29 janvier, 2008

Lust Caution * * *



de ang lee avec tony leung, tang wei, joan chen, leehom wang

années 40, la chine ocuupée par les japonais, Wang rejoint un groupe de résistants, et, à Hong Kong, plus Shanghai, elle doit séduire M.Yee, collabo des japonais

Il faut tout de même attendre 90 mn avant la luxure... mais les "fameuses" scènes de sexe ne décoivent pas, pas parce que particulièrement crues, on a vu "mieux" dans quelques films coréens, mais parce qu'elles font vraiment s'élever l'histoire. La longue attente, d'approche, de séduction, beaucoup plus proche du film d'espionnage, est nécessaire, mais il faut reconnaitre qu'on y perd de l'énergie, un beau film qui tarde à décoller. Et qui trouve donc son ampleur autour d'une scène de meurtre violent et 2/3 scènes entre Wee et Wang, plutot tendues, pas forcément simulées... (ou alors excellent cadreur à la caméra...), et qui, au delà d'un certain plaisir esthétique, ont du sens, la confrontation de la résistante et du salaud, des potentiels bourreau et victime, un lien sexe / mort (seul le sexe permet à Wang de s'approcher de son ennemi), bien complexe, avec ce qu'il faut de perversité, car tout n'est pas calculé entre eux deux. On en redemande... cette relation passionnelle et ambigue donne une vraie force à ce film qui reste dans les hautes sphères dans une dernière partie vraiment extraordinaire, c'est souvent l'inverse, alors à souligner. Ang lee a peut être été plus à son aise dans des films américano-asiatiques comme "garcon d'honneur" et "the ice storm", mais il a un sacré talent qui lui permet d'être encore à un haut niveau dans ce film de genre. Une réalisation d'un classicisme parfait, du très bel (et sobre) ouvrage. Ainsi que l'histoire, bien loin des films de résistance où on finit par ne pas tout comprendre, l'intrigue est simple, sans complications inutiles. On a parfois l'impression de voir du Bertolucci facon "Conformiste" / "Dernier tango" / ...et "Dernier Empereur" bien sûr, une réalisation très classique mais qui laisse passer beaucoup de choses, pas mal de mélancolie sur la fin, une tristesse chez ses deux personnages, superbe scène de Wang, seule, dans la rue, avec sa bague. Il y avait quand même de quoi faire plus intense et moins "images chromo de Shanghai", et d'obtenir un très grand film. Disons que le talent de ang lee et une histoire plus resserrée comme "l'amant" pour la partie sexuelle. Excellents acteurs, tony leung moins esthétisant que chez Wong Kar Wai. Et belle belle musique d'Alexandre Desplat.

Aucun commentaire: