
Eh bien voilà, fin des vacances du mois d'août... Cette année, c'était direction Luchon pour que mon fils Hugo fasse une cure aux établissements thermaux. Il souffre en effet de quelques otites à répétition et notre ORL nous avait donc prescrit de manière impérieuse cette nécessité de se "ressourcer". Les soins ne sont pas de tout repos et s'il a réussi à supporter ce que l'on appelle les "insufflations" (impressionnant ce long tube qu'on enfonce dans le nez...), il n'a jamais réussi à supporter le "Proëtz" (injection de liquide dans le nez, aspiration par l'autre bout....). Au bout de trois semaines, il faut bien avouer qu'on en a un peu marre de la cure, de l'odeur des eaux, de la chaleur qui y règne, de la même routine qui s'installe chaque jour pour les différents soins. Et puis ça prend la matinée complète. Il nous est resté quand même du temps pour visiter la région, que je ne connassais pas du tout, et faire du sport : ma fille Adriana a passé un cap important en natation (elle nage désormais sans problème), mon fils a progressé en tennis et j'en ai profité pour baisser mon index au golf de manière significative - me voici désormais 17.9, trois points en moins d'un coup ! J'ai d'ailleurs gagné le deuxième prix en net pour la deuxième série hommes et mon petit trophée m'a été remis par Jean Garaialde en personne. C'était un honneur. Ensuite, je vous rassure, le lendemain, j'ai joué comme une patate et je ne sais plus faire un coup de fer 5 ou 6 depuis...
Petit pincement au coeur quand chaque jour je passais devant la maison d'Edmond Rostand. L'auteur de Cyrano de Bergerac a en effet passé 22 étés en vacances à Luchon...
J'ai réussi à suivre quelques épreuves des JO pendant ces vacances d'été... Force est de constater que les Chinois ont parfaitement réussi leurs Jeux, du moins la façade. D'un point de vue sportif et spectaculaire, nos amis londoniens ont carrément la pression. Les deux héros ont donc été Michael Phelps et Usain Bolt, bravo à eux. L'ennui, c'est qu'ils symbolisent deux choses qui me chagrinent : 1) qu'il y a trop de médailles en natation, je l'ai déjà dit, ça m'énerve et ce n'est pas normal qu'un même mec, même génial, puisse gagner huit médailles d'or, et 2) quand un type est à ce point frimeur (je veux parler de Bolt) et puant, eh bien ça énerve aussi. En tout cas, je crois que la grande discipline de ces jeux aura vraiment été la natation et non l'athlétisme - un comble pour votre serviteur qui déteste tout ce qui se rattache à l'eau !
J'ai bien sûr profité de ces trois semaines pour travailler mes différents projets en BD. Voici où j'en suis :
- L'ultime Chimère : j'ai écrit les 13 premières planches du 7e et dernier tome. Griffo me réclamait de commencer ce tome, il n'est décidément pas en retard !
- ApocalypseMania : j'ai réécrit la scène de fin du 8e et dernier tome. Eh oui, j'ai eu envie d'une fin alternative, et je me suis lancé ! Quelle sera la version choisie ? Mystère. En tout cas, Philippe avance très bien sur le T7 et il a déjà dû faire la moitié des planches. Il ne fait pas la couleur, c'est Guillaume Nicolle qui la réalise et lui aussi fait un super boulot. Je signale d'ailleurs au passage que ma série avec Nicolle, Chinguetti (chez EP) s'arrête là et que le T2 (pourtant entièrement réalisé) ne paraîtra pas chez cet éditeur en pleine restructuration. Lequel est pourtant prêt à en abandonner les droits si un autre éditeur se montrait intéressé. Pas évident de se muer en commercial... Quant à ApocalypseMania T7, d'abord prévu en mai ou juin 2009 chez Dargaud, il devrait peut-être se voir ramener à mars-avril. On verra bien. Je suis aussi sur le coup pour que Laurent Garnier me fasse la préface de l'album...
- Speedway : là aussi, écriture des 13 premières planches du T2. J'espère vraiment que le T1 sortira l'an prochain, vu que Siro l'a cette fois complétement fini !
- Espace Vital : il s'agit du nouveau nom de la série que j'ai appelé Abymes jusqu'à un passé tout récent. La faute à mon excellente consoeur Valérie Mangin (que je ne connais pas) qui, selon mes sources, réalise justement un album chez Dupuis baptisé... Abymes. Il fallait donc que je change, car jamais je ne sortirai avant elle ! Ce sera donc, a priori, Espace Vital, chez Glénat, pour lequel nous cherchons toujours un dessinateur. Trois tomes de 54 pages sont prévus. J'ai écrit les vingt premières planches du T1.
