29 septembre, 2008

F1 : GP de Singapour - Alonso au bout de la nuit


Il faut bien avouer que ce GP de Singapour a été exceptionnel : un cadre assez fabuleux tout de même, une impression nocturne géniale (en gros : le circuit allumé, et tout le reste dans le noir), un scénario qui a réservé un gros suspense et nous a bien fait rire du côté de Ferrari et un vainqueur finalement qui fait plaisir à tout le monde : oui, ce 800e GP de l'histoire aura été un vrai événement. D'ailleurs, les étoiles qui suivent sont nombreuses : pas moins de neuf pilotes sont mis à l'honneur, ce doit être le record de la saison.
On ne s'empêchera pas de continuer à penser qu'il y a définitivement un vrai mystère Raikkonen, que Kovalainen nous intrigue, que Piquet nous afflige, que Button passe de plus en plus inaperçu, que Webber continue de nous désoler parfois, que Rosberg et Glock nous épatent, que Nakajima nous surprend, que Vettel continue d'impressionner et que notre Seb Bourdais national est hélas passé un peu à côté de son week-end...

Les étoiles de Singapour :
**** : Alonso
*** : Rosberg
** : Glock, Vettel, Nakajima
* : Coulthard, Heidfeld, Hamilton, Trulli

Le classement après 15 GP :
Hamilton : 26
Massa : 18
Vettel : 16
Heidfeld : 12
Kubica, Alonso : 11
Raikkonen, Kovalainen, Glock, Trulli : 9
Nakajima : 8
Rosberg : 7
Webber, Bourdais : 6
Barrichello, Piquet : 5
Sutil, Coulthard : 3
Fisichella : 1

Paul Newman


Le grand acteur américain s'est donc éteint ce week-end, et il était évidemment un grand monsieur du cinéma, même si je lui préférais d'autres monstres sacrés hollywoodiens. A brûle pourpoint, je dirais que mon film préféré où il figure est Le Gaucher, qui m'avait semblé à l'époque très audacieux dans la forme.
Si vous lisez ce blog depuis quelque temps, vous savez peut-être que j'avais rencontré Paul Newman au Mans, en mai 2006, pour le mariage de Sébastien Bourdais. Ma femme et moi avions l'honneur d'être invités à la noce, et Paul Newman était à la table "américaine", juste à côté de la nôtre... Nous avions pu à loisir admirer ses yeux qui, c'est vrai, étaient de couleur violette-bleue foncé. Etonnant !
Dans le monde des sports mécaniques, Paul Newman était une figure importante, patron d'une équipe d'Indy Car, puis de Champ Car, qui a fait courir les plus grands, dont Mario Andretti et Nigel Mansell. Entre 2004 et 2007, l'équipe a gagné quatre titres grâce à Sébastien Bourdais et lorsque, avec Henri Suzeau, j'ai publié ma biographie de notre Seb national, nous avions bien une préface de Newman, arrivée directement par fax de ses bureaux !
Même les Américains avaient été surpris de la relation Newman-Bourdais, littéralement de grand-père à petit-fils, avec beaucoup d'affectif. Cela avait loin d'être le cas avec des pilotes US... Seb doit être bien triste aujourd'hui, surtout à un moment où on peut peut-être s'inquiéter de son avenir en F1...

24 septembre, 2008

Jar City ***


de baltasar kormakur avec ingvar sigurosson, augusta erlendottir

Reykjavik, Erlendur enquète sur le meurtre d'un vieil homme. Il remonte à une histoire du passé, dans les années 70, la mort d'une enfant, un violeur, une maladie génétique...

Il y a quelques années, "101 Reykjavik" donnait une furieuse envie d'habiter là bas, d'y passer l'hiver, malgré l'ennui qu'il décrivait, mais avec une bonne humeur et un certain hédonisme plutot contagieux. Le fait est que cette année, ce même réalisateur, Baltasar K, dissuade fortement d'aller s'enfermer en Islande, malgré la trés grande beauté des paysages de campagne et bord de mer. Polar pas drôle du tout, dur, sombre, poisseux, rien de bien violent ni dans les actes ni dans les images, mais une sale impression qui en fait l'un des polars de l'année, sans contexte (comme "Surveillance", de la fille Lynch, comme quoi plus c'est glauque, mieux c'est, pour ce genre de film). Excellentissime scénario, pas évident mais pas non plus faussement compliqué, qui mèle la banalité du quotidien -le flic, sa vie de solitaire malgré sa fille, les HLM islandais-, le passé enterré, les secrets de famille, les violents pervers -grande scène d'interrogatoire en taule, oh le vrai beau méchant qui fait peur !- la référence à la génétique. Le film pourrait à un moment glisser vers trop d'esthétisme mais non, il se re concentre sur son personnage principal et cette ambiance de meurtres et de cadavres, parfois assez anciens. dans le genre nordique, on pense à "Insomnia" (l'original, norvégien), la même ambiance flippante. D'ailleurs, on s'attendrait à ce qu'un remake US soit aussi fait de ce film. Voilà un polar qui fait du bien, on comprend encore plus pourquoi certains ne savent vraiment pas y faire...

