20 juin, 2006

Pet Shop Boys : Fundamental

Un nouvel album des Pet Shop Boys ! Ceux qui me connaissent savent à quel point c'est un événement majeur ! J'accompagne ce duo depuis 1985, l'année où j'écoutais avec mon transistor le UK Top 40 sur Radio Luxembourg tous les dimanche soir et où West End Girls devenait n°1... J'ai chez moi tous leurs disques (je dis bien : tous, maxis vinyls et CD compris !) et je suis bien évidemment allé les voir en concert lors de leurs trois seuls passages parisiens en vingt ans.

Pour commencer, je précise que j'ai bien sûr acheté l'album sous sa forme "édition limitée", c'est-à-dire avec le bonus CD de remixes appelé Fundamentalism. Mais il y a un gros changement : je ne l'ai pas acheté, je l'ai téléchargé. Sur Itunes. Eh oui. Payer le tout 11,99 euros (avec en plus deux autres bonus tracks -des versions demo-) et non 25 euros à la FNAC, cette fois je n'ai pas hésité. Tant pis pour la pochette, pour les notes, pour les photos. J'ai suffisamment gueulé dans ma vie sur les abus des maisons de disque pour ne pas profiter de la moindre occasion d'avoir des albums moins chers. 11,99 euros, là je dis ok.

Venons en au contenu. C'est un fait que la période d'or des PSB aura été la trilogie Introspective-Behaviour-Very. Depuis, on fait avec, avec alternance de chefs-d'oeuvre et de titres un peu moins essentiels, parfois même médiocres (notamment sur l'album Bilingual, de loin celui que j'aime le moins). Fundamental n'échappe pas au constat : on n'est plus dans le génial, mais forcément, on reste concerné.
Petite revue de détail :
Psychological - au départ, je me suis dit : voilà un titre mineur pour ouvrir l'album. Finalement, plus je l'écoute et plus je l'apprécie. Sa rythmique entêtante à la Planet Claire des B52's n'y est évidemment pas étrangère.
The Sodom and Gomorrah Show - l'idéal aurait été de l'enchaîner directement au précédent par les vocaux sans passer par l'intro grandiloquente et surtout limite variété par le synthé du début qui est complétement à côté de la plaque. Mais après, c'est du solide, un peu dans la veine de Left To My Own Devices. Pourrait faire un éventuel single mais il aurait fallu à mon avis trouver un autre titre.
I Made My Excuses And Left - J'adore cette fois l'intro, assez mystérieuse et trouble, très originale car assez difficile d'accès. Ensuite, hélas, on a droit à une caricature de chanson gay avec des paroles bas de gamme. Un peu comme You Choose dans Release.
Minimal - Voilà le morceau imparable de l'album, qui nous ramène à la grande époque de Heart par exemple. Le passage "light and shade..." est fabuleux.
Numb - Un titre co-signé par quelqu'un d'autre que Tennant et Lowe et on se dit : ce doit être une tuerie, car sinon ils ne se seraient pas associés à un compositeur extérieur. En plus, Dianne Warren a effectivement signé pas mal d'excellents titres par le passé. Mais j'avoue que je m'attendais à un peu mieux. Le "slow" m'a semblé un peu commun.
God Willing - Un petit instrumental relativement inutile. On est loin de la force et de l'impact de The Samurai In Autumn dans Release !
Luna Park - Pas mal du tout, même si je n'adore pas le titre. Mais le titre ne manque pas de grandeur.
I'm With Stupid - Une fois de plus, les PSB n'ont pas su choisir le bon premier single, un phénomène déjà constaté avec Behaviour (So Hard) et Very (Can You Forgive Her). Minimal aurait été le choix évident, mais il semble qu'ils aient voulu sortir ce titre pour dire ce qu'ils pensaient de Bush et Blair. Reste un morceau efficace, surtout dans les couplets.
Casanova In Hell - Belle petite chanson, rien à dire.
Twentieth Century - Là encore, bien fait et sympa, même si un peu trop gentillet je trouve.
Indefinite Leave To Remain - L'album aurait dû se terminer avec ce surperbe titre, dans la lignée des grands morceaux de fin d'album (King's Cross sur Actually, Footsteps sur Nightlife).
Integral - Pas mal, évidemment, mais pas un morceau de fin !
Quant à l'autre CD, je retiendrais :
Flamboyent - de loin la meilleure version de ce titre relativement mineur dans la discographie de nos amis !
In Private - très intéressant duo avec Elton John, même si je n'ai pas reconnu la voix de ce dernier au premier abord. Mais c'est à double tranchant : il faut remonter à une composition des années 90 pour trouver un tube évident !
Vos avis ?

19 juin, 2006

24 Heures du Mans


Peu de nouvelles ces derniers temps, et pour cause : j'étais complétement immergé dans le boulot, avec la préparation des 24 Heures du Mans. Motors TV a en effet obtenu les droits de retransmission paneuropéens pour cette légendaire épreuve et cela faisait donc trois mois que nous étions sur le pont !