- Bandaiyan : un dessinateur contacté (le 5e à vrai dire... je révélerai les noms un jour !) doit nous donner sa réponse pour ce roman graphique de 500 pages prévu chez Glénat. En attendant, je poursuis toujours mes lectures de documentation. La dernière en date : A Commonwealth of Thieves, par Thomas Keneally.
- Billy : puisque Jean Van Hamme en a parlé sur le site actuabd.com, je suppose que je peux le faire. Je suis donc en train de travailler sur un album de la fameuse série XIII Mystery, qui sera lancée en octobre et qui rassemblera des one-shots sur des personnages de la mythique série XIII. Le mien est Billy, avec qui XIII, aka Steve Rowland à ce moment-là, tente de s'évader de l'asile pénitentiaire Plain Rock dans l'album Toutes les Larmes de l'Enfer (le 3e de la série). C'est évidemment une grande fierté pour moi que d'intégrer une liste de scénaristes restreinte et prestigieuse (Dorison, Corbeyran, Nury, Alcante, Yann, Giroud, Callède, Pecqueur et Duval apparemment) et de travailler sur un aussi intéressant concept. A ce niveau-là, mon aventure ne fait que commencer mais on est rentré dans le concret puisque j'ai déjà découpé la scène d'ouverture. Vous pouvez toutefois faire confiance à JVH pour être un "coach" impitoyable, j'ai déjà pu expérimenter la chose, mais c'est bien, ça change et ça motive...!
- L'Idole & le Fléau : je n'ai pas encore commencé le découpage du T2, et il faut que j'appelle Igor Kordey pour savoir s'il a bien reçu la traduction du premier tome. Je travaille aussi sur un autre projet pour les éditions 12 Bis centré sur la première guerre mondiale...
Côté BD, je signale que j'ai lu cette été le livre de Didier Pasamonik, Critique de la Bande Dessinée Pure chez Berg International. Je ne connais pas personnellement cette figure incontournable de la scène de la BD contemporaine, mais c'est un observateur avisé et féroce du 9e art et le lire procure un réel plaisir. Le sous-titre du livre, "chroniques narquoises", est bien vu et on se régale à lire ces lignes qui naviguent entre la pensée de fond et l'anecdote futile mais qui nourrit le genre. En F1, il existe une figure qui lui ressemble beaucoup : il s'appelle Renauld de Laborderie et il publie chaque année Le Livre d'Or de la F1 (Solar). On y voit souvent des phrases du genre : "A 7h59, ce jeudi 12 mars, Michael Schumacher gare sa Ferrari immatriculée GFD4567 sur le parking de l'hôtel Hyatt de Rome. Aussitôt, le concierge se précipite et salue d'un air entendu le septuple champion du monde. Bien sûr, pas question d'enregistrer tel un vulgaire client. Le pilote allemand se dirige d'un pas ferme vers sa suite habituelle, la 588..." - j'adore ! Pasamonik est donc du même tonneau, mais il ne perd pas de vue les enjeux globaux que représente le secteur de la BD et sa grande force est assurément de posséder une énorme culture et une capacité d'analyse périphérique de n'importe quelle situation concernant la BD. Je crois que nous ne pouvons que nous satisfaire, nous les auteurs, et au-delà des querelles d'égo, d'orgueil ou de fierté personnelle, d'avoir un observateur aussi aiguisé des situations. Tout n'est pas parole d'évangile, mais au-delà des mondanités et vanités qui ne peuvent que parfois transparaître, il y a quand même une profonde connaissance qui mérite au moins le respect, voire l'admiration.
Enfin, sachez que c'est à 10h59, le dimanche 24 août dernier, que le gendarme Christian Genest (j'espère que je ne tombe pas sous le coup de la loi en révélant son identité), du côté d'Ablis (Yvelines) a décidé de s'occuper en installant un radar bien à l'abri des regards... Il a ainsi pu épingler à son palmarès une famille des environs qui rentrait chez elle après 850 km d'un long périple qui la ramenait des Pyrénées... La route était limitée à 90 km/h et ce fou de conducteur roulait tout de même à 96 km/h ! Ce qui, compte-tenu de la marge technique, valait bien un PV en bonne et dûe forme pour un seul petit km/h... 45 euros (si je paye tout de suite) et un retrait de point pour 1 km/h : voilà une vraie chronique narquoise...