19 septembre, 2008

Mangin & Pluyette


Je signale à tous les visiteurs de ce blog que le dernier tome d'Intox vient juste de paraître. Cinquième volume de ce passionnant thriller signé Gilles Chaillet et Olivier Mangin, lequel va maintenant pouvoir attaquer ses planches de L'ultime Chimère ! Et ça, c'est de l'info, et pas de l'intox !
En tout cas, sacré coup de crayon de la part d'Olivier, dont on vous tiendra au courant de l'avancée des travaux dans les mois qui viennent. On a hâte de voir ça...

Sinon, ce matin, belle surprise au bureau lorsque nous avons reçu la visite de Patrice Pluyette. Vous n'ignorez peut-être pas que son livre La Traversée du Mozambique par Temps calme (Seuil) est un des événements de cette rentrée littéraire et qu'il est même sur la première liste de séléction pour le Goncourt. Patrice est un ami très cher de notre responsable informatique et il est donc venu nous faire un petit coucou, sachant que j'avais aussi quelque chose à lui demander... Bref, un parcours à suivre pour une plume exceptionnelle et je vous recommande la lecture de son roman : absolument jouissif. J'y reviendrai très prochainement sur ce blog.

18 septembre, 2008

A propos d'un début et d'une fin...

Moment assez émouvant hier matin : il était 11h30 environ lorsque j'ai découpé la planche 46 du Tome 7 de L'ultime Chimère... Autrement dit, je suis arrivé au bout de ce grand projet ! Et dans ce cas, concevoir les dernières cases étaient un moment assez spécial, car je les avais en tête depuis quelques années déjà, mais je ne savais pas, évidemment, comment elles allaient vraiment s'articuler. Un peu d'émotion donc, car écrire le mot "fin", même sur mon cahier de travail, n'est pas anodin. Je vais maintenant remettre tout ça au propre, et il y aura sûrement des changements par rapport à ce que j'ai fait ces dernières semaines, mais l'essentiel est là. The end is nigh.
Dans le même temps, la mise en place du T2 continue. J'avais découvert il y a quelques mois, en lisant le blog de Christophe Bec, talentueux dessinateur et scénariste, qu'il existait un classement FNAC des meilleures ventes de BD. J'avoue que je ne sais pas quelle est sa fréquence d'actualisation, mais hier, après avoir donc fini la 322e planche de L'ultime Chimère, il m'est venu l'idée d'aller voir ce classement. Il comprend 100 titres, et je pensais bien, en effet, figurer dedans avec une BD parue seulement quelques jours auparavant. J'espérais secrètement être dans les trente premiers. J'ai donc été assez surpris d'être en fait 9e ! Et juste derrière le dernier Titeuf, les Bidochon, les Profs, Trolls de Troy et les Tuniques Bleues s'il vous plait !
Aucune vantardise là-dedans, croyez-le bien, ce n'est pas le genre de la maison. J'ai toujours été très méfiant sur ces classements de ventes et sur ce que cela peut vraiment signifier pour un auteur. Mais une petite fierté, sans doute, et un espoir de voir une série ambitieuse grandir et réussir son but. Le début peut-être d'une nouvelle aventure...

15 septembre, 2008

F1 : GP d'Italie - Vettel, tel quel


Les amis, je vous le dis, on a assisté à Monza à un événement : la victoire d'un jeune garçon de 21 ans, sous la pluie, sur un des circuits les plus effrayants de la planète, dominant tous les ténors et au volant d'une Toro Rosso qui s'appelait encore Minardi il y a deux ans ! Oui, il faut le dire et le répéter, c'est une performance historique qui renvoie instantanément à des performances surnaturelles du passé, comme la première victoire de Senna par exemple (Estoril 85, sous le déluge également...). Il faudra se souvenir de ce jour où un phénomène est né, et on a déjà hâte de voir les futures luttes entre Vettel, Hamilton et Kubica, à mon avis les plus doués de tous. Soit dit en passant, Hamilton nous a encore fait des dépassements fabuleux... Il est vraiment, lui aussi, au-dessus du commun des mortels.

