13 mars, 2006

Le nouveau Monde * *



de terrence malick avec colin farrell, orianka kilcher, christian bale

1606, les anglais débarquent en amérique. le capitaine smith, plutot taiseux et rebelle, se retrouve sous le charme de la nature et de la fille du chef

terrence malick, même en ne se réferant qu'à deux films vus (avec "the thin red line"), a un talent sans doute incomparable de filmer, une caméra aerienne, toujours en mouvement, comme une sorte de rêve avec l'omniprésence de la voix off et cette facon si particulière de faire avancer le récit, à la fois en prenant son temps et en accélérant les faits, sans se conformer à des codes de scénario. ici encore il filme superbement la nature, les corps, les mouvements. presqu'une sorte d'illustration visuelle de la musique, celle originale, superbe, de james horner, et un thème de mozart qui revient régulièrement. on peut cependant préférer quand il mêle ses images à la très concrète et violente guerre du pacifique comme dans son film précédent. car il a ici une sérieuse tendance à faire dans la naiveté, pour ne pas dire dans la niaiserie, genre "les bons sauvages" et le reste. la violence des combats colons / indiens est plutot édulcoré quand on imagine ce que cela a été (plus proche de "gangs of new york", sans doute) et la sensualité de "Pocahantas" bien pudique (pas l'ombre d'un sein à l'horizon pour une fille à moitié nue pendant la majeure partie du film). il y a quand même un certain snobisme avec lui, pas sur que l'on aurait pardonné autant de guimauve chez un autre et pas mal de prétention creuse dans ses monologues en off. heureusement, heureusement que le casting a eu la main heureuse avec orianka kilcher, parfaite, surtout quand elle sourit et s'amuse dans les herbes. pour ses partenaires... autant christian bale, dont on se méfie a priori, est plutot bien, discret, autant colin farrell confirme qu'il est ... mauvais. dans ce genre de film de haut niveau, ca ne pardonne pas, impossible de masquer l'inexpressivité de son visage, c'est un vraui bovin, et comme tous ces acteurs qui ne savent pas jouer (russel crowe, par exemple), il a une grosse tendance à compenser par la muscu, il a de sacrés biscotaux. comment cette indienne peut tomber amoureuse d'un mec pareil ? disons le franchement, au bout de 3 minutes, à la traditionnelle question "y me rappelle quelqu'un mais qui ?", la réponse est... andré agassi (période chevelu), le même air du mec pas à sa place et le même regard d'animal effrayé par la lumière des phares.


El Bacos

Aucun commentaire: