28 décembre, 2007

Quelques chiffres sur la BD...


Comme chaque année, Gilles Ratier, l'éminent Secrétaire Général de l'Association des Critiques de Bande Dessinée (ACBD - voir leur site : www.acbd.fr) propose son rapport sur l'état de notre 9e art préféré en France. Un travail remarquable et sans aucun doute difficile, de longue haleine, que je salue ici. Quelques données comptables m'inspirent bien évidememnt les réflexions suivantes :

- 4 313 livres ayant trait à la BD sont parus en 2007, dont 3 312 albums ! Cela fait donc plus de neuf albums nouveaux par jour en moyenne sur toute une année ! Vertigineux. Quand mon album Spartakus est paru chez Dargaud en 1990, je crois me souvenir qu'il n'était sorti que 484 albums cette année-là, soit un peu plus d'un par jour en moyenne... En tout cas, moi, en 2007, je n'en ai sorti aucun !

- 43% de cette production sont des mangas. Là, je fais gloups. Qu'on ne m'accuse pas de racisme envers ce type de BD, que je connais mal il est vrai. Je dis juste que 43% au pays de la BD franco-belge, c'est trop. En tout cas, ça fait un peu mal au coeur, même si, financièrement, nos éditeurs s'y retrouvent, hélas.

- 254 éditeurs, justement, sortent des albums ou livres de BD. Je n'ai collaboré et collabore qu'avec quatre d'entre eux !

- 484 albums ont été publiés par Delcourt : je m'interroge toujours aujourd'hui sur le fait que je n'ai toujours rien fait chez eux. Ils m'ont toujours refusé. J'aurais bien ma place pour un petit album sur 484, non ?

- 395 albums ont été pré-publiés dans la presse. Je me souviens que ça a été le cas d'ApocalyspeMania T6 dans Le Soir en 2005 !

- 96 albums sont des adaptations d'oeuvres littéraires : hé, j'en ai déjà fait trois, chez EP (Le Bonheur dans le Crime et Un Duel sous Richelieu, Mongo le Magnifique), bien avant tout le monde !

- 90 séries tirent à plus de 50 000 exemplaires : j'en ferai peut-être partie un jour...

- 1 357 auteurs sont officiellement recensés : je suis donc 0.07% de la BD française à moi tout seul !

- 232 sont seulement scénaristes : cette fois, j'en suis 0,43% à moi tout seul !

- 226 blogs ont été recensés émanant d'auteurs professionnels francophones : est-ce que celui de votre serviteurs a vraiment été comptabilisé ?

26 décembre, 2007

Top 50 pilotes automobiles 2007

Depuis 2002, nos confrères d'Autosport publient chaque fin d'année leur "Top 50 Drivers", toutes disciplines confondues - et c'est évidemment un classement qui est prestigieux. Néanmoins, comme toujours, il est matière à discussion et j'ai décidé cette année de franchir le pas et de proposer à mon tour mon propre Top 50 des pilotes autos de cette année...

Voici déjà, à titre indicatif, le classement Autosport :
50. Alex Lloyd
49. Fabrizio Giovanardi
48. Jari-Matti Latvala
47. Anthony Davidson
46. Marko Asmer
45. Yvan Muller
44. Oliver Jarvis
43. Justin Wilson
42. Sam Hornish Jr
41. Nico Hulkenberg
40. Mattias Ekstrom
39. Adrian Sutil
38. Romain Grosjean
37. Giorgio Pantano
36. Matt Kenseth
35. James Thompson
34. Paul Di Resta
33. Nicolas Minassian
32. Vitantonio Liuzzi
31. Bruno Spengler
30. Helio Castroneves
29. David Coulthard
28. Timo Glock
27. Rubens Barrichello
26. Allan McNish
25. Jeff Gordon
24. Romain Dumas
23. Sebastien Bourdais
22. Sebastian Vettel
21. Alain Menu
20. Jimmie Johnson
19. Mikko Hirvonen
18. Giancarlo Fisichella
17. Jarno Trulli
16. Tony Kanaan
15. Andy Priaulx
14. Nico Rosberg
13. Heikki Kovolainen
12. Robert Kubica
11. Felipe Massa
10. Nick Heidfeld
9. Mark Webber
8. Scott Dixon
7. Dario Franchitti
6. Jenson Button
5. Sebastien Loeb
4. Marcus Gronholm
3. Fernando Alonso
2. Lewis Hamilton
1. Kimi Raikkonen


Et voici maintenant mon classement :

