31 mars, 2006

Feu croisé * * *


Andreas, Delcourt

Je continue d'acheter les yeux fermés tout nouvel Andreas (sauf le Donjon qu'il a fait il y a quelques années, n'ayant pas lu ou acheté les autres), même si je dois avouer que je serai à tout jamais nostalgique de la grande période Rork, qui est pour moi le must du must. Capricorne, du coup, apparait un peu fade et je reste un tout petit peu mitigé sur Arq. Disons qu'en ce qui concerne cette série, le problème est venu qu'au bout de quelques albums, on comprenait qu'on se trouvait dans un monde virtuel, inventé. Ce n'est pas que cela soit invraisemblable comme solution, mais je trouve que c'est un peu gros de faire quatre albums dans un sens avant de nous dire au cinquième : ah au fait, tout avant était factice. Je ne dis pas que tout cela n'aura pas de sens une fois que les dix-huit albums promis seront sortis, mais sur le moment, c'est un peu lourd comme procédé.

Pour Arq, je me suis donc résolu à découvrir les albums au coup par coup, et à ne plus trop me poser de questions.

En tout cas, il est clair que ce T9 est de loin mon préféré. La raison tient sans doute à un phénomène étrange : nombreux sont les points communs entre Feu croisé et Manik Shamanik, le T7 d'ApocalypseMania que je suis en train d'écrire. C'est parfois même confondant, et ça fait une drôle d'impression, je vous jure ! Le cadre du désert, la langue inconnue, les visiteurs - tout cela est aussi au menu de mon côté ! Pour ma défense, je ne peux dire qu'une chose : cela fait deux ans au moins que Philippe Aymond et François Le Bescond, mon éditeur chez Dargaud, savent quelle sera l'histoire de ce T7... Je n'ai donc pas copié sur Andreas, juré !

Cela étant, il va falloir que je modifie certaines choses pour ne pas être trop ressemblant... Est-ce à dire malgré tout que je commence à penser comme le maître ? Est-ce à dire que je pourrais faire un jour un album avec lui ? (ne rêvons pas)

En tout cas, un superbe album, plein de mystères et de fantastique, avec tous les thèmes que j'apprécie...

Shanghai Dreams * *



de wang xiaoshai avec g.yuanyauan, l. bin

1983, Chine, province de Ghinzou, des familles délocalisées de Shanghai pour faire tourner les usines. les amours de jeunesse des enfants...

un quasi prototype de film "du MK2 Beaubourg", une sorte d'épure du genre: asiatique, destiné à un public qui restera confidentiel, à la fois original, différent, la vie familiale et sentimentale dans une Chine encore très tournée vers le Parti, et soporifique, interminable, surtout sur le fin... par définition... On alterne entre l'admiration pour la subtilité de la réalisation, la finesse pour raconter des histoires de flirt universelles dans un contexte bien particulier, et l'impression progressive que pas mal de scènes sont sur signifiantes, bien appuyées, autant démonstratif que contemplatif finalement. reste de beaux moments, certains franchement droles, comme cette "Boum" très coincée entre jeunes. un film sur la corde qui penche plutot vers la talent que la prétention. enfin, bref, un film de festival, pour salles art & essai occidentales, ce qui tombe bien, Prix du Jury à Cannes.


El Bacos.

28 mars, 2006

Triste sire 6

Le Passager * * *


de eric caravacca avec eric caravacca, julie depardieu, vincent rottiers, nathalie richard

thomas, retrouve son frère ainé, richard, mort, suicidé. préparant l'enterrement de ce frère qu'il ne voyait plus, il retrouve une femme et un ado qui l'ont connu dans un petit village

