24 juin, 2011

Une Séparation ****

De Asghar Farhadi Avec Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini,

Téhéran, Simin quitte Nader pour retourner chez sa mère. Elle laisse leur fille jeune ado et le père de Nader, malade d'Alzheimer. Nader engage une aide, Razieh, pour s'occuper de lui.

Débarqué en période post-Cannes avec la réputation du grand film de ce début d'année, Ours d'Or de Berlin, "Une Séparation" confirme : c'est du bon, de l'excellent cinéma. Parce que même si l'ambiance iranienne est centrale, cette histoire, ce thriller, est d'une maitrise... internationale, digne de grands réalisateurs européens ou américains. Un scénario à la fois simple, l’enquête sur un "crime" qu'aurait commis Nader en quelques secondes, un fait divers, et complexe par tout ce qu'il couvre, sur la confrontation entre une famille plutôt aisée, à, l'occidentale, et une famille pauvre, plus attachée à la religion, omniprésente. sur les relations de couple entre Simin et Nader, leur "séparation" jamais vraiment au centre du récit, mais qui détermine l'avancée de l'intrigue. On retient surtout une tension croissante, c'est là que le film impressionne par son efficacité, la suite des événements que subit Nader, la fatalité des faits et des caractères de chacun, comme l'intransigeance de Nader. Loin de l'Iran, il y a quelque chose des histoires implacables de Kielowski, le polonais. Les personnages ne sont pas manichéens, tous victimes à titres divers de ce qui leur arrive. Une interprétation de très haut vol. Comme la petite fille de Razieh, témoin de tout ce qui se passe. Et le couple qui se sépare, l'un et l'autre impressionnant de justesse dans leur jeu, une prime à Leila Hatami, une beauté, tout simplement. Comme un film indépendant US, avec pas mal de moyens, un effort remarquable sur la réalisation, les décors et la lumière, superbe. Bref, mémorable par l'intrigue, les personnages et cette ambiance d'une ville qui vit, où on se parle, se dispute, loin des clichés de ce qu'on peut imaginer .

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