29 janvier, 2008

Mon aBcDaire (1)

J'entame aujourd'hui la publication de ce que j'appelle donc Mon aBcDaire -faute de mieux- : réflexions autour de la BD, de ce que représente ce moyen d'expression, son poids, ses codes, ses séries, ses héros, mes impressions de lecture, mes avis... Une sorte de journal autour de la bande dessinée, sans prétendre avoir une connaissance universelle du médium et encore moins d'avoir tout lu ! On commence avec un super héros que tout le monde connait...

BATMAN

Lorsque j’étais plus jeune, et au moment où je me suis "éveillé" aux super-héros, Batman manquait cruellement de super-pouvoirs pour m’intéresser complétement. Après tout, il est vrai qu’il ne s’agit que d’un certain Bruce Wayne qui se déguise la nuit en chauve-souris pour aller chasser les malfaiteurs ; même s’il est très fort, il n’y a rien de fondamentalement spectaculaire là-dedans. De plus, je crois me souvenir que le graphisme en vigueur pour ce personnage dans les années 70 n’était pas formidable, mais il se peut que les exégètes me contredisent sur ce point. En tout cas, aucune case ne m'avait marqué, ce qui est pourtant toujours le cas des oeuvres fortes. Je reviendrai d'ailleurs souvent sur ce thème dans cet aBcDaire : le pouvoir des cases et leur influence sur tout un imaginaire.

Aujourd’hui, la situation a changé en tout cas, et Batman est devenu depuis assez longtemps déjà mon super-héros préféré. J’avoue que j'ai été un peu comme tout le monde : les albums de Frank Miller l’ont revitalisé à mes yeux et les films (notamment les deux premiers, réalisés par Tim Burton) ont fait le reste. Batman est devenu un mythe et c’est précisément sa dimension humaine, que je regrettais étant enfant, qui en fait sa richesse.

Pour ce qui est du cinéma, je me souviens que le premier Batman a vraiment été un événement. Tim Burton, Jack Nicholson, Michael Keaton, Kim Basinger… casting royal en cette année 1989 ! Rajoutons également la légendaire BO de Prince (avec plusieurs titres imparables, dont un chef-d’œuvre : Scandalous) et des décors somptueux – bref, un sacré bon souvenir. Ce fut même encore mieux deux ans plus tard avec Batman le Défi, même s’il n’y avait plus Prince côté musique. En revanche, comme beaucoup, je pense que ce fut moins bien après, mais je n’ai pas manqué d’aller voir Batman Forever (le moins bon de la série) et Batman & Robin, qui ne m’a pas semblé si mal après tout. Vu dans un avion, Batman Begins m’a paru excellent, mais le décalage horaire a eu raison de moi, et je n’ai pas vu le dernier quart d’heure ! Je me souviens en tout cas très bien de la voix en VO de Batman lorsqu'il est masqué et en action - un timbre extraordinaire.

Côté BD, la renaissance de Batman est intervenu au milieu des années 80 en la personne de Frank Miller. J’ai été marqué par son utilisation dans The Dark Knight Returns (Miller avec Janson & Varley, DC) des écrans de télévision comme sources d’informations – au sens propre car ce sont des cases à part entière, et au sens figuré car ce sont précisément des bulletin de news que l’on voit. Le découpage était très fort, avec beaucoup de voix intérieures, le propre même des graphic novels. Néanmoins, je trouvais le dessin à peine assez réaliste pour un Batman et je n’ai pas aimé l’intervention de Superman à la fin. Bon sang, Batman doit se suffire à lui seul ! Tout a été corrigé ensuite avec Batman : Year One (Miller avec Mazzuchelli & Lewis, DC) où là, on atteint le chef-d’oeuvre. Narration un poil plus sobre, dessins plus sombres, action centrée autour de la naissance du personnage – un classique, la base de tout récit moderne de l’homme chauve-souris. Tellement influencé par cette oeuvre, j’ai même réussi à faire apparaître Batman dans ce qui a été mon deuxième album de BD (Spartakus, Fatal Carnaval – avec Michel Valdman, Dargaud, 1994) ! Et quitte à en remettre une couche, j’ai de nouveau fait appel à Batman dans Mongo le Magnifique, Une Affaire de Sorciers T1 (avec Roger Mason, EP Editions, 2004) lorsque je le fais intervenir en rêve – précisément quand Mongo (un détective privé nain, mais au QI phénoménal) se fait mordre par une chauve-souris enragée. L’occasion était trop belle et je me souviens de la joie de Roger lorsque je lui ai annoncé qu’il allait pouvoir dessiner Batman ! Comme quoi, cet homme qui n’est pas un super-héros, mais un héros tout court, suscite bien des convoitises. Je finirai ces souvenirs personnels en rappelant que j’ai également dédié le T3 de ma série Hauteclaire (Le Reflet des Lames, avec Benoit Lacou, EP Editions, 2004) à Bob Kane, « pour son oeuvre et son personnage majeur ». Il y a vraiment des influences qu’on ne pourra jamais renier.