une pépite de film intimiste "à la française", beau et fort, comme on en a rarement vu ces dernières années. pialat a été évoqué, mais c'est plus dans le téchiné, voire le chéreau, un chéreau qui serait débarassé de ses tics de "brillant réalisateur", un chéreau qui serait pudique. des maladresses bien sûr, mais un scénario fin, plein d'émotions, celles de la vie, sans avoir à en rajouter dans le spectaculaire, un film sur le deuil, d'un frère cadet en lutte contre son ainé, même après sa mort. un tas de choses qu'on ne voit pas assez au cinéma, du réel, des relations humaines entre des "vrais gens", ni héros ni loosers, une ambiance à la fois triste et reposante d'un village de bord de mer. le besoin d'affection d'un ado, les douleurs d'une femme, même deux femmes. rien de superflu, et rien de complaisant pour "plaire", une petit heure 25, il faut du talent pour faire court. construction en deux parties, quand thomas ment (par omission) puis quand il doit assumer sa filiation avec le mort. julie d confirme ce qu'on pensait en voyant "toi et moi", elle sait faire autre chose, être adulte. floppée de 2nds roles toujours à leur place, nathalie richard et les maurice, benichou et garrel. quand à caravacca, déja l'acteur d'un film ("la chambre des officiers"), même si il en a fait d'autres ("c'est quoi la vie", "inguelezi", "son frère"), il sera aussi, pour l"histoire, le réalisateur d"'un grand film. ce n'est pas donné à tous les acteurs francais.


El Bacos

Triste sire 5

27 mars, 2006

Ce qui est précieux * * *


Larcenet, Dargaud

Suite des aventures de Marco au pays de la difficulté de vivre (sans que cela soit pourtant impossible). On ne peut qu'être admiratif de cette oeuvre faussement simple, où le quotidien n'est absolument pas banal - mais toujours crédible et touchant. Larcenet possède vraiment un talent bien particulier pour exprimer des sentiments profonds et des vérités universelles, sans pour autant user du verbiage ou du mot d'auteur. Et le dessin qu'il utilise pour les crises d'angoisse de son personnage principal sont d'une force inouïe.
Si l'on devait pinailler un petit peu, on dirait que les dessins qui sont censés être des photographies sont peut-être moins forts que prévus et que l'on pense toujours que c'est le T2 (Les Quantités négligeables - un des meilleurs titres que je connaisse) qui reste le plus percutant.
Mais sinon, quelle oeuvre !

22 mars, 2006

Renaissance * *


film d'animation de christian volckman

paris, 2054, Ilona, jeune chercheuse à la toute puissante Avalon, est enlevée. Le capitaine Karas la recherche, aidée par la soeur d'Ilona

Ne faisons pas la fine bouche, visuellement, c'est époustouflant. Du noir et blanc très "ombré", totalement dans l'ambiance du polar noir qu'est ce film, dans une ville démesurée, sous surveillance totale. et, malgré des lenteurs, une histoire qui tient la distance. car mettre en scène un univers visuel, tout aussi magistral et original soit il, ne suffit pas. il faut encore coller au rythme d'un long métrage, disposer d'un scénario suffisamment varié et prenant. en fait, c'est quasi mission impossible, même des réussites évidentes comme "les triplettes..." n'y échappent pas, notre oeil n'est sans doute pas prêt à se passioner pour 90 mn ou plus d'animation. mais ce "renaissance" n'est pas le "immortel" de Bilal, renversant sur un plan esthétique, mais totalement ennuyeux. grace à une histoire assez classique mais sans facilité de la BD de science fiction, et de la littérature ou cinéma référencé (grosse influence "Blade Runner"), autour d'entreprise dominante, de recherche de la longévité, de génétique, de personnages ambigus, de monde sans foi ni loi. excellente idée d"avoir placé l'intrigue dans un Paris du futur, ce qui permet quelques repères (cette idée que la Seine serait presqu'à sec). un peu trop de technologie parfois, de gadgets divers, ce qui ne facilité pas la compréhension des images. un film courageux, pas évident, donc à soutenir.


