12 novembre, 2008

The Visitor ****


de tom mc carthy avec richard jenkins, haaz sleiman, danai gurida, hiam habbas

New York, Walter Vale, un prof de fac, veuf, trouve un syrien et une sénégalaise, installés chez lui. Ils sympthisent mais Tarek est arrêté, il est clandestin. Walter le soutient, aidé par la mère de Tarek.

On est bien dans le "money time" de l'année, ces quelques semaines avant Noël où il y a encore de la place pour des films à mettre en haut du palmarès. Et comme souvent, c'est un film US indépendant qui prend une (belle) place. Il y a quelques années, le précédent film de Mc Carthy avait raflé la mise du Top 5 dans le "extra money time", pile le 25 décembre, avec "The station agent"... ce gars est définitivement un très (trés) bon, capable de transmettre avec histoire simple (mais superbemement ficélé et dialogué) et réalisation classique toute l'humanité de la société US. Gros risque potentiel avec un sujet pareil -le solitaire fermé sur les autres, les africo-orientaux qui débarquent, l'injustice etc- de tomber dans le politiquement correct bien pensant. Absolument pas le cas. C'est d'une telle justesse que le film en devient vraiment émouvant. Pas de naiveté, pas d'angélisme ou de révolte à deux balles contre le systéme, y'a du fatalisme, on ne sent pas de happy end, mais le sujet -le clandestin retenu- n'est pas central, c'est la transformation de Walter, conquis d'abord par le djembé et les CD de Fela Kuti de Tarek, puis par sa mère... Belle histoire d'un moment dramatique avec dans le même temps une renaissance pour Walter face à cette épreuve. Intelligence de ne pas faire un film à thème, mais de rentrer aussi dans d'autres histoires, sentimentales, de se référer par petites touches au passé (le piano pour Walter). Le message sur l'immigration est ce qu'il faut appuyé mais pas matraqué. Vision trés juste des "autorités US" (police, prisons) apparemmment "civilisés" mais qui appliquent la loi sans états d'âme et dans l'arbitraire. Un beau film sur New York aussi, des migrants, de ces destins qui se rencontrent, quelque chose de "Maria pleine de grâce" qui venait de Colombie. Cherry sur le gateau, avoir choisi la trés belle Hiam Habbas, (celle des "Citronniers" et autres) pour jouer la mère de Tarek. Richard jenkins également impressionnant, une grande part du film se joue sur lui, "enfermé" mais pas sourd à ce qui se passe. Et parfois le détail remporte encore plus la mise comme quand ils font une ballade en ferry vers Staten Island sans débarquer, juste parce que c'est gratuit et que c'est agréable, bien vu. Grand film, c'est tout.

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