06 juin, 2006

Marie Antoinette * *


de sofia coppola avec kirsten dunst, jason schwartzman, asia argento

la vie de marie antoinette de son mariage avec la futur louis 16, encore ado, à la fuite de Versailles en 1789

difficile d'être plus dubitatif. déçu, clairement, après la réussite *** de "virgin suicides" et la réussite **** de "lost in translation". mais ce n'est pas non plus le ratage que certains ont pu voir. scène par scène, cela tient la route, c'est bien filmé, bien joué, intelligent. grand mérite de la fille coppola de s'attaquer à un tel sujet, en terres étrangères, en époques lointaines. mais que cherchait elle à faire ? on se pose la question en permanence. il manque à l'évidence le charme de ses films précédents, une unité de ton, d'ambiance, qui permet d'accrocher. à force d'avoir un regard différent mais sans chercher l'anachronisme, son film est surtout ennuyeux comme pas mal de films en costumes. elle reste dans les codes de ce genre cinématographique, elle ne trouve pas le moyen de les briser. malgré la cérémonial de Versailles, qu'il faut montrer, on aimerait plus de caméras à l'épaule, plus de discussions "pour de vrai" et pas ces répliques et ces saillies qui font mouche dans "Ridicule" mais endorment ici. on aimerait qu'elle développe plus les relations avec Louis XVII, quitte à les imaginer, ils n'ont quand même pas fait que s'échanger des sourires, ils ont parlé...Elle a vu trop large, ne sachant pas trop controler son sujet. ni ou placer son audace. Et comme sa bande new yorkaise ciné-intello-rock, spike jonze, charlie kaufman et leurs potes musiciens, à force de se savoir talentueux dans un pays qui ne l'est pas toujours, elle fait un peu trop la maligne. elle est encore jeune et deux films ne la protégent pas encore, elle fait du convenable mais sans plus. la bande son pop indé est une nouvelle fois parfaite (merci de reprendre du "Radio Dpt", on est donc deux au moins à les aimer...), et bien vue dans l'anachronisme, excellente idée. mais trop souvent plaquée sur certaines scènes, comme ces 30 secondes de Strokes qui ressemblent vraiment à du copinage. Une vraie réussite quand même, une des plus belles scènes, l'anniversaire de MA, longue fête sur fond de "ceremony" de New Order. Kirsten Dunst est bien, belle. Mais est ce elle ou le rôle mais elle marque bien moins la rétine que Scarlet Johanson, l'impression de moins se donner, plutot en surface. Un film à revoir dans quelques temps, quand la hype sera passé...
El Bacos
PS : A noter que j'avais rencontré l'été dernier Clémentine Poidatz, qui joue dans le film la Comtesse de Provence. Elle est la fille d'une amie artiste à qui j'ai demandé de réaliser deux aquarelles représentant mes enfants en train de jouer sur une plage ! A l'époque, il s'agissait manifestement d'un rôle assez important. Il semble qu'il ait été considérablement raccourci au montage. Dommage.

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