29 décembre, 2008

Une année 2008 : BD



Tout d'abord, commençons par l'élection rituelle de ma BD préférée de l'année. Et cette année, nouveauté, il y en aura deux ! C'est comme ça, il faut bien que cela arrive, pour la première fois depuis presque trente ans ! Bravo donc au Petit Livre Rock d'Hervé Bourhis (Dargaud) et Le Goût du Chlore de Bastien Vivès (Casterman). Le premier, même si sorti en novembre 2007, s'en sort avec la mention plus que très bien. Pour un fan absolu comme moi de musique pop-rock et ayant tout suivi de l'actualité de ce secteur jusqu'à la fin des années 90, j'ai appris plein de choses, c'est dire ! Le second touche le gros lot avec une histoire simple et touchante d'un jeune homme à peine sorti de l'adolescence, obligé d'aller régulièrement à la piscine pour des questions de santé, et marqué par la présence d'une jeune femme avec laquelle se noue une relation pudique et sensuelle, à deux doigts d'un amour qui pourrait être fou si on ne sentait d'emblée qu'il est de toute façon impossible... Une histoire sensible, tout en demi-teinte à l'image de ces grandes cases turquoises où l'on croit littéralement sentir le chlore de la piscine. Une dernière partie de récit un peu moins évanescente et diffuse, selon moi, aurait permis à ce livre de l'emporter tout seul mais je crois que Bastien Vivès n'a pas besoin de moi pour percer maintenant au plus haut niveau tant il a été distingué par ailleurs pour son livre !

De mon côté, l'année 2008 aura été marquée par la parution des deux premiers tomes de L'ultime Chimère (Glénat). Si j'en crois le rapport annuel de Gilles Ratier issu de l'Association des Critiques et Journalistes de Bande Dessinée (ACBD), il y a eu 3 592 strictes nouveautés en 2008 (soit pratiquement dix par jours !) dont 1 547 franco-belges. C'est dans ce bloc que je me situe et plus particulièrement dans les 1 271 albums faisant partie d'une série. Sur ces 1 271, 95 tirent à au moins 50 000 exemplaires (=7,4 %). Pas de miracle, vous vous en doutez, je fais bien partie des 92,6% restants ! En revanche, je lis aussi que le chiffre moyen concernant les ventes se situe aux alentours des 6 000 exemplaires : là, j'ose dire que je suis au-dessus ! C'est déjà ça !
Aujourd'hui, avec quelques mois de recul, j'ai tendance à penser que le T1 de L'ultime Chimère est un peu trop sage et statique. Ce n'était sans doute pas le début idéal et percutant qui aurait été souhaitable. Sauf que cette série n'a pas été spécialement conçue comme un blockbuster, car elle s'attache avant tout à des destins humains très précis, presque intimistes... On verra bien, mais c'est sûr que c'est en 2009 que tout va se jouer.

Pour les prochains mois, justement, j'aurais a priori le plaisir de sortir les cinq albums suivants :
- L'ultime Chimère T3 (Glénat, avec Héloret, Griffo et Mangin) - en mars
- ApocalypseMania Cycle 2 T2 (Dargaud, avec Aymond) - en avril
- Speedway T1 (Dargaud, avec Siro) - en septembre
- L'ultime Chimère T4 (Glénat, avec Meddour et Griffo) - en septembre
- L'Idole & le Fléau T1 (12Bis, avec Kordey) - à une date encore indéterminée mais qui pourrait bien être à la rentrée aussi. Je vous en parlerai bientôt un peu plus...

L'année 2008 aura pour moi été marquée par beaucoup d'écriture, et la promesse de nouveaux projets :
- Bandaiyan : un roman graphique de 500 pages qui se fera chez Glénat avec Philippe Nicloux au dessin et qui racontera quelques chroniques de la Terra Australis entre les années 1783 et 1796...
- Espace Vital : là aussi chez Glénat, une histoire à base fantastique en trois tomes dont nous cherchons toujours un dessinateur.
- Billy : il s'agit donc d'un XIII Mystery et cette perspective reste évidemment un de mes grands "événements" de l'année écoulée... Tout se passe très bien avec Jean van Hamme, qui est un lecteur scrupuleux et qui ne laisse rien au hasard, agissant comme un véritable coach... Il faut se remettre sans cesse sur l'ouvrage, mais cela me semble normal, jamais je n'aurais eu la prétention de penser que tout aurait été nickel du premier coup. J'en suis à la page 37 sur 54, Jean m'a demandé quelques corrections sur la dernière séquence, ce que je vais faire très vite afin de continuer et de boucler certainement l'album au cours du premier trimestre 2009. Ensuite, je suis bien incapable pour l'instant de vous dire quand et avec qui se fera vraiment cet album.
- Un long Destin de Sang : un nouveau projet qui devrait se concrétiser très vite ces prochains jours chez 12Bis avec Fabien Bedouel au dessin, dans le cadre de la Guerre de 14.
- Suburbia : un projet que je vais travailler ces prochains mois et que je tenterai de proposer, je vous l'annonce, chez un éditeur avec lequel je n'ai pas encore travaillé. Il faut bien varier les plaisirs, non ?

Voilà, j'ai encore de quoi vous raconter des choses sur ce blog en 2009 ! Bonne année à tous !

Australia **


de baz Luhrmann, avec Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham

Australie, Territoire du Nord entre 1939 et 1941. Lady Sarah Ashley récupère une demeure familiale à la mort de son époux, assasiné. Faisant face à un riche propriétaire qui vetu ses terres, elle trouve l'amour en la personne d'un convoyeur de bêtes et un quasi fils adoptif avec un jeune aborigène menacé de déplacement de force...

Pour une fois, j'usurpe la place qui revient à mon éminent critique ciné El Bacos pour prendre la parole et évoquer ce film qui ne pouvait que me "toucher" car traitant de l'Australie. Côté décors et réalisation, pas de déception, c'est plutôt top et haut de gamme, bien aidé par un montage efficace. Les paysages naturels sont évidemment sublimes, même si j'attendais un peu plus de variété, mais on pourra ergoter sur la reconstitution de Darwin, très embryonnaire et un peu trop marquée à la palette graphique. Côté histoire, on a deux niveaux : le premier raconte le parcours de Kidman (rien à lui reprocher), qu'on connait d'avance et qui se déroule "comme au cinéma" : l'arrivée en lady ridicule, les gars du coin qui se bagarrent, la décision de rester, l'histoire d'amour avec Jackman (beau mec, c'est sûr)... Il n'y a là-dedans aucune surprise ni aucune nuance et c'en serait presque désespérant, avec pas mal de scènes qui sont limite ratées. Le deuxième volet permet heureusement de sortir du cadre convenu via le personnage de Nullah, formidable petit garçon mi-blanc mi-aborigène qu'on veut placer de force dans une mission en vue d'une politique d'assimilation dont on sait qu'elle demeurera à tout jamais comme une tâche dans l'histoire de l'Australie. La thématique est évidemment à ce moment-là moins facile et plus douloureuse, même si les clichés aborigènes défilent à la chaîne (le grand-père sorcier, ses pouvoirs, le serpent arc-en-ciel...). Là aussi, il y avait peut-être moyen de faire un peu plus subtil... En résumé, il faut oublier le contenu pour se laisser bercer par un contenant qui a de la gueule et qui permet un vrai dépaysement sans trop d'exigences. La scène où les bêtes s'affolent et se dirigent vers un précipice est impressionnante... jusqu'à sa conclusion, trop facile.

Update :
Et voici maintenant pour être complet la critique d'El Bacos :

Australia *
On pouvait craindre une plus grande cata... mais renvoyer ce film à "autant en emporte le vent" ou "out of africa" fait quand même sourire, même si c'est l'ambition de Luhrmann. Réalisateur sauvé par son talent, on n'a pas fait "romeo + juliet" et surtout le trés bon "moulin rouge" sans en avoir. Il a son parti pris de ne pas faire dans le sobre, d'en rajouter dans l'image, la musique, les décors, quitte à faire kitsch et volontairement artificiel, dans une sorte de chromo de "cinéma d'avant" idéalisé, et assumé. Il faut l'accepter, cette fresque historique, mélo, etc. sauf que ca ne colle pas toujours au film, dont le principal atout pourrait être le décor naturel australien, mais à force de faire des images en carton pâte ou avec effets spéciaux (la fuite des animaux de l'élevage), avec filtres de lumières à gogo, on perd de tout ce naturel australien. Le fait est que ce film se déroule sans surprise, trés calibré, mais à force, il ne dégage absolument aucune émotion, mais vraiment aucune, ni larmes ni rire. Disons le, si on pleurniche à cette histoire, faut vraiment être quelqu'un de trés trés sensible... On ne s'emmerde pas vraiment, plutot une sorte d'ennui poli... Heureusement tout de même que les Japs attaquent Darwin au bout de 1h40 des 2h40 de film... Cela donne quelques scènes de bataille plutot réussies et un peu de nerf. Pas trop envie d'insister sur le plus que politiquement correct de la production Fox qui nous donne de l'aborigène en veux-tu en-voilà, ca s'appelle même plus régler une dette à ce niveau de clichés, tellement ils ont le beau rôle, pire que des Chtis (dans tout feuilleton, il y a un fil rouge...). Bref, malgré l'ampleur du film, on se demande quand même quel est son intérêt. Pas aidé, et c'est rare de le dire, par son casting. Jackman... même dans ce role très basique de cowboy qui serre les dents et verse sa larme, il est rapidement en surchauffe, plus facile de jouer un "X men"... Il n'est pas bon acteur, c'est tout. Mais il est aussi tellement baraque du torse (ah ça on les aura vu ses pectoraux velus) qu'il ressemble à un personnage de dessin animé limite difforme. Quant à la kidman... son rôle est evidemment pas trés léger, surtout au début, à grands coups de grimaces outrées de lady anglaise... mais cette fille a joué un Kubrick et a fait "Dogville" de Von Trier quand même !!! C'est peu de dire que son pic de carrière artistique est dépassé, ça fait des années ("l"interprête" ?) qu'elle ne sort rien de convenable. Avec un couple d'acteurs vedettes au physique un peu bizarre, le film ne part avec les meilleurs atouts. à vouloir trop faire "à la manière de", Luhrmann patine, comme écrasé par son ambition.

Louise-Michel **


de benoit delepine / gustav kuerven avec yolande moreau, bouli lanners

Village de Picardie, le patron délocalise brutalement, "Louise - Jean Pierre" propose de liquider le patron avec leurs primes, elle engage "Michel - Cathy" pour faire le boulot. Mais qui est le vrai patron responsable ?