Bruce Wayne, enfant de riches, voit ses parents assassinés sous ses yeux : histoire simple et forte, tragique et intemporelle. De ce drame originel va donc naître sa vocation de se venger, de traquer les assassins, les voleurs et les « méchants » de tout poil. Il ne faut pas chercher plus loin les clefs du succès – la quête d’un enfant devenu adulte mais qui n’oubliera jamais sa cicactrice juvénile et qui ne parviendra pas à totalement maitriser son immense tristesse rageuse est assurément poignante et universelle.

Le coup de génie vient pourtant, selon moi, ensuite : dans le costume. Le masque avec les deux oreilles stylisées, les longs gants, les bottes montantes et surtout la cape - ce n’était pas évident de partir d’un animal aussi repoussant (la chauve- souris) pour arriver à un héros aussi charismatique. Bob Kane peut être remercié éternellement, même si le charme actuel vient avant tout d’un certain relookage du costume, précisément, beaucoup plus agressif et « cuir » que l’original. On ne se lasse pas, en tout cas, de voir des dessins de Batman contemplant la nuit le décor baroque de sa ville, Gotham, avec sa longue cape tombant dans le vide... Il y a là une certaine facilité, peut-être, dans le concept, volontiers démonstratif et posé, mais la recette fonctionne et on est forcément impressionné par ce genre d’image. Alors, ne boudons pas notre plaisir.

Pendant les années 90, j’ai acheté beaucoup de recueils de Batman parus chez DC. Il faut dire que cet éditeur avait flairé le filon et on ne comptait plus les sorties, plus sensationnelles les unes que les autres. J’étais –et je suis toujours- fasciné de voir comment l’éditeur historique avait morcelé l’oeuvre pour la décliner en autant de divisions et sous-divisions. Chacun avait sa part du gâteau, et il y en avait pour tous les goûts. Mais le plus fort est que l’édifice global tenait debout. Ca partait dans tous les sens mais aucun scénariste ne faisait s’effondrer la batmaison. Je me suis souvent demandé pourquoi Dargaud n’avait pas eu l’idée d’exploiter encore plus le mythe Blake & Mortimer de cette façon. Avec Batman, on avait la preuve que c’était possible : des équipes différentes et talentueuses pouvaient travailler en même temps, avec chacun sa patte et son respect de quelques règles sacrées (par exemple : les parents de Bruce Wayne sont bien morts assassinés sous ses yeux) mais avec une idée de carte blanche pour chaque projet. Je pense à Blake & Mortimer parce que c’est le dernier exemple d’une résurrection franco-belge en forme d’événement. Plutôt que de sortir des ersatz de Jacobs, on aurait pu –dû- dynamiser et moderniser les personnages en multipliant les collaborations et les cadres des récits. Une série mère, d’accord, mais des séries parallèles plus nombreuses... Du coup, diversité, intérêt, renouvellement.

Mais revenons à ces albums américains de Batman. Le plus célèbre est sans doute le Killing Joke, scénarisé par Alan Moore et dessiné par Brian Bolland. Les deux premières pages sont fabuleuses : Batman arrive à l’asile d’Arkham, pour rencontrer le Joker, et il n’y a aucune bulle. Juste la présence de ce personnage instantanément densifié. Très fort. Ensuite, le récit est centré sur le Joker, et c’est là que j’accroche moins, dans le sens où je ne suis pas fan du Joker, de ses élucubrations, de son visage, de sa folie – qui me lasse un peu. Mais on parle ici de forme, car dans le fond, l’idée est extraordinaire. Profiter d’un album de Batman pour s’intéresser au Joker (et à sa duplicité avec Batman), c’est justement profiter des libertés narratives offertes par DC et que Moore a aussitôt comprises et surtout détournées. Et voilà comment on revisite, réinvente et reconstruit un personnage sur lequel on pensait avoir tout dit. Je le répète : laisser un mythe aux mains de quelques créateurs peut s’avérer formidable.

Dans la même veine, on citera l’hypnotique Arkham Asylum d’un duo fameux : Grant Morrison et Dave McKean. McKean illustrant Batman ? Stop the press ! La promesse assurée du grandiose. Eh bien non. Evidemment, il y a des images exceptionnelles, un sens de l’illustration poussée à son paroxysme, mais à mon avis, Batman est en partie raté. La faute à une cape mal fichue, avec des sortes de revers sur le dessus qui font l’effet de cheveux frisés sur le costume. Un détail peut-être, mais qui enlève une partie de l’imaginaire de Batman. Où est la dimension du personnage si sa cape n’est pas impressionnante ? Je suppose que McKean pourrait s’expliquer des heures et justifier sans problèmes ses choix figuratifs (qui confinent vraiment au génie), mais je serai toujours désolé de m’arrêter à cette petite constatation. Il faut de toute façon avouer que la lecture de ce livre torturé et littéralement expérimental n’est pas aisée.

Du même Morrison, on peut préférer Gothic (avec Janson) ; une histoire de nouveau horrifique mais où le mythe de Faust est revisité avec astuce dans le cadre de Gotham. C’est pourtant une visite que fait Batman dans un château abandonné autrichien qui reste en mémoire.

Parfois, on tombe dans le n’importe quoi et on n’échappe pas au grand ramasse-miettes de la création, pardon : de la récupération. Batman & Dracula : Red Rain (Moench, Jones, Jones III & Dorscheid), Batman Aliens (Marz & Wrightson) –oui, oui, Batman affronte les Aliens du film de Cameron !- ou encore Batman : The Abduction (Grant, Breyfogle & Hodgkins) où il fallait bien qu’on parle un jour d’extraterrestres. Même Spawn Batman (signé pourtant par un tandem à faire pâlir, McFarlane et Miller en personne) n’échappe pas au ridicule.

En fait, il faut être plus malin et carrément partir vers de nouvelles voies. C’est ce qu’a bien compris l’équipe composée d’Augustyn, Mignola (le créateur de Hellboy, crédité à l’époque sous son prénom complet « Michael » et non « Mike »), Craig Russell et Hornung dans : Gotham by Gaslight, une histoire annoncée comme « alternative » à Batman. Comme son titre l’indique, l’action se passe dans un Gotham du passé, au XIXe siècle, quand les rues étaient encore éclairées au gaz et non à l’électricité. Dans ce Gotham règne un certain Jack l’Eventreur, qui n’est pas pour rien dans l’assassinat des parents Wayne. Là encore, on ratisse large mais l’histoire est réellement fascinante et l’atmosphère de ce mélange de Gotham et de Londres frappe les esprits. Une réussite d’autant plus remarquable qu’il y avait tous les ingrédients pour se fourvoyer. Même le costume à l’ancienne de Batman est superbe. Le succès de cet album fut tel qu’une collection baptisée Elseworlds fut créée par DC : le principe était bien d’y retrouver les héros dans « d’autres mondes » que le leur. Hélas pour le scénariste Brian Augustyn, son Master of the Future n’avait pas la même implacabilité que Gotham by Gaslight. En revanche, Batman/Houdini : The Devil’s Workshop (Chaykin, Moore & Chiarello) était une réussite incontestable, avec l’introduction excellente d’un personnage réel, à fort pouvoir scénaristique : le magicien et l’illusionniste Harry Houdini.

