24 juin, 2008

La Personne aux deux Personnes * *


de nicolas et bruno avec daniel auteuil, alain chabat, marina fois

Accident de voiture, Gilles Gabriel, chanteur des 80's has-been, se tue, mais sa conscience et sa voix partagent le corps de Jean-Christian, comptable plus que terne chez Cogip. Ils vont apprendre à cohabiter.

Ce qui ressemble de loin à une comédie francaise, plutot recherché mais comédie standard quand même avec acteurs connus, est plutôt une sorte d'OVNI, qui, vu la fréquentation, ne va pas attirer grand monde. Et c'est sans doute ce qui le rend intéressant, on n'a pas envie de le recommander facilement. Parce qu'on sait que beaucoup ne vont pas aimer, voire rejeter en bloc. Film qui pourrait trouver plein de recettes pour plaire et ne les utilise pas, tout à son honneur, même si certaines concessions auraient pu aider... notamment celle que Chabat, qu'on pense être l'argument comique, n'apparait quasiment pas, juste la voix off, alors qu'on s'attendait à un des numéros époque "Nuls" du chanteur ringard. Il aurait assuré, sans surprise. Mais non le héros est Auteuil, habité par Chabat (et il est bon, comme d'hab). Un film dont l'idée de départ est évidemment excellente mais qui rapidement est toujours au bord de se casser la gueule, tenir un rythme, un humour, avec un minimum d'intrigue, toujours sur la rupture pendant 1h30, mais jamais de chute, jusqu'à cette grande scène de la Convention de cadres et de la présentation comptable facon Top 50...des moments de creux, toutefois, c'est clair. Marrant comme l'époque change, il y a 20 ans (putain, 20 ans...), à l'époque d'Objectif Nul, une rêverie de tuerie en chantant "juste une mise au point" dans la grosse boite d'Auteuil aurait fait marrer, maintenant, on sent que la salle coince, tout comme Desproges aurait du mal à en placer certaines aujourd'hui... conformisme de l'humour, sans doute. Marina Fois plutot sobre, cohérente dans le casting. Film qui ne va pas se faire aimer, ça se sent, alors que si un spike jonze ("... malkovich") ou gondry ("eternal sunshine...") le faisaient, ça serait crédible; on le porterait au nu... snobismes. Chabat plutot cohérent qui produit ce film et joue dans "la science des rêves" de Gondry. Titre casse gueule aussi, ils font vraiment rien pour plaire !

23 juin, 2008

F1 : GP de France - Magny-Cours, mais long quand même...


Magnifique photo de Sebastien Bourdais, qui jouait donc à domicile et qui espérait briller... Raté. Parti 14e (meilleure qualif tout de même), arrivé 17e à un tour, c'est peu de dire que Seb traverse actuellement une bien mauvaise passe. Vu de loin, j'ai l'impression qu'un ressort s'est brisé depuis le jour où il s'est crashé en essais privés avec la nouvelle Toro Rosso. Depuis, il enchaîne les mauvaises performances, là où son coéquipier Vettel arrive à se montrer. J'espère sincèrement que les circuits à venir, que le Français connait bien, l'aideront à remonter la pente, à l'image d'un Nelson Piquet dans la Nièvre.
Sinon, devant, on a eu droit à un GP monotone malgré un coup de théâtre central sur l'identité du vainqueur et quelques belles escarmouches. Sur le podium, Raikkonen faisait la gueule : bien sûr, il a abandonné une victoire qui lui tendait les bras. Mais le fait que Massa en profite doit bien le gonfler aussi. Et si on avait une luttre fratricide chez Ferrari aussi ?
Dernière remarque : un podium pour Toyota, quelques jours après la mort de l'ancien patron de l'équipe... Qui dira après que les dieux ne se penchent pas sur les résultats sportifs de la planète ?

Les étoiles de Magny-Cours :
*** : Massa
** : Trulli
* : Raikkonen, Kovbolainen, Piquet

Le classement après 8 GP :
Massa : 11
Hamilton : 10
Kubica : 9
Raikkonen : 7
Kovolainen, Trulli : 6
Webber, Nakajima : 5
Heidfeld, Vettel : 4
Bourdais, Alonso, Rosberg, Sutil, Glock : 3
Barrichello, Coulthard : 2
Fisichella, Piquet : 1

19 juin, 2008

Diamonds and Pearls

Je reçois hier de la part d'Elise Brun, l'attachée de presse de Glénat, la revue de presse relative à L'ultime Chimère T1. Comme souvent dans ces compilations d'articles, on relève l'habituel lot de perles qui fait toujours sourire... Voici la plus savoureuse :

"Après la remarquable série Apocalypsemania (merci !), Bollorée propose une nouvelle fresque fantastique..."
(lue dans La Savoie et La Tribune républicaine)

Et dire que je fais de la BD alors que je pourrais être sur mon yacht !