Ne faisons pas la fine bouche, un film en apparence inégal, à boire et à manger, un peu plombé par quelques tunnels, volontaires, mais qui font un peu décrocher, n'enpêche il y a la dedans plus d'originalité et de bons gags que dans une dizaine de films de "comédies françaises standards", alors autant se réjouir d'avoir les Grolandais qui nous sortent encore un film aussi différent, comme "Aaltra" et "Avida" ou de la famille de Lanners justement ("Eldorado") sans oublier le finlandais Kaurismaki, tous de la même veine. On évite le Nord mais on va en Belgique... enfin, coté "simili Chti", on peut cocher les cases "alcoolique" et "chomeur" de la banderole... rien de tel en cette période de célébration 2008 pour Dany Boon ! Film drôle dans son côté anar, politiquement pas du tout correct mais jamais sans chercher une provoc gratuite, il y a du vrai "social" là-dedans sans que cela soit démago ou insistant, comme le fait d'être touché/amusé que Michel choisisse des malades en phase terminale pour exécuter un patron, qu'il n'a pas le courage, en looser mytho de faire. Le piège est que le film "plaise trop", un peu comme Groland, parce que top crédible et que ca donne bonne conscience de trouver ça drôle, comme une sorte de snobisme de nantis... Donc évitons le syndrome "film culte", même s'il n'y échappera pas et profitons juste de l'instant. Delepine/Kuerven jouent quand même un peu ce jeu "parisien", sans trop y prendre garde avec les cameos de Poelvorde, Kassovitz, Katerine, Duponteil... pas essentiel. Ceci dit Poelvorde qui fait des expériences en faisant exploser des avions miniatures dans des tours, c'est marrant, ainsi que Kassovitz qui gère une ferme biologique bobo-isante (avec les "toilettes séches" !). Les deux acteurs principaux trés bien, on ne peut pas dire que Moreau soit trés attachée à son image, c'est courageux, ça lui ressemble !

22 décembre, 2008

Une année 2008 : RMC

J'entame aujourd'hui une sorte de bilan de l'année 2008 en ce qui me concerne. Avant de découvrir les articles consacrés au sport auto et à la bande dessinée, voici le premier d'entre eux, consacré à mon métier d'animateur radio à RMC.
J'ai toujours adoré ce médium, si ce n'est qu'étant étudiant en journaliste, je me suis rendu compte que j'étais moins mauvais que d'autres en télé (qui, qu'on le veuille ou non, stresse beaucoup) et puis j'ai toujours dit que j'aimais mieux la télévision parce qu'on part en reportage en équipe, alors qu'on est le plus souvent seul en radio.
Mais, il y a maintenant deux ans, quand l'occasion s'est présentée d'intégrer RMC je n'ai évidemment pas hésité car il s'agissait d'animation et non de reportage - et là, j'adore, car on est seul en direct et aux commandes de la station ! Une lourde responsabilité tout de même.
Vous le savez sans doute, l'émission s'appelle donc Motors et elle est diffusée tous les dimanches entre midi et 14h (entre midi et 13h15 les jours de Grands Prix). Nous sommes désormais trois à la présenter en alternance : Jean-Luc Roy (présentateur historique de la tranche depuis six ans, commentateur de la F1 sur RMC et président de Motors TV), Marc Minari (ancien présentateur et rédacteur en chef à TF1 pour l'émission Auto Moto) et moi-même. Chacun son style, mais les audiences progressent et je ne crois pas trahir de secret en vous annonçant que près de 600 000 auditeurs nous écoutent chaque dimanche...
Il y a deux jours, nous avons fait notre traditionnelle émission de Noël, avec les trois animateurs pour une fois tous réunis autour de la table ! Une émission où la bonne humeur a régné, et je peux vous dire que c'est dommage que vous n'entendiez pas ce qui se dit parfois pendant les pubs... Si cela vous intéresse, vous pouvez la réécouter ici.
Petite galerie photo en attendant :

Voici votre serviteur en tel qu'il est lorsqu'il officie dans le micro :


Puis, voici Jean-Luc et Marc en action également :


Et enfin, en coulisses, Marc et Julien Fébreau, l'envoyé spécial de RMC sur les GP F1, en pleine recherche de documentation pour avoir quelque chose d'intelligent à dire, ce qui n'est manifestement pas gagné :

15 décembre, 2008

Le Plaisir de chanter ***


de ilan duran cohen avec marina fois, lorant deutsch, jeanne balibar, julien baumgartner

Deux agents secrets francais, l'une, chef, en manque d'enfant, amoureuse de l'autre, en chasse d'une veuve qui détient des secrets. Ils la suivent, comme d'autres, dans un cours de chant

Comme c'est réjouissant de voir un film français pareil, tellement imprévisible, tellement bien écrit, tellement sûr de se planter aussi, quasiment évident que cela ne peut pas marcher... Cohérent avec ce que Duran Cohen avait fait il y a 8 ans, "La Confusion des Genres". Un mélange de film d'espionnage -total prétexte bien sûr-, de chants -place importante, y compris la variétoche- et de sexe, ça couche de tous les côtés, et ça y va gaiement, pas évident de mettre quasiment tous les acteurs à poil sans oublier de belles scènes pas du tout consensuelles comme "la petite pute" Julien qui se branle en chantant du Schubert devant Balibar... Bref, un mélange entre du Blier, pour la provoc, le changement de ton, les dialogues drôles et travaillées (Blier en forme, donc il y au moins 20 ans...) et du Lelouch (en forme aussi) pour ces différents genres, cette facon différente de filmer, et l'impression de voir ces acteurs sous un autre jour. Casting riche dominé par une excellentissime Marina Fois, son registre trentenaire pince sans rire et déprimée poussé à son maximum, au niveau de "J'me sens pas belle", et de Balibar, qui joue la fofolle sur son nuage. Un film qui passe et passera inapercu mais qui fait un bien fou... En plus, on a des chansons qu'on aime bien, Balibar fait une version francaise de "i'll stand by you" et Fois chante (mal) "don't dream it"over" de crowded house...

11 décembre, 2008

Griffo


Figurez-vous que l'ami Griffo est déjà en train de dessiner le T7 de L'ultime Chimère, qui ne sortira pourtant qu'en mars 2011 ! Pas mal, non ? C'est ce qui s'appelle bien s'organiser et anticiper les événements !
Bref, sachez que l'élégant hidalgo répondant au nom officiel de Werner Goelen, mais plus connu sous le nom de plume de Griffo, a récemment été interviewé pour le site de France 5 à la rubrique BD et qu'il parle bien évidemment de notre belle série. Si vous voulez voir la séquence, c'est ici.
Je rappelle par ailleurs que Griffo a participé activement à l'efficace série Empire USA (avec Desberg, Dargaud), qu'on voit partout, et que son site, réalisé par Christophe Simon, est actualisé en permanence et fourmille de documents très intéressants.

08 décembre, 2008

Gérard Lauzier


On ne peut qu'être touché par l'annonce de la disparition d'un géant de la BD : Gérard Lauzier. Dans les années 70, quand j'ai vraiment commencé à me passionner pour ce médium, j'attendais fébrilement la parution du nouveau catalogue Dargaud que je ne me lassais pas de feuilleter en rêvant qu'une bonne fée vienne m'en offrir le contenu en intégralité... Mais je dois avouer qu'il y avait un auteur dont le graphisme m'effrayait un peu, et c'était Lauzier, avec ses Tranches de Vie. J'étais évidemment trop jeune pour apprécier le contenu de ces chroniques socio-érotico-économico-adultes, et je préférais rester dans l'imaginaire du Vagabond des Limbes ou l'humour de Gotlib, plus accessibles.
Mais abonné à Pilote, j'ai vu débarquer quelques années plus tard Souvenirs d'un Jeune Homme et là ça a été le choc. J'avais quinze ans, et Lauzier y racontait le mal-être d'un post-ado plus que d'un jeune homme à mon avis, sans oublier d'égratigner bien sûr tous ceux qui gravitaient autour de lui... Je m'y suis forcément un peu retrouvé et j'ai surtout bien ri !
C'est donc là que j'ai découvert le formidable sens du dialogue de Lauzier, et son coup de crayon, qui me semblait approximatif et brouillon quand j'étais plus jeune, m'apparaissait soudaint dans toute son efficace richesse. A-t-on fait mieux en France au niveau des chroniques sociales en BD ? Je me le demande. Rien de plus évident ne vient à l'esprit en tout cas...
Il est clair que La Course du Rat et La Tête dans le Sac sont deux chefs-d'oeuvre absolus, plus réussis que les films qui en ont été tirés, qui avaient hélas le défaut de reproduire à l'identique les cases. J'ai aussi succombé au charme de Portrait de l'Artiste, la suite de Souvenirs d'un Jeune Homme. Et comme toujours, derrière la façade de la dérision et de la satire, perçait une certaine gravité et même une tristesse sous-jacente... Tout cela formait une Oeuvre d'Auteur. Respect et admiration.

04 décembre, 2008

Simon Pagenaud et Speedway


J'ai beau me passionner pour les courses automobiles depuis mon plus jeune âge et les commenter depuis bientôt dix ans, je n'avais jamais encore participé à une école de pilotage. C'est chose faite depuis hier où j'ai passé une journée au circuit du Val de Vienne, invité par Simon Pagenaud (photo) qui en est le responsable. Simon est encore assez méconnu du grand public mais il mériterait vraiment d'exploser. Comme Sébastien Bourdais, il est allé tenter il y a trois saisons sa chance aux Etats-Unis et d'emblée il a remporté le titre Atlantic (la 2e division du Champ Car). L'an dernier, il était d'ailleurs en Champ Car et il a été l'auteur de plusieurs coups d'éclat. Cette année, on le retrouve en endurance, dans l'équipe De Ferran Motorsport engagée en ALMS. Là encore, c'est tout de suite qu'on l'a vu se battre avec les Audi victorieuses au Mans et témoigner d'une superbe pointe de vitesse. Il est clairement l'un des 50 meilleurs pilotes du monde selon moi, je vous livrerai d'ailleurs très bientôt mon classement annuel à ce propos.

Bref, Simon nous a coaché toute la journée et nous avons tourné dans des BMW, Ferrari, Lotus avant de s'attaquer aux monoplaces de la Formule Campus. Grisant ! Et j'étais encore plus à l'aise que sur un kart, même à près de 200 km/h en ligne droite ! Sauter sur les freins à l'amorce du virage est vraiment jouissif... Une grande expérience qu'on n'oubliera pas de sitôt.

Le soir, retour à Paris, et découverte de la première planche de Speedway en couleur, grâce au talent de Christophe Araldi. Je ne sais pas s'il a prévu de rajouter quelques petites touches encore par-ci par-là, en tout cas je ne résiste pas au plaisir de vous la montrer tout de suite !

28 novembre, 2008

Sébastien Loeb et autres réflexions


J'étais hier sur le circuit du Castellet, à l'invitation de Peugeot Sport et Citroën Sport car Sébastien Loeb essayait la Peugeot 908, tandis que Stephane Sarrazin avait lui droit à un baptême en C4 WRC. Pour l'occasion, une bonne partie de la presse spécialisée était conviée à assister à ce sympathique échange de baquet.
L'occasion pour moi de m'entretenir avec le quintuple champion du monde des rallyes (l'interview est visible sur www.motorstv.com) et de discuter avec les membres de l'équipe d'endurance de Peugeot. Nous nous connaissons bien en effet vu que je commente tout au long de l'année une bonne partie de leurs courses !
Confirmation en tout cas que Loeb est bien une superstar. C'est vraiment la première fois qu'on voit un pilote de rallye avoir la même notoriété qu'un champion du monde de F1. Il faut en être conscient : il est désormais du même poids médiatique qu'Alain Prost en son temps ! La frénésie des photographes autour de lui ne trompe pas...