L'idée a été simple depuis le début : on faisait tout en direct, et en intégralité ! Cela voulait dire aller aux essais préliminaires, faire un reportage de 24 minutes à cette occasion, monter un studio lors des vérifications techniques et administratives afin d'accueillir les pilotes ou team-managers pour des entretiens, diffuser les essais, la parade et bien sûr la course depuis le warm-up jusqu'au podium ! Plus de cinquante heures de direct, dont 32 en non stop le week-end de la course !

Tout s'est bien passé, très bien même. Osons même dire que ce ne pouvait pas être mieux. Nous sommes tous très fiers de cette opération et nous pensons que notre couverture était (largement) mieux que celle de Canal +. Bien sûr, nous restons une petite chaîne par rapport à ce monstre télévisuel, mais je crois que les gens ont compris où étaient les vrais spécialistes.

J'ai donc passé la semaine au Mans, avec seulement un aller retour sur Paris pour discuter BD avec un grand éditeur qui vient d'accepter un de mes projets (scoop ! Je vous en reparle très bientôt...). Hier soir, après plus de 16 heures de commentaires et seulement dix heures de sommeil morcelé dans les quatre derniers jours, je n'étais pas trop mal. J'ai regardé la 2e mi-temps du match France-Corée du Sud et même l'US Open de Golf. Mais alors ce matin ! J'étais à la ramasse, un vrai zombie. Je n'aurais pas cru avoir un tel contrecoup. La preuve que la passion, l'excitaton et l'adrénaline ça dope !

L'opération Le Mans, pour conclure, est un succès énorme pour Motors TV. Les réactions sur le forum nous ont vraiment touché. Cela fait plaisir. Si cela vous intéresse, cliquez ici pour les voir.

06 juin, 2006

Marie Antoinette * *


de sofia coppola avec kirsten dunst, jason schwartzman, asia argento

la vie de marie antoinette de son mariage avec la futur louis 16, encore ado, à la fuite de Versailles en 1789

difficile d'être plus dubitatif. déçu, clairement, après la réussite *** de "virgin suicides" et la réussite **** de "lost in translation". mais ce n'est pas non plus le ratage que certains ont pu voir. scène par scène, cela tient la route, c'est bien filmé, bien joué, intelligent. grand mérite de la fille coppola de s'attaquer à un tel sujet, en terres étrangères, en époques lointaines. mais que cherchait elle à faire ? on se pose la question en permanence. il manque à l'évidence le charme de ses films précédents, une unité de ton, d'ambiance, qui permet d'accrocher. à force d'avoir un regard différent mais sans chercher l'anachronisme, son film est surtout ennuyeux comme pas mal de films en costumes. elle reste dans les codes de ce genre cinématographique, elle ne trouve pas le moyen de les briser. malgré la cérémonial de Versailles, qu'il faut montrer, on aimerait plus de caméras à l'épaule, plus de discussions "pour de vrai" et pas ces répliques et ces saillies qui font mouche dans "Ridicule" mais endorment ici. on aimerait qu'elle développe plus les relations avec Louis XVII, quitte à les imaginer, ils n'ont quand même pas fait que s'échanger des sourires, ils ont parlé...Elle a vu trop large, ne sachant pas trop controler son sujet. ni ou placer son audace. Et comme sa bande new yorkaise ciné-intello-rock, spike jonze, charlie kaufman et leurs potes musiciens, à force de se savoir talentueux dans un pays qui ne l'est pas toujours, elle fait un peu trop la maligne. elle est encore jeune et deux films ne la protégent pas encore, elle fait du convenable mais sans plus. la bande son pop indé est une nouvelle fois parfaite (merci de reprendre du "Radio Dpt", on est donc deux au moins à les aimer...), et bien vue dans l'anachronisme, excellente idée. mais trop souvent plaquée sur certaines scènes, comme ces 30 secondes de Strokes qui ressemblent vraiment à du copinage. Une vraie réussite quand même, une des plus belles scènes, l'anniversaire de MA, longue fête sur fond de "ceremony" de New Order. Kirsten Dunst est bien, belle. Mais est ce elle ou le rôle mais elle marque bien moins la rétine que Scarlet Johanson, l'impression de moins se donner, plutot en surface. Un film à revoir dans quelques temps, quand la hype sera passé...
El Bacos
PS : A noter que j'avais rencontré l'été dernier Clémentine Poidatz, qui joue dans le film la Comtesse de Provence. Elle est la fille d'une amie artiste à qui j'ai demandé de réaliser deux aquarelles représentant mes enfants en train de jouer sur une plage ! A l'époque, il s'agissait manifestement d'un rôle assez important. Il semble qu'il ait été considérablement raccourci au montage. Dommage.