El Bacos

F1 : GP de Malaisie (2/18)


Pas facile de regarder ce GP alors que l'on vient de s'enquiller douze heures de commentaires non-stop pour les 12H de Sebring ! Je l'ai donc vu en différé, et voici ce que j'en pense :
- tant mieux pour Fisichella, mais je ne peux m'empêcher de dire que sa victoire tombe très bien. Aurait-on persuadé Alonso de lui laisser en gagner un avant de reprendre les choses sérieuses ? Ce serait un peu fort, mais je constate que la réhabilitation de Fisico intervient avant qu'il ne soit trop tard.
- j'avais parié sur une victoire de Button : il est très solide et sans doute maintenant mon pilote préféré (quelle pureté dans son pilotage !), mais Honda est encore un peu juste. Dommage...
- Raikkonen est-il le nouveau grand malchanceux de la F1 ?
- Le départ de Rosberg : même si je n'aime pas trop Webber, il ne faudrait quand même pas exagérer non plus pour l'Allemand. De plus, ça a permis à Alonso de passer ! C'était bien la peine ! Pire : j'avais parié que Rosberg terminerait dans les six premiers. Son moteur en a décidé autrement...
- Massa qui devance Schumacher : voilà qui fait du bien au moral.

Les étoiles :
* * * : Fisichella
* * : Massa
* : Alonso, Button, Villeneuve

15 mars, 2006

Triste sire 4

Hell *



de bruno chiche avec sara forestier et nicolas duvauchelle

Paris, Hell, ado des beaux quartiers, glande avec le fric de la famille, sexe, coke et dégout de soi. elle rencontre andrea, un peu le même genre, ca devient passionnel

une cible évidente pour se faire allumer, un bide total, mais il ne le mérite pas. certes, ca ne fonctionne pas, mais l'intention est louable, plutot courageux de traiter de cette vie de "rien" de gosses de riches paumés, sans tomber dans la caricature du Paris frime ni dans le sordide facile. le réalisateur essaye, un film qui se veut "underground", pas consensuel, pas complaisant, mais, est ce la difficulté de mettre des images sur un livre, est ce un manque de talent, on n'y croit pas. on ne croit pas à cette passion, on s'emmerde à les voir, donc, forcément, ça tourne à vide. Ce n'est pas Les nuits fauves qui, même avec ses gros défauts, avait quelque chose d'excessif, de destructeur, fascinant. On a même parfois l'impression de se rapprocher d'une "Boum" sous coke, voire "Helene et les garcons" (la scène d'"adultère" de la fin, ratée de chez ratée). Ce n'est pas la faute à la réalisation, plutot sobre, même si il faudrait penser à bien enregistrer les voix des acteurs. Ni le casting. Plutot séduisant, avec les "beautiful young" du ciné francais. Duvauchelle, tous tatouages dehors, s'en sort, mais il est à la limite de tomber dans le piège de la caricature du beau gosse rebelle, il file un mauvais coton après un super début de carrière. La Forestier parle encore un peu vite, comme dans "l'esquive", elle est un peu limitée, mais excusable, à son age. Y'a encore du boulot mais dans le genre ado un peu fluette, elle est cent fois plus talentueuse et sexy qu'une Vanessa Paradis. Le film s'embourbe clairement sur la fin, quelle idée de se crasher en voiture sur du Placebo.

El Bacos

Triste sire 3

14 mars, 2006

Un grec qui ne l'a pas toujours été...



Quelle ne fut pas ma surprise de recenser parmi les nouveautés BD du mois de mars, chez Glénat, l'oeuvre suivante : Le Grec, par Al Coutelis.

On rappellera juste que j'ai créé, avec ce même Al Coutelis, le personnage d'AD Grand-Rivière, dont quatre volumes sont parus chez Casterman entre 2000 et 2003.


Le moins que l'on puisse dire est que les analogies sont nombreuses entre les deux séries ! Voici ce qu'on pouvait lire comme communiqué de presse à propos du T1 d'AD Grand-Rivière à l'époque :

"Grand-Rivière, c'est son nom. A. D. Deux initiales et rien de plus. Personne n'a jamais réussi à en connaître la signification exacte. Profession: commissaire principal, sept ans de métier. Signe particulier: de couleur noire. Look rapeur, mais plutôt frappeur. Bonnet rasta, vieil imper, flingue en poche et carte tricolore de la police. La panoplie d'un flic pas comme les autres qui combat le fléau des cités.
Grand-Rivière, sans le savoir a presque été témoin du meurtre. Trois militants du TNT se trouvaient là quand Rachid le coleur d'affiches a été abattu. Comme par hasard. Pas de preuve, mais des témoignages qui se recoupent, et une intuition. Une enquête aux moyens musclés: indics, planques, infiltration, Grand-Rivière uses de ses moyens les plus forts. Plongée dans un univers politiquement incorrect."