J'ai bien aimé aussi la suivante :

"... une jeune psychiatre explique avoir découvert un étrange patient doté de pouvoirs inimaginables." (lu dans Paru Vendu).

Ben non, désolé, il n'est tout de même pas Superman (au contraire) !... Enfin, mention spéciale à Nicolas, rédacteur pour actualitté.com :

"On constatera sur la longueur la vraie valeur de ce premier tome. En attendant, celle marchande a été évaluée par Glénat à 12,50 euros."

Je ne sais pas s'il faut bien prendre cette dernière remarque... !

16 juin, 2008

Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal * *


de steven spielberg avec harrison ford, shia leboeuf, cate blanchett, john hurt

1957, le Pr Jones, aidé du jeune Mutt, poursuivi par le KGB, à la recherche d'un crane de cristal en amérique du sud

On comprend de plus en plus pourquoi Spielberg veut/va mettre en scène "Tintin" ses "Indy" rappellent, dans les meilleurs moments, la simplicité du récit, l'esprit d'aventure, le plaisir d'une histoire lisible, distrayante, dépaysante. Avec beaucoup plus de 2nd degré et de gonzesses, heureusement. Le 4eme épisode démarre plutot bien; Ford est crédible, bien physiquement, un peu de dérision sur l'âge mais pas trop. Ambiance 50's qui nous change des films des super héros ou des scénarios fumeux à la Harry¨Potter. des gros moyens qu'on voit à l'écran, pas juste des effets spéciaux et une bande son saoulante. Avec ce plaisir du retour des "méchants russes", de vrais KGBistes avec presque de la tendresse pour eux, Cate Blanchett parfaite en froide scientifique communiste, faut l'entendre sortir un "Dassvidania Professor Jones !" digne des meilleurs Bond. Scénario un peu dans le n'importe quoi, comme on s"y attend. Mais vraiment trop dans le n'importe quoi.... une dernière 1/2 heure plus que décevante, Spielberg (paresse ? complaisance ?) tombe dans le symbolisme et le signifiant à deux balles, les effets spéciaux totalement à côté de l'esprit de Indy, on ne racontera pas mais on tombe de haut. Distrayant quand même mais ça manque vraiment d'humour pour digérer cette dernière partie.

Peugeot a réussi à perdre...



De retour des 24 Heures du Mans, où je me suis rendu pour la 14e année consécutive et où j'ai assisté à une superbe course que Peugeot et sa superbe 908 aurait dû allégrement remporter... Mais non ! Ils se sont pris les pieds dans le tapis et ont laissé Audi triompher une huitième fois en neuf ans ! On n'a rien contre Audi, bien au contraire (pilotes talentueux et super sympas), mais là c'était quand même une occasion rare de voir une équipe française et des pilotes qu'on aime beaucoup (Stéphane Sarrazin et Nicolas Minassian notamment) gagner une course mythique ! On est donc déçu affectivement parlant et même un peu énervé sportivement parlant parce que c'est quand même un vrai loupé. Je vous laisse aller sur le blog de Motors TV pour lire quelques commentaires plus détaillés sur la course et les erreurs de Peugeot.

Sex and the City o


de michael patrick king avec sarah jessica parker, kim catrall, cynthia nixon

New York, Carrie, 40 ans, sur le point de se marier avec "mr Big". Ses trois copines toujours autour d'elle.

Vu le produit final, une vision en VF dans un Pathé de province, province sud est pour s'assurer d'une bonne ambiance bi neuronnale, était plutot cohérente. Précision: une quasi non connaissance de la série télé. Alors, il faut bien le dire une fois pour toutes, ce blockbuster mondial US est une arnaque. Arnaque surprenante car ce genre de film remplit normalement le minimum syndical grace à un savoir faire US de scénario / dialogues. C'est là que la déception est grande, ce film est en roue libre dès le début et se permet de faire durer le supplice pendant 2h20 (!). Est-ce une paresse inexcusable ou le reflet de la série ? Un "phénomène de société" peut-il être aussi niais, cucul jusqu'à la nausée par moments ? Si certains (nes) ont la réponse... Jamais, mais alors jamais drole, même pendant la 2eme partie, une fois le mariage raté (ben oui). Superficiel, oui, ce n'est pas un problème, mais au moins de l'humour, au moins du rythme, comme par exemple ce bon produit bien calibré qu'est "le mariage de mon meilleur ami". C'est mal joué, à part peut être la samantha de LA. SJ Parker transparente rendrait Julia Roberts resplendissante. On passera sur les innombrables placements de produits, les clichés US auxquels on ne fait même plus attention, comme l'assistante de Carrie, combien de fois on a vu ce personnage consensuel de sympathique Noire, dynamique mais pas trop belle - bref, plutot grosse - mais a qui a droit à son amoureux elle aussi (Noir, forcément, bien propre sur lui). Ah le politquement correct... On aurait envie de dire "film d'avion" tellement il est calibré pour. En se mettant près du hublot pour prendre un peu l'air, de temps en temps...