50. Daisuke Ito (Super GT)
49. Adrian Sutil (F1)
48. Jari-Matti Latvala (WRC)
47. Justin Wilson (Champ Car)
46. Stephane Peterhansel (Rallye-Raid)
45. Timo Glock (GP2)
44. Marko Asmer (F3 UK)
43. Christophe Bouchut (LMS, Le Mans, FIA-GT)
42. Heikki Kovolainen (F1)
41. James Thompson (WTCC)
40. Fabrizio Giovanardi (BTCC)
39. Paul Di Resta (DTM)
38. Pedro Lamy (LMS, Le Mans)
37. Scott Dixon (IRL)
36. Takuma Sato (F1)
35. Nicolas Minassian (LMS, Le Mans)
34. Bruno Spengler (DTM)
33. Mattias Ekstrom (DTM)
32. Rinaldo Capello (ALMS, Le Mans)
31. Yvan Muller (WTCC)
30. Craig Lowndes (V8 Supercars)
29. Jean-Christophe Boullion (LMS, Le Mans)
28. Mika Salo (ALMS)
27. Nick Heidfeld (F1)
26. Mark Webber (F1)
25. Jeff Gordon (Nascar)
24. Robert Doornbos (Champ Car)
23. Andy Priaulx (WTCC)
22. Stephane Sarrazin (LMS, Le Mans)
21. Oliver Gavin (ALMS, LMS, Le Mans)
20. Jenson Button (F1)
19. Will Power (Champ Car)
18. Sebastian Vettel (F1, WSbR)
17. Tony Kanaan (IRL, ALMS)
16. Allan McNish (ALMS, Le Mans)
15. Jamie Whincup (V8 Supercars)
14. Nico Rosberg (F1)
13. Robert Kubica (F1)
12. Jimmie Johnson (Nascar)
11. Garth Tander (V8 Supercars)
10. Mikko Hirvonen (WRC)
9. Marcus Gronholm (WRC)
8. Felipe Massa (F1)
7. Dario Franchitti (IRL, ALMS)
6. Sebastien Bourdais (Champ Car, Le Mans)
5. Fernando Alonso (F1)
4. Romain Dumas (ALMS, Le Mans)
3. Kimi Raikkonen (F1)
2. Lewis Hamilton (F1)
1. Sebastien Loeb (WRC)

21 décembre, 2007

Ma BD de l'année


Cette année, je l'ai déjà dit, je n'ai pas lu de chefs-d'oeuvre qui m'ont semblé incontournables pour ce prix perso que je m'amuse à remettre depuis vingt-huit ans. Néanmoins, il me semblerait injuste de déclarer 2007 "annus horribilis" côté BD alors que certains albums sont quand même très bons. Voilà pourquoi j'ai quand même décidé de mettre l'accent sur une oeuvre qui m'a séduit par son refus de la facilité et son découpage impeccable. Rien n'est spectaculaire dans ce récit (à part la première page) et pourtant des thèmes majeurs et des émotions fortes y sont présents, avec des personnages (basés sur la réalité) qui ne sont pas stéréotypés, c'est le moins que l'on puisse dire dans le cas du personnage principal. Une vraie lecture "adulte", exigente, une construction du récit digne d'un film, des dialogues crédibles et travaillés - on sent la patte de Fabien Nury, qui n'en finit pas de s'imposer même si j'avoue avoir été un peu déçu par la conclusion de son autre série Je suis Légion. Mais avec Il était une fois en France T1, il prouve définitivement qu'il est un grand scénariste !
Il était une fois en France, T1 - L'Empire de Monsieur Joseph, par Fabien Nury et Sylvain Vallée, Glénat.

18 décembre, 2007

Gérard Crombac



C'est avec émotion que je suis en train de lire actuellement les mémoires de Gérard Crombac, décédé il y a deux ans tout juste et qui reste(ra) comme LE journaliste le plus célèbre de la F1. A vrai dire, cet homme au look si reconnaissable a été un peu tout dans le paysage de la course automobile des années 60 à 80 et lorsqu'il m'a été donné de le rencontrer pour la première fois, en 1993, je savais déjà qu'il avait par exemple partagé la modeste chambre d'hôtel de Jim Clark la veille de sa victoire à Indianapolis en 1965, qu'il avait créé Sport Auto, qu'il avait été le témoin de mariage de Graham Hill et qu'il allait sur ses 500 GP ! Une légende quoi...

