14 janvier, 2008

It's a free world * * *



de ken loach avec kirston wareing, juliet ellis

Londres, angie, la trentaine, un fils dont elle s'occupe mal, monte une agence de recrutement, avec Rose, son amie, pour employer de la main d'oeuvre étrangère, surtout d'Europe de l'est, déterminée à s'en sortir, à la limite du légal, et sans états d'ame

Du loach, du vrai loach. Qualité impeccable, réalisation, rythme, des acteurs britanniques autant inconnus qu'impressionnants de justesse, surtout cette Kierston Wareing, présente de tous les plans. Si on met de côté ses films "historiques"- "land and freedom", son grand film ou "le vent se lève", qui lui permet de ne plus avoir à attendre sa Palme, le petit Ken...- , il séduit encore plus quand le "thème" du film prend une place moins importante, grace à toutes les histoires individuelles. Comme cette splendide réussite qu'était "just a kiss", autant une histoire sentimentale qu'un film sur les différences. moins évident ici car "it"s a free world", restera un film référencé sur "l'exploitation des travailleurs de l'Est" (le gros logo LCI en parrain le fait bien comprendre, important le parrain de départ du générique...), même si on voit largement vivrre Angie par ailleurs, avec sa famille, son "mec" polonais de passage. Mais Loach, engagé, est un gars subtil, qui montre du doigt sans caricaturer. Angie est complexe, à la fois complétement dans son obsession de la réussite, assumant son égoisme, surtout face à ces exploités (eux mêmes pas des agneaux), mais fonctionnant pas coups de coeur, aussi, spontanément. Bref, un vrai portrait de nos sociétés (ouest) européennes, un de ces films qui font / feront le portrait de l'Europe de ce début de siècle, comme pas mal de films made in UK, comme le turco-allemand "de l'autre côté ou du assayas quand il fait "boarding gate". A chaque Ken Loach, on regrette toujours autant qu'il y en ait si peu en France qui ait talent / courage / (pognon à investir ?) d'en faire autant. Et pourtant sur l'immigration, le travail temporaire plus ou moins illégal et la chasse aux sans papiers, y'aurait comme un peu de matière... on s'était dit en mai dernier qu'un Sarko président aurait au moins l'avantage de relancer des une création culturelle plus engagée et plus proche de la réalité. pour l'instant, on ne voit que les films d'alice taglioni à l'horizon... en attendant le premier film de Cauet cet été...

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