13 juin, 2008

Les dernières news...

Traditionnellement, le mois de juin est le mois le plus "busy" pour votre serviteur. Cette année ne déroge pas à la règle et je prends juste quelques minutes au passage pour écrire ce post.

Mercredi, je suis donc allé au Mans pour voir la première séance d'essais des 24 Heures. Cette année, Motors TV ne retransmet pas la course : c'est Eurosport qui nous a "piqué" le contrat. Gros sentiment de frustration... J'y serai en tout cas pour RMC, en compagnie de Jean-Luc Roy et Julien Febreau. On rebondit comme on peut ! J'ai parié que Peugeot allait gagner, et ma préférence va sans doute à l'équipage Sarrazin-Lamy-Wurz. Ces derniers temps, Audi a montré pas mal de signes de faiblesse, et je pense qu'ils vont perdre pour la première fois depuis 2000 (on mettra 2003 et la victoire Bentley à part). Néanmoins, je l'ai souvent dit en direct, je suis admiratif de l'organisation de cette équipe Audi et je suis sûr qu'ils seront redoutables en course. Un petit coup de coeur là aussi pour l'équipages des "jeunes", la n°3 avec l'excellent Français Alexandre Prémat. Que le meilleur gagne !

La semaine prochaine, pas le temps de se reposer, je serai tous les soirs en direct sur Motors TV pour commenter les images de la Transorientale, ce rallye-raid mis sur pied par René Metge et Lagardère Sports. Des bonnes journées de boulot à dix heures et plus !

Du coup, pas trop le temps en ce moment de me concentrer sur la BD... J'ai quand même pu faire les premières planches d'Abymes, un nouveau projet à venir chez Glénat. J'ai aussi commencé L'ultime Chimère T7, mais là on a le temps. L'idée est quand même de le finir d'ici au début de l'année prochaine, histoire de rester sur le rythme. Pendant que j'y suis, petit coup de pouce à Bruno Pradelle et Rémy Langlois, les coloristes de L'ultime Chimère T2 (sortie en septembre) qui viennent de faire paraître Sans Pitié T3 chez Emmanuel Proust.

Côté lecture, je dévore actuellement le 8e volume de 100 Bullets, magnifique série noire de Brian Azzarello et Eduardo Risso (DC Comics). Trois ans de retard pour cet album, The Hard Way, paru donc en juillet 2005, mais c'est pas grave, on déguste à tous les niveaux...

09 juin, 2008

F1 : GP du Canada - Kubica n'avait qu'à...


Encore un GP passionnant, encore une fois à Montréal avec ces neutralisations qui remettent tout en question et des pilotes qui se font à chaque fois avoir avec le feu rouge en sortie des stands ! Après Montoya il y a deux ans, après Massa l'an dernier, au tour d'Hamilton de ne pas avoir vu le feu signifiant l'arrêt obligatoire en attendant le vert ! C'est assez incroyable, même s'il faudra m'expliquer pourquoi les pilotes étaient justement bloqués au feu rouge alors qu'ils venaient enfin d'être autorisés à ravitailler...
Kubica devient donc le 97e vainqueur d'un GP depuis 1950, et il est vrai que tout le monde l'aime bien car c'est un vrai attaquant, doté en plus d'une plus grande finesse qu'il n'y paraît (exactement comme Nadal : je suis le premier fan de Federer, mais je persiste à dire que Nadal, sur terre battue, est génial - et au-delà de la puissance et de la hauteur du lift, il y a des coups de pattes prodigieux, un sens du jeu inédit sur cette surface et un déplacement surréaliste... La finale d'hier à Roland-Garros a été la plus décevante de ces vingt dernières années mais elle nous a permis d'assister au sacre d'un géant et aussi de revoir Björn Borg : ce mec était un robot en son temps, mais il était déjà une légende, unique en son genre dans son jeu et son look -ah, le bandeau Fila !-).
Mais je m'égare : bravo donc à Kubica, qui se retrouve du même coup en tête du championnat et qui pourrait bien capitaliser sur les erreurs de ses adversaires... Voilà qui nous promet de belles courses à venir !

Les étoiles de Montréal :
**** : Kubica
** : Heidfeld, Coulthard, Glock, Massa, Vettel
* : Trulli, Barrichello

Le classement après 7 GP :
Hamilton : 10
Kubica : 9
Massa : 8
Raikkonen : 6
Kovolainen, Webber, Nakajima : 5
Heidfeld, Vettel, Trulli : 4
Bourdais, Alonso, Rosberg, Sutil, Glock : 3
Barrichello, Coulthard : 2
Fisichella : 1

05 juin, 2008

Souvenirs de la Bourse Jean d'Arcy

Aujourd'hui était remise à France 2 la 25e Bourse Jean d'Arcy, qui je vous l'apprend peut-être, avait été nommé directeur des programmes de la télévision française en 1952... autant dire un des fondateurs de ce media en France, et une bourse célébrant son souvenir a été créée en 1983 afin de distinguer un jeune journaliste issu d'une des écoles de journalisme officiellement reconnues par la profession.

En 1990, je terminais mes études au CELSA, section journalisme. Chaque établissement sélectionnait deux élèves pour participer à la Bourse, véritable "championnat de France des élèves journalistes, catégorie télévision". Autant dire que ça ne rigolait pas : le CELSA avait obtenu le prix l'année précédente grâce à l'excellente Véronique Gaglione, et il y avait une réputation à défendre... Bref, j'apprends au mois de mai 90 que je suis sélectionné par le CELSA pour concourir à la Bourse, en compagnie de mon collègue Alban Mickozy (devenu depuis rédacteur en chef à France 2).

Nous voici un beau matin à l'INA, à Brie-sur-Marne, en compagnie des 14 autres candidats venus de toute la France. 1ère épreuve : avec un lot de dépêches fournies, il faut écrire un journal télé de cinq minutes, qu'il faut aussi, bien sûr, présenter face caméra. Rappelons que même si beaucoup savent très bien faire ça sur LCI ou I-Télé, ce n'est pas un exercice facile lorsqu'on le fait la première fois à 23 ans dans un cadre officiel et professionnel, avec caméras, lumières, réalisateur, script et tout la grande organisation d'un journal télé. Car tel était bien le cas et on savait qu'après cette épreuve, seuls les trois premiers seraient retenus pour la deuxième et dernière manche de la partie... En fait, ce qui convenait avant tout, c'était de gérer son stress et montrer qu'on n'avait pas trop peur.

Mon tour est donc arrivé et je me suis lancé. C'était un exercice dans lequel, je le savais, j'étais plutôt à l'aise, même si le coeur battait fort. Tout se déroulait bien, quand, au bout de trois minutes environ, une voix retentit soudain dans le studio : "désolé, il y a un problème technique. Il faut recommencer depuis le début !". J'ai tout de suite su que c'était bon signe. Il n'y avait aucune raison que le problème se soit déclenché aussi tard ou qu'on ait attendu aussi longtemps pour me le dire... Non, cela ne pouvait que signifier qu'on me faisait passer un petit test supplémentaire pour voir si j'allais être déstabilisé. J'ai répondu poliment que j'étais prêt à recommencer et je l'ai fait, et tout s'est bien passé.

Nous étions alors trois finalistes. Je me souviens très bien du nom des autres : Nicolas Winkler et Isabelle Pham. L'exercice consistait à faire un reportage de trois minutes (tournage sur le terrain avec cadreur et preneur de son, montage, écriture et mixage de la voix) sur un sujet donné au dernier moment. Nous avons été convoqués un samedi matin. Sujet : la sécurité à la Gare du Nord. Pas facile... Ensuite, tirage au sort de l'ordre des tournages (une demi-journée chacun). J'étais en deuxième position (l'idéal), pour tourner le dimanche matin.

Je me suis bien sûr précipité Gare du Nord, et j'y ai passé tout mon samedi après-midi. Il était évident que figurerait dans le sujet un certain nombre d'interviews de passagers des trains de banlieue - par définition, ces interviews ne seraient réalisables que sur le moment. J'ai réussi à trouver un chef de train qui s'était fait récemment agresser et qui a accepté de témoigner le lendemain face caméra. C'était déjà ça... Je me demande si je n'ai pas réussi aussi à caler un rendez-vous avec un représentant de la police.

Je n'ai donc pas débarqué dans l'inconnu le dimanche matin. Mais bon... cela restait de toute façon une opération stressante. La matinée est vite passée, nous avions nos images et interviews en boîte et il était évident que le caméraman et preneur de son allaient avoir leur avis quant à la façon dont s'était passé le tournage. A ce niveau-là, il n'y avait eu aucun souci humain.

