21 juin, 2010

Deux histoires de sport...

Il ne sera pas dit que je ne m'exprimerai pas sur la tempête cataclysmique qui secoue l'équipe de France de football. Si j'ai voulu devenir très jeune journaliste, notamment sportif, c'est parce que le sport véhicule quand même certaines valeurs auxquelles je crois. Dans le désordre : la dramaturgie (que d'histoires exceptionnelles, que de moments magiques, que de destins étonnants !), le talent (eh oui, on l'oublie, mais être un des meilleurs du monde dans un domaine c'est admirable et certainement pas un dû), l'effort (on n'a rien sans rien, il faut tout donner) mais aussi le courage et la prise de responsabilités (eh oui, quand il faut se lancer, eh bien on a peur ou l'on n'ose pas), voire un rôle d'éducation ou de régulation sociale qui existe (tous égaux devant un ballon ou une raquette !). A un deuxième niveau, je rajouterais des notions de courtoisie, de fair-play et de modestie qui, pour dépassées qu'elles sont sûrement, représentent encore pour moi quelque chose. Voilà pourquoi, en regard de toutes ces valeurs, je voue une admiration sans borne à un champion comme Rafael Nadal, qui me semble être la quintessence actuelle de ce que viens d'évoquer.


La photo ci-dessus est celle de Nicolas Anelka de retour à Londres après son exclusion de l'équipe de France. On reste presque sans voix devant le scandale et le malaise suscités par cette affaire affligeante, mais dans ce cliché je vois la frime, la morgue, le mépris et la vulgarité réunis. Désolés si je suis carricatural, mais Anelka l'est. Peut-être est-il sympa et marrant en privé, mais je m'en fous. Je l'accuse de crime contre le sport plus que contre l'équipe de France de football, et son attitude m'a choqué. Tout comme m'ont choqué la chasse à la sorcière relayée par Patrice Evra, les faux-fuyants d'Escalettes, les pas de danse de Domenech qui s'en était presque bien sorti face à Anelka mais qui est retombé tout seul dans sa fange, dont il continue de se badigeonner avec allégresse semble-t-il. (Je n'irai pas aussi loin pour Ribéry, qui est aussi une carricature à lui tout seul, mais j'ai vu en lui un joueur qui au moins courait sur le terrain et qui a eu le courage de venir s'exprimer à Téléfoot - bien sûr, son intervention était ridicule, mais il ne faut pas sous-estimer l'émotion de l'instant - il n'y a que ceux qui ne sont jamais passés à la télé qui peuvent juger et condamner un discours tenu en direct devant des caméras...)
Bref, un fiasco, une honte - et le foot étant tellement important et universel, je crains qu'en plus il soit symbolique de ce qui traverse notre pays depuis pas mal de temps maintenant : la vulgarité justement, le j'men foutisme, le terre à terre procédurier et autoritaire, la radicalisation, le désenchantement - la France de Sarkozy quoi.


Voici maintenant une photo de Grégory Havret, qui la nuit dernière, a failli gagner l'US Open de Golf, sur l'un des plus beaux et difficiles parcours du monde (Pebbles Beach), devant tous les génies de la discipline (Woods, Mickelson...). Ce qu'il a fait (2e au final, à un coup du vainqueur), c'est comme si un jeune pilote français inconnu avait terminé 2e de son premier GP avec une Hispania en devançant Hamilton et Button ! Enorme ! Personne n'en a parlé, évidemment (c'était loin et c'est du golf) mais ça me redonne espoir. Tout n'est pas foutu.


3 commentaires:

Anonyme a dit…

...et Federer, mené deux sets a un, 3-1, au premier tour de Wimbledon...qui claque un 6/0 au cinquième...bref un premier tour. Un simple 1er tour: du sport quoi!
JIMBO

Anonyme a dit…

comme dit sur Canal, Anelka ressemble à Dark Vador à son arrivée à Londres avec sa capuche et ses lunettes !

je ne sais que penser au bout d'un moment, envie de me marrer quand même parce que cela ne reste que du sport en short (dont je suis fan depuis facile 35 ans ! ma 9 ème coupe du monde !)et quand je vois tous ces analystes pseudo compétents qui prennent des airs d'enterrement ou de colère terrible, on est quand même dans le show ridicule...

Faudra quand même aussi mettre en cause les media, pour ne pas dire l'Equipe, tombé dans la fange aussi.

allez, le foot continue !

laurent

Anonyme a dit…

bien dit tout ça, et qu'est-ce que nous petits belges devons dire avec ce qui nous arrive? On n'a plus de foot, bientôt plus de pays. Et ce dans l'indifférence complète. A tout prendre, je préfère cette France malgré ses défauts.