Vous le savez, je travaille actuellement sur le T2 de mon diptyque Speedway, avec Siro qui doit paraître l'an prochain chez Dargaud. L'histoire raconte ce qui se passe sur une planète lors d'une course automobile au XXVIe siècle. Je l'ai juré : c'est la seule fois où je ferai une BD où l'on parle de sport auto. Je ne veux pas, en effet, mélanger mes deux activités plus que ça. Ce sera donc Speedway et rien d'autre, même si mon ami Franck Marguin de Glénat a déjà essayé de me soudoyer.
Tout ça pour dire que je vais m'atteler maintenant à ce que notre ami Loeb me fasse bien une petite préface pour Speedway T1 ! Encore un challenge à relever !
Enfin, toujours à propos de Speedway, j'ai terminé avant-hier le découpage "brouillon" du T2. Il faut mettre au propre, cela devrait me prendre une quinzaine de jours. Siro, quant à lui, a déjà fait le crayonné des dix premières planches de ce même T2. Comme vous le voyez, on fonce !

20 novembre, 2008

Two Lovers ***


de james gray avec joachim phoenix, vinessa shaw, gwyneth paltrow, isabella rosselini

New York, Leonard, dépressif aprés une rupture, est retourné chez ses parents et bosse avec son père, dans un pressing. Il rencontre Sandra, la fille d'un collègue de son père. Et sa voisine, Michelle.

James Gray ne réussira pas en 2008 la passe de trois, classer un 3eme film n°1 de l'année (aprés "the yards" en 2000 et "we own the night" en 2007). Mais cela justifiait qu'on se fende d'une séance le jour de la sortie, ce qu'on ne faisait que pour Coppola à une époque... Filiation évidente avec Gray d'ailleurs. Même si ce n'est que de l'écume sans intérêt, on comprend cependant pourquoi le film a été mal accueilli à Cannes : il est déstabilisant, surprenant, Gray fait un pari qu'on adhérera à son histoire. Mais on peut ne pas le faire... parce qu'on est loin de l'ambiance si particulière de ses films noirs précédents (avec "little odessa") au moins en apparence. Parce qu'il faut accepter un quasi mélo, une histoire d'amour, deux histoires, simples, directes, au 1er degré, sans les codes habituels du cinéma pour traiter ces scénarios. Presque constamment en mode "casse gueule", mais sans jamais tomber dans l'invraisemblance ni miévrerie ou mélo dégoulinant. Tout cela sonne finalement trés vrai. Sans artifice. Y compris dans pas mal de scénes entre comédie et grotesque, ben oui les love story ont aussi leur ridicule. Beaucoup repose sur ce personnage de Leonard, bien sûr trés surprenant car on ne retrouve pas le Phoenix bad boy des films précédents, il est maladroit, un peu immature, puis soudain en pleine séduction (superbe scène où il s'éclate dans le night club), mec simple, spontané, luttant contre ses instincts dépressifs. Belle composition vraiment pas évidente. Partagé entre "la femme qu'il lui faut" et "celle qu'il ne devrait pas aimer", c'est du classique mais tellement bien foutu. Et ce réalisateur a un putain de talent. Il filme New York mais comme un européen, tant mieux qu'il n'ait pas attendu 7 ans avant de retourner ! On regrette quand même que le beau personnage de Sandra soit un peu trop survolé. Mais autre belle prouesse de Gray : il rend la Paltrow désirable, ce qui n'était pas gagné. Comme cette première scène de rencontre, superbe séductrice pour la première fois. Trés beau passage de passion et presque d'aveuglement amorureux de Leonard sur la fin. Vraiment pas le genre de film avec la discussion derrière à la sortie du ciné, car il sera facile de se moquer et pas évident d'expliquer pourquoi on est touché. Bref y aller seul ou sans pipelette de fin de séance. Il n'a pas fait un grand film mais un vrai beau film. qui vieillira bien.

17 novembre, 2008

Aire Libre


Je viens de finir Le Roman d'Aire Libre, un ouvrage qui raconte l'histoire de la collection Aire Libre de Dupuis. La plume alerte de Thierry Bellefroid nous restitue avec force détails la gestation de la collection (dans un premier temps) puis sa gestion au quotidien, les relations entre éditeurs et auteurs, les affres de la création, les succès incertains ou les certains insuccès, c'est selon. La grande force de ce livre est à mon avis qu'il est sincère et franc : bien sûr, on est là pour dire tout le bien que l'on pense du produit, mais rien ne semble occulté, et à la rigueur tout le monde en prend un peu pour son grade. Mais c'est gagnant, car ce sont souvent les petites histoires qui font l'Histoire.

En 1988, je me souviens parfaitement avoir vu cette collection émerger et le premier volume que j'ai acheté était SOS Bonheur (Van Hamme-Griffo). Or, il se trouve que vingt ans plus tard, je travaille avec les deux ! Etonnant raccourci. Le dernier que je me suis procuré est Quelques Mois a l'Amélie (Jean-Claude Denis), mais j'avoue que les dernières sorties me sont un peu passées au-dessus. Globalement, ce sont toujours d'excellents albums et c'est vrai que cette collection fait honneur à la BD franco-belge. Il va de soi qu'y être édité fait partie de mes voeux secrets concernant ma carrière de scénariste et peut-être sera-ce le cas un jour...

En lisant Le Roman..., j'ai été surpris d'apprendre que certains titres avaient été retirés du catalogue. Il est vrai que leurs titres et couvertures ne me disaient rien, sans doute pas un hasard. En tout cas, ce doit être assez cruel, j'imagine, que d'avoir été "effacé" alors que la collection a généré bon nombre de best-sellers et de prix...

J'avoue humblement ne pas avoir lu des oeuvres sans doute essentielles : Le Bar du vieux Français, Azrayen', Sarajevo-Tango, Houppeland, Le Photographe et tant d'autres, par faute de temps et d'argent. Je me suis en revanche un peu plus attardé sur les Cosey, Servais, David B, Denis et Van Hamme... Je crois que mon préféré reste Le Capitaine écarlate, de David B et Guibert. Sublime !

Bonne idée, enfin, que de montrer à la fin du livre toutes les couvertures de tous les albums, éditions intégrales comprises. Après réflexion, mes cinq visuels préférés sont (sans ordre de préférence) : Le Corbeau T2 (Gibrat), Sarajevo-Tango (Hermann), Zeke Raconte des Histoires (Cosey), Demi-Tour (Boilet-Peeters), Prosopopus (De Crécy).

Quantum Of Solace **


de marc forster avec daniel craig, olga kurylenko, mathieu amalric, juddi dench

Italie, Haiti, Autriche, Bolivie, Bond de plus en plus incontrolable, à la poursuite d'un business man qui deale avec un dictateur sur le retour, pour le controle d'une territoire riche de biens naturels.

En dehors de la conviction depuis "Casino Royale", que Craig est l'homme qu'il faut pour Bond (sexy, physique, brut, énigmatique, un peu dépressif sur les bords, violent...), le principal atout pré vision était ce titre sorti de nulle part, qui claque comme rarement... Mais le film en lui-même n'est pas à la même hauteur - sans vraiment décevoir toutefois. Tout y est : rythme, cascades, moments de bravoure, un scénario heureusement pas si vaporeux que cela, qui se comprend assez bien, mais la sauce a du mal à prendre. Peut-être que passée la découverte de Craig, l'effet de surprise ne joue pas et on en revient à des films forcément usés, surtout depuis les Jason 'matt damon' Bourne, pauvrets en scénario, mais trés efficaces. Bref, l'ensemble est finalement standard, même si cette histoire place Bond dans un "aprés" (il déprime) et un "avant" (il va assurer le boulot pour X épisodes, passé le traumatisme). Le "méchant" Amalric est bien mais mais il peut faire mieux, l'Ukrainienne subira le sort de la plupart des JB Girls ("elle jouait dans quel Bond encore ?"...). Même si craig assure vraiment haut la main, superbe condition physique et il porte bien les costards Tom Ford, on regrette quand même trop de scénes au-delà de la vraisemblance, la preuve étant le nombre important d'effets spéciaux sur les acteurs. Ca donne trop l'impression -surement la réalité- que certaines scènes d'action ne servent qu'à faire le lien avec le jeu video du film. Et les inombrables placements de produits, surtout les bagnoles, ca passerait mieux si le film avait plus de consistance et de personnalité...

12 novembre, 2008

Dernières lectures BD

Il a fallu que je rattrappe le temps perdu à la rentrée avec pas mal d'albums dont on avait beaucoup parlé mais que je n'avais pas encore eus le loisir de lire. Il faut dire qu'en ce moment, dès que j'ai un moment de libre, je fais de la BD plutôt que d'en lire, vous me pardonnerez ! Mais voici quand même ce que j'ai pu accrocher à ma table de nuit :


XIII Mystery - La Mangouste (Dorison-Meyer, Dargaud)
Vous pensez bien que je me suis senti concerné par ce premier opus de cette nouvelle prestigieuse collection dont j'ai l'honneur de faire partie, tout en ne sachant absolument pas quand et avec qui mon album (Billy) se fera. Je viens juste de terminer les 27 premières planches du découpage, soit la moitié. Mais il me faudra peut-être corriger si Jean Van Hamme estime que c'est nécessaire. Toujours est-il que La Mangouste me semble être impeccable, tant au niveau du cahier des charges par rapport à la série mère qu'au niveau de sa force propre. Le parcours de notre ami chauve est vraiment intéressant, parfois captivant. Et j'avoue que la fin, où l'on voit comment XIII reçoit sa fameuse balle à la tempe, est carrément superbe. Aux autres de jouer maintenant !

Long John Silver - T2, Neptune (Dorison-Lauffray, Dargaud)
Du même Dorison, voici le deuxième tome d'une série dont je n'ai toujours pas lu le premier volume. Ici, tout se passe à bord d'un navire qui fait route vers l'Amérique du Sud et la tension monte : c'est sombre, cruel, violent, humide - tout ce qu'on aime ! Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris à la tactique qu'emploie Silver contre le Capitaine et qui se retourne contre lui avant de finalement basculer de son côté, mais l'essentiel est bien dans l'atmosphère que nous offre les deux auteurs. C'est splendide, du grand spectacle, bien découpé et avec des dessins aux cadrages superbes et osés.

