29 décembre, 2008

Australia **


de baz Luhrmann, avec Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham

Australie, Territoire du Nord entre 1939 et 1941. Lady Sarah Ashley récupère une demeure familiale à la mort de son époux, assasiné. Faisant face à un riche propriétaire qui vetu ses terres, elle trouve l'amour en la personne d'un convoyeur de bêtes et un quasi fils adoptif avec un jeune aborigène menacé de déplacement de force...

Pour une fois, j'usurpe la place qui revient à mon éminent critique ciné El Bacos pour prendre la parole et évoquer ce film qui ne pouvait que me "toucher" car traitant de l'Australie. Côté décors et réalisation, pas de déception, c'est plutôt top et haut de gamme, bien aidé par un montage efficace. Les paysages naturels sont évidemment sublimes, même si j'attendais un peu plus de variété, mais on pourra ergoter sur la reconstitution de Darwin, très embryonnaire et un peu trop marquée à la palette graphique. Côté histoire, on a deux niveaux : le premier raconte le parcours de Kidman (rien à lui reprocher), qu'on connait d'avance et qui se déroule "comme au cinéma" : l'arrivée en lady ridicule, les gars du coin qui se bagarrent, la décision de rester, l'histoire d'amour avec Jackman (beau mec, c'est sûr)... Il n'y a là-dedans aucune surprise ni aucune nuance et c'en serait presque désespérant, avec pas mal de scènes qui sont limite ratées. Le deuxième volet permet heureusement de sortir du cadre convenu via le personnage de Nullah, formidable petit garçon mi-blanc mi-aborigène qu'on veut placer de force dans une mission en vue d'une politique d'assimilation dont on sait qu'elle demeurera à tout jamais comme une tâche dans l'histoire de l'Australie. La thématique est évidemment à ce moment-là moins facile et plus douloureuse, même si les clichés aborigènes défilent à la chaîne (le grand-père sorcier, ses pouvoirs, le serpent arc-en-ciel...). Là aussi, il y avait peut-être moyen de faire un peu plus subtil... En résumé, il faut oublier le contenu pour se laisser bercer par un contenant qui a de la gueule et qui permet un vrai dépaysement sans trop d'exigences. La scène où les bêtes s'affolent et se dirigent vers un précipice est impressionnante... jusqu'à sa conclusion, trop facile.

Update :
Et voici maintenant pour être complet la critique d'El Bacos :

Australia *
On pouvait craindre une plus grande cata... mais renvoyer ce film à "autant en emporte le vent" ou "out of africa" fait quand même sourire, même si c'est l'ambition de Luhrmann. Réalisateur sauvé par son talent, on n'a pas fait "romeo + juliet" et surtout le trés bon "moulin rouge" sans en avoir. Il a son parti pris de ne pas faire dans le sobre, d'en rajouter dans l'image, la musique, les décors, quitte à faire kitsch et volontairement artificiel, dans une sorte de chromo de "cinéma d'avant" idéalisé, et assumé. Il faut l'accepter, cette fresque historique, mélo, etc. sauf que ca ne colle pas toujours au film, dont le principal atout pourrait être le décor naturel australien, mais à force de faire des images en carton pâte ou avec effets spéciaux (la fuite des animaux de l'élevage), avec filtres de lumières à gogo, on perd de tout ce naturel australien. Le fait est que ce film se déroule sans surprise, trés calibré, mais à force, il ne dégage absolument aucune émotion, mais vraiment aucune, ni larmes ni rire. Disons le, si on pleurniche à cette histoire, faut vraiment être quelqu'un de trés trés sensible... On ne s'emmerde pas vraiment, plutot une sorte d'ennui poli... Heureusement tout de même que les Japs attaquent Darwin au bout de 1h40 des 2h40 de film... Cela donne quelques scènes de bataille plutot réussies et un peu de nerf. Pas trop envie d'insister sur le plus que politiquement correct de la production Fox qui nous donne de l'aborigène en veux-tu en-voilà, ca s'appelle même plus régler une dette à ce niveau de clichés, tellement ils ont le beau rôle, pire que des Chtis (dans tout feuilleton, il y a un fil rouge...). Bref, malgré l'ampleur du film, on se demande quand même quel est son intérêt. Pas aidé, et c'est rare de le dire, par son casting. Jackman... même dans ce role très basique de cowboy qui serre les dents et verse sa larme, il est rapidement en surchauffe, plus facile de jouer un "X men"... Il n'est pas bon acteur, c'est tout. Mais il est aussi tellement baraque du torse (ah ça on les aura vu ses pectoraux velus) qu'il ressemble à un personnage de dessin animé limite difforme. Quant à la kidman... son rôle est evidemment pas trés léger, surtout au début, à grands coups de grimaces outrées de lady anglaise... mais cette fille a joué un Kubrick et a fait "Dogville" de Von Trier quand même !!! C'est peu de dire que son pic de carrière artistique est dépassé, ça fait des années ("l"interprête" ?) qu'elle ne sort rien de convenable. Avec un couple d'acteurs vedettes au physique un peu bizarre, le film ne part avec les meilleurs atouts. à vouloir trop faire "à la manière de", Luhrmann patine, comme écrasé par son ambition.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et oh eh ! usurpateur ! bon je dégaine ma chronique ce soir, un peu dans le même sens que toi d'ailleurs !

laurent b