En illustration pure, mention spéciale à The Chalice (Dixon & Van Fleet) et Castle of the Bat (Harris & Hampton).

Le dernier Batman américain que j’ai acheté est Hush (Loeb, Lee & Williams), mais dès que je vois des monstres grand-guignolesques, je fuis. C’était le cas. Et puis, si je vénère Batman, je trouve toujours que les autres héros qui l’accompagnent (Catwoman, Robin) sont inutiles.

Lust Caution * * *



de ang lee avec tony leung, tang wei, joan chen, leehom wang

années 40, la chine ocuupée par les japonais, Wang rejoint un groupe de résistants, et, à Hong Kong, plus Shanghai, elle doit séduire M.Yee, collabo des japonais

Il faut tout de même attendre 90 mn avant la luxure... mais les "fameuses" scènes de sexe ne décoivent pas, pas parce que particulièrement crues, on a vu "mieux" dans quelques films coréens, mais parce qu'elles font vraiment s'élever l'histoire. La longue attente, d'approche, de séduction, beaucoup plus proche du film d'espionnage, est nécessaire, mais il faut reconnaitre qu'on y perd de l'énergie, un beau film qui tarde à décoller. Et qui trouve donc son ampleur autour d'une scène de meurtre violent et 2/3 scènes entre Wee et Wang, plutot tendues, pas forcément simulées... (ou alors excellent cadreur à la caméra...), et qui, au delà d'un certain plaisir esthétique, ont du sens, la confrontation de la résistante et du salaud, des potentiels bourreau et victime, un lien sexe / mort (seul le sexe permet à Wang de s'approcher de son ennemi), bien complexe, avec ce qu'il faut de perversité, car tout n'est pas calculé entre eux deux. On en redemande... cette relation passionnelle et ambigue donne une vraie force à ce film qui reste dans les hautes sphères dans une dernière partie vraiment extraordinaire, c'est souvent l'inverse, alors à souligner. Ang lee a peut être été plus à son aise dans des films américano-asiatiques comme "garcon d'honneur" et "the ice storm", mais il a un sacré talent qui lui permet d'être encore à un haut niveau dans ce film de genre. Une réalisation d'un classicisme parfait, du très bel (et sobre) ouvrage. Ainsi que l'histoire, bien loin des films de résistance où on finit par ne pas tout comprendre, l'intrigue est simple, sans complications inutiles. On a parfois l'impression de voir du Bertolucci facon "Conformiste" / "Dernier tango" / ...et "Dernier Empereur" bien sûr, une réalisation très classique mais qui laisse passer beaucoup de choses, pas mal de mélancolie sur la fin, une tristesse chez ses deux personnages, superbe scène de Wang, seule, dans la rue, avec sa bague. Il y avait quand même de quoi faire plus intense et moins "images chromo de Shanghai", et d'obtenir un très grand film. Disons que le talent de ang lee et une histoire plus resserrée comme "l'amant" pour la partie sexuelle. Excellents acteurs, tony leung moins esthétisant que chez Wong Kar Wai. Et belle belle musique d'Alexandre Desplat.