Jason Brice - T1, Ce qui est écrit (Alcante-Milanovic, Dupuis)
Je me suis laissé tenter par ce premier tome qui rassemble quelques thèmes fédérateurs autour du paranormal (quoique...) et du début du siècle. Tout est question d'apparence, et la vérité ne se trouve pas là où on croit qu'elle puisse se situer. Dans un premier temps, la progression de l'intrigue ne semble peut-être pas très originale, mais la fin est franchement fine et subtile. Donc c'est une réussite car on sent un vrai travail de scénariste et c'est évidemment ce qui m'intéresse avant tout. Les dessins sont toutefois très réussis. Je suis curieux de voir comment va "rebondir" le personnage principal.

Le Complexe du Chimpanzé - T3, Civilisations (Marazano-Ponzio, Dargaud)
Un cas difficile. Le premier tome était déroutant : on accrochait mais on butait un peu sur une intrigue peut-être un chouïa "too much" (Armstrong, Aldrin, Gagarine sont toujours vivants et les deux premiers reviennent même sur Terre !) et où une petite fille parlait comme une adulte et en voulait à sa mère de l'abandonner... le deuxième tome enlevait en revanche tout sur son passage, avec une exploration d'une base russe martienne à couper le souffle. Je dois avouer que j'étais très curieux de voir ce que mon confrère Marazano allait nous réserver pour ce troisième et dernier tome. Je ne vais pas tout révéler ici, mais disons qu'on reste un peu dans le flou quand même, ce qui ne me gêne pas car je suis persuadé que certains projets sont mieux avec des zones d'ombres ou des portes qui restent ouvertes. J'ai donc aimé cette part d'interprétation que nous aurons tous. Reste que je me pose toujours quelques questions sur certains pans entiers de l'histoire ! Il faudra que j'en parle un jour à mon collègue... On a quand même une superbe ambiance SF.

Il était une Fois en France - T2, Le Vol noir des Corbeaux (Nury-Vallée, Glénat)
On sait tout le bien que je pensais du premier tome, déjà encensé sur ce blog. Le "choc" est peut-être ici moins fort, mais on est installé dans l'histoire et on veut aller au bout, toujours autant fasciné par le parcours de Joanovici. Une BD intelligente, exigeante, très travaillée et impeccablement réalisée, avec le découpage toujours bien senti de Fabien et le dessin si expressionniste de Sylvain. Je leur adresse mes sincères félicitations de nous proposer cette oeuvre et mieux : je les envie...

Back World, T2 (Corbeyran-Rollin, Glénat)
Pas facile de retranscrire le monde des jeux vidéos ou virtuels en BD, mais l'intérêt de ce tome est qu'on se concentre sur les hommes qui sont derrière l'entreprise qui commercialise le jeu. On ne sait pas trop où on va aller et arriver, mais les dialogues sont bons et efficaces.

Dantès - T2, Six Années en Enfer (Boisserie-Guillaume-Juszezak, Dargaud)
Notre ami Pierre Boisserie touche enfin le jackpot avec cette excellente série au rythme imparable et à l'histoire moderne. Ca se dévore et on prend un vrai plaisir de lecture "feuilletoniste" - normal que ça marche, c'est mérité. Je ne suis juste pas convaincu qu'on puisse vraiment accuser Alexandre de meurtre à la fin du T1 vu les circonstances dudit meurtre et sans trop savoir quoi ou même pourquoi, j'aurais peut-être aimé un autre "méchant" (apparemment !) qu'un président de parti d'extrême-droite. Mais je chipote, car franchement c'est bien, très bien même !

The Visitor ****


de tom mc carthy avec richard jenkins, haaz sleiman, danai gurida, hiam habbas

New York, Walter Vale, un prof de fac, veuf, trouve un syrien et une sénégalaise, installés chez lui. Ils sympthisent mais Tarek est arrêté, il est clandestin. Walter le soutient, aidé par la mère de Tarek.

On est bien dans le "money time" de l'année, ces quelques semaines avant Noël où il y a encore de la place pour des films à mettre en haut du palmarès. Et comme souvent, c'est un film US indépendant qui prend une (belle) place. Il y a quelques années, le précédent film de Mc Carthy avait raflé la mise du Top 5 dans le "extra money time", pile le 25 décembre, avec "The station agent"... ce gars est définitivement un très (trés) bon, capable de transmettre avec histoire simple (mais superbemement ficélé et dialogué) et réalisation classique toute l'humanité de la société US. Gros risque potentiel avec un sujet pareil -le solitaire fermé sur les autres, les africo-orientaux qui débarquent, l'injustice etc- de tomber dans le politiquement correct bien pensant. Absolument pas le cas. C'est d'une telle justesse que le film en devient vraiment émouvant. Pas de naiveté, pas d'angélisme ou de révolte à deux balles contre le systéme, y'a du fatalisme, on ne sent pas de happy end, mais le sujet -le clandestin retenu- n'est pas central, c'est la transformation de Walter, conquis d'abord par le djembé et les CD de Fela Kuti de Tarek, puis par sa mère... Belle histoire d'un moment dramatique avec dans le même temps une renaissance pour Walter face à cette épreuve. Intelligence de ne pas faire un film à thème, mais de rentrer aussi dans d'autres histoires, sentimentales, de se référer par petites touches au passé (le piano pour Walter). Le message sur l'immigration est ce qu'il faut appuyé mais pas matraqué. Vision trés juste des "autorités US" (police, prisons) apparemmment "civilisés" mais qui appliquent la loi sans états d'âme et dans l'arbitraire. Un beau film sur New York aussi, des migrants, de ces destins qui se rencontrent, quelque chose de "Maria pleine de grâce" qui venait de Colombie. Cherry sur le gateau, avoir choisi la trés belle Hiam Habbas, (celle des "Citronniers" et autres) pour jouer la mère de Tarek. Richard jenkins également impressionnant, une grande part du film se joue sur lui, "enfermé" mais pas sourd à ce qui se passe. Et parfois le détail remporte encore plus la mise comme quand ils font une ballade en ferry vers Staten Island sans débarquer, juste parce que c'est gratuit et que c'est agréable, bien vu. Grand film, c'est tout.

07 novembre, 2008

Mesrine : l'Instinct de Mort ***


de jean-francois richet avec vincent cassel, gilles lelouche, gerard depardieu, cecile de france, elena anaya

jacques mesrine , de l'armée en Algérie en 1959 à son statut d'ennemi public n°1 à Montreal au début des 70's, sa vie parisienne entre les deux, femme et 3 enfants et la vie de gangster

Un parti pris de JF Richet qui ne plaiera pas à tous pour ce qui est sensé être "le film francais le plus attendu de l'année patati tata" (enfin, là, la 1ère partie). mais c'était sans doute le meilleur choix de scénario/mise en scène de la part de ce réalisateur. Ne pas s'embarquer dans une bio compliquée d'un personnage forcément pas facile à fictionner. Bref, un film d'action, noir, de gangsters, qui va vite, très vite, réalisation nerveuse comme on dit, à l'essentiel. C'est trés efficicace, "à l'américaine", dira-t-on, presque trop parfois quand il fait exploser des voitures, vu le sujet, pas la peine de "se faire plaisir"... Pas mal de violence aussi mais bien mise en scène, sans complaisance, qui permet de mieux saisir Mesrine, souvent charmeur voire drôle, mais qui ne déclenche aucune empathie, et ce dés le début. Belle réussite du film la dessus car c"était casse gueule. Richet réussit à rendre l'ambiance parisienne 60's de conformisme familial et de violence du milieu ainsi que l'atmosphère early 70's assez étonnant du Canada, notamment les scènes de prisons, dignes de quelques films US de l'époque. Cassel... oui, aprés Demaison en Coluche, on a de nouveau une composition extraordinaire. On a beau ne pas avoir une grande sympathie pour l'acteur, il est vraiment impressionnant, car pouvant jouer à la fois sur son bagout, son sex-appeal et faire vraiment peur par ses félures et sa violence (comme dans "Irréversible", qu'il faudra bien réhabiliter un jour). Définitivement un acteur à part, dans le genre "action", il est quand même plus proche d'un Steve McQueen que de Jean Reno... et excellents 2nd role, Lelouche enfin vraiment convainquant et le Gégé aussi, parfait dans ce rôle de "parrain" en bout de course des années 60. Sans oublier Elena Anaya, la femme espagnole, qui appaise, en apparence le film et Mesrine, avant une scène de bagarre avec son mec impressionnante. Encore un détail qui fonctionne bien : la musique, de Beltrami, elle n'a rien de particulier en apparence, sauf que c'est une vraie musique de film, à l'ancienne.

06 novembre, 2008

Manik Shamanik


Allez, en exclusivité pour ce blog, la couverture définitive du prochain ApocalypseMania ! Cet album sera à la fois le T7 de la série, le T2 du Cycle 2 et aussi le T1 d'un dyptique de fin... (simple, non ?)

03 novembre, 2008

F1 : GP du Brésil - Quarante secondes pour une vie...


Pour commencer, je dirais que nos amis d'Abu Dhabi ont la pression : c'est en effet là-bas qu'aura lieu le dernier GP en 2009. Or, difficile de faire mieux que les Brésiliens qui, depuis trois ans, nous offrent à chaque fois une manche finale d'anthologie. On avait déjà eu le titre d'Alonso en 2006 (et le dernier GP de Schumacher, souvenez-vous : sa crevaison, sa remontée...), l'incroyable rebondissement de 2007 (Hamilton s'écroule et Raikkonen coiffe tout le monde au poteau...), on a maintenant l'inoubliable dernier tour de 2008 (avec deux pilotes champions du monde à tour de rôle dans les quarante dernières secondes...) !

Felipe Massa a gagné avec 38"907 très précisément d'avance sur Lewis Hamilton. Mais il faudra se souvenir que lorsqu'il a franchi la ligne d'arrivée, le Brésilien était effectivement champion du monde ! Vingt secondes plus tard, il ne l'était plus, mais tout le monde ne s'en est pas rendu compte tout de suite. J'avoue que j'ai tout de suite vu qu'Hamilton doublait bien Glock à trois virages de la fin, mais entre Kubica qui venait de se dédoubler et Vettel qui venait de s'offrir Hamilton, on regardait tout le monde sauf une Toyota ! Le clan Massa aurait quand même dû avoir un doute, et je les plains sincèrement d'y avoir cru et d'avoir entamé la danse de la victoire alors que le destin venait d'être très cruel avec eux...

Aujourd'hui, chez McLaren, on déclare à qui veut l'entendre qu'on dominait la situation et qu'on savait que cela ne servait à rien de se battre avec Vettel car Glock était à l'agonie avec ses pneus pour le sec dans le dernier tour... Moi, je dis que ce n'est pas possible : oui, bien sûr, cela s'est terminé comme cela, mais vous n'allez pas me faire croire qu'on a attendu exprès les derniers mètres pour aller chercher un titre de champion du monde ! Non, il faut en être peruadé : comme tout le monde, McLaren et Hamilton (plus la famille et les amis de ce derniers) ont forcément dû croire que c'était fichu, et je n'ose imaginer la gueule de bois qu'ils auraient ce matin si un coup du sort assez inattendu n'était arrivé...

