30 octobre, 2009

Man at work


Il n'y a finalement que peu de photos où l'on me voit à l'oeuvre dans mon métier de journaliste... Mais il se trouve qu'hier, une relation a immortalisé la scène qui se situait au C42, le showroom de Citroën sur les Champs-Elysées, où j'interviewais Sébastien Loeb...
La voici donc, je suis accompagné pour l'occasion par Laurent Le Rouzic à la caméra. L'interview complète est par ailleurs visible sur le site de Motors TV en cliquant ici.

Le Ruban blanc ****


de michael haneke avec Christian Friedel, Ernst Jacobi, Leonie Benesch

Ete 1913, la vie d'un village allemand pendant une année, jusqu'à la veille de la guerre, des actes violents concernant notamment des enfants provoquent des tensions dans la communauté.

Palme d'Or ou pas, Haneke a le talent de mettre totalement mal à l'aise le spectateur, cf "La pianiste", "Funny games US"... Grand film, trés grand film que ce "Weisse Band", on est sans contexte dans la catégorie "film majeur", il ne cache pas son ambition, son exigence aussi. Pas un film compliqué, il raconte, au premier degré, sans double sens, la vie de ce village. Avec une réalisation austère mais pas ennuyeuse. Pendant les 2h30 du film, on sent une tension permanente, presque éprouvante. Pas vraiment de la crainte de la violence, car Haneke ne filme pas la plupart du temps cette violence, seulement hors champ, et encore, ici, il n'y a pas d'actes insupportable en tant que tels. Ce qui est impressionnant : faire peur uniquement par une ambiance, des visages, des attitudes, des mots... étouffant, presque irrrespirable, et difficile de "sortir" du film... Et pourtant, un vrai plaisir de cinéma, ce gars a tout compris du langage cinématographique, le style (superbissime noir et blanc, digne des grands films de Hitchcock) au service du fond. Le fond, c'est, sans que cela soit insistant, le poids de la religion, omniprésente, et ses frustration, sentiment de culpabilité, colère froide et sadique des victimes devenus bourreaux... Derrière, sans doute, l'Allemagne qu'allait construire ces enfants, 20 ans aprés... Le fait qu'un des personnages, l'instituteur, le plus équilibré, soit le narrateur bien longtemps aprés les évènements, adoucit un peu la tension. Grande violence tout de même que cette scéne où le médecin humilie par les mots sa maitresse qu'il ne désire plus. On pense beaucoup à Lars Von Trier, ses références religieuses, et la communauté qui engendre sa violence des monstres, comme ceux de "Dogville".

22 octobre, 2009

Bedouel, Mangin, Nicloux

J'en ai de la chance, je travaille avec des artistes vraiment formidables ! Par ordre alphabétique, il faut que je vous montre quelques travaux récents que j'ai reçus de leur part...

Fabien Bedouel - Un long Destin de Sang (titre provisoire), à paraître chez 12 Bis au premier semestre 2010.
Ca se passe donc pendant la 1ère Guerre Mondiale et à Paris les 30 et 31 mars 1918. Voici quelques cases extraites des sept premières planches et on constatera que le travail d'encrage est absolument fantastique...









Olivier Mangin - L'ultime Chimère T5 : Le Livre, à paraître en mars 2010.
Voici la planche 39 encrée et on constatera que la construction globale de la planche est vraiment magistrale...



Philippe Nicloux - Bandaiyan, à paraître chez Glénat (1000 Feuilles) en 2011.
Voici une planche du Livre I, qui fera environ 170 pages (sur 500...) et on y voit une exécution publique à Londres en 1783. On constatera que le travail de mise en scène est franchement exceptionnel.


