05 juillet, 2010

A propos de la science-fiction


Sur ce cliché, vous pouvez admirer le profil de Jean-David Morvan qui était assis à côté de moi samedi après-midi pour une conférence à laquelle nous avons participé durant Japan Expo à Villepinte. Au menu de ce débat animé par Didier Pasamonik : la science-fiction ! Vaste sujet s'il en est, et c'est vrai que sur mes 30 albums de BD à ce