Sur ce dernier GP, on savait que Ferrari et Massa jouaient à domicile et qu'ils seraient durs à battre. On savait aussi que le petit Brésilien devait absolument terminer dans les deux premiers s'il voulait entretenir l'espoir : une 3e place, quoi qu'il arrivât à Hamilton, ne lui suffisait effectivement pas... Eh bien il l'a fait, et de manière superbe. Seul sur sa planète, même si les formidables Alonso et Vettel lui ont parfois mis la pression. Chapeau. Et surtout, j'ai trouvé magnifique son comportement et ses déclarations d'après-course, alors que le ciel lui était tombé sur la tête. A la fois digne, fair-play et sport. Rien à dire.

De l'autre côté, Hamilton devait assurer une place dans les cinq premiers pour être tranquille. La surprise est venue de cette obligation : on ne pensait pas que ce serait si difficile pour McLaren et Hamilton qui l'ont constamment joué petit bras et qui du coup se sont mis en difficulté. Je ne dis pas qu'il fallait la jouer bravache, au contraire. Mais il fallait peut-être être un peu plus agressif quand même... Bref, à l'issue de ce dernier tour, on se dit qu'on est globalement satisfait sur l'ensemble de la saison qu'Hamilton soit titré (et j'ose révéler que j'avais parié sur ce résultat sur bwin.com -eh oui, j'y ai un compte, j'ai honte- le 10 janvier dernier...) mais que si Massa avait dû gagner hier la couronne, eh bien on n'aurait pas pleuré pour autant car on a trop joué avec le feu chez les gris et que ça a failli se retourner contre eux...

Une course formidable en tout cas, qui vient conclure une saison relativement exceptionnelle avec beaucoup d'action et de rebondissements : cela fait deux ans de suite que l'écart entre le premier et le deuxième du Championnat n'est que d'un point, il faut se dire que ça n'arrivera peut-être pas à chaque fois... Merci aussi à la météo qui souvent cette année est venue perturber les débats : sans elle, on s'ennuierai un peu plus.

Les étoiles d'Interlagos :
**** : Massa
*** : Vettel
** : Alonso, Raikkonen, Glock
* : Hamilton, Trulli

Le classement final 2008 :
Hamilton : 30
Massa : 22
Vettel : 20
Alonso : 17
Kubica : 14
Heidfeld, Raikkonen : 13
Glock, Trulli : 11
Kovalainen : 9
Nakajima, Bourdais, Piquet : 8
Rosberg : 7
Webber : 6
Barrichello : 5
Sutil, Coulthard : 3
Fisichella : 1

28 octobre, 2008

Philippe Aymond superstar !


J'en profite pour vous dire que notre ami Philippe A., dessinateur de Lady S. et ApocalypseMania, était le week-end dernier l'invité d'honneur du Rendez-Vous International de la BD de Gatineau, au Québec et qu'il a même eu droit à une exposition baptisée : "Philippe Aymond, du réél à la BD". Tabernacle !
J'en suis bien content pour lui, il le mérite évidemment mille fois. Et puisque je suis d'humeur joyeuse, eh bien sachez que nous avons donc terminé le T7 d'ApocalypseMania, qui devrait paraître au premier semestre 2009, et que je vous en offre même une planche en avant-première !

23 octobre, 2008

Angoulême 2009


Comme chaque année, la sélection des albums en compétition pour le prix du meilleur album au prochain festival d'Angoulême va susciter réactions et polémiques et j'essaie traditionnellement d'y apporter un petit commentaire de mon modeste poste d'observation du monde de la BD...
Pour tout vous dire j'étais hier à la conférence de presse commune de Jacques Glénat et Luc Besson concernant la naissance de cette intéressante entité baptisée EuropaGlénat (aurai-je un jour un projet qui sera mis en option pour le cinéma ou la télévision ? Je suppose qu'il faut toujours y croire...) et je félicitais l'excellent Sylvain Vallée pour l'imparable réussite d'Il était une Fois en France (avec Fabien Nury, Glénat, je rappelle que j'avais élu le T1 ici-même comme la meilleure BD 2007...) quand il m'apprit que le T2 ne figurait pas parmi la sélection officielle. Outre le fait que cette non présence constitue un authentique raté pour ne pas dire un scandale, j'ai donc compris que la liste d'Angoulême était donc sortie le jour même et qu'elle était forte de 56 albums.
D'un strict point de vue comptable, j'avoue ne rien connaître du tout de 23 d'entre eux : les auteurs me sont inconnus et je n'ai jamais vu les couvertures. Soit quand même 41% du total ! Je ne sais toujours pas si je dois me lamenter ou si l'on doit me condamner pour cela, ou si c'est au contraire le reflet d'un incroyable élitisme de la part du plus grand festival de BD européen qui met en avant des albums que la plupart des acteurs du marché ne connaissent pas...
Il y en a quand même 31 dont je connais les auteurs, mais que je n'ai pas lu. Ouf, c'est la majorité ! Mais on en vient alors à la question qui tue : combien en ai-je lu ? Seulement deux : Le Goût du Chlore (Vives, Casterman) et Le Marquis d'Anaon T5 (Vehlmann-Bonhomme, Dargaud)! Diable !
Sinon, j'ai été rassuré sur ceux qui sont systématiquement nominés : Menu, Blain, Guibert, Dumontheuil - ils sont bourrés de talent, certes, ce sont même des maîtres, mais bon, ça manque finalement d'orginalité que de les mettre en avant à chaque fois. L'événement vient plutôt du fait qu'on ne retrouve pas un seul Sfar ou Trondheim dans la sélection : ça doit être la première fois depuis facilement dix ans. Il y a de toute façon une ouverture indéniable vers le grand public à travers des noms comme Binet, Letendre, Vehlmann, Bonhomme, Dorison, Lauffray, Gibrat, Margerin... ce qui est très bien et me semble équilibré.
Pour finir, on reste un peu surpris qu'une telle annonce et sélection arrive trois mois avant l'événement et cite des albums qui ne sont pas encore sortis (comme le Gus 3 de Blain). Trop fort : Angoulême refuse Il était une Fois en France mais invente la sélection automatique pour d'autres !

21 octobre, 2008

F1 : GP du Japon et de Chine - en attendant la finale


Eh bien nous voici au sortir d'une campagne asiatique qui a été assez contrastée : d'un côté un GP du Japon un peu fou avec les deux prétendants au titre qui se prennent les pieds dans le tapis et de l'autre un GP de Chine où il ne se passe rien et les mêmes pilotes terminent 1 et 2... Difficile de faire plus dissemblable !
Néanmoins, avec sept points d'avance, Hamilton a toutes les cartes en main pour aller chercher son premier titre mondial et on continue de penser que ce sera mérité. Tout est en place pour un grand final haletant au Brésil (sur un circuit fabuleux où il faudra peut-être partir du principe que Ferrari et Massa y seront imbattables) avec aussi quelques outsiders qu'on continuera de surveiller du coin de l'oeil : Renault/Alonso et Toro Rosso notamment.
A ce propos, il est évident que la cote de notre ami Sébastien Bourdais est fortement remonté ces derniers temps - il ne lui manque plus qu'une course pour nous faire un dernier bon résultat dans les points, en rageant une nouvelle fois contre la pénalité qui lui a été infligée au Japon et qui le prive de son meilleur résultat de la saison... Seb aura quand même été en tête d'un GP pour la première fois ! Décidément, il aura tout connu et voilà pourquoi on se dit aussi que s'il restait, tout cela ne lui arriverait plus l'an prochain...

Les étoiles de Fuji :
*** : Alonso
** : Kubica, Piquet, Bourdais
* : Raikkonen, Trulli, Vettel

Les étoiles de Shanghai :
*** : Hamilton
* : Raikkonen, Alonso, Heidfeld, Kubica, Glock, Piquet

Le classement après 17 GP :
Hamilton : 29
Massa : 18
Vettel : 17
Alonso : 15
Kubica : 14
Heidfeld : 13
Raikkonen : 11
Glock, Trulli : 10
Kovalainen : 9
Nakajima, Bourdais, Piquet : 8
Rosberg : 7
Webber : 6
Barrichello : 5
Sutil, Coulthard : 3
Fisichella : 1

Vicky Cristina Barcelona ***


de woody allen avec scarlett johanson, javier bardem, rebecca hall, penelope cruz

Barcelone, deux jeunes amies new yorkaises passent l'été à Barcelone. Toutes deux attirées par le peintre Juan Antonio, Vicky torturée en passe de se marier, Cristina concrétise, mais se retrouve confronté à l'ex-femme de Juan Antonio.

Du petit lait... Woody Allen avait fait un classique londonien avec "Match Point", il en fait un barcelonais avec ce film (à quand le parisien... ?). Un film brillant, mémorable, avec scénarios/dialogues vraiment inspirés, ça coule tout seul, sans à- coups, dés la première minute. On a pu en avoir un marre d'allen et de sa trés longue filmo, mais il sait, sans changer son style -surtout pas- mettre au service d'un sujet ses 40 ans d'expérience et son talent, pas à chaque fois, mais, là, oui. Toujours aussi subtil dans l'étude des rapports amoureux, sans jamais donner l'impression de compliquer les choses, mais c'est quand même vraiment fin, surtout du point de vue des personnages féminins. Mélange de fantaisie, presque de "fable", la voix off joue beaucoup, mais avec un fond qui sait rester grave. Les personnages ne sont pas des archétypes, Bardem est trés ... sexué (superbe invitation au resto aux deux filles), faut bien le dire, mais loin d'être bien clair, même le mari yuppy est cohérent dans son comportement. Johanson... plus grand chose à dire, elle est dans le décor, en haut du panier, esthétique, de présence, il faut définitivement faire avec elle pour le cinéma US. Pénélope n'a pas le rôle facile, elle s'en sort, encore plus dans ce "couple" si particulier avec Bardem. Film qui baigne dans l'ambiance estivale de l'espagne, pas facile de ne pas tomber dans des clichés pour touristes US, et pourtant, même si ce n'est pas sa marque de fabrique, Allen installe un climat de sensualité, de désir des corps, de revenir aux simples envies (avec de la casse ensuite), plutot surprenant de sa part. A force de s'infliger un bon lot de films mal tournés et mal écrits, un Woody Allen, dans sa simplicité, et quand il tient son sujet, reste un vrai régal.