21 octobre, 2009

F1 : GP du Brésil - Button of course


Voilà, c'est fait, le verdict est tombé : Jenson Button est le nouveau champion du monde de la F1 ! Par un hasard curieux d'ailleurs, c'est la deuxième fois consécutive qu'un britannique devient champion du monde à Interlagos en finissant 5e et en portant le n°22... A part ça, on ne peut pas dire que ce soit un mauvais champion du monde, bien au contraire. Ce n'est pas parce qu'il a galéré quelques années et que ce n'est pas un tueur façon Senna, Schumacher ou Alonso qu'il est moins bon. Cette année, il aura vraiment alterné les démonstrations de force tranquille mais aussi de vista assez mésestimée dans la bagarre. Et même si sa deuxième demi-saison restera comme assez moyenne en terme de résultats, il n'aura pas lâché le morceau et aura quand même assuré le coup, tout en bénéficiant de coups de pouce du destin assez incroyables, comme par exemple au Brésil où dans le premier tour trois pilotes placés devant lui se sont mis au tapis...
La photo ci-dessus où on le voit avec son père est vraiment émouvante : seuls les pisse-froids et les détracteurs du sport ignorent à quel point ce genre de délivrance ne survient qu'après des années de doute et de sacrifices...
Mais répétons-le, il était le plus normal champion du monde pour cette année... Mais il va avoir du souci à se faire pour les années à venir car à mon avis, les Hamilton, Alonso, Kubica et surtout Vettel ne lâcheront rien. Enfin, mention spéciale à Kamui Kobayashi qui réussit le meilleur premier GP pour un pilote depuis Sébastien Bourdais en Australie en 2008.

Les étoiles d'Interlagos :
*** : Webber
** : Kubica, Hamilton, Vettel, Button, Kobayashi
* : Buemi, Raikkonen

Le classement après 16 GP :
Button : 26
Vettel : 21
Hamilton : 20
Barrichello, Webber : 16
Raikkonen : 12
Rosberg : 11
Glock, Trulli : 10
Kubica : 9
Alonso : 8
Heidfeld : 7
Buemi : 6
Massa, Sutil : 5
Fisichella, Kovalainen : 4
Bourdais, Kobayashi : 2
Nakajima, Liuzzi : 1

13 octobre, 2009

Steve Cuzor


Maintenant qu'il en a parlé dans une interview à Casemate, je peux bien le dire à mon tour : ce fier artiste dont vous voyez la photo et qui répond au nom évocateur de Steve Cuzor n'est autre que le dessinateur désigné, adoubé et mille fois accepté de mon XIII Mystery : Billy !
Jean Van Hamme et lui se sont rencontrés à la fin de l'hiver dernier, Steve et moi nous sommes vus ensuite au Salon du Livre de Paris et tout était en place ! Très bon contact, une personnalité qui sort franchement de l'ordinaire (renseignez-vous sur sa bio, vous allez être surpris) et déjà un ami qui va compter pour moi. Evidemment, son talent de dessinateur est époustouflant, et c'est une vraie fierté pour moi que de lui être associé sur un projet aussi excitant. Il m'aura fallu un peu plus d'un an pour tout finaliser sur cet album, mais ça y est, Jean a lu la dernière version et j'ose dire qu'il a été très enthousiaste...
En attendant que Steve s'y mette (dans un an...), je ne peux que vous recommander la lecture du T2 d'O'Boys (qui paraît dans dix jours), la série qu'il a commencé cette année en compagnie de Philippe Thirault et qui est une totale réussite !

Mary et Max ***


film d'animation de adam elliott

mary, jeune fille complexée et solitaire en australie, se retrouve à écrire par hasard à max, la quarantaine, seul et psychologiquement fragile à la quarantaine à new york.