28 janvier, 2008

Monsieur Jo et Monsieur Jean




D'un côté un trentenaire bobo, pétri de doutes, personnage principal d'une bande dessinée fameuse ; de l'autre un jeune champion qui ne semble, lui, douter de rien et qui est peut-être un vrai héros. Malgré leurs différences, ils ont été les deux héros du week-end.
Je n'allais évidemment pas manquer une finale de grand chelem de tennis où un Français figure. Pour avoir couvert de nombreuses années ce fabuleux sport, je suis toujours très intéressé par l'actualité de la balle jaune. Et là, on a été servi ! Ce qu'a fait Tsonga est évidemment extraordinaire, notamment son match contre Nadal (je n'ai pas vu les autres avant sa 1/2 finale) qui a été surnaturel. Comme beaucoup, je pense que ça aurait été mieux qu'il joue contre Federer en finale car Djokovic est un peu dans le même cas de figure que lui : le jeune qui arrive ambitieux et qui veut gagner. Ca annulait forcément un peu la puissance annoncée de Tsonga. D'un autre côté, on s'est clairement rendu compte pendant un set et demi que Djokovic n'était vraiment pas à l'aise, limite paralysé par l'enjeu. Tsonga en a profité, sans qu'il soit lui-même aussi fort que trois jours auparavant : rien ne dit que Federer, en habitué des finales, ne l'aurait pas haché menu d'emblée... Tout ça pour dire que Djokovic a eu le mérite de ne pas totalement s'écrouler et de tenir vaille que vaille. Tsonga n'a pas eu les ressources pour l'assomer définitivement et on a ensuite senti dans les deux derniers sets que le Français n'y arriverait pas... Quel dommage ! Je nourris beaucoup de regrets car là on tenait quelque chose, pour la première fois depuis 25 ans (je fais partie de ceux qui étaient bien sûr devant leur poste en 1983 pour la victoire de Noah à Roland Garros !). Reste qu'on a quand même un joueur qui a battu les n°9, 8 et 2 mondiaux et qui a été battu assez difficilement quand même en quatre sets par le n°3 qui avait battu en trois sets le n°1 ! Donc, bravo à Jo-Wilfried Tsonga qui nous rappelle aussi Safin par certains aspects et dont on espère qu'il sera plus constant.
Comme tout le monde, on est maintenant curieux de savoir ce qu'il va faire : à mon avis, pas forcément grand chose à Roland Garros, mais ça risque de faire mal à Wimbledon ! Je suis à peu près sûr que Tsonga ne sera pas un feu de paille, et qu'on tient peut-être notre star de demain, tous sports confondus. Je dis aussi : attention à la réaction de Richard Gasquet. L'aventure du Manceau va peut-être lui donner un coup de fouet mental et moral - et c'est peut-être lui qui va en profiter le premier...

Du côté d'Angoulême, dans le même temps, on apprenait que le duo Dupuy-Berberian était proclamé Grand Prix, succédant ainsi à l'Argentin Munoz. Pas grand chose à dire, on couronne là une carrière assez impeccable, un positionnement assez coté et prestigieux dans le monde de la BD. Certes, c'est une oeuvre contemporaire, bien dans l'air du temps, bobo certainement, qui a peut-être même déjà un peu vieilli, mais avec un ton juste et bien étudié, des albums qui se lisent agréablement et qui renvoient à nous tous. Bravo donc à eux, on ne va pas crier au scandale, mais c'est vrai qu'on a en ce moment tendance à préférer M. Jo à M. Jean...

22 janvier, 2008

Latest news...


Hello les amis !
Je m'aperçois que je manque à tous mes devoirs et que cela fait un certain temps que je n'ai pas laissé de nouvelles. Je profite d'un petit moment d'accalmie pour rattrapper le coup. En fait, depuis le début de l'année, je suis à fond dans la BD - dans une phase de création tous azimuts comme rarement j'ai connue.

Il y a d'abord, évidemment, L'ultime Chimère. La magnifique planche que vous voyez ci-dessus sera la première. Je pense que d'ici très peu de temps, je pourrai vous montrer la couverture officielle. Le dossier de presse est aussi en course de rédaction. Je peux par contre vous livrer en exclusivité le petit texte qui accompagnera la 4e de couverture :
"L’objet le plus mystérieux de l’Histoire est aussi le plus secret :la flèche de Nemrod ! On dit qu’elle aurait blessé Dieu lui-même et qu’elle aurait traversé les âges…On dit aussi que l’approcher, c’est être maudit."
J'en suis aujourd'hui au découpage des planches 18 à 23 du T5. Une sorte de mise en abyme sur plusieurs niveaux puisqu'il s'agira d'un récit dans le récit, sachant que ce T5 sera déjà un récit dans le récit par rapport à la série ! Toujours plaisant, ce genre d'exercice.

Ensuite, il y a L'Idole & le Fléau, un projet en cinq tomes qui est prévu pour aller chez un nouvel éditeur. J'ai découpé dans la première quinzaine de janvier les vingt-trois premières planches. C'est la première fois que je découpe autant sans avoir signé le contrat. Mais j'y crois, car je pense que l'idée est très forte.