Je l'ai toujours appelé "Gérard" et non "Jabby" comme le faisaient beaucoup, en référence à son surnom officiel. Je n'étais pas assez "ancien" pour le faire. En revanche, issu de la famille Bollée, je n'avais pas eu de mal à me faire accepter par lui et c'était toujours un grand moment que de le retrouver sur certaines opération presse et le titiller un peu sur le sport auto. Chez lui, il n'y avait que la F1 qui comptait, il ne fallait pas lui parler du rallye ou du supertourisme ! Comme il le dit lui-même dans son introduction à ce magnifique livre qui vient de sortir aux Editions Anthese (et dont la préface de Bernie Ecclestone est, il faut bien le dire, exceptionnelle), la F1 c'était sa religion. Je dirais même qu'il en était un ayatollah ! Lorsqu'on lui parlait d'un GP ennuyeux, où il n'y avait eu aucun dépassement et où le vainqueur avait terminé avec 30" d'avance sur le 2e, il disait au contraire que c'était sublime, que c'était l'essence même de la course !

Ses grosses lunettes carrées, sa pipe, son béret, son anglais impeccable mais sans aucun accent british (!) - un personnage, assurément. Un "excentrique", comme le rappelle aussi Jackie Stewart. Mais qui a vécu sa passion à fond, rejetant une confortable situation de famille pour aller voir des courses automobiles à longueur de week-end... J'ai toujours avec moi deux cassettes de tournage où je l'interviewe longuement sur Graham et Damon Hill, Gilles et Jacques Villeneuve et sur la F1 en général. Je les conserve précieusement, parce que ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait rencontrer une telle autorité, doublé d'une personnalité aussi originale !

11 décembre, 2007

Angoulême 2008 - premières reflexions



Elle a été rendue publique il y a quelques jours et elle fait comme d'habitude parler d'elle... Je veux parler de la sélection officielle des "essentiels" (si j'ai bien compris la nomenclature et les prix qui sont censés en résulter - honnêtement, ce n'est pas d'une évidente limpidité...), soient les 50 albums parus entre décembre 2006 et novembre 2007 et qui sont peut-être, effectivement, les meilleurs de l'année.
Mes premières pensées sont les suivantes :

- pour une fois, je suis le premier à dire que je trouve la sélection assez équilibrée entre livres totalement inconnus, ce qui est classique à Angoulême (la BD française est le seul secteur d'activité où la plupart de ses membres découvrent à chaque fin d'année quels sont les auteurs et les maisons d'édition qui sont à l'honneur !), et une certaine ouverture vers ce qu'on peut appeler un "grand public". En cela, il me semble donc que je ne suis pas d'accord avec Didier Pasamonik, pourtant généralement pertinent et excellent journaliste-critique BD, qui sur le site actuabd.com attise une polémique qui me semble un peu vaine. A mon avis, il aurait fallu la faire l'an dernier, quand la sélection apparaissait en effet d'un élitisme effarant. Là, il est clair que le comité de sélection a vraiment essayé de ménager pas mal de susceptibilités, et l'effort me semble louable.

- C'est ainsi que l'on retrouve XIII, Adèle Blanc-Sec, Les Cités obscures, Jérôme K Jérôme Bloche, pour ne citer qu'elles et même, événement, Capricorne d'Andréas ! Ca y est, il la tient sa quasi distinction mon auteur favori ! Il était temps...

- Au passage, une mesquinerie tout de même hallucinante : oser sortir le T18 de XIII (La Version irlandaise - (mal) dessinée par Giraud), qui est une sorte d'album hors-collection alors que toute l'oeuvre est dessinée par Vance... Je plains franchement ce dernier de l'affront qui lui est fait.

- Sinon, on retrouve l'habituelle cohorte de ceux qui cumulent les mandats : on s'en offusque en politique, mais on la revendique en BD. Plus on a de prix, et plus on est nominé ! C'est ainsi qu'on retrouve, bien évidemment, toute la bande de la "nouvelle BD" (sic) : Trondheim, Sfar, Blain, Larcenet, De Crécy, Menu, Delisle, Jason, Sattouf, David B... Qu'on se rassure, la confrérie se porte bien ! Ce doit être formidable d'être un auteur distingué quoi qu'on fasse. Et loin d'en être jaloux, je jure que c'est un statut dont je ne voudrais pas.

- Enfin, j'ai l'impression que malgré tout, nous n'avons pas connu une année exceptionnelle en matière de BD. Traditionnellement, je m'amuse à remettre chaque mois de décembre ma propre distinction, à savoir mon album préféré de l'année écoulée... et là, j'avoue que je sèche. Rien ne m'apparait supérieur, rien ne me semble inoubliable, contrairement aux 19 éditions précédentes. Je ne sais pas encore si je vais vraiment essayer de poursuivre la tradition ou si je vais m'abstenir. Réponse dans quelques jours.

