clara) auraient mérité d'être un poil moins convenues, mais ça fonctionne.

NEW-MESSIAH.COM - Je ne pouvais manquer cette première réalisation de Pierre-Paul Verelst, qui vient souvent nous rendre visite sur ce blog ! Faire un album qui parle d'un nouveau messie et qui est illustré par un dessinateur qui se prénomme Jesus, il fallait le faire ! L'idée et le contexte de ce premier tome sont très originaux : le personnage principal sort des sentiers battus, et plus généralement tous les thèmes abordés - la surmédiatisation, la surcommunication, les abus des mouvements religieux, les aspirations sociétales... On est dans un cadre haut de gamme, avec des situations et des dialogues très rares en BD. D'ailleurs, puisqu'on en parle, ça bavarde effectivement beaucoup, et on est parfois à la limite de se demander si Pierre-Paul n'aurait pas mieux fait d'écrire un livre tout court plutôt qu'une BD ! Pour moi, l'action manque un peu de changement de lieu et de scènes qui auraient pu être mises en parallèle (ce qui ne peut être fait que par un découpage quasi conceptuel - ce dont je suis adepte). Cela aurait rajouté de la densité et de la profondeur. Dernier point, je suis toujours un peu chiffonné lorsqu'on met en scène les hautes sphères politiques américaines car c'est toujours un peu la même chose. Mais ça ne va pas plus loin, et je répète que pour un premier album, le résultat est plus qu'honorable, et le ton général reflète une grande culture et une vraie volonté de faire une histoire qui vaille le coup. Moi, je voudrai vraiment que One soit le nouveau "vrai" messie, mais sera-ce le cas ?

ALIX - Enfin, suite à opération commerciale estivale de Casterman, j'ai découvert un album d'Alix que je ne connaissais pas : L'Empereur de Chine. Je l'ai beaucoup apprécié, et comme toujours chez Jacques Martin, il y a une vraie profondeur dans l'étude des caractères et des situations de pouvoir chez les hommes. Cet album est incontestablement un des meilleurs des récents Alix, dont les sommets s'appellent toujours Le Dernier Spartiate ou Iorix le Grand, deux albums qui font partie à tout jamais de ma bédéthèque idéale.
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13 septembre, 2006

Soirée Dargaud

Très sympathique moment hier soir, avec la traditionnelle soirée Dargaud de rentrée. Cela se passait au centre culturel Suédois, dans le centre de Paris. Tout le monde pensait à une soirée cocktail, mais il s'agissait bien d'un dîner - de nombreuses tables avaient été dressées dans la cour intérieure.
L'occasion de retrouver les amis de la BD qu'on ne voit pas assez (Nury, Vehlmann, Corbeyran), d'échanger quelques propos avec les "stars" (Mézières, Sfar, Sattouf, Le Tendre), d'apercevoir d'autres stars (Lauzier, Larcenet, Juillard, Christin, Goetzinger, Cestac, Dufaux, Rodolphe), et de retrouver bien sûr les relations professionnelles de chez Dargaud (François, Dominique, Christrophe, Philippe, Hélène, Mali, Raphaëlle). A noter hélas l'absence de Léo et sa femme Isabel.
Philippe (Aymond) était bien sûr là, et il m'a annoncé que Van Hamme allait lui livrer le découpage complet du T4 de Lady S ces jours-ci (soit avec un mois d'avance). Il va donc s'y mettre très vite, et ensuite il se consacrera à ApocalypseMania T7. Il essaye de mettre au point une technique un peu différente pour cet album, mais il doit encore faire des essais. Comme d'habitude, il m'a suggéré quelques idées qui sont d'évidence formidables. C'est vraiment ça qui est magique entre nous.
A notre table : Pierre Boisserie et Eric Stalner (les compères de La Croix de Cazenac), Juanjo Guarnido et sa femme (il m'a avoué aimer beaucoup ApocalypseMania et commencer un nouvel album plus tourné jeunesse), Antonio Parras, Stéphane Brangier (plus connu sous le nom de Siro). Ce dernier m'a fièrement confirmé qu'il se remettait à Speedway, notre vieux projet dont le contrat a été signé il y a déjà quelques années chez Dargaud. Il a déjà fait un tiers du premier album, et ça va donc repartir !
Je vous le disais : une bonne soirée...

12 septembre, 2006

Enfin !

