03 novembre, 2008

F1 : GP du Brésil - Quarante secondes pour une vie...


Pour commencer, je dirais que nos amis d'Abu Dhabi ont la pression : c'est en effet là-bas qu'aura lieu le dernier GP en 2009. Or, difficile de faire mieux que les Brésiliens qui, depuis trois ans, nous offrent à chaque fois une manche finale d'anthologie. On avait déjà eu le titre d'Alonso en 2006 (et le dernier GP de Schumacher, souvenez-vous : sa crevaison, sa remontée...), l'incroyable rebondissement de 2007 (Hamilton s'écroule et Raikkonen coiffe tout le monde au poteau...), on a maintenant l'inoubliable dernier tour de 2008 (avec deux pilotes champions du monde à tour de rôle dans les quarante dernières secondes...) !

Felipe Massa a gagné avec 38"907 très précisément d'avance sur Lewis Hamilton. Mais il faudra se souvenir que lorsqu'il a franchi la ligne d'arrivée, le Brésilien était effectivement champion du monde ! Vingt secondes plus tard, il ne l'était plus, mais tout le monde ne s'en est pas rendu compte tout de suite. J'avoue que j'ai tout de suite vu qu'Hamilton doublait bien Glock à trois virages de la fin, mais entre Kubica qui venait de se dédoubler et Vettel qui venait de s'offrir Hamilton, on regardait tout le monde sauf une Toyota ! Le clan Massa aurait quand même dû avoir un doute, et je les plains sincèrement d'y avoir cru et d'avoir entamé la danse de la victoire alors que le destin venait d'être très cruel avec eux...

Aujourd'hui, chez McLaren, on déclare à qui veut l'entendre qu'on dominait la situation et qu'on savait que cela ne servait à rien de se battre avec Vettel car Glock était à l'agonie avec ses pneus pour le sec dans le dernier tour... Moi, je dis que ce n'est pas possible : oui, bien sûr, cela s'est terminé comme cela, mais vous n'allez pas me faire croire qu'on a attendu exprès les derniers mètres pour aller chercher un titre de champion du monde ! Non, il faut en être peruadé : comme tout le monde, McLaren et Hamilton (plus la famille et les amis de ce derniers) ont forcément dû croire que c'était fichu, et je n'ose imaginer la gueule de bois qu'ils auraient ce matin si un coup du sort assez inattendu n'était arrivé...

Sur ce dernier GP, on savait que Ferrari et Massa jouaient à domicile et qu'ils seraient durs à battre. On savait aussi que le petit Brésilien devait absolument terminer dans les deux premiers s'il voulait entretenir l'espoir : une 3e place, quoi qu'il arrivât à Hamilton, ne lui suffisait effectivement pas... Eh bien il l'a fait, et de manière superbe. Seul sur sa planète, même si les formidables Alonso et Vettel lui ont parfois mis la pression. Chapeau. Et surtout, j'ai trouvé magnifique son comportement et ses déclarations d'après-course, alors que le ciel lui était tombé sur la tête. A la fois digne, fair-play et sport. Rien à dire.

De l'autre côté, Hamilton devait assurer une place dans les cinq premiers pour être tranquille. La surprise est venue de cette obligation : on ne pensait pas que ce serait si difficile pour McLaren et Hamilton qui l'ont constamment joué petit bras et qui du coup se sont mis en difficulté. Je ne dis pas qu'il fallait la jouer bravache, au contraire. Mais il fallait peut-être être un peu plus agressif quand même... Bref, à l'issue de ce dernier tour, on se dit qu'on est globalement satisfait sur l'ensemble de la saison qu'Hamilton soit titré (et j'ose révéler que j'avais parié sur ce résultat sur bwin.com -eh oui, j'y ai un compte, j'ai honte- le 10 janvier dernier...) mais que si Massa avait dû gagner hier la couronne, eh bien on n'aurait pas pleuré pour autant car on a trop joué avec le feu chez les gris et que ça a failli se retourner contre eux...

Une course formidable en tout cas, qui vient conclure une saison relativement exceptionnelle avec beaucoup d'action et de rebondissements : cela fait deux ans de suite que l'écart entre le premier et le deuxième du Championnat n'est que d'un point, il faut se dire que ça n'arrivera peut-être pas à chaque fois... Merci aussi à la météo qui souvent cette année est venue perturber les débats : sans elle, on s'ennuierai un peu plus.

Les étoiles d'Interlagos :
**** : Massa
*** : Vettel
** : Alonso, Raikkonen, Glock
* : Hamilton, Trulli

Le classement final 2008 :
Hamilton : 30
Massa : 22
Vettel : 20
Alonso : 17
Kubica : 14
Heidfeld, Raikkonen : 13
Glock, Trulli : 11
Kovalainen : 9
Nakajima, Bourdais, Piquet : 8
Rosberg : 7
Webber : 6
Barrichello : 5
Sutil, Coulthard : 3
Fisichella : 1

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