Le triomphe exceptionnel de Vettel, qui lui vaut le premier "cinq étoiles" de l'année, constraste d'autant plus avec la terrible désillusion de Sébastien Bourdais. 4e sur la grille, avec une vraie chance de terminer 3e, le deuxième meilleur tour en course au final : il s'est battu, mais pour rien, et après avoir été trahi par sa mécanique. Seb ne méritait évidemment pas cela et le sport est parfois bien cruel. On est de tout coeur avec lui pour qu'il ne soit pas abattu par ce coup du sort et que son avenir puisse vite se dessiner positivement.

Les étoiles de Monza :
***** : Vettel
*** : Hamilton
** : Kubica, Alonso
* : Heidfeld, Massa, Kovalainen, Glock

Le classement après 14 GP :
Hamilton : 25
Massa : 18
Vettel : 14
Kubica, Heidfeld : 11
Raikkonen, Kovalainen : 9
Trulli : 8
Alonso, Glock : 7
Webber, Nakajima, Bourdais : 6
Barrichello, Piquet : 5
Rosberg : 4
Sutil : 3
Coulthard : 2
Fisichella : 1

Mamma Mia ***


de phyllida lloyd avec meryl streep, amanda seyfried, pierce brosnan, colin firth, stellan skarsgard

Une Ile de Grèce, le mariage de Sophie, 20 ans. Elle a invite les 3 hommes qui pourraient être son père, selon le diary de sa mère Donna.

Plantons quand même le décor pour frimer un peu : multiplex de 18 salles dans le Mall de Cliffside Park, New Jersey, face au Manhattan skyline... dimanche après midi bien tranquille. Donc une adaptation du musical "Mamma mia", lui-même construit à partir de chansons d'Abba. Une réussite. Du vrai plaisir de distraction, un film qui mériterait, pour une fois, de cartonner car il est ce qu'il prétend être, un divertissement, gai, enlevé, rapide, sans chercher à dramatiser le scénario, plutôt dans l'euphorie et le légèreté, du décor grec et de la musique. Le tout bien résumé par la prestation de très grande classe de Meryl Streep. Qui sait trouver l'équilibre entre la femme mûre qui se moque de son age, tout en assumant physiquement, séductrice, une super forme physique, elle ne triche pas, en étant toujours crédible, jamais dans l'excés. Sans compter les chorégraphies des chansons. Et les voix comme cette superbe version de "the winner takes it all", par Streep. Pas très original de la considérer comme une grande actrice, alors disons que ce rôle mériterait d'être considéré comme l'un de ses meilleurs, même si on sait qu'il sera classé comme "mineur". Les petits jeunes font un peu léger face à elle et au trio de pères, excellent casting, Pierce B assure toujours autant. Les chansons d'ABBA sont une mine inépuisable. Quel repertoire ! Même si ce n'est pas culturellement correct de l'écrire... "Dancing Queen" est bien cette ultimate song, l'un des ces très rares chef-d'oeuvre pop qui dure, 30 ans aprés. Apres "Muriel" et d'autres, les chansons d'Abba font décidément de trés bons films.

PS : J'interviens rarement sur les critiques d'El Bacos, toujours très bien écrites et pertinentes, avec lesquelles je suis quasiment toujours d'accord. Là, je crois quand même que le décor new-yorkais (la classe !) et cette escapade américaine ont peut-être un peu euphorisé notre ami. Nous sommes allés en effet ce week-end en famille voir ce film et j'avoue avoir été déçu. Ca se regarde, ça s'écoute surtout, mais j'ai trouvé ça un peu mièvre quand même. En fait, il se trouve que ma femme m'avait amenée il y a deux ans voir la comédie musicale, qui était de passage à Paris (en anglais !). Et j'avoue que j'avais été surpris : exactement la même histoire, mais en "live", avec les chansons, eh bien on se croyait parfois quasiment dans un concert, avec toute la salle qui applaudissait ou chantait... Honnêtement impressionnant, une vraie communion de souvenirs sur les chansons d'Abba ! Du coup, le film semble être une pâle resucée... Je suis toutefois, plus que jamais, avec El Bacos qui souligne à juste titre la qualité du répertoire d'Abba - mélodies imparables, paroles subtiles et fortes, les chefs-d'oeuvre sont là, effectivement. Allez, à la volée, mes préférées : Chiquitita, I Have A Dream, One Of Us, The Winner Takes It All (la chanson parfaite, en effet), The Day Before You Came, Head Over Heels...

10 septembre, 2008

L'Ile


Aujourd'hui, sortie officielle du T2 de L'ultime Chimère, chez Glénat avec Griffo, Aymond et Goepfert en dessinateurs et le duo Pradelle-Langlois à la couleur. J'espère qu'il vous plaira, en attendant le T3 qui sortira dès le mois de mars prochain.
Comme d'habitude, je vous ai préparé mes petites annotations de cet album, histoire de vous révéler quelques secrets de fabrication...