Voici maintenant la fiche pour Le Grec : " Theophanos Papoutsonoukadar, plus connu sous le nom de Théo Pap alias Le Grec, est un flic à principes. Refusant de procéder à l'expulsion d'un homme vivant dans un taudis convoité par des promoteurs immobiliers, il se fait remonter les bretelles par sa chef. Mais malgré sa tendance marquée à l'insubordination, le Grec est un bon flic ; incorruptible, coriace, opiniâtre. Un flic qui n'aime, ni la pègre, ni les ripoux. Et ces qualités en font l'arme toute trouvée pour remplir une périlleuse mission : découvrir qui est la taupe qui renseigne la mafia des pays de l'Est des mouvements de la police. Pour cette mission, Le Grec a carte blanche. "

Vive le recyclage ! (On aura compris que je ne suis pas très content...)

13 mars, 2006

Syriana * *



de stephen gaghan avec george clooney, matt damon, jeffrey wright

autour de la succession au trone d"'un émirat du Golfe, grandes manoeuvres autour du pétrole impliquant grosses boites US, espions, CIA, et cie

comme il a été répêté un peu partout au sujet de ce film, c'est effectivement incompréhensible... enfin pas tant que cela, si on concentre autour des deux frères rivaux dans la succession, le "pur" et le "corrompu", ca devient plus clair. mais il y a tout le reste qui assombrit un peu l'intrigue. c'est louable de faire un scénario le moins simplificateur possible pour décrire et dénoncer ces collusions entre pétrole US, Gouvernements et Etats du Golfe, encore faut il que le propos soit accessible. Ce scénario à tiroirs joue finalement contre son camp, on aurait pu avoir le grand film , un peu à la facon des "hommes du président", on a à la place un bon film, qui nous fait voyager un peu partout, mais qui laisse sur sa faim. Saluons quand même la démarche de la bande Soderebgh/ Clooney / Damon and co, quand même beaucoup plus excusable sur ce coup là que sur "Ocean Twelve". De la belle ouvrage en terme de réalisation, qui lorgne à l'évidence sur "24 heures chrono"...cf l'épilogue "techno-fanatico-terroriste" dans le désert et sur le pétrolier excellente fin. le Clooney est barbu et bedonnant, on l'aime bien mais il a sans doute eu son Oscar parce qu'il a pris du bide... Non, sans rire, il s'engage, mais il ne va pas devenir acteur génial du jour au lendemain. Damon est sans doute le plus convainquant la dedans. Ainsi que Jeffrey Wright, l'un de ces fameux "on a souvent vu sa tête mais on ne sait pas comment il s'appelle".


El Bacos

Le nouveau Monde * *



de terrence malick avec colin farrell, orianka kilcher, christian bale

1606, les anglais débarquent en amérique. le capitaine smith, plutot taiseux et rebelle, se retrouve sous le charme de la nature et de la fille du chef