Bonne nouvelle en passant : l'ami Siro s'est remis très sérieusement sur Speedway et il a pratiquement terminé tous les crayonnés du T1 ! Il va passer à l'encrage et j'espère qu'il va garder le rythme parce que l'histoire me semble assez intéressante. Ca n'est pas fabuleusement original, c'est même assez commercial, mais bon, on a le droit de se faire plaisir, non ?

Et puis, sachez que j'occupe désormais toutes mes soirées à me documenter sur une histoire qui sera le projet de ma vie. Oui, le mot peut paraître un peu fort, mais j'en suis persuadé. Tiré d'une histoire vraie, je ne peux imaginer un développement qui fasse moins de 500 pages, c'est dire ! Ce sera mon roman graphique à moi, mon From Hell, avec lequel il y aura quelques points communs... Je pense que je serai en mesure de présenter un synopsis assez détaillé à un éditeur d'ici deux-trois mois, mais je me donne encore un an de travail de documentation avant de commencer concrétement. Obligé. Je veux tout savoir sur le sujet avant de tout remettre en place pour une BD et de laisser quelques pistes nouvelles prendre corps...

En tout cas, je ne serai pas cette année à Angoulême. Griffo y sera, c'est déjà ça, et nul doute qu'on lui parlera un peu déjà de L'ultime Chimère. Mais pour le lancement officiel, ce sera au Salon du Livre de Paris...

14 janvier, 2008

It's a free world * * *



de ken loach avec kirston wareing, juliet ellis

Londres, angie, la trentaine, un fils dont elle s'occupe mal, monte une agence de recrutement, avec Rose, son amie, pour employer de la main d'oeuvre étrangère, surtout d'Europe de l'est, déterminée à s'en sortir, à la limite du légal, et sans états d'ame

Du loach, du vrai loach. Qualité impeccable, réalisation, rythme, des acteurs britanniques autant inconnus qu'impressionnants de justesse, surtout cette Kierston Wareing, présente de tous les plans. Si on met de côté ses films "historiques"- "land and freedom", son grand film ou "le vent se lève", qui lui permet de ne plus avoir à attendre sa Palme, le petit Ken...- , il séduit encore plus quand le "thème" du film prend une place moins importante, grace à toutes les histoires individuelles. Comme cette splendide réussite qu'était "just a kiss", autant une histoire sentimentale qu'un film sur les différences. moins évident ici car "it"s a free world", restera un film référencé sur "l'exploitation des travailleurs de l'Est" (le gros logo LCI en parrain le fait bien comprendre, important le parrain de départ du générique...), même si on voit largement vivrre Angie par ailleurs, avec sa famille, son "mec" polonais de passage. Mais Loach, engagé, est un gars subtil, qui montre du doigt sans caricaturer. Angie est complexe, à la fois complétement dans son obsession de la réussite, assumant son égoisme, surtout face à ces exploités (eux mêmes pas des agneaux), mais fonctionnant pas coups de coeur, aussi, spontanément. Bref, un vrai portrait de nos sociétés (ouest) européennes, un de ces films qui font / feront le portrait de l'Europe de ce début de siècle, comme pas mal de films made in UK, comme le turco-allemand "de l'autre côté ou du assayas quand il fait "boarding gate". A chaque Ken Loach, on regrette toujours autant qu'il y en ait si peu en France qui ait talent / courage / (pognon à investir ?) d'en faire autant. Et pourtant sur l'immigration, le travail temporaire plus ou moins illégal et la chasse aux sans papiers, y'aurait comme un peu de matière... on s'était dit en mai dernier qu'un Sarko président aurait au moins l'avantage de relancer des une création culturelle plus engagée et plus proche de la réalité. pour l'instant, on ne voit que les films d'alice taglioni à l'horizon... en attendant le premier film de Cauet cet été...