L'ultime Chimère T2 - Annotations

09 septembre, 2008

F1 : GP de Belgique - KO et chaos


Quel GP mes amis ! On s'en remet tout juste. Un final exceptionnel, avec une lutte inouïe d'intensité entre Raikkonen et Hamilton, qui nous aurait presque rappelé la fin du GP de Monaco 82 où le leadership avait dû changer à au moins trois reprises... A la fin, Raikkonen va dans le mur et abandonne ses derniers espoirs de conserver sa couronne tandis qu'Hamilton est fêté à juste titre sur le podium. Et puis, deux heures plus tard, on apprend qu'il est pénalisé de 25 secondes et que le vainqueur s'appelle Massa (qui naviguait largué loin derrière)! Incroyable, non ? Il va de soi que je suis totalement contre cette pénalité infligée a posteriori à Hamilton, qui était sorti vainqueur d'un vrai combat d'hommes. Il a certes court-circuité une chicane, il a certes redonné du bout des lèvres la première place à Raikkonen mais il l'a fait et il est repassé ensuite ! Et après, malgré une autre erreur, il est resté vivant et sur la piste ! Encore un beau scandale dont seule la F1 est capable...
Quant à notre ami Sébastien Bourdais, que j'ai eu la chance d'avoir au téléphone hier soir, il a réalisé un week-end formidable, étant constamment aux avant-postes et réalisant des performances plus que solides au point d'envisager un podium à l'amorce du dernier tour... Je ne reviens pas sur ce dernier tour où il a certes perdu quatre places et où il s'est surtout fait attaquer par son coéquipier dans des conditions douteuses et peut-être pas très "team spirit", gardons surtout à l'esprit une belle démonstration qui vaudra, on l'espère tous, une titularisation pour 2009...

Les étoiles de Spa :
*** : Hamilton
** : Raikkonen, Bourdais, Heidfeld
* : Massa, Alonso, Vettel

Le classement après 13 GP :
Hamilton : 22
Massa : 17
Heidfeld : 10
Kubica, Raikkonen, Vettel : 9
Kovalainen, Trulli : 8
Webber, Nakajima, Glock, Bourdais : 6
Barrichello, Piquet, Alonso : 5
Rosberg : 4
Sutil : 3
Coulthard : 2
Fisichella : 1

01 septembre, 2008

Le Silence de Lorna ***


de jean pierre et luc dardenne avec arta dobroshi, jérémie renier, fabrizio rongione

Liège, Lorna, albanaise, devenue belge grace à un mariage arrangé avec Claudy, drogué. dans les plans de la filière mafieuse, Claudy doit disparaitre pour que Lorna puisse faire profiter un russe de ses papiers. Mais Lorna s'attache à Claudy.

Un autre "grand film de l'année" de le semaine après le Batman, mélange des genres... On est ici dans le très haut de gamme, les frères Dardenne, comme un Loach en Grande Bretagne, commencent à avoir une filmo impressionnante. En se renouvelant. Car si ce film reste très "social", ils préférent calmer le jeu et surtout les mouvements de camera. Réalisation plus classique donc pour une histoire, une fois de plus impressionnante (prix du scénario de Cannes, juste parce qu'on ne pouvait pas les mettre en compét directe pour une 3eme Palme d'or - plus méritée que "l'enfant" finalement). Le grand mérite de ce scénario est de ne pas chercher la dramatisation et même de laisser pas mal d'espoir, dans une certaine rédemption. On se doute que ce que arrive/va arriver à Lorna ne va pas être gai, mais on échappe à ce qui plombe certaines histoires, l'impression d'une fatalité et que l'héroine doit forcément en prendre plein la gueule. C'est dur, âpre mais pas glauque. Grâce aussi au caractère de Lorna, qui fait face, qui laisse passer quand il le faut, qui se tait aussi, qui laisse parler ses sentiments, de dure et déterminée à touchée puis bouleversée par Claudy. Il y a cette scène "de sexe" entre eux d'une grande beauté, comme on en voit peu, elle "se sacrifiant" pour qu'il ne pense plus à sa drogue, mémorable. Trés impressionnante (et belle) actrice, tout le casting est, comme toujours chez les Dardenne Bros, parfaitement dirigé. Un de ces films européens des années 2000 qui rend parfaitement témoignage de l'époque, l'immigration, l'argent, la violence, le destin de personnes si différentes par leurs origines et se retrouvent au coeur de l'europe dite "prospère". Même si rien de comparable dans l'histoire, les Dardenne réussissent ce que le récent "Gomorra" avait du mal à transmettre, à la fois faire réfléchir tout en racontant une histoire, en nous attachant à des personnages.