27 avril, 2009

Frost/Nixon ***


de ron howard avec michael sheen, franck langella, kevin bacon, rebecca hall

Printemps 1977, Californie, la star de la télé David Frost, anglais, interviewe Richard Nixon, quelques années aprés sa démission suite au Watergate. Gros enjeu de crédibilité pour les deux pendant douze sessions d'interviews.

Si on arrive à oublier le "Ritchie" de "Happy days" (pas facile), Ron Howard avec sa longue carrière désormais, reste un de ces rares réalisateurs qui ne fait jamais mauvais et jamais impressionnant, avec quelques réussites encore plus notables comme "Appolo 13". Les moyens des gros studios US mis au service de bons sujets, "divertissants" mais jamais bourrins. Excellente pioche avec ce sujet, pas évident pour un non connaisseur de l'histoire américaine mais passionnant (et largement supérieur au "Nixon" raté d'Oliver Stone). Parce que Howard trouve le bon ton pour raconter le avant et le pendant cette interview. Le contraste entre Frost et Nixon, chacun en quête de revanche pourtant (surtout Nixon qui espère encore revenir en politique (essentiel pour comprende ce qui se trame)). Cela ressemble à un combat, de plusieurs rounds, mais Howard n'en fait pas trop dans le spectaculaire et dans les effets de suspens, qui étaient à leur place dans "les hommes du président", par exemple, pour rester dans le même sujet, pas ici, où tout se joue sur les mots et les arguments. On est souvent décu par ces "bons sujets sur le papier", pas pour ce film, ca bouge pas mal, bien référencé 70's autour de Frost (ahhh, la cabine supérieur du 747 en "salon / bar", on va finir par l'oublier...). la tension monte vraiment et la fameuse dernière session est trés bien rendue. Pas de ces échanges "avec phrases définitives" si crispants dans les vies de l'un et l'autre, Nixon est tel qu'il est, sans doute, intelligent, pingre, un peu obsédé cul et angoissé par la solitude et l'absence d'objectif pour le reste de sa vie. Super acteurs et Langella qui n'a pas, lui, à cabotiner comme Anthony Hopkins, pour jouer Nixon. Grosse alerte sur Rebecca Hall, aprés "vicky cristina barcelone", faut miser sur elle, à tous points de vue...

PS : Pour faire écho à cet avis de notre ami El Bacos (car je rappelle que ce n'est pas moi qui écrit toutes ces pertinentes critiques cinéma sur ce blog), je dois dire que je me suis fait une spéciale Watergate dans les avions qui m'ont menés en Australie et retour. J'ai également vu à l'aller ce Frost/Nixon que j'ai trouvé excellent et je suis tout à fait d'accord sur ce qui est écrit au-dessus. Au retour, grâce à l'excellent service VOD de Cathay Pacific (même en éco), j'ai pu compléter le sujet avec Les Hommes du Président, qui était également disponible. Je l'avais vu une fois il y a bien longtemps et je l'ai revu avec plaisir, même si il faut bien avouer que c'est une histoire très américaine et qu'on s'y perd un peu avec tous les noms qui sont cités... Amusant de voir aussi comment les journalistes enquêtaient il y a trente ans lorsqu'il n'y avait pas internet ou le fax... Et puis, histoire de boucler la boucle, entre Hong Kong et Paris, sur les coups de 3h du mat, visionnage de l'interview originale entre les vrais David Frost et Richard Nixon sur le Watergate (quand je vous disais que le mec qui a fait la sélection de la VOD sur Cathay était bon...) : amusante mise en parallèle, avec Frost qui s'écoute un peu parler, qui a un tic énervant de se tenir le doigt en permanence mais qui ne lâche pas l'affaire et un Nixon qui peu à peu se ratatine et finit par avouer qu'il a sans doute lâché le peuple américain et que sa carrière politique est terminée...

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