16 juillet, 2009

PSB & SB (pour Sébastien Bourdais)



Lendemain de concert des Pet Shop Boys à l'Olympia de Paris. 5e concert français pour nos amis Tennant-Lowe, et 5e fois que je les vois ! Un début assez lent mais réussi (avec les excellents Heart et Did You See Me Coming?), qui ne convainc pas totalement ensuite, notamment à cause d'un sound check qui a dû être fait à la va vite. Mais une fois que Neil Tennant enfile le smoking, le grandiose est atteint avec l'enchaînement magique Do I Have To?-King's Cross-Jealousy... Et ensuite, tout déroule impeccablement dans une superbe ambiance. Bref, on sort de là content, avec le sentiment d'avoir vu, à mon avis, la 3e meilleure performance sur 5 (les deux au Zénith restant devant, mais les deux au Grand Rex étant désormais derrière).
Soirée ensuite entre amis, les vieux de la vieille (El Bacos et Sven Lescuyer, qui fête aujourd'hui ses 40 ans, mais qui reste toujours le n°2 du Service des Sports de France Télévisions...), et impression ce matin d'une légère gueule de bois, accentuée par l'annonce de la nouvelle de l'éviction de notre seul pilote français de F1 par son équipe...
Voici ce que j'ai aussitôt écrit à ce propos sur le blog de Motors TV :

Voilà, la nouvelle vient de tomber : Seb quitte Toro Rosso, et le commentaire de Franz Tost qui accompagne le communiqué officiel n’est pas des plus sympas : « notre partenariat n’a pas satisfait nos attentes, nous avons décidé de le remplacer…» . Décidément, rien n’aura été épargné au Français qui est en train de vivre des moments pénibles et ma première pensée est vraiment pour lui : car quelles que soient les performances ou les résultats, il n’est pas là par hasard non plus et un sportif de haut niveau vit toujours les choses intensément, surtout lorsqu’elles le concernent. On ne peut que l’assurer de notre soutien et lui dire qu’on pense bien à lui.
Au moment où je vous parle, c’est évidemment le sentiment d’une grande déception qui prédomine. Je suis de ceux qui militaient sans relâche pour que Seb ait sa place en F1 (et croyez-moi, j’en ai essuyé des sarcasmes de la part de confrères français qui couvraient la F1 alors que le Manceau était en Champ Car…) car à un moment donné il ne fallait pas exagérer : compte-tenu de son parcours et de son palmarès, il fallait que Sébastien soit en F1. A ce moment-là, je ne disais pas qu’il allait tout casser et devenir champion du monde tout de suite : non, on disait juste que Sébastien avait sa place parmi les vingt (meilleurs ?) pilotes qui sont en F1. Cet avis, cette constatation, on les défend toujours. Simplement, en F1, il y a toujours un contexte autour du pilote, où l’atmosphère au sein d’une équipe et les qualités d’une voitures sont évidemment très importantes. Demandez à Button ce qu’il en pense…

Sébastien en F1, et en attendant d’en savoir un peu plus sur son avenir sportif, ce n’est quand même pas négligeable : me reviennent en mémoire des faits dont beaucoup de pilotes se contenteraient : une bataille pour la 4e place dès le premier GP avec Alonso et Raikkonen derrière lui, deux points marqués dès ce premier GP, un meilleur temps en Q1 en Belgique, trois tours menés au Japon, une place dans les points à Monaco… Hey ! Pas si mal, non ? Surtout avec un Vettel à ses côtés et une relative méfiance de la part d’un paddock si prompt aux a priori et aux jugements à l’emporte pièce…

D’un autre côté, on n’est pas aveugle non plus. On a bien senti que Seb loupait parfois des occasions, se prenait les pieds dans certains tapis (Monza…), et ne répondait pas à toutes nos attentes, même si on aurait signé tout de suite si on nous avait dit avant le début de la saison 2008 ce qu’il allait vraiment faire cette année-là. Mais il faut le reconnaître : on espérait un peu mieux. Doit-on le condamner pour cela ? Non, bien sûr que non. La mayonnaise n’a pas pris, c’est tout, et je serais bien incapable de vous donner des explications définitives. Chacun sa personnalité, chacun son background, chacun son taux de réussite, chacun son destin – on n’est pas en position de tout comprendre ni de juger, on ne peut que constater.

J’aurais tendance à penser que, contrairement à ce que je croyais, Seb est peut-être arrivé vraiment trop tard en F1, qu’il n’avait plus les mêmes envies ou habitudes qu’avant, lorsqu’il venait de la F3000 où là il aurait été raccord avec le milieu… Mais ça n’est qu’une impression un peu diffuse. J’ai aussi parfois eu le sentiment qu’il se mettait trop la pression, ou qu’il ne se libérait pas totalement, qu’il était « en dedans» et surtout que ça se voyait… Mais là encore, comment affirmer cela sans risquer de se tromper ?

Finalement, j’en reviens à ce tout premier GP, en Australie, en mars 2008. Et je me dis que tout était déjà dit : qualifié 17e sur la grille, cela avait été une vraie déception. Mais une grande solidité en course et quelques faits favorables l’avaient placé en 4e position… ce qui prouvait sa valeur. Mais un abandon mécanique à deux tours de la fin avait mis fin à la belle histoire. Et même si deux points étaient venus récompenser la performance, on avait été cueilli à froid par cette infortune. Depuis, ça n’a pas changé. On savait qu’il pouvait faire quelque chose de bien, voire de grand, mais cela ne venait pas. Le sort est parfois cruel.

Maintenant, ne dramatisons peut-être pas… Le monde ne s’arrête pas de tourner, et je ne vois pas pourquoi des dizaines de patrons d’équipe de divers championnats ne se précipiteraient pas pour proposer quelque chose à un pilote comme Sébastien Bourdais…

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