01 septembre, 2008

Le Silence de Lorna ***


de jean pierre et luc dardenne avec arta dobroshi, jérémie renier, fabrizio rongione

Liège, Lorna, albanaise, devenue belge grace à un mariage arrangé avec Claudy, drogué. dans les plans de la filière mafieuse, Claudy doit disparaitre pour que Lorna puisse faire profiter un russe de ses papiers. Mais Lorna s'attache à Claudy.

Un autre "grand film de l'année" de le semaine après le Batman, mélange des genres... On est ici dans le très haut de gamme, les frères Dardenne, comme un Loach en Grande Bretagne, commencent à avoir une filmo impressionnante. En se renouvelant. Car si ce film reste très "social", ils préférent calmer le jeu et surtout les mouvements de camera. Réalisation plus classique donc pour une histoire, une fois de plus impressionnante (prix du scénario de Cannes, juste parce qu'on ne pouvait pas les mettre en compét directe pour une 3eme Palme d'or - plus méritée que "l'enfant" finalement). Le grand mérite de ce scénario est de ne pas chercher la dramatisation et même de laisser pas mal d'espoir, dans une certaine rédemption. On se doute que ce que arrive/va arriver à Lorna ne va pas être gai, mais on échappe à ce qui plombe certaines histoires, l'impression d'une fatalité et que l'héroine doit forcément en prendre plein la gueule. C'est dur, âpre mais pas glauque. Grâce aussi au caractère de Lorna, qui fait face, qui laisse passer quand il le faut, qui se tait aussi, qui laisse parler ses sentiments, de dure et déterminée à touchée puis bouleversée par Claudy. Il y a cette scène "de sexe" entre eux d'une grande beauté, comme on en voit peu, elle "se sacrifiant" pour qu'il ne pense plus à sa drogue, mémorable. Trés impressionnante (et belle) actrice, tout le casting est, comme toujours chez les Dardenne Bros, parfaitement dirigé. Un de ces films européens des années 2000 qui rend parfaitement témoignage de l'époque, l'immigration, l'argent, la violence, le destin de personnes si différentes par leurs origines et se retrouvent au coeur de l'europe dite "prospère". Même si rien de comparable dans l'histoire, les Dardenne réussissent ce que le récent "Gomorra" avait du mal à transmettre, à la fois faire réfléchir tout en racontant une histoire, en nous attachant à des personnages.

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