31 août, 2007

La Maison * * *



Reprise de nos chroniques cinés avec le nouveau film de Manuel Poirier, personnage attachant que je croise chaque année en Bretagne et qui est un grand ami de ma belle-soeur Clotilde Berthemet. Je savais bien sûr qu'il allait sortir cette nouvelle oeuvre, et je me souviens qu'il m'a dit qu'il lui était extrêmement difficile d'en parler, car il n'avait pas encore trouvé les mots pour la qualifier... Ce qui peut paraître comme une légère pose me semble au contraire très vrai, car même à mon modeste niveau de scénariste BD, je peux témoigner que parfois il est très ardu de vouloir résumer une histoire, tant les intentions qu'on a eues sont soit personnelles et diffuses, soit secondaires par rapport à une intrigue principale qui peut faire office d'écran de fumée... Un type attachant en tout cas, qui doit continuer son parcours, il faut le soutenir !

de manuel poirier avec sergi lopez, berenice bejo, bruno salomone

Paris, Malo, père de 3 enfants, en instance de divorce. Visite une maison à vendre
par adjudication à la campagne, rencontre la fille de l'ancien propriétaire, Cloé.

curieusement, Poirier a été peu soutenu par la critique pour ce film, pour ne pas
dire qu'elle a découragé les derniers fidèles potentiels (gros bide public assuré).
et pourtant. l'histoire est moins forte que dans "western" ou "marion", mais il y a
une sensibilité vraiment unique qui n'appartient qu'à lui. oui, le scénario est
mince et tourne autour d'une maison à vendre et d'une lettre d'enfant à son père que
Malo veut rendre à celle, devenue adulte, qui l'a écrit. mais Poirier est toujours
aussi bon pour filmer les petits détails, le quotidien, la lenteur, le temps qui
passe. il a un talent rare à filmer des relations humaines qui sonnent vraies, gène,
maladresse, empressement, sincérité. que ce soit cette femme qui pleure, un déjeuner
de drague non avoué ou deux potes pétés en pleine nuit qui rigolent dans la rue. le
film peut surprendre par le personnage de sergi lopez, triste, presqu'amorphe,
désemparé, pas évident vu l'acteur. Mais il est bien, comme toujours chez Poirier.
de belles scènes émouvantes avec Cloé, presqu'autant paumée que lui dans sa vie.
Poirier filme toujours aussi bien la campagne, sans en faire trop, on sent que c'est
chez lui. Et Paris, aussi, en automne. Une tristesse et une mélancolie qui planent
tout au long du film. Belles chansons (tristes et mélancoliques) de Lhasa que Malo
écoute chez lui. Ce film n'est pas fait pour plaire, il faut rentrer dedans,
accepter cette lenteur, cette tristesse de Malo, dommage que le public passe
totalement à côté, mais espérons que Poirier continue à creuser son sillon. Bejo
embellit, étonnant comme cette fille avait semblé insignifiante il y a quelques
années ("meilleur espoir féminin"), mais déja bien différente dans "OSS 117". à
noter le court role de florence darel, rien que pour rappeler cette étonnante et
très brève rencontre avec cette belle rousse aux cheveux longs, ainsi que l'ambigu
Jean Claude Brisseau, lors de la sortie de "noce blanche"', dans les bureaux des
Films du Losange il y a... longtemps ! Bref, un film idéal pour le Hautefeuille

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