Une merveille, et qui prendra encore plus de valeur avec le temps. Un film qui sait allier animation "pates à modeler facon wallace & gromit" et thémes, scénarios graves, totalement "adultes". Cet Adam Elliott est trés brillant mais il raconte surtout une belle histoire, tout sauf gentille, on est dans le sombre, le sinistre, avec ce mélange de fantaisie, comme Tim Burton, d'imagination, de légéreté dans la forme et de monstruosité des personnages et de leurs pensées. Un ton, des scénes comme on en voit rarement, tous genres de films confondus, et qui amène à être ému, vraiment, sans se sentir forcé, juste parce que cette relation à distance pendant des années, par les lettres, la voix off qui raconte, est attachante. Evitant le piège constant des longueurs, une créativité de tous les instants : il y a une idée par plan ! Une scéne magnifique et poignante de Mary, désespérée, sur fond de "que sera sera", une des scénes de l'année... Et en plus les personnages sont presque joués par leurs doubles de la vie réelle, l'australienne Toni Colette et le New-Yorkais Philip Seymour Hoffman. Un des films de l'année, dont on parlera longtemps, futur classique.

12 octobre, 2009

Le Petit Nicolas *


de laurent tirard avec maxime godart, kad merad, valerie lemercier, sandrine kiberlain

Nicolas, ses potes de classe, ses parents, ses angoisses d'enfant...

On savait qu'on ne pouvait pas adapter les livres de Goscinny/Sempé. comme on ne peut pas faire du Blake et Mortimer, du Tintin (on verra bien avec Spielberg...) et difficilement Asterix. Pour les super héros au dessin et ton plus "cinématographique" (Batman, Spiderman...), c'est quand même différent. Bref, inadaptable. Et trés décevant, on attendait un minimum syndical plus ambitieux. Ce n'est pas la grosse arnaque aux pigeons des derniers "Bronzés" et "Astérix", mais le fait est que ce "Petit Nicolas" est soporifique et ne déclenche pas un rire chez les plus de 7 ans. Parti pris plutôt bien vu de jouer à fond le chromo idéalisé 50's/60's dans l'image, les personnnages, les décors. Mais pour le reste, ca ne tient pas 2 mn. Ou alors en basculant dans la niaiserie, ce qui était exactement le piège évité par Goscinny/Sempé. La seule scéne drôle est un délire alcoolique de Lemercier, évidemment pas dans les livres. Kiberlain pourrait avoir un rôle intéressant, touchant, mais pas assez exploité. Sinon c'est du "surcasting" avec plein de 2nds rôles connus, sale manie des "gros" films français, surtout ceux qui n'ont pas de scénario solide. On s'ennuie profondément, trés profondément. Le problème, c'est que réalisateur/producteurs, s'ils ont un minimum d'honnêteté intellectuelle, savent que cela ne fonctionne pas. Donc ils misent sur une grosse promo et sur le goût du "temps d'avant" du "grand public", un peu comme "Les choristes"... et ca marche, le film cartonne en démarrage. Comme quoi, toujours aussi facile de conditionner les foules... Le marketing a encore des beaux jours devant lui ! Peut-être aussi que les gamins d'aujourd'hui, public cible évident, vont lire les bouquins et découvrir autre chose.

08 octobre, 2009

La Machine, les annotations

Vous les réclamiez, elles étaient en retard, mais pas de panique, elles sont là : les annotations du T4 de L'ultime Chimère !

L'ultime Chimère - La Machine : annotations

05 octobre, 2009

F1 : GP du Japon - Vettel ne s'use pas à Suzuka


Le plaisir premier de ce GP du Japon était évidemment de retrouver la piste mythique de Suzuka, qui fait vraiment partie avec Spa, Silverstone et Monza (Monaco aussi, dans un autre registre) des grandes pistes absolument sacrées. Un vrai patrimoine supérieur aux pilotes qui s'y essaient, d'où le grand nombre d'accidents... car un tracé pareil, on ne peut littéralement pas le dompter.
Vettel y a été absolument magistral, et on sait que je considère cet ex-bébé pilote comme le plus fort de tous depuis un an en valeur absolue. Il a cinq titres de champion du monde dans les pattes, un de plus peut-être qu'Hamilton. Il a en tout cas encore ses chances mathématiques au championnat, mais ce serait incroyable quand même que les Brawn s'écroulent dans les deux dernières courses...