terrence malick, même en ne se réferant qu'à deux films vus (avec "the thin red line"), a un talent sans doute incomparable de filmer, une caméra aerienne, toujours en mouvement, comme une sorte de rêve avec l'omniprésence de la voix off et cette facon si particulière de faire avancer le récit, à la fois en prenant son temps et en accélérant les faits, sans se conformer à des codes de scénario. ici encore il filme superbement la nature, les corps, les mouvements. presqu'une sorte d'illustration visuelle de la musique, celle originale, superbe, de james horner, et un thème de mozart qui revient régulièrement. on peut cependant préférer quand il mêle ses images à la très concrète et violente guerre du pacifique comme dans son film précédent. car il a ici une sérieuse tendance à faire dans la naiveté, pour ne pas dire dans la niaiserie, genre "les bons sauvages" et le reste. la violence des combats colons / indiens est plutot édulcoré quand on imagine ce que cela a été (plus proche de "gangs of new york", sans doute) et la sensualité de "Pocahantas" bien pudique (pas l'ombre d'un sein à l'horizon pour une fille à moitié nue pendant la majeure partie du film). il y a quand même un certain snobisme avec lui, pas sur que l'on aurait pardonné autant de guimauve chez un autre et pas mal de prétention creuse dans ses monologues en off. heureusement, heureusement que le casting a eu la main heureuse avec orianka kilcher, parfaite, surtout quand elle sourit et s'amuse dans les herbes. pour ses partenaires... autant christian bale, dont on se méfie a priori, est plutot bien, discret, autant colin farrell confirme qu'il est ... mauvais. dans ce genre de film de haut niveau, ca ne pardonne pas, impossible de masquer l'inexpressivité de son visage, c'est un vraui bovin, et comme tous ces acteurs qui ne savent pas jouer (russel crowe, par exemple), il a une grosse tendance à compenser par la muscu, il a de sacrés biscotaux. comment cette indienne peut tomber amoureuse d'un mec pareil ? disons le franchement, au bout de 3 minutes, à la traditionnelle question "y me rappelle quelqu'un mais qui ?", la réponse est... andré agassi (période chevelu), le même air du mec pas à sa place et le même regard d'animal effrayé par la lumière des phares.


El Bacos

F1 : GP de Bahrein (1/18)


J'inaugure la rubrique qui sera désormais traditionnelle, avec analyse succinte des points clés des GP de F1.
La photo représente Jay Kay (Jamiroquai) et Rick Parfitt (Status Quo) en grande rigolade avant la course des célébrités !
Sinon :
- Michael Schumacher qui égale le record de pole positions jusque là détenu par Ayrton Senna : ça fait mal au coeur, mais ça devait bien arriver. Il faudrait maintenant un miracle pour qu'il n'arrive pas à le battre.
- Fernando Alonso qui gagne : rien à dire, il est fort le garçon, comme dirait Jacques Laffite, le plus mauvais consultant du monde (mais un type sympa par ailleurs). Heureusement qu'il est là, sinon on recommençait avec la funeste habitude de voir Schumi l'emporter au premier GP, ce qui aurait plombé d'emblée la saison.
- Les deuxièmes pilotes qui souffrent : Fisichella, Massa, Barrichello, Webber, Montoya, Villeneuve, Speed, Ide - ça ne va pas être drôle tous les jours pour vous, les gars.
- Raikkonen sur le podium : et si finalement ça le motivait de partir dernier ?
- Patrick Faure qui prend sa retraite (ou qui est débarqué, c'est selon) : adieu, on ne vous aimait pas, on ne vous regrettera pas. Les pilotes français talentueux non plus.
- Nico Rosberg : perdre 45" au premier tour et finir à 1' du vainqueur après être remonté, avoir signé le meilleur tour en course et accessoirement disputé son premier GP - phénoménal.
- Le circuit de Bahrein : n'arrive toujours pas à m'y faire.
- Toyota : on s'interroge et on ne comprend pas. Il faudrait vraiment maintenant un top driver.
Du coup, les "étoiles" (voir le site www.bollee.com) sont :
* * * : Alonso, Rosberg
* * : MSchumacher, Raikkonen
* : Button, Webber, Klien.

Toi & Moi *


de julie lopes curval avec elisabeth depardieu, marion cotillard, jonathan zaccai

deux soeurs, l'une écrit des roman photo et s'accroche à un mec qui ne s'intéresse pas à elle, l'autre est violoncelliste, mariée, mais tombe amoureux du violon solo.

passer en 20 mn de l'horreur visuelle et pyschologique de "hostel" à ce film est une expérience intéressante, et volontaire, "toi & moi" est parfait pour absorber le choc du précédent. énième "comédie de moeurs" sur les amours contrariées de parisiens trentenaires boboisants.... c'est devenu un vrai genre à lui tout seul. il faut bien en picorer un temps de temps, ca ne fait pas de mal. ni étonnant ni décevant, c'est juste passable. un peu léger sur l'histoire qui se traine de plus en plus sur la fin. la piste "comédie acidulée facon roman photos" est trompeuse, le film étant plutot grave sur la fin, grace à marion cotillard, la meilleure du film, clairement. jonathan zaccai comme prévu ces dernières années rentabilise sa belle gueule dans des comédies consensuelles. eric "tanguy" berger est limite mauvais. la depardieu a beau être la plus supportable de la famille, elle est de plus en plus atteinte du syndrome "tautou", répêter les mêmes mimiques et cultiver un personnage "femme enfant" absolument pas sexy. on préfere quand elle se lache dans quelque chose de plus trash, comme elle sait le faire. on oubliera rapidement. il s'agissait juste de passer à autre chose, visuellement, après avoir regardé une femme enchainée se faire griller les yeux au chalumeau...


