29 juillet, 2008

Chroniques ciné estivales

C'est donc l'été et notre collaborateur et ami El Bacos rattrappe allégrement le temps perdu en allant se rafraîchir dans les salles obscures - voici ses derniers avis...


Wanted o
de timur bekmanbetov avec james mc avoy, angelina jolie, morgan freeman, terence stamp

Wesley, employé de bureau, terne et déprimé, se retrouve embrigadé par "the Fraternity", réseau de tueurs, qui veulent venger son père assassiné, père tueur, qu'il n'a pas connu

"nikita", "natural born killers", "fight club", "matrix".... ceux qui suivent de longue date ces modestes chroniques, ont repéré parmi les films les plus détestés de ces 20 dernières années... comme une filiation entre eux, et "wanted", qui s"inscrit parfaitement à la suite. Films d'action violents, voire ultra violents, plus ou moins polémique (à deux balles), "culte" pour beaucoup. Différents, clairement, ouvrant souvent la voie à des copies parfois pire encore (cf "matrix"). réalisateurs virtuoses, ambitieux. Alors "Wanted", du kazakh bekmanbetov, a tout pour être ce "film référence" (mais bizarrement sabordé un peu par la sortie mi juillet.. tactique ?). On y croit avouons le, début too much comme il faut, vrai feu d'artifice visuel, du n'importe quoi mais bien amené, pas mal d'humour... et puis le sale parfum des films cités, l'intrigue qui n'avance pas, c'est une suite d'épreuves, de rites d"initiation de Wesley, avec une violence finalement gratuite, un peu facile, sans bornes, pas de plaisirs, c'est bien connu... et surtout une prétention grandissante, il suffit d"écouter la musique, elle devient insupportable de "sens", des grandes phrases creuses, un héros qui se prend au sérieux et joue de plus en plus mal. certes, une bonne scène de wagons dans le vide, qui réveille un peu. Fin de baston interminable, Freeman et Stamp sentencieux avec des répliques "définitives". Un film d'action de ce genre peut fonctionner s'il évite de se la pêter et va au delà de sa simple mise en scène, par exemple avec l'humour d'un "pulp fiction". Mais là on nous fait croire à un film "malin derrière sa brutalité", alors que c'est juste un film pour bourrins, pour "Julius" comme on se disait il y a 15 ans avec les visionneurs de TF1 Films... Applaudissements et rires sur la fin, comme prévu, public jeune étudiants qui croie avoir vu le cinéma de demain. mais peu importe l'age, qu'on ait 20 ans ou 40 , "nikita" reste une merde à la hauteur de son réalisateur. Espérons que le kazakh exerce son talent autrement, que par juste l'idée de balles aux trajectoires incurvées, comme le slow motion est finalement ce qui restera de "matrix". Angelina Jolie risible tellement elle ne sert à rien à part... être Angelina Jolie, c'était sans doute le but.


Le Premier Jour du Reste de ta Vie ***
de rémy bezancon avec jacques gamblin, zabou breitman, deborah francois, pio marmai

un couple, 3 enfants, 5 dates entre 1988 et 2000 qui vont marquer la vie de chacun et de la famille

Bonne surprise, bonne pioche, ce qui est plutot rare dans le ciné francais. Film dont le principal atout est d'aller au delà de la comédie douce amère consensuelle sur la vie de famille avec pas mal de références trentenaires / quarantenaires d'aujourd''hui, bref ce parfum de souvenirs qui a un peu trop essaimé depuis "amélie..." surtout. Il y a de cela, mais avec un bon scénario, et même si tout cela reste plutot prévisible, pas le sentiment non plus de facilité, voire prendre des chemins de traverse, comme le séance de "air guitar" du fils et la guitariste perdue, ou le "truc dans la bouche" de la fille, vraiment drole. Une tendance à trainer sur la fin sans doute parce que le film démarre vraiment très bien. Et surtout pas de sensiblerie, entre rires et larmes, comme on dit mais sans tirer l'émotion, ce qui aurait été facile sur le thème de la famille. Le seul vrai défaut, qui aurait pu plomber l'ensemble si il n"était pas aussi bien construit par ailleurs, cette accumulation d"évènements dramatiques, trop attendus, pas réaliste et lourdingues. pas besoin de cela pour faire avancer une histoire. Tant pis, ca réussit à ne pas gacher le reste. musique de Sinclair excellente, ainsi que certains morceaux, celui de Daho du titre bien sûr et l'idéé de prendre du Divine Comedy, il faut oser, c'est un bon indice. Gamblin toujours bien. Zabou...on a oui dire "par le milieu" que c'était une petite capricieuse qui se la pête tendance méchante et aigrie. Mais dans le film, ça va... Film qui pourrait bien se débrouiller mais qui part un peu à l'abbatoir en sortant en plein juillet.


