28 novembre, 2011

La Femme du Vème

de pawel pawlikovski avec ethan hawke, kristin scott thomas, johanna kulig

Tom, écrivain américain sans inspiration, débarque à Paris, se fait chasser par son ex femme qui lui interdit de voir leur fille, se fait dépouiller, atterrit dans un hôtel sordide, rencontre une femme mystérieuse qu'il retrouve dans le Vème arrondissement.

Film surprenant, pas du tout le romanesque qu'on pourrait attendre d'un roman de Douglas Kennedy. Un film bien plus "polonais", de l'Est, qu'anglo-saxon, comme son réalisateur, qui rappelle clairement une culture, une ambiance, qu'on retrouve chez Polanski, entre thriller et film fantastique. ou une autre vision d'un étranger à Paris, comme dans le récent "love and bruises". Une fois encore dans le décor pas glamour autour des gares du nord de Paris : c'est ambitieux, mais difficile d'accrocher... un certain ennui, ou l'impression d'un film pas vraiment abouti. Peut-être à cause d'un Ethan Hawke qui en fait beaucoup pour avoir l'air perdu... Sa relation avec la Polonaise, la plus saisissable dans une histoire mélangeant délibérément réalité et imagination, a plus de charme.

22 novembre, 2011

Coffret L'ultime Chimère

Sympathique initiative de Glénat qui sort le 7 décembre prochain (soit l'idéal avant les fêtes de fin d'année) un coffret comprenant les 7 albums de L'ultime Chimère, ma série réalisée entre 2008 et 2011 et admirablement illustrée  par Griffo, Olivier Mangin, Fabrice Meddour, Héloret, Brice Goepfert et Philippe Aymond. L'occasion de (re)découvrir en une quasi intégrale cette grande sage qui couvre 40 siècles - comme le dit joliment la (nouvelle) couverture... Dernière précision : le coffret est vendu 75 euros, soit 20% d'économie par rapport au prix cumulé des albums...

14 novembre, 2011

Contrats BD

Allez, je peux le dire, maintenant que les contrats sont signés... Depuis quelques mois, on trvaillait à de nouveaux projets qui verront donc le jour à partir de 2012. Ce sont :

DEADLINE - avec Christian Rossi, Glénat. Un one-shot se passant aux Etats-Unis, de la Guerre de Sécession au début du XXe siècle, mettant en scène un soldat sudiste dont nous suivrons en quelque sorte la vie... Une nuit particulière de 1864 sera le grand tournant de son existence... Je ne peux que confirmer ici l'extrême excitation que je ressens à développer ce projet avec l'un des plus grands dessinateurs réalistes actuels. Nous sommes très ambitieux par rapport à ce livre qui essaiera d'aller au plus profond d'un homme confronté à ses choix et à ses doutes, notamment en temps de guerre lorsqu'il se retrouve face à un prisonnier pas comme les autres...

MATT PETERSON (titre provisoire) - avec Jean-Yves Delitte, Casterman. Une série grand public réalisée en partenariat avec un grand journal de sport... L'occasion d'essayer de percer quelques portes du monde du sport moderne, avec en toile de fond les grands événements internationaux. Inutile de préciser que le T1 aura pour cadre les Jeux Olympiques de Londres. Au-delà du contenant, je ne peux que confirmer qu'il s'agit d'une vraie oeuvre personnelle, l'occasion pour moi de faire une sorte de Lady S.

LES AMANTS DE CARCASSONNE  - avec Luca Malisan, Glénat. J'en ai déjà parlé sur ce blog, une coédition avec les Monuments Nationaux où l'on verra la ville et la Cité de Carcassonne, principalement durant l'été 1944 au moment de la Libération de la ville, avec l'écrivain Joë Bousquet en personnage principal...

F1 : GP d'Abu Dhabi - Vettel crève, Hamilton crève l'écran

Alors que le soleil se couche sur la saison F1 2011, on doit vous avouer qu'on est de plus en plus impressionné par Sebastian Vettel... J'irais presque à penser qu'on est peut-être en train d'assister à la prise de pouvoir incontestable pour le titre de meilleur pilote de tous les temps. En tout cas, double champion du monde à son âge, il n'a pas eu la possibilité de rajouter une 3e victoire à Abu Dhabi en autant de GP, suite à une incroyable défaillance de roue arrière droite. Presque dommage, même si c'est bien de laisser aussi la place aux autres !
Bravo donc à Hamilton, Alonso et Button qui ont pu briller dans la nuit de ce palais des 1001 nuits qu'est le circuit d'Abu Dhabi, toujours aussi peu intéressant mais au cadre assez unique en son genre...

