25 août, 2008

Les films de l'été

Qu'on se rassure : El Bacos n'a pas manqué à sa tâche et est allé voir pas mal de films cet été au cinéma. Je manque de place pour vous relayer toutes ses chroniques : voici seulement celles de trois films qu'il a crédités de trois étoiles, ce qui est donc le meilleur score de ces mois de juillet et août. Quant à moi, sachez que j'ai été voir X-Files : Regeneration et que c'est vraiment une terrible déception. Rien ne va dans le scénario, c'en est même honteux de tant de légéreté et d'invraisemblances, alors qu'on est censé être (un peu) dans le paranormal... De quoi définitivement gâcher une série télé culte.


Surveillance ***
de jennifer lynch avec julia ormond, bill pullman, pell james

Deux agents du FBI enquètent sur des meurtres sanglants, interrogeant et confrontant les récits d'un flic, d'une jeune droguée et d'une petite fille de 9 ans.

La question était évidente, la réponse l'est aussi, Jennifer est bien la fille de David. Son film est totalement dans le continuité des films de son père, en plus linéaire et compréhensible, heureusement. Polar assez classique dans ville paumée des US, agents du FBI énigmatiques, personnages un peu limites, instables, violence bien gore, humour noir latent... ça peut aussi rappeller les frères Coen, ceux de "Blood simple" par exemple. Mais cette ambiance bizarre, ce Bill Pullman à la fois sur de lui et inquiétant, ces récits où tout le monde semble cacher des choses -les deux flics, salauds de première classe, écoeurants bien comme il faut- , c'est aussi du "twin peaks" ou "lost highway". Et puis ce feu d'artifice final, tellement saisissant qu'on aurait envie de le raconter mais ce n'est pas racontable. Une dernièe partie malsaine, dérangeante, azimutée, violence et perversité pour donner l'eau à la bouche... C'est en mesurant le plaisir qu'on ressent face à une telle histoire, alors que le film a son lot de défauts, pas toujours crédible notamment, qu'on se rend compte que le cinéma, surtout de ce genre, polar, est devenu consensuel et prévisible. il ne faut pas passer à côté d'un film qui remue, que beaucoup rejeteront, c'est un peu le but, mais si on aime les histoires tordues et pas rassurantes, c'est un grand moment.


Wall E ***
film d'animation de andrew stanton

2700 et quelques, la Terre est vide et à l'abandon, Wall E, un robot, s'occupe de compacter les déchets. D'un vaisseau de l'espace arrive un autre robot, Eve...

Pixar casse la baraque pour la 2eme année consécutive après "ratatouille", on dira que ce "wall e" vient aussi se glisser dans un Top 5 des films d'animation de ces 15 dernières années. Pas nécessaire de le porter trop aux nues, cela reste un film d'entertainment de la maison Disney, ni de faire trop de comparaisons. "le voyage de chihiro", puisque la référence a été faite -les deux films partagent ton mélancolique et "poétique", plus "adulte" et préoccupation sur le destin écologique de la Terre- reste au dessus, comme il reste au dessus de la plupart des films de ces dernières années d'ailleurs, mais on retrouve lors de certains passages cette émotion ressentie face à Chihiro, un émerveillement, un enchantement, même si ces mots peuvent sembler un peu ridicule deux jours aprés avoir pris son pied aux tueries de la fille Lynch et de "Surveillance"... Il y a cette première partie dans une sorte de ville US en désolation, très trés beaux décors, vraiment différents de ce que l'on voit dans ces films, qui donnent ce ton mélancolique au film et à son, héros, pas de dialogues, la vie de Wall E, ses manies, sa "programmation", ses regards de chien marrant et touchant. comment est ce qu'on réussit à être sous le charme d'une boite en fer ?... et l'arrivée de Eve, la drague, vraiment un grand et rare moment. Prolongé par la courte et sublime séquence de traversée de l'espace, et là, on pense par exemple au train sur l'eau de "Chihiro"... et de l'humour burlesque, bien drôle, peut être pas assez tout au long du film. On revient à quelque chose de plus classique dans le vaisseau, dessins et intrigue, bien mais moins original bien sur, avec quand meme cette sortie dans l'espace qui finit de convaincre que les gars de Pixar ont voulu faire délibérément un film qui restera. Et de se retrouver comme un con ému aux dernières images d'un robot qui essaye de réparer un autre robot... Il y a des références, "2001" et l'ordinateur, "alien", (voix off de sigourney weaver, excellent !) mais "Wall E" ne joue pas vraiment la dessus, il a suffisamment de force pour cela.


Une Chanson dans la Tête ***
de hany tamba avec patrick chesnais, pierrette katrib, julia kassar

un riche entrepreneur dans le café de Beyrouth invite un chanteur francais has been auteur d'un tube, pour l'anniversaire de sa femme, qui en est fan. mais sa femme se fait enlever, ainsi que sa Mercedes

On s'attendait à un film plutot sympa, entre l'acteur principal (chesnais, totalement relancé depuis "je ne suis pas là pour être aimé"), le Liban, le sujet... et on a beaucoup plus que cela. Une sorte de "quand j'étais chanteur" libanais, comédie, une vraie comédie, mais avec du fond, de l'émotion, un scénario qui tient la route, d'excellent dialogues. On craint un moment que ça parte un peu en vrille, lourdingue, comme cela arrive avec les comédies moyen orientales mais non, suprenante maitrise, comme dans ce voyage dans le nord, entre la belle esthéticienne et le chanteur. Il y a une mélancolie, une profondeur, sans jamais perdre l'esprit léger, toujours léger du sujet (cf la non inquiétude pour l'enlèvement de la riche libanaise, plutot pour la Mercedes...). En dehors de Chesnais, qui ne fait pas que son numéro un peu dépressif, comme dans cette excellente scène où il monte bourré pour chanter et plonge dans la piscine. Mais aussi les belles libanaises, surtout cette superbe pierrette katrib (comme quoi, faut pas s'attacher aux prénoms...)... un film, comme "caramel", avec un esprit généreux, sans cacher les malheurs pays, qui revendique sa francophilie (ah le charme des ces phrases où le francais et l'arabe se mélangent), qui assume aussi son environnement "riches chrétiens libanais", qui donne envie d'aller au Liban, de manger libanais. Gros échec public, dommage.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci à Laurent pour ses critiques toujours justes et intéressantes. Allez voir d'urgence Gomorra, le film indispensable de 2008. Un gros coup de poing en pleine poire !!
Célian