06 décembre, 2007

The Melbourne identity


Retour hier d'Australie, après une semaine passée à Melbourne et à Phillip Island pour la finale du V8 Supercars, le plus grand championnat de course automobile des antipodes. Un déplacement une nouvelle fois magique, qui s'est déroulé comme suit :

- mardi 27 novembre : décollage de CDG par Singapore Airlines. Ecran individuel et VOD en classe éco. Visionnage de Stardust, tiré du bouquin de Gaiman, le plus grand scénariste de BD au monde avec Alan Moore (film pas mal, De Niro marrant) puis du Parrain 1 et 2 que je n'avais jamais vus en entier. Le 1 est très fort, j'ai moins aimé le 2 à cause des flash-backs que je trouve finalement assez gratuits. Transit à Singapour, puis décollage pour Melbourne. Arrivée mercredi 28 novembre à 20h20 locales, il fait encore jour. Acheminement vers la voiture de location et direction, avec mon collègue Patrick Rivet, vers la City pour l'hôtel The Windsor (datant de 1883 ai-je appris par la suite), après avoir fait un détour pour éviter les péages de l'autoroute. Dîner rapide dans Chinatown et dodo.

- jeudi 29 novembre : retrouvailles avec Shauna Kane et Michael McKay, respectivement General Manager et President d'Active TV, notre relais sur place, et le dealer de nos droits internationaux de diffusion. De vrais amis, que l'on connait bien désormais à force de les voir une à deux fois par an. Départ pour Phillip Island en milieu de matinée, arrivée sur l'île à l'heure du déjeuner. L'après-midi, direction le circuit pour voir les installation du TV Compound et du paddock. Il fait chaud et les mouches sont omniprésentes. Il paraît que c'est exceptionnel, que c'est un vent chaud qui les a amenées sur place. Tout le monde s'en plaint, surtout qu'elles ont le chic pour aller se nicher dans le nez, sur la bouche et dans les oreilles. Tour du circuit à pied histoire de se maintenir éveillés. Le soir, nous prenons possession de notre appartement, situé sur The Esplanade, dans Cowes, la ville principale de l'île. Dîner à l'Eco Resort, aimablement surnommé par les locaux "Soweto by the sea", ou "The detention camp"...

- vendredi 30 novembre : première journée d'essais et premiers essais de transmission vers Paris. Ca marche impeccable. On est prêt pour le direct. Le soir, dîner chez Pino's, apparemment la meilleure pizzeria de Cowes...

- samedi 1er décembre : l'été commence officiellement en Australie. Rick Kelly fait la pole, Garth Tander se loupe à la 7e place. Mais il gagne quand même la première course et prend une option pour le titre. Nos directs se passent bien.

- dimanche 2 décembre : la journée la plus chaude, 33°. Rencontre le matin avec Dale Earnhardt Jr, la superstar de la Nascar, en visite privée sur le circuit. Il s'arrête dans quelques stands pour papoter avec des pilotes. Sur la photo, vous pouvez le voir en discussion avec Greg Murphy. Je n'ai pas résisté à prendre le cliché : mine de rien, vous avez les pilotes américain et néo-zélandais les plus célèbres ensemble ! Deux courses fabuleuses en tout cas, et le titre qui se joue dans les derniers tours... Deux points au final entre Garth Tander et Jamie Whincup après 37 courses et des milliers de kilomètres parcourus depuis le mois de mars dernier !

- lundi 3 décembre : retour à Melbourne, pour une journée un peu off. Hélas, il pleut pas mal mais on se balde quand même dans quelques parcs et dans la City. Le soir, grand banquet annuel de remise des prix du V8. Nous avions amenés nos costumes, je vous rassure. Une soirée très pro et très sympa, beaucoup de gens sont vraiment des amis maintenant...

- mardi 4 décembre : nous sommes invités le matin par l'équipe SBR (Stone Brothers Racing) à venir sur le Calder Raceway Park (non loin de l'aéroport) participer à une opération spéciale. Et nous voici à tour de rôle en passager dans la voiture de James Courtney, pour trois tours ! Sensations fortes garanties... Décollage à 17h. Visionnage dans l'avion de The Bourne Ultimatum, le dernier de la série. Une invraisemblance à la seconde !

- mercredi 5 décembre : atterrissage à Paris à 6h15, quarante minutes avant l'heure prévue. Néanmoins, retour à la maison vers 9h seulement pour cause d'embouteillage monstre sur l'A1. Welcome home...