10 janvier, 2008

L'ultime Chimère : une planche couleur


Je n'ai pas encore la date de parution du T1 de L'ultime Chimère, mais ce devrait être aux environs du 15-20 mars. Une sorte de "sortie officielle" est prévue pour le Salon du Livre de Paris (23-27 mars). Cela veut dire que dans deux mois pile, nous devrions avoir reçu les premiers exemplaires... En attendant, je peux vous dire que ça bosse dur, pour finaliser les couleurs, relire les textes, et concevoir la couverture. Pour cette dernière, Griffo est actuellement dessus et le concept général de "présentation" de la série a été fait en début de semaine par Christian Blondel, le responsable graphique chez Glénat. La couverture devrait être présentée à Angoulême et vous la verrez bien sûr en avant-première sur ce blog.
Voici en tout cas une planche de ce premier album, mise en couleur par Bruno Pradelle et Rémy Langlois.

08 janvier, 2008

Top 10 cinéma 2007


On n'arrête plus notre collaborateur El Bacos qui vient de se repencher sur l'année cinématographique écoulée et qui nous transmet son Top 10 annuel... Pas moins de 153 films vus et un classement désormais figé dans le marbre :

1 – La nuit nous appartient (We own the night) - James Gray
2 - La vie des autres (Das Leben der Anderen) - Florian Henckel
3 - 4 mois, 3 semaines et 2 jours (4 luni, 3 saptamini si 2 zile) - Christian Mingiu
4 - Sunshine - Danny Boyle
5 - Gone baby gone - Ben Affleck
6 - Ratatouille - Brad Bird
7 - Persepolis - Marjane Satrapi & Vincent Parronnaud
8 - La tête de maman - Carine Tardieu
9 - Control - Anton Corbjin
10- Alexandra - Alexandre Sokourov
& Michael Clayton - Tony Gilroy


A noter que depuis 25 ans que notre ami nous livre son classement annuel, James Gray est le premier réalisateur à obtenir deux fois la récompense suprême. Il avait déjà obtenu la place de N°1 en 2000 avec le magistral The Yards.

03 janvier, 2008

Actrices * *

(On était inquiet, cela faisait plus d'un mois que nous ne retrouvions plus les chroniques cinéma de notre spécialiste et ami El Bacos ! Qu'on se rassure, suite à une pression insoutenable des plus fidèles lecteurs de ce blog et à la résolution de quelques problèmes informatiques, tout est en train de rentrer dans l'ordre !)



de valeria bruni tedeschi avec valeria bruni tedeschi, mathieu amalric, louis garrel, noemie lvosky

Paris, macelline, actrice, joue Tourgueniev. confrontée à ses angoisses, sa relation avec ses parents, ses partenaires masculins, son envie d'enfant

"Actrices" n'est pas aussi convainquant que "... le chameau...", premier film de VBB, dans la même veine, très personnel, grave mais aussi avec beaucoup de légereté et de fantaisie sur ses interrogations existentielles. Parce que ça part un peu trop dans tous les sens, foutoir délibéré qui a du mal à retomber sur ses pieds au bout d'un moment, un peu trop centré sur la pièce et les acteurs (le milieu du théatre, excellent arrière plan pour pas mal de films "sentimentaux", mais il faut aussi en sortir et se confronter avec le dehors). VBB presque trop originale, ce qui veut dire encore beaucoup de scènes qui suffisent à apprécier le film, sa maladresse, sa "folie douce" (on arrêtera de dire "bordeline" pour elle, trop cliché), la mise en scène de ses rêves, de ses souhaits. Courageux parce qu'un tel sujet, sans réelle intrigue à part les angoisses et plaisir de l'actrice, risque fort de planter le film. Mais permettra peut etre de renforcer encore la cote de sympathie de VBB, tellement à part, que ce soit il y a 15 ans ou maintenant, à 40 ans. Louis garrel continue à légèrement agacer, mais ça ne s'arrêtera pas, tant qu'il aura cette gueule là. Amalric doit tellement composer sur patrice chéreau qu'il en devient peu sympathique comme le modèle. Parmi les acteurs, justement ceux de Chéreau dans les années 80, à noter l'excellent Olivier Rabourdin (qui chante "i will survive" dans le film...). Beau role de la mère... par la mère de VBB. Etrange lien familial avec les photos de cette même marisa borini entre sarko et carla B à Disneyland. Pas facile d'avoir le pire et le meilleur dans sa famille...