Je ne me souviens plus quand le montage s'est effectué, toujours est-il qu'il restait une dernière épreuve : l'entretien devant le jury. Ce dernier était co-présidé par deux hommes très connus à l'époque à Antenne 2 : Georges Bortoli (grand éditorialiste spécialié en politique étrangère, on le voyait en plateau à tous les grands sommets, le prototype du "grand journaliste") et Patrick Lecocq (qui possédait une voix extraordinaire et qui avait présenté les journaux dans les années 70 et 80 ; il continuait d'ailleurs à commenter chaque année le défilé du 14 juillet...). Il y avait bien une dizaine d'autres personnes autour de la table et je n'en menais pas large en entrant. Surtout que la première question que me pose Bortoli est : "ne croyez-vous pas qu'il y avait un tunnel dans le sujet entre votre première interview et la suivante ?". Je n'avais jamais entendu auparavant l'expression "tunnel" ! Je ne savais pas que cela voulait dire un long passage, plutôt ennuyeux, entre deux séquences... Me voilà donc en train de bafouiller un truc du genre : "oui, sans doute, si vous le dites...". Ma défense a vraiment dû être faible et j'ai dû paraître un peu mou dans mes convictions... je n'avais pas osé avouer mon ignorance ! J'aurais carrément dû dire : "excusez-moi, vous allez rire, mais c'est quoi un tunnel ?" - et ça aurait peut-être détendu l'atmosphère...

Une fois les entretiens terminés, nous nous sommes retrouvés, nous les trois finalistes, dans une salle adjacente, et nous savions que le jury délibérait pour désigner le vainqueur. Je me souviendrai toujours de la scène cocasse qui a suivi : Patrick Lecocq sort et se précipite aussitôt vers Nicolas Winkler. J'ai évidemment pensé, tellement c'était évident, que c'était lui le lauréat. "Monsieur Winkler, vous êtes troisième !" Et sans attendre la réaction de ce dernier, il se tourne vers moi et me dit : "Monsieur Bollée, vous avez gagné." Je ne sais toujours pas pourquoi il a agit comme ça, en douchant mon camarade d'abord et en me rassurant ensuite, mais bon, c'était fait !

Nous sommes alors allés dare-dare à la Maison de la Radio, et mon prix m'a été officiellement remis par Georges Fillioud, président de l'INA, et par le président d'Antenne 2 (Philippe Guillaume, je crois). Mes parents ont toujours chez eux la photo souvenir de l'événement !

Voilà, un petit souvenir en passant - j'ai gagné un stage de deux mois à Antenne 2 avec cette Bourse, les images de la remise du Prix sont passées brièvement dans les journaux de 13h et 20h du jour et ma carrière à la télé pouvait commencer...

04 juin, 2008

Premières à tous les niveaux


Il y a quand même des destinées assez incroyables... Les éditions Delcourt viennent de sortir un album pour adultes baptisé Premières fois. Le thème est intéressant : dix histoires courtes autour des premières fois (en matière sexuelle, cela va de soi), avec toutes les possibilités et variantes que cela peut supposer. Un exercice de style ou un challenge plutôt tentant et qui en vaut un autre, là n'est pas la question.
Non, ce qui sort de l'ordinaire c'est que la scénariste (dénommée Sybilline) est fièrement annoncée partout comme étant la "standardiste" ou "l'hôtesse d'accueil" des éditions Delcourt ! N'étant pas un auteur de cette maison d'édition (à mon grand regret, je l'avoue), je ne peux pas confirmer cette assertion, mais il n'y a manifestement aucune raison d'en douter.
Tout en félicitant Sybilline pour son entrée effective dans le monde de la bande dessinée, je me demande si elle se rend bien compte toutefois de sa chance car avoir pour son tout premier album la participation de dessinateurs comme Pedrosa, Vince, Vatine et surtout Dave McKean (McKean ! McKean ! La légende vivante de l'illustration ! Même dans mes rêves les plus fous, je n'imaginais pas qu'il puisse collaborer à un projet français ! McKean, bordel, celui dont je phantasme de posséder un jour un original ! McKean, merde !!!!), cela me semble tout bonnement extraordinaire. A se demander si je ne vais pas postuler pour devenir standardiste chez Delcourt !
Un beau coup (sans jeu de mots) en tout cas... McKean... Putain, je n'en reviens toujours pas...
Tiens, pour ceux qui ne connaîtraient pas l'oeuvre de ce génie anglais, son site est ici.