Les étoiles de Yas Marina :
*** : Hamilton
** : Alonso
* : Sutil, Kobayashi

Le classement après 18 GP :
35 étoiles : Vettel ; 22 : Hamilton ; 21 : Button ; 18 : Alonso ; 11 : Webber ; 10 : Schumacher ;
9 : Kobayashi ; 8 : Alguersari ; 7 : Perez, Di Resta ; 6 : Rosberg, Buemi, Sutil ; 5 : Petrov ; 4 : Heidfeld, Massa ; 3 : Maldonado, Senna ; 2 : Barrichello ; 1 : Liuzzi, Kovalainen, Karthikeyan

06 novembre, 2011

Portrait

Au passage, voici ma nouvelle photo "officielle" de chez Dargaud... Copyright Rita Scaglia.

Intouchables ***

de eric Toledano et Olivier Nakache. Avec François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny.

Paris, beaux quartiers, Philippe, tétraplégique, embauche Driss, qui sort de la banlieue, comme aide à domicile

Comédie de l'automne, sans doute, salle pleine au Pathé de Lyon et c'est mérité. l'a priori favorable après la réussite "Nos Jours heureux" sur les colonies de vacances, se confirme : ces réalisateurs ont un vrai talent de comédie, une denrée rarissime dans le cinéma français, ils ont les idées, le sens des dialogues, le ton, le rythme. Sur un sujet casse-gueule, ils trouvent le ton juste, ni gnangnan ni juste méchant. Un talent qui se voit dans des détails, qui n'en sont pas. Cette entame de film avec Driss au volant d'un bolide, percutant, qui met le film sur les rails. Ou encore la musique, inspiration funk/soul qui se confirme chez ces réalisateurs, pour les chansons. Et le thème musical du film, plus mélancolique, apporte la touche émotionnelle qu'il faut. C'est souvent drôle, très drôle, vannes du personnage de Driss surtout, son imitation des myopathes du Téléthon est grandiose. Comme Joey Starr crevait l'écran dans "Polisse", Omar Sy est royal dans "Intouchables", en état de grâce, on peut même dire, un festival de composition comique, et pas seulement. Et comme pour Joey, il se lâche dans une scène de danse... Cluzet impeccable dans l'humour, dans ce rôle à Oscars qui casse tous les codes des zandicapés au ciné. Une alchimie rare d'une comédie populaire qui restera, on va la (re) voir souvent.

The Artist **

de michel hazanavicius avec jean dujardin, bérénice béjo

fin des années 20, Hollywood, George Valentin est la star du muet. Il lance la carrière de la jeune Peppy Miller. Mais l'arrivée du parlant, qu'il refuse, lui sera fatal.

Film évènement, certainement par un certain culot d'oser un film grand public en noir et blanc et totalement muet. De là à le mettre sur un piédestal... Il y a de très belles idées de mise en scène, des vrais instants de grâce, notamment au début, entre Valentin et Peppy (les différentes prises de leur scène de danse), une belle idée de happy end final, sans musique... de la belle ouvrage, plus proche de l'exercice de style que du film personnel finalement, trop référencé. Mais avec un vrai problème de rythme. Cette idée de mise en scène nécessite aucun temps mort, et il y en a. La déchéance/descente aux enfers de Valentin est interminable. Elle noircit par ailleurs le film qui devait être vraiment léger pour fonctionner. Dommage. Pas sûr que la composition de Dujardin soit au niveau d'un Prix à Cannes (= sûr du contraire) mais Bérénice Béjo est resplendissante, superbe.

Polisse ***


de maiween le besco avec joey starr, karin viard, marina fois, frederic pierrot, nicolas duvauchelle

Paris Est, le quotidien de la BPM, Brigade de Protection des Mineurs. Une jeune photographe suit le groupe.Maiween a sans doute réalisé le film de sa vie, ce moment unique, d''une certaine grace cinématographique, enfanté sans doute dans la douleur vu le sujet, en surrégime par rapport à son talent de réalisatrice, mais ce film existe. Avec sa force implacable, cette capacité à raconter le quotidien de ses flics entre le sordide des afffaires traitées, leur vie en collectivité et leur vie privée souvent cabossée. Maiween avance au pas de charge, pas toujours léger, pas toujours pertinent -la scène de l'accouchement, même aprés réflexion, est inutile-, beaucoup de franches déconnades, on y croit et on rigole, Karin Viard toujours royale dans ce domaine. Le risque du casting (que des têtes connues ou presque) est largement évité, on croit aux personnages de chacun, notamment la glaçante Marina Fois. Joey est bien SuperStarr, son charisme en impose, on sent bien que Maiweeen le chouchoute. Avec aussi une certaine complaisance pour leur relation amoureuse. une chronique de flics, qui saute parfois trop vite d'une histoire à l'autre, qui peut rappeler les (très bonnes) séries télé en la matière, ou plus loin "L 627" de Tavernier (qui reste un bon cran au dessus, Tavernier ayant bien plus de métier) ou encore "Le petit Lieutenant" de Beauvois. Film courageux, sans doute sorti des tripes, qui restera.