Le Bruit des Gens autour ***
de diasteme avec lea drucker, bruno todeschini, emma de caunes, judith el zein, olivier py, olivier marchal

pendant le festival d"avignon, artistes, assistants, spectateurs, se mèlent, jouent, s'engueulent, se rapprochent

Bonne série de films francais en plein juillet... et échec (une salle en 3 semaines sur Paris) vraiment injuste. Film dit "choral" par excellence, il y a là dedans de la générosité, de la sincérité, une absence de personnages et situations convenues, pas de complaisances pour rechercher l'adhésion maximum, qui font vraiment du bien dans le cinéma francais. Et quitte à viser toujours les mêmes cibles, c'est un peu l'anti "coeur des hommes"... certes, on est dans le milieu artistique, comédiens, danseurs, musiciens, auteurs, mais loin par exemple d"un Chéreau, certes brillant, mais qui nous aurait fait pousser bien plus de cris et de roulements par terre d'artistes torturés de douleur... avec ce thème de la difficulté à concilier performance artistique et vie privée, très bien rendu, le fait qu'ils réussissent à le faire puisque le spectateur ne voit pas "la différence", comme dans le vraie vie du spectacle vivant ! Pas de pathos excessif, donc, un scénario qui avance bien, christophe honoré co scénarise, et comme on lui fait désormais confiance depuis "les chansons d'amour"... Un film fait pour exprimer, plus ou moins bien, ses sentiments, dans la tension et la chaleur de quelques jours de festival. Excellent casting, des mélanges surprenants, Olivier Marchal enfin sympa et souriant, bel avenir de 2nd role, Todeschini, le lien avec Chéreau !, qui fait un peu la gueule, comme d'hab, mais se détend, étonnante lea drucker, toujours aussi bon Olivier Py, révélation de Judith et Zein, la pianiste, et un petit plus pour Emma de Caunes, l'ex tête à claques donne bien de sa personne, joli bronzage (.... ça se décode = belle prestation physique = scènes dénudées) et est vraiment convainquante dans son jeu. belle scène de groupe et de fête finale, se terminant par le superbe tango polono-russe "To ostatnia niedziela". Un film qui vieillira bien, comme du Sautet, si on lui laisse une deuxième chance.


Kung Fu Panda **
film d'animation de mark osborne et john stenvenson

chine, Po, le gros Panda, rêve de kung fu, et se retrouve, un peu par hasard, à être initié pour être le Dragon Warrior auprès de 5 maitres et de Shifu, leur formateur

depuis une quinzaine d'années que ce genre a pris le pouvoir, la lutte de haut niveau Dreamworks (ici en piste) / Pixar a donné du bon, du très bon, et du décevant de temps à autre. Un an après le très très bon "ratatouille" qui sera peut être "les aristochats" du genre, ce Panda fan de kung fu, fait retomber un peu la sauce, mais reste à un bon niveau. on devrait, mais comme on s"habitue on ne le fait pas, mais animation, images, expression, mouvements de caméra, sont encore époustouflants et bluffants. Et depuis que la forme ne nous étonne plus, c'est de plus en plus le fond qui fait la différence. Alors si on n'est pas trop sensible aux références kung fu, aux innombrables combats (pour les memes raisons qui font qu'on n'accroche pas à "kill bill"...), on peut trouve le temps long. récit classique de parcours initiatique, mais heureusement l"humour reste omniprésent, Po restant ce qu"il est, un gros panda, sympa et peureux, qui veut bouffer et s'amuser.

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