16 octobre, 2008

Entre les Murs ***


de laurent cantet avec francois begaudeau

Une année scolaire dans une classe de 4ème de collège difficile à Paris, autour de Francois, prof de français

L'ombre de la Palme d'Or de Cannes 2008 est plutot pesante. On se demande forcément, même si la question est bête, "est ce mérité ?". Pas facile. On est loin de l'erreur historique de "fahrenheit 9/11" de Michael Moore, en 2004, Palme contre toute crédibilité artistique. Mais un film aussi délibérément simple et direct que "entre les murs" n'a pas forcément besoin de ce type de piédestal. Pas la peine de chercher une consécration / provocation. Son superbe premier film, "ressources humaines" aurait mieux fait l'affaire. Il a en tout cas la qualité évidente de bien plus marquer l'esprit qu'on ne le pense, aprés 2 longues heures pendant lesquels on s'ennuie parfois, sortant de certaines scènes, on ne suit pas le film comme un autre. Et pourtant, ça bouscule, fortement, longuement. Cantet est suffisamment fin -on le savait- pour éviter deux pièges : le film minimaliste d'une part, car il y a un gros travail de mise en scène, impressionnant par sa discrétion justement, jamais rien de trop dans l'image ou le jeu des acteurs. Et, d'autre part, le discours bien pensant, on dira "progressiste", pour sortir un cliché. On sort plus inquiet que rassuré, c'est bien la réalité de l'école d'aujourd'hui, d'une génération d'ados "métissée", que l'on fréquente en permanence, extremment crispante par son comportement prévisible et bourrin tout en étant attachant parce que tout reste à faire. Les mêmes de cette classe quelques années aprés, adultes, on s'en fout, tant pis pour eux. à 13/15 ans, on a encore envie de penser que tout n'est pas écrit. C'est tout cela que transmet ce film, une réalité tellement banale, tellement désespérante par ce qu'on voit et devine, que c'en est saisissant, car ce n'est pas un documentaire, il n'y a pas de triche. Begaudeau joue son role de prof, pas du tout parfait, pas du tout héros, qui se plante aussi malgré son éloquence, et qui s'enferme dans certains échecs. Un film sur la pédagogie, comment faire, comment s'en sortir, comment convaincre sans lachetés ou artifices. Avec cette identification avec Begaudeau, inévitable, que ferait-on à sa place ? Ce n'est pas une grande oeuvre, beaucoup passeront à côté, avec raisons, car il y a peu de tensions, une trop forte concentration sur la salle de classe peut-être, un peu de "autres décors/autres personnages" aurait fait du bien. Mais il y a toujours cette justesse, situations souvent rageantes, ou drôles, mais pas du tout distrayantes.

15 octobre, 2008

Jean Bollée

Jean Bollée est mon grand-père paternel. Il est né le 15 octobre 1908. Il fête donc aujourd'hui ses 100 ans ! Une petite fête officielle a été organisée dans la maison de retraite où il se trouve, à La Chapelle Saint Mesmin, dans le Loiret. Il est ensuite prévue une grande réunion familiale le 1er novembre prochain, où j'aurai d'ailleurs l'honneur de prononcer un discours.
Tous les Bollée sont évidemment très fiers de ce superbe centenaire qui, s'il ne marche effectivement plus, n'en a pas moins gardé toute sa tête, son intelligence et sa vivacité d'esprit. Un vrai bonheur que de saluer notre "Apé" (son nom dans toute la famille), qui a encore de beaux jours devant lui !
Il y a cnq ans, histoire de marquer un coup pas si fréquent que ça, nous avions réalisé une photo avec quatre générations de Bollée, à savoir mon grand-père Jean, mon père Jean-Loup et mon fils Hugo. La relève est assurée !

06 octobre, 2008

On the road again...

Départ demain pour l'Australie, la huitième fois en ce qui me concerne. Moment toujours spécial que d'aller là-bas, avec la passion que j'éprouve pour ce pays depuis ma jeunesse. Atterrissage à Sydney mercredi soir puis direction Bathurst le jeudi, via les Blue Mountains, pour aller commenter la 10e manche du V8 Supercars. Le circuit de Bathurst est honnêtement incroyable, l'un des plus spectaculaires au monde, et la course y est toujours d'une intensité fabuleuse.
J'en profiterai également pour continuer mes repérages pour mon grand projet BD appelé Bandaiyan, un roman graphique de 500 pages sur la naissance de l'Australie et qui doit se faire chez Glénat. Cela fait un an que je travaille sur ce livre et à mon retour j'entamerai la rédaction du plan, avant de me lancer un peu plus tard dans l'hiver dans le découpage des premiers chapitres.
Je suis de retour le 15 octobre. Je n'aurai pas l'occasion de poster d'autres messages d'ici-là, mais amical salut à ceux qui viendront voir ce blog cette semaine !

01 octobre, 2008

Remix Remix !

Quand je ne suis pas en train de faire mes petites cases pour mes prochains albums de BD ou de commenter une course automobile, je me détends en remixant quelques morceaux soit que j'aime bien soit dont j'estime qu'une nouvelle structure me plairait plus...
C'est ainsi que je vous propose de découvrir les cinq titres suivants :

Kings Of Tomorrow - No Te Vaya
Un authentique chef-d'oeuvre découvert cette année, trois ans après qu'il soit sorti sur le dernier album en date de KOT. La version originale dure 7'30 environ, elle est à mon avis un peu longue, avec un peu trop de guitare... Voici donc une version condensée en 5'30 et qui garde à mon avis l'essentiel...

Pet Shop Boys - My Girl
Reprise d'un titre de Madness, cela aurait dû être un single en 2008, et c'est resté un inédit seulement disponible sur le site officiel en lecture. Dommage... La version "normale" est là aussi à mon avis trop longue, et je vous propose une version single plus simple et plus efficace. Ensuite, pas de raison de se priver, je vous ai fait une extended version qui dure presque huit minutes...

Talk Talk - Time It's Time
Une de mes compositions préférées des années 80, tirée de l'album génial The Colour Of Spring, dont j'ai toujours pensé qu'elle aurait dû sortir en single... Cela aurait pu ressembler à cela...

Lily Allen - Smile
Et un petit remix pour finir d'une chanson pop moderne et original !

Kings Of Tomorrow - NoTe Vaya (Re-Edit)
Pet Shop Boys - My Girl (Reasonable Single Mix)
Pet Shop Boys - My Girl (Full Fool Mix)
Talk Talk - Time It's Time (Unreleased Single Mix)
Lily Allen - Smile (The Cliché Mix)

29 septembre, 2008

F1 : GP de Singapour - Alonso au bout de la nuit


Il faut bien avouer que ce GP de Singapour a été exceptionnel : un cadre assez fabuleux tout de même, une impression nocturne géniale (en gros : le circuit allumé, et tout le reste dans le noir), un scénario qui a réservé un gros suspense et nous a bien fait rire du côté de Ferrari et un vainqueur finalement qui fait plaisir à tout le monde : oui, ce 800e GP de l'histoire aura été un vrai événement. D'ailleurs, les étoiles qui suivent sont nombreuses : pas moins de neuf pilotes sont mis à l'honneur, ce doit être le record de la saison.
On ne s'empêchera pas de continuer à penser qu'il y a définitivement un vrai mystère Raikkonen, que Kovalainen nous intrigue, que Piquet nous afflige, que Button passe de plus en plus inaperçu, que Webber continue de nous désoler parfois, que Rosberg et Glock nous épatent, que Nakajima nous surprend, que Vettel continue d'impressionner et que notre Seb Bourdais national est hélas passé un peu à côté de son week-end...

Les étoiles de Singapour :
**** : Alonso
*** : Rosberg
** : Glock, Vettel, Nakajima
* : Coulthard, Heidfeld, Hamilton, Trulli

Le classement après 15 GP :
Hamilton : 26
Massa : 18
Vettel : 16
Heidfeld : 12
Kubica, Alonso : 11
Raikkonen, Kovalainen, Glock, Trulli : 9
Nakajima : 8
Rosberg : 7
Webber, Bourdais : 6
Barrichello, Piquet : 5
Sutil, Coulthard : 3
Fisichella : 1

Paul Newman


Le grand acteur américain s'est donc éteint ce week-end, et il était évidemment un grand monsieur du cinéma, même si je lui préférais d'autres monstres sacrés hollywoodiens. A brûle pourpoint, je dirais que mon film préféré où il figure est Le Gaucher, qui m'avait semblé à l'époque très audacieux dans la forme.
Si vous lisez ce blog depuis quelque temps, vous savez peut-être que j'avais rencontré Paul Newman au Mans, en mai 2006, pour le mariage de Sébastien Bourdais. Ma femme et moi avions l'honneur d'être invités à la noce, et Paul Newman était à la table "américaine", juste à côté de la nôtre... Nous avions pu à loisir admirer ses yeux qui, c'est vrai, étaient de couleur violette-bleue foncé. Etonnant !
Dans le monde des sports mécaniques, Paul Newman était une figure importante, patron d'une équipe d'Indy Car, puis de Champ Car, qui a fait courir les plus grands, dont Mario Andretti et Nigel Mansell. Entre 2004 et 2007, l'équipe a gagné quatre titres grâce à Sébastien Bourdais et lorsque, avec Henri Suzeau, j'ai publié ma biographie de notre Seb national, nous avions bien une préface de Newman, arrivée directement par fax de ses bureaux !
Même les Américains avaient été surpris de la relation Newman-Bourdais, littéralement de grand-père à petit-fils, avec beaucoup d'affectif. Cela avait loin d'être le cas avec des pilotes US... Seb doit être bien triste aujourd'hui, surtout à un moment où on peut peut-être s'inquiéter de son avenir en F1...

24 septembre, 2008

Jar City ***


de baltasar kormakur avec ingvar sigurosson, augusta erlendottir

Reykjavik, Erlendur enquète sur le meurtre d'un vieil homme. Il remonte à une histoire du passé, dans les années 70, la mort d'une enfant, un violeur, une maladie génétique...

Il y a quelques années, "101 Reykjavik" donnait une furieuse envie d'habiter là bas, d'y passer l'hiver, malgré l'ennui qu'il décrivait, mais avec une bonne humeur et un certain hédonisme plutot contagieux. Le fait est que cette année, ce même réalisateur, Baltasar K, dissuade fortement d'aller s'enfermer en Islande, malgré la trés grande beauté des paysages de campagne et bord de mer. Polar pas drôle du tout, dur, sombre, poisseux, rien de bien violent ni dans les actes ni dans les images, mais une sale impression qui en fait l'un des polars de l'année, sans contexte (comme "Surveillance", de la fille Lynch, comme quoi plus c'est glauque, mieux c'est, pour ce genre de film). Excellentissime scénario, pas évident mais pas non plus faussement compliqué, qui mèle la banalité du quotidien -le flic, sa vie de solitaire malgré sa fille, les HLM islandais-, le passé enterré, les secrets de famille, les violents pervers -grande scène d'interrogatoire en taule, oh le vrai beau méchant qui fait peur !- la référence à la génétique. Le film pourrait à un moment glisser vers trop d'esthétisme mais non, il se re concentre sur son personnage principal et cette ambiance de meurtres et de cadavres, parfois assez anciens. dans le genre nordique, on pense à "Insomnia" (l'original, norvégien), la même ambiance flippante. D'ailleurs, on s'attendrait à ce qu'un remake US soit aussi fait de ce film. Voilà un polar qui fait du bien, on comprend encore plus pourquoi certains ne savent vraiment pas y faire...

19 septembre, 2008

Mangin & Pluyette


Je signale à tous les visiteurs de ce blog que le dernier tome d'Intox vient juste de paraître. Cinquième volume de ce passionnant thriller signé Gilles Chaillet et Olivier Mangin, lequel va maintenant pouvoir attaquer ses planches de L'ultime Chimère ! Et ça, c'est de l'info, et pas de l'intox !
En tout cas, sacré coup de crayon de la part d'Olivier, dont on vous tiendra au courant de l'avancée des travaux dans les mois qui viennent. On a hâte de voir ça...