El Bacos

Hostel * *


de eli roth avec jay hernandez, derek richardson, eythor gudhonson

deux jeunes américains et un islandais en vacances "sexuelles" en europe se font conseiller une auberge de jeunesse en slovaquie. des femmes superbes et disponibles, mais pas seulement...

après le très convainquant "cabin fever", eli roth s'affimer comme un maitre de film d'horreur, bien au dessus de la moyenne du genre, absolument pas dans le "horror movie pour teenager US" ni dans le film fauché facon "Blair Witch". Non, un vrai prodige du genre, au sens noble. Mais c'est de l'horreur, l'interdiction aux moins de 16 ans avec le bandeau "attention scènes insoutenables" est plutot justifié. certes, la caméra a plutot tendance à s'effacer pendant les "actes", intelligemment, mais pas toujours. ce serait d'ailleurs le principal défaut du film. il en rajoute un peu beaucoup dans le gore (la japonaise sur la fin...), son film aurait gagné à plus viser le "moins de 12 ans", car l'ultra violence, comme souvent dans ces cas là, bouffe un peu trop le reste. on a beau essayer de prendre cela au 2nd degré, à en rigoler, ce n'est pas une parodie, malgré quelques clins d'oeil, et, comme dans "land of the dead", il faut bien se résoudre à se prendre la violence de face. un scénario très malin, qui ressemble longtemps à un films d'ados avec belles nanas à poil et mecs qui déconnent, sauf que le revers de ces Occidentaux et surtout Américains qui se défoulent en faisant leur marché du sexe est cruel... ils sont la proie très recherchée du marché de la torture. ça fait penser au récent "13 Tzamati" en allant encore plus loin. bien écrit, avec une europe de l'est caricaturé dans sa glauquerie. on est peut être plus à l'aise avec la maladie contagieuse de "cabin fever", la torture et la mutilation ne peuvent que rappeler notre époque, Abou Graib et autres. "tarentino presents", plus qu'une caution, c'est un aveu de sa part que ce film sait allier violence et intelligence, ce qu'il n'a pas su faire dans "Kill Bill 1". entre autres amusements pour public averti, on saura enfin comment on fait pour découper un corps, un peu comme Jugnot , derrière la porte, dans "le Père Noel..."


El Bacos

10 mars, 2006

Triste sire 2

Truman Capote * * *



de bennett miller avec philip seymour hoffman, catherine keener, clifton collins jr

1959. l'écrivain truman capote et son amie nelle enquète sur un triple meurtre dans le kansas. il se nourrit de ce fait divers, pour écrire un livre, "in cold blood"', jusqu'à se lier avec un des meurtriers.

le titre est finalement très trompeur, laissant penser à une "bio" (cf les commentaires sur les Bios à l'américaine pour "walk the line"), alors qu'on est dans un registre totalement différent. c'est en fait l'histoire d'un livre, "de sang froid", comment il nait et comment son auteur, l'écrit. une courte période de la vie de capote. et contrairement au film sur johnny cash, qui reprenait avec pas mal de complaisance les ficelles du cinéma hollywoodien, ce 1er film est, quels que soient les producteurs, 100% indépendant dans l'esprit. exigeant, austère, il n'y a quà entendre les fauteuils qui claquent pour comprendre qu'il y a un risque de se tromper de salle. pas d'action, juste un homme face à son sujet, à sa personnalité, ses zones d'ombre. un caractère ambigu, à la fois brillant, lache, manipulateur, prétentieux, émouvant. on est dans la subtilité loin de tous les codes du grand spectacle. avec ce défaut réel d'être trop long, lent, ça mériterait d'être raccourci. mais la fin prenante, avec ces visages en gros plan dans la cellule, remporte l'adhésion. superbe réalisation, vraiment de grande classe, ce mec est à suivre. quand à l'interprétation...seymour hoffman, considéré parfois "en off" comme l'un (ou le ) des plus grands acteurs américains actuels, le confirme. un peu comme don cheadle, on sait qu'ils sont largement au dessus du troupeau, mais on prend plaisir à ce que tout le monde ne le sache pas. car il n'y a pas que les manières effeminées de capote, il y a plein d'autres choses, le regard, le mouvement... dans le genre "top crédibilité cinéma indé US", on retrouve aussi la toujours mimi catherine keener. sans oublier le meurtrier, vraie révélation. un film qui donne une grosse envie de lire le livre.


