12 septembre, 2006

Enfin !

Cela fait plusieurs années que je fais rigoler mes amis et collègues professionnels en leur annonçant régulièrement la retraite de Michael Schumacher pour la fin de l'année en cours. A chaque fois, j'ai été démenti jusqu'à ce 10 septembre 2006 où le septuple-et-peut-être-bientôt-octuple-champion-du-monde nous a enfin annoncé son départ de la F1. Il était temps.
J'avoue en effet que je ne j'ai jamais été un fan du monsieur, ayant toujours déploré son manque de charisme et de profondeur et surtout son esprit sur le terrain. Que de manoeuvres anti-sportives ! Que de coups bas ! Que d'agissements louches et flous ! On ne les compte plus tellement il y en a...
Tiens, un souvenir parmi d'autres (les plus connus, le GP d'Australie 94, le GP de Belgique 95, le GP d'Europe 97, le GP d'Autriche 2002, le GP de Monaco 2006...) : à Bercy, en 94 ou 95, Schumi participe au Elf Masters Karting. Il y arrive en tant que champion du monde et personne ne doute qu'il est un excellent pilote de kart. Or, voilà qu'un problème mécanique le frappe dans une manche de qualification (ça s'appelait peut-être une demi-finale) : bref, il sera obligé de partir dernier de la finale. Qu'à cela ne tienne, voici notre Schumacher qui finit son tour de formation au ralenti, qui soudain se positionne assez loin de l'avant-dernier sur la grille (en continuant de rouler), qui laisse tout le monde s'arrêter pour prendre le départ et, prenant son élan, accélère depuis le dernier virage pour doubler au moins cinq concurrents d'un coup ! Eh oui, M. Schumacher n'avait pas vu mieux que de prendre un départ lancé là où les autres prenaient un départ arrêté pour gagner des places : et cela devant 17 000 spectateurs qui voyaient tout ! Un bel exemple de sportivité dans le cadre d'une manifestation amicale et désintéressée...
Evidemment, on va me dire que c'est cet esprit de combattant à tout prix qui a fait qu'il est devenu le super champion détenteur de tous les records ou presque. Sans doute. Je ne remettrai jamais en cause son implication, sa combativité, son talent - des qualités évidentes et parfois même surnaturelles, qui ont fait de lui un personnage à part. Il m'est arrivé de parfois l'admirer, comme au GP d'Espagne 95, où il a tenu tête à Damon Hill avec une boîte bloquée en 5e... Mais pourquoi a-t-il fallu aussi peu de fair play ? Pourquoi autant de blocages et d'incidents en piste ? Et pourquoi a-t-il fallu que Ferrari le privilégie à ce point, lui offrant plusieurs victoires qu'il ne méritait pas ?
Je crois volontiers que dans le privé, Schumacher est un gars plutôt simple et sans doute sympa, ouvert et "normal". Mais je dis que dans l'environnement de la F1, et compte-tenu de la politique de Ferrari, il n'a pas été le champion exemplaire qu'il aurait dû être.
J'attendais donc la nouvelle de sa retraite avec impatience et je suis persuadé qu'avec la nouvelle génération (Alonso, Raikkonen, Kubica, Vettel, Hamilton...), on va enfin se régaler et retrouver un peu d'esprit sportif qu'on avait perdu depuis longtemps en F1 !

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