Sinon, ce matin, belle surprise au bureau lorsque nous avons reçu la visite de Patrice Pluyette. Vous n'ignorez peut-être pas que son livre La Traversée du Mozambique par Temps calme (Seuil) est un des événements de cette rentrée littéraire et qu'il est même sur la première liste de séléction pour le Goncourt. Patrice est un ami très cher de notre responsable informatique et il est donc venu nous faire un petit coucou, sachant que j'avais aussi quelque chose à lui demander... Bref, un parcours à suivre pour une plume exceptionnelle et je vous recommande la lecture de son roman : absolument jouissif. J'y reviendrai très prochainement sur ce blog.

18 septembre, 2008

A propos d'un début et d'une fin...

Moment assez émouvant hier matin : il était 11h30 environ lorsque j'ai découpé la planche 46 du Tome 7 de L'ultime Chimère... Autrement dit, je suis arrivé au bout de ce grand projet ! Et dans ce cas, concevoir les dernières cases étaient un moment assez spécial, car je les avais en tête depuis quelques années déjà, mais je ne savais pas, évidemment, comment elles allaient vraiment s'articuler. Un peu d'émotion donc, car écrire le mot "fin", même sur mon cahier de travail, n'est pas anodin. Je vais maintenant remettre tout ça au propre, et il y aura sûrement des changements par rapport à ce que j'ai fait ces dernières semaines, mais l'essentiel est là. The end is nigh.
Dans le même temps, la mise en place du T2 continue. J'avais découvert il y a quelques mois, en lisant le blog de Christophe Bec, talentueux dessinateur et scénariste, qu'il existait un classement FNAC des meilleures ventes de BD. J'avoue que je ne sais pas quelle est sa fréquence d'actualisation, mais hier, après avoir donc fini la 322e planche de L'ultime Chimère, il m'est venu l'idée d'aller voir ce classement. Il comprend 100 titres, et je pensais bien, en effet, figurer dedans avec une BD parue seulement quelques jours auparavant. J'espérais secrètement être dans les trente premiers. J'ai donc été assez surpris d'être en fait 9e ! Et juste derrière le dernier Titeuf, les Bidochon, les Profs, Trolls de Troy et les Tuniques Bleues s'il vous plait !
Aucune vantardise là-dedans, croyez-le bien, ce n'est pas le genre de la maison. J'ai toujours été très méfiant sur ces classements de ventes et sur ce que cela peut vraiment signifier pour un auteur. Mais une petite fierté, sans doute, et un espoir de voir une série ambitieuse grandir et réussir son but. Le début peut-être d'une nouvelle aventure...

15 septembre, 2008

F1 : GP d'Italie - Vettel, tel quel


Les amis, je vous le dis, on a assisté à Monza à un événement : la victoire d'un jeune garçon de 21 ans, sous la pluie, sur un des circuits les plus effrayants de la planète, dominant tous les ténors et au volant d'une Toro Rosso qui s'appelait encore Minardi il y a deux ans ! Oui, il faut le dire et le répéter, c'est une performance historique qui renvoie instantanément à des performances surnaturelles du passé, comme la première victoire de Senna par exemple (Estoril 85, sous le déluge également...). Il faudra se souvenir de ce jour où un phénomène est né, et on a déjà hâte de voir les futures luttes entre Vettel, Hamilton et Kubica, à mon avis les plus doués de tous. Soit dit en passant, Hamilton nous a encore fait des dépassements fabuleux... Il est vraiment, lui aussi, au-dessus du commun des mortels.

Le triomphe exceptionnel de Vettel, qui lui vaut le premier "cinq étoiles" de l'année, constraste d'autant plus avec la terrible désillusion de Sébastien Bourdais. 4e sur la grille, avec une vraie chance de terminer 3e, le deuxième meilleur tour en course au final : il s'est battu, mais pour rien, et après avoir été trahi par sa mécanique. Seb ne méritait évidemment pas cela et le sport est parfois bien cruel. On est de tout coeur avec lui pour qu'il ne soit pas abattu par ce coup du sort et que son avenir puisse vite se dessiner positivement.

Les étoiles de Monza :
***** : Vettel
*** : Hamilton
** : Kubica, Alonso
* : Heidfeld, Massa, Kovalainen, Glock

Le classement après 14 GP :
Hamilton : 25
Massa : 18
Vettel : 14
Kubica, Heidfeld : 11
Raikkonen, Kovalainen : 9
Trulli : 8
Alonso, Glock : 7
Webber, Nakajima, Bourdais : 6
Barrichello, Piquet : 5
Rosberg : 4
Sutil : 3
Coulthard : 2
Fisichella : 1

Mamma Mia ***


de phyllida lloyd avec meryl streep, amanda seyfried, pierce brosnan, colin firth, stellan skarsgard

Une Ile de Grèce, le mariage de Sophie, 20 ans. Elle a invite les 3 hommes qui pourraient être son père, selon le diary de sa mère Donna.

Plantons quand même le décor pour frimer un peu : multiplex de 18 salles dans le Mall de Cliffside Park, New Jersey, face au Manhattan skyline... dimanche après midi bien tranquille. Donc une adaptation du musical "Mamma mia", lui-même construit à partir de chansons d'Abba. Une réussite. Du vrai plaisir de distraction, un film qui mériterait, pour une fois, de cartonner car il est ce qu'il prétend être, un divertissement, gai, enlevé, rapide, sans chercher à dramatiser le scénario, plutôt dans l'euphorie et le légèreté, du décor grec et de la musique. Le tout bien résumé par la prestation de très grande classe de Meryl Streep. Qui sait trouver l'équilibre entre la femme mûre qui se moque de son age, tout en assumant physiquement, séductrice, une super forme physique, elle ne triche pas, en étant toujours crédible, jamais dans l'excés. Sans compter les chorégraphies des chansons. Et les voix comme cette superbe version de "the winner takes it all", par Streep. Pas très original de la considérer comme une grande actrice, alors disons que ce rôle mériterait d'être considéré comme l'un de ses meilleurs, même si on sait qu'il sera classé comme "mineur". Les petits jeunes font un peu léger face à elle et au trio de pères, excellent casting, Pierce B assure toujours autant. Les chansons d'ABBA sont une mine inépuisable. Quel repertoire ! Même si ce n'est pas culturellement correct de l'écrire... "Dancing Queen" est bien cette ultimate song, l'un des ces très rares chef-d'oeuvre pop qui dure, 30 ans aprés. Apres "Muriel" et d'autres, les chansons d'Abba font décidément de trés bons films.

PS : J'interviens rarement sur les critiques d'El Bacos, toujours très bien écrites et pertinentes, avec lesquelles je suis quasiment toujours d'accord. Là, je crois quand même que le décor new-yorkais (la classe !) et cette escapade américaine ont peut-être un peu euphorisé notre ami. Nous sommes allés en effet ce week-end en famille voir ce film et j'avoue avoir été déçu. Ca se regarde, ça s'écoute surtout, mais j'ai trouvé ça un peu mièvre quand même. En fait, il se trouve que ma femme m'avait amenée il y a deux ans voir la comédie musicale, qui était de passage à Paris (en anglais !). Et j'avoue que j'avais été surpris : exactement la même histoire, mais en "live", avec les chansons, eh bien on se croyait parfois quasiment dans un concert, avec toute la salle qui applaudissait ou chantait... Honnêtement impressionnant, une vraie communion de souvenirs sur les chansons d'Abba ! Du coup, le film semble être une pâle resucée... Je suis toutefois, plus que jamais, avec El Bacos qui souligne à juste titre la qualité du répertoire d'Abba - mélodies imparables, paroles subtiles et fortes, les chefs-d'oeuvre sont là, effectivement. Allez, à la volée, mes préférées : Chiquitita, I Have A Dream, One Of Us, The Winner Takes It All (la chanson parfaite, en effet), The Day Before You Came, Head Over Heels...

10 septembre, 2008

L'Ile


Aujourd'hui, sortie officielle du T2 de L'ultime Chimère, chez Glénat avec Griffo, Aymond et Goepfert en dessinateurs et le duo Pradelle-Langlois à la couleur. J'espère qu'il vous plaira, en attendant le T3 qui sortira dès le mois de mars prochain.
Comme d'habitude, je vous ai préparé mes petites annotations de cet album, histoire de vous révéler quelques secrets de fabrication...

L'ultime Chimère T2 - Annotations

09 septembre, 2008

F1 : GP de Belgique - KO et chaos


Quel GP mes amis ! On s'en remet tout juste. Un final exceptionnel, avec une lutte inouïe d'intensité entre Raikkonen et Hamilton, qui nous aurait presque rappelé la fin du GP de Monaco 82 où le leadership avait dû changer à au moins trois reprises... A la fin, Raikkonen va dans le mur et abandonne ses derniers espoirs de conserver sa couronne tandis qu'Hamilton est fêté à juste titre sur le podium. Et puis, deux heures plus tard, on apprend qu'il est pénalisé de 25 secondes et que le vainqueur s'appelle Massa (qui naviguait largué loin derrière)! Incroyable, non ? Il va de soi que je suis totalement contre cette pénalité infligée a posteriori à Hamilton, qui était sorti vainqueur d'un vrai combat d'hommes. Il a certes court-circuité une chicane, il a certes redonné du bout des lèvres la première place à Raikkonen mais il l'a fait et il est repassé ensuite ! Et après, malgré une autre erreur, il est resté vivant et sur la piste ! Encore un beau scandale dont seule la F1 est capable...
Quant à notre ami Sébastien Bourdais, que j'ai eu la chance d'avoir au téléphone hier soir, il a réalisé un week-end formidable, étant constamment aux avant-postes et réalisant des performances plus que solides au point d'envisager un podium à l'amorce du dernier tour... Je ne reviens pas sur ce dernier tour où il a certes perdu quatre places et où il s'est surtout fait attaquer par son coéquipier dans des conditions douteuses et peut-être pas très "team spirit", gardons surtout à l'esprit une belle démonstration qui vaudra, on l'espère tous, une titularisation pour 2009...

Les étoiles de Spa :
*** : Hamilton
** : Raikkonen, Bourdais, Heidfeld
* : Massa, Alonso, Vettel

Le classement après 13 GP :
Hamilton : 22
Massa : 17
Heidfeld : 10
Kubica, Raikkonen, Vettel : 9
Kovalainen, Trulli : 8
Webber, Nakajima, Glock, Bourdais : 6
Barrichello, Piquet, Alonso : 5
Rosberg : 4
Sutil : 3
Coulthard : 2
Fisichella : 1

01 septembre, 2008

Le Silence de Lorna ***


de jean pierre et luc dardenne avec arta dobroshi, jérémie renier, fabrizio rongione

Liège, Lorna, albanaise, devenue belge grace à un mariage arrangé avec Claudy, drogué. dans les plans de la filière mafieuse, Claudy doit disparaitre pour que Lorna puisse faire profiter un russe de ses papiers. Mais Lorna s'attache à Claudy.