El Bacos

Triste sire 1



Sonnez hautbois, résonnez musettes : voici mes officiels débuts en tant qu'auteur complet BD ! Plus sérieusement, grâce au logiciel stripgen que l'on peut trouver sur le site
www.thirdframestudios.com/adgame/stripgen/, je me lance dans une production de strip (pas quotidiens, mais j'en ferai régulièrement) avec mon personnage principal : Triste sire.

Captain Biceps T1 * *

Zep & Tebo, Glénat
C'est mon fils Hugo qui s'est acheté cet album avec son argent de poche mais comme il ne sait pas encore lire (il a cinq ans), c'est moi qui lui ai fait la lecture le soir... Et là, j'avoue que j'ai plutôt bien rigolé, avec d'amusantes parodies de super-héros et surtout une rubrique à chaque page ("le saviez-vous ?") parfois hilarante. Bon, ça reste un peu trop caca-prout pour moi, mais ça le fait bien quand même.

05 mars, 2006

Le soleil *


de alexandre sokourov avec issey ogata

1945, japon, l'empereur hiro hito se rend et renonce à son ascendance divine

doit on se réjouir ou s'énerver de voir une salle du MK2 beaubourg bourrée à craquer pour un film de sokourov ? tant mieux qu'un cinéma exigeant soit soutenu, d'un autre côté, c'est tellement "particulier" et peu accessible que les grandes foules sont plutot inquiétantes. effectivement, le voisin qui bouffe des pop corns dans un film très silencieux et qui commence à ronfler rapidement, ca donne envie de retrouver un public clairsemé en fin de soirée, pendant la semaine... disons qu'après le je-m'en-foutisme d'un chabrol - vous avez été nombreux à réagir... le "0" n'est pas exagéré, et rappelons que son précédent, "la demoiselle d'honneur" était déja totalement raté... fin de la parenthèse - voir le film d'un gars très soucieux d'esthétisme, avec une mise en scène précise, avec un univers, une ambiance très personnels, ca fait du bien. beau, intègre, on est dans le cinéma d'auteur, au plus haut sens du terme. mais pour spectateurs avertis. difficile d'être totalement conquis quand on lutte pendant la plus grande partie du film contre le sommeil. raconter la reddition d'hiro hito en observant pendant près de 2 heures hiro hito en train de se distraire ou de réfléchir, pas facile... bien sur, le point de vue est totalement différent, mais on regrette le réalisme glacant de la fin d'hitler, dans "la chute". il y a de belles scènes, notamment celle où il se fait prendre en photo par des américains, peut être parce que c'est la seule scène de vie, de jour, non statique, non contemplative, cinématographique. issey ogata impressionnant. bref, pas facile d'être décu vu la qualité artistique intrinséque, mais pas la peine de faire semblant quand on est resté en grande partie étranger au film.


El Bacos.