Les étoiles de Suzuka :
*** : Vettel
** : Trulli, Hamilton
* : Raikkonen, Rosberg, Heidfeld

Le classement après 15 GP :
Button : 24
Vettel : 19
Hamilton : 18
Barrichello : 16
Webber : 13
Rosberg, Raikkonen : 11
Glock, Trulli : 10
Alonso : 8
Kubica, Heidfeld : 7
Buemi, Massa, Sutil : 5
Fisichella, Kovalainen : 4
Bourdais : 2
Nakajima, Liuzzi : 1

03 octobre, 2009

L'ultime Chimère en néerlandais


Amusant, je reçois ce matin un exemplaire du T1 de L'ultime Chimère en néerlandais, qui devient De Pijl van Nemrod, aux éditions Silvester Strips. Bel album en tout cas, en hardcover, bien imprimé, rien à dire.
De Pijl van Nemrod... Manifestement ça veut dire La Flèche de Nemrod. Un titre pas totalement illogique bien sûr. Sauf que je me souviens parfaitement d'une réunion chez Glénat, peu avant la sortie du T1, où nous avions essayé de trouver d'autres titres génériques que L'ultime Chimère, histoire de voir si on ne trouvait pas mieux. Je me souviens surtout qu'on avait évoqué "la flèche de Nemrod", mais j'avais milité pour l'écarter car j'avais peur que ça donne trop vite et trop fort une connotation ésotérique à la série, ce que finalement elle n'est pas tant que ça. Je vois que nos amis néerlandais n'ont pas eu tant de scrupules !

02 octobre, 2009

ApocalypseMania, 8e et dernier tome

Je reçois ce matin de la part de Philippe Aymond les vingt premières planches d'Arena, le dernier tome de notre série ApocalypseMania (Dargaud). Sortie prévue au premier semestre 2010. Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer une planche, en l'occurence la 13...

01 octobre, 2009

L'Affaire Farewell **


de christian carion avec guillaume canet, emir kusturica, willem dafoe, niels arestrup

Moscou, début des années 80, un agent du KGB, écoeuré par le soviétisme, transmet des infos cruciales à un ingénieur de Thomson qui se retrouve au coeur d'une affaire d'espionnage qui monte au plus niveau, France et Etats Unis.

Le doux parfum d'un film à l'ancienne, espionnage est/ouest, les années 80, l'URSS... Là-dessus, Carion réussit bien son film, trés bonne reconstitution d'un pays et d'une époque qu'on ne voyait plus trop au cinéma. Le meilleur film sur la Russie vue par un occidental depuis "Est Ouest" de Wargnier, mais ce dernier reste bien meilleur. Parce que histoire est ici moins forte. Certes, c'est l'Histoire, la vraie, mais il faut broder autour d'un KGBiste donnant des renseignements à un francais en famille à Moscou. Pas facile de tenir deux heures. Carion creuse avec réussite l'aspect relationnel, la vie quotidienne de ces deux hommes dans la dernière décennie soviétique, rien de spectaculaire, juste un pays surpuissant mais figé. Leur vie de famille, compliquée, leurs rencontres, deux super acteurs, ça aide, et Kusturica est décidemment trés bon (cf "La Veuve de St Pierre") et crédible dans ce rôle. Donc pas tellement un film d'espionnage, d'ailleurs les seuls éléments plus caractéristiques de ce genre, rajoutés sur la réalité, comme la départ du francais et de sa famille en voiture, sonnent un peu faux. Pas évident de faire jouer Reagan et Mitterand (+ Gorbatchev). Ca passe, les acteurs sont bons, mais cette mise en perspective historique n'apporte pas grand chose. Si on nous avait dit un jour que David "Hutch(inson)" Soul jouerait un conseiller de Reagan... Des références des années 80 bien choisies comme le walkman, Borg/Mc Enroe et surtout un long passage de Freddie Mercury en concert en pleine forme !