Cela fait plusieurs années que je fais rigoler mes amis et collègues professionnels en leur annonçant régulièrement la retraite de Michael Schumacher pour la fin de l'année en cours. A chaque fois, j'ai été démenti jusqu'à ce 10 septembre 2006 où le septuple-et-peut-être-bientôt-octuple-champion-du-monde nous a enfin annoncé son départ de la F1. Il était temps.
J'avoue en effet que je ne j'ai jamais été un fan du monsieur, ayant toujours déploré son manque de charisme et de profondeur et surtout son esprit sur le terrain. Que de manoeuvres anti-sportives ! Que de coups bas ! Que d'agissements louches et flous ! On ne les compte plus tellement il y en a...
Tiens, un souvenir parmi d'autres (les plus connus, le GP d'Australie 94, le GP de Belgique 95, le GP d'Europe 97, le GP d'Autriche 2002, le GP de Monaco 2006...) : à Bercy, en 94 ou 95, Schumi participe au Elf Masters Karting. Il y arrive en tant que champion du monde et personne ne doute qu'il est un excellent pilote de kart. Or, voilà qu'un problème mécanique le frappe dans une manche de qualification (ça s'appelait peut-être une demi-finale) : bref, il sera obligé de partir dernier de la finale. Qu'à cela ne tienne, voici notre Schumacher qui finit son tour de formation au ralenti, qui soudain se positionne assez loin de l'avant-dernier sur la grille (en continuant de rouler), qui laisse tout le monde s'arrêter pour prendre le départ et, prenant son élan, accélère depuis le dernier virage pour doubler au moins cinq concurrents d'un coup ! Eh oui, M. Schumacher n'avait pas vu mieux que de prendre un départ lancé là où les autres prenaient un départ arrêté pour gagner des places : et cela devant 17 000 spectateurs qui voyaient tout ! Un bel exemple de sportivité dans le cadre d'une manifestation amicale et désintéressée...
Evidemment, on va me dire que c'est cet esprit de combattant à tout prix qui a fait qu'il est devenu le super champion détenteur de tous les records ou presque. Sans doute. Je ne remettrai jamais en cause son implication, sa combativité, son talent - des qualités évidentes et parfois même surnaturelles, qui ont fait de lui un personnage à part. Il m'est arrivé de parfois l'admirer, comme au GP d'Espagne 95, où il a tenu tête à Damon Hill avec une boîte bloquée en 5e... Mais pourquoi a-t-il fallu aussi peu de fair play ? Pourquoi autant de blocages et d'incidents en piste ? Et pourquoi a-t-il fallu que Ferrari le privilégie à ce point, lui offrant plusieurs victoires qu'il ne méritait pas ?
Je crois volontiers que dans le privé, Schumacher est un gars plutôt simple et sans doute sympa, ouvert et "normal". Mais je dis que dans l'environnement de la F1, et compte-tenu de la politique de Ferrari, il n'a pas été le champion exemplaire qu'il aurait dû être.
J'attendais donc la nouvelle de sa retraite avec impatience et je suis persuadé qu'avec la nouvelle génération (Alonso, Raikkonen, Kubica, Vettel, Hamilton...), on va enfin se régaler et retrouver un peu d'esprit sportif qu'on avait perdu depuis longtemps en F1 !

03 septembre, 2006

Miami Vice * *



de michael mann avec colin farell, jamie foxx, gong li

miami, deux agents du FBI, sonny et ricardo, s'infiltrent dans un deal de drogue entre colombie et USA, pour faire tomber le trafic

sentiment bien curieux. qui confirme que michael mann, initiateur de la série TV dans les années 80, n'a pas fait cette adaptation par hasard. comme cette série plutot audacieuse au départ et qui est tombée dans les clichés, on flirte en permanence avec les stéréotypes de polar US grand public, sans tomber dedans, mann jouee avec ces codes, mais sans s'y complaire, il assume l'esthétisme très travaillée (superbes images nocturnes, facon "collateral"), les poses frimeuses de ses héros (lunettes de soleil, cheveux au vent, vestes amples). mais avec un scénario réaliste, sombre, violent, sans temps mort, il peut se le permettre. un mélange étonnant de réalisme et de superficiel, qui fonctionne. deux accrocs à cette belle ouvrage, les histoires "de coeur" de nos deux ami-ami que l'on préfère tombeurs de bimbos comme dans la série... celle de ricardo qui donne un ressort dramatique un peu trop larmoyant (mais fait profiter de sa musculature sous la douche, pour ceux qui aiment), et surtout cette love story totalement improbable entre la trafiquante gong li et le flic colin farrell. un truc de cul, on veut bien, mais une vraie histoire, c'est n'importe quoi, et cela bouffe une bonne partie de ce bon scénario. aussi ridicule, pour rester dans la belle femme asiatique, que par exemple imaginer michelle yeoh avec jean todt... ceci dit, dans le genre "c'est énorme mais on aime bien quand même", la virée en off shore entre miami et la havane de gong et colin est un délice de frime assumée. dans ce role si particulier, digne de don johnson, colin farell fait oublier qu'il est pathétiquement mauvais acteur, il est juste un flic un peu bourrin avec la moustache et des cheveux longs qui vont avec.


El Bacos