Un autre "grand film de l'année" de le semaine après le Batman, mélange des genres... On est ici dans le très haut de gamme, les frères Dardenne, comme un Loach en Grande Bretagne, commencent à avoir une filmo impressionnante. En se renouvelant. Car si ce film reste très "social", ils préférent calmer le jeu et surtout les mouvements de camera. Réalisation plus classique donc pour une histoire, une fois de plus impressionnante (prix du scénario de Cannes, juste parce qu'on ne pouvait pas les mettre en compét directe pour une 3eme Palme d'or - plus méritée que "l'enfant" finalement). Le grand mérite de ce scénario est de ne pas chercher la dramatisation et même de laisser pas mal d'espoir, dans une certaine rédemption. On se doute que ce que arrive/va arriver à Lorna ne va pas être gai, mais on échappe à ce qui plombe certaines histoires, l'impression d'une fatalité et que l'héroine doit forcément en prendre plein la gueule. C'est dur, âpre mais pas glauque. Grâce aussi au caractère de Lorna, qui fait face, qui laisse passer quand il le faut, qui se tait aussi, qui laisse parler ses sentiments, de dure et déterminée à touchée puis bouleversée par Claudy. Il y a cette scène "de sexe" entre eux d'une grande beauté, comme on en voit peu, elle "se sacrifiant" pour qu'il ne pense plus à sa drogue, mémorable. Trés impressionnante (et belle) actrice, tout le casting est, comme toujours chez les Dardenne Bros, parfaitement dirigé. Un de ces films européens des années 2000 qui rend parfaitement témoignage de l'époque, l'immigration, l'argent, la violence, le destin de personnes si différentes par leurs origines et se retrouvent au coeur de l'europe dite "prospère". Même si rien de comparable dans l'histoire, les Dardenne réussissent ce que le récent "Gomorra" avait du mal à transmettre, à la fois faire réfléchir tout en racontant une histoire, en nous attachant à des personnages.

29 août, 2008

Luchon, Pékin, Jean Van Hamme et le gendarme Genest


Eh bien voilà, fin des vacances du mois d'août... Cette année, c'était direction Luchon pour que mon fils Hugo fasse une cure aux établissements thermaux. Il souffre en effet de quelques otites à répétition et notre ORL nous avait donc prescrit de manière impérieuse cette nécessité de se "ressourcer". Les soins ne sont pas de tout repos et s'il a réussi à supporter ce que l'on appelle les "insufflations" (impressionnant ce long tube qu'on enfonce dans le nez...), il n'a jamais réussi à supporter le "Proëtz" (injection de liquide dans le nez, aspiration par l'autre bout....). Au bout de trois semaines, il faut bien avouer qu'on en a un peu marre de la cure, de l'odeur des eaux, de la chaleur qui y règne, de la même routine qui s'installe chaque jour pour les différents soins. Et puis ça prend la matinée complète. Il nous est resté quand même du temps pour visiter la région, que je ne connassais pas du tout, et faire du sport : ma fille Adriana a passé un cap important en natation (elle nage désormais sans problème), mon fils a progressé en tennis et j'en ai profité pour baisser mon index au golf de manière significative - me voici désormais 17.9, trois points en moins d'un coup ! J'ai d'ailleurs gagné le deuxième prix en net pour la deuxième série hommes et mon petit trophée m'a été remis par Jean Garaialde en personne. C'était un honneur. Ensuite, je vous rassure, le lendemain, j'ai joué comme une patate et je ne sais plus faire un coup de fer 5 ou 6 depuis...
Petit pincement au coeur quand chaque jour je passais devant la maison d'Edmond Rostand. L'auteur de Cyrano de Bergerac a en effet passé 22 étés en vacances à Luchon...

J'ai réussi à suivre quelques épreuves des JO pendant ces vacances d'été... Force est de constater que les Chinois ont parfaitement réussi leurs Jeux, du moins la façade. D'un point de vue sportif et spectaculaire, nos amis londoniens ont carrément la pression. Les deux héros ont donc été Michael Phelps et Usain Bolt, bravo à eux. L'ennui, c'est qu'ils symbolisent deux choses qui me chagrinent : 1) qu'il y a trop de médailles en natation, je l'ai déjà dit, ça m'énerve et ce n'est pas normal qu'un même mec, même génial, puisse gagner huit médailles d'or, et 2) quand un type est à ce point frimeur (je veux parler de Bolt) et puant, eh bien ça énerve aussi. En tout cas, je crois que la grande discipline de ces jeux aura vraiment été la natation et non l'athlétisme - un comble pour votre serviteur qui déteste tout ce qui se rattache à l'eau !

J'ai bien sûr profité de ces trois semaines pour travailler mes différents projets en BD. Voici où j'en suis :
- L'ultime Chimère : j'ai écrit les 13 premières planches du 7e et dernier tome. Griffo me réclamait de commencer ce tome, il n'est décidément pas en retard !
- ApocalypseMania : j'ai réécrit la scène de fin du 8e et dernier tome. Eh oui, j'ai eu envie d'une fin alternative, et je me suis lancé ! Quelle sera la version choisie ? Mystère. En tout cas, Philippe avance très bien sur le T7 et il a déjà dû faire la moitié des planches. Il ne fait pas la couleur, c'est Guillaume Nicolle qui la réalise et lui aussi fait un super boulot. Je signale d'ailleurs au passage que ma série avec Nicolle, Chinguetti (chez EP) s'arrête là et que le T2 (pourtant entièrement réalisé) ne paraîtra pas chez cet éditeur en pleine restructuration. Lequel est pourtant prêt à en abandonner les droits si un autre éditeur se montrait intéressé. Pas évident de se muer en commercial... Quant à ApocalypseMania T7, d'abord prévu en mai ou juin 2009 chez Dargaud, il devrait peut-être se voir ramener à mars-avril. On verra bien. Je suis aussi sur le coup pour que Laurent Garnier me fasse la préface de l'album...
- Speedway : là aussi, écriture des 13 premières planches du T2. J'espère vraiment que le T1 sortira l'an prochain, vu que Siro l'a cette fois complétement fini !
- Espace Vital : il s'agit du nouveau nom de la série que j'ai appelé Abymes jusqu'à un passé tout récent. La faute à mon excellente consoeur Valérie Mangin (que je ne connais pas) qui, selon mes sources, réalise justement un album chez Dupuis baptisé... Abymes. Il fallait donc que je change, car jamais je ne sortirai avant elle ! Ce sera donc, a priori, Espace Vital, chez Glénat, pour lequel nous cherchons toujours un dessinateur. Trois tomes de 54 pages sont prévus. J'ai écrit les vingt premières planches du T1.
- Bandaiyan : un dessinateur contacté (le 5e à vrai dire... je révélerai les noms un jour !) doit nous donner sa réponse pour ce roman graphique de 500 pages prévu chez Glénat. En attendant, je poursuis toujours mes lectures de documentation. La dernière en date : A Commonwealth of Thieves, par Thomas Keneally.
- Billy : puisque Jean Van Hamme en a parlé sur le site actuabd.com, je suppose que je peux le faire. Je suis donc en train de travailler sur un album de la fameuse série XIII Mystery, qui sera lancée en octobre et qui rassemblera des one-shots sur des personnages de la mythique série XIII. Le mien est Billy, avec qui XIII, aka Steve Rowland à ce moment-là, tente de s'évader de l'asile pénitentiaire Plain Rock dans l'album Toutes les Larmes de l'Enfer (le 3e de la série). C'est évidemment une grande fierté pour moi que d'intégrer une liste de scénaristes restreinte et prestigieuse (Dorison, Corbeyran, Nury, Alcante, Yann, Giroud, Callède, Pecqueur et Duval apparemment) et de travailler sur un aussi intéressant concept. A ce niveau-là, mon aventure ne fait que commencer mais on est rentré dans le concret puisque j'ai déjà découpé la scène d'ouverture. Vous pouvez toutefois faire confiance à JVH pour être un "coach" impitoyable, j'ai déjà pu expérimenter la chose, mais c'est bien, ça change et ça motive...!
- L'Idole & le Fléau : je n'ai pas encore commencé le découpage du T2, et il faut que j'appelle Igor Kordey pour savoir s'il a bien reçu la traduction du premier tome. Je travaille aussi sur un autre projet pour les éditions 12 Bis centré sur la première guerre mondiale...

Côté BD, je signale que j'ai lu cette été le livre de Didier Pasamonik, Critique de la Bande Dessinée Pure chez Berg International. Je ne connais pas personnellement cette figure incontournable de la scène de la BD contemporaine, mais c'est un observateur avisé et féroce du 9e art et le lire procure un réel plaisir. Le sous-titre du livre, "chroniques narquoises", est bien vu et on se régale à lire ces lignes qui naviguent entre la pensée de fond et l'anecdote futile mais qui nourrit le genre. En F1, il existe une figure qui lui ressemble beaucoup : il s'appelle Renauld de Laborderie et il publie chaque année Le Livre d'Or de la F1 (Solar). On y voit souvent des phrases du genre : "A 7h59, ce jeudi 12 mars, Michael Schumacher gare sa Ferrari immatriculée GFD4567 sur le parking de l'hôtel Hyatt de Rome. Aussitôt, le concierge se précipite et salue d'un air entendu le septuple champion du monde. Bien sûr, pas question d'enregistrer tel un vulgaire client. Le pilote allemand se dirige d'un pas ferme vers sa suite habituelle, la 588..." - j'adore ! Pasamonik est donc du même tonneau, mais il ne perd pas de vue les enjeux globaux que représente le secteur de la BD et sa grande force est assurément de posséder une énorme culture et une capacité d'analyse périphérique de n'importe quelle situation concernant la BD. Je crois que nous ne pouvons que nous satisfaire, nous les auteurs, et au-delà des querelles d'égo, d'orgueil ou de fierté personnelle, d'avoir un observateur aussi aiguisé des situations. Tout n'est pas parole d'évangile, mais au-delà des mondanités et vanités qui ne peuvent que parfois transparaître, il y a quand même une profonde connaissance qui mérite au moins le respect, voire l'admiration.

Enfin, sachez que c'est à 10h59, le dimanche 24 août dernier, que le gendarme Christian Genest (j'espère que je ne tombe pas sous le coup de la loi en révélant son identité), du côté d'Ablis (Yvelines) a décidé de s'occuper en installant un radar bien à l'abri des regards... Il a ainsi pu épingler à son palmarès une famille des environs qui rentrait chez elle après 850 km d'un long périple qui la ramenait des Pyrénées... La route était limitée à 90 km/h et ce fou de conducteur roulait tout de même à 96 km/h ! Ce qui, compte-tenu de la marge technique, valait bien un PV en bonne et dûe forme pour un seul petit km/h... 45 euros (si je paye tout de suite) et un retrait de point pour 1 km/h : voilà une vraie chronique narquoise...