L'ivresse du pouvoir o


de claude chabrol avec isabelle huppert, francois berleand, robin renucci, patrick bruel

un chef d'entreprise mis en prison et interrrogée par une juge tenace qui veut faire tomber tout un réseau politico-financier coupable d'enrichissement personnel

faut que ca cesse... ceci dit sans illusion. chabrol traine une réputation de flemmard bon vivant mais comme il a une filmo assez impressionnante, pas mal de bons voire très bons films, et une capacité à mobiliser un casting haut de gamme, il continue à tourner, comme il veut, réussisant un film sur deux voire, de plus en plus, sur trois. celui ci est un ratage total. un vrai film de flemmard, de branleur pour dire clairement les choses, un foutage de gueule. cautionné par des media qui tombent dans le piège de la "bonne idée de départ", celui de transposer "l'affaire Elf". vrai piège à cadros sup parisiens qui ont régulièrement besoin de films pour parler dans les diners en ville. oui, bonne idée de départ et quelques bons dialogues, mais pour le reste... quelle catastrophe, quelle honte de filmer si pauvre, avec si peu de rigueur, de diriger aussi mal ses acteurs. même l'aspect "film à clefs" laisse à désirer. berleand, le seul à vraiment jouer à son niveau en Le Floch Prigent qui se gratte en permanence, on ne peut pas dire que ce soit du super humour. pas de scénario au bout de 10 mn, ca se traine, des plans et des scènes totalement inutiles, de très longs tunnels comme ces interrogatoires où tout le monde s'emmerde, où les acteurs donnent l'impression d'improviser, en free style total. même huppert n'est pas à sa place, l'impression qu'elle est bourrée quand elle parle, tellement ca sonne faux. bruel inutile et le mec qui joue le neveu d'huppert horripilant de bout en bout. et dire que le superbe "itinéraires" se retrouve dans 1 salle et demi en une semaine alors que cette bouse continue sa belle carrière...


El Bacos.

02 mars, 2006

Coïncidence * *

Vehlmann & Various, On a marché sur la Bulle

En tant que scénariste BD, je ne pouvais passer à côté de cet album qui représente une expérience originale : faire dessiner une même planche à douze dessinateurs différents et voir les différences de résultat. Il faut avouer que c'est assez intéressant.

Je pense que l'exercice a une limite fondamentale : quand on sait (je parle pour les dessinateurs) qu'on participe à ce type d'expérience, forcément on ne peut pas réagir comme si on illustrait "normalement" une page parmi d'autres d'un scénario donné. Autrement dit : la tentation est forcément réelle de vouloir se démarquer. Donc de n'être plus tout à fait naturel. C'est à mon avis ce qui s'est passé pour (nonobstant les styles personnels) Goossens, Trondheim voire Von Bassewitz.
Concernant le "scénario" de Fabien Vehlmann (il faudrait mieux parler de script), je trouve qu'il n'y a pas grand chose à dire, l'argument est plutôt amusant - mais je trouve qu'il aurait pu (dû ?) supprimer la case 4 dans son découpage qui ralentit le propos.
Toujours est-il qu'il avait prévu 8 cases. Il est alors intéressant de constater que trois auteurs ont cru bon d'en rajouter (De Metter va jusqu'à 10 cases !, Edith 9, Von Bassewitz 9 aussi) et un seul a raccourci (Goossens, 7). Le rythme de son histoire s'en ressent - et c'est mieux. Dommage qu'il ait voulu à ce point viser l'originalité (mais il est vrai qu'il avait le droit de le faire, le découpage n'indiquant pas une tenue ou un décor obligatoire).
Pour conclure sur ce sujet, les dix cases de De Metter sont pour moi un échec. Outre des cadrages qui ne sont pas époustouflants, on a là le problème récurrent lorsqu'un scénariste et un dessinateur collaborent : ce dernier intervient (très bien), modifie (pourquoi pas) mais là on ne voit pas pourquoi. De quel droit De Metter a-t-il estimé que le découpage de Vehlmann ne méritait pas d'être conservé ? Mystère...
Au niveau des détails, j'ai trouvé super le cadrage de la case 1 chez Ramos, et j'ai trouvé excellente l'idée de la grande case verticale (toujours pour la case 1) chez Trondheim. Le gauffrier de Jason m'a semblé ennuyeux et pas adapté. Le dessin de Meyer est impeccable et les cadrages excellents, en revanche je n'ai pas aimé ceux de Kokor (notamment les cases 2, 3, 5 et 6). Enfin, je trouve que von Bassowitz en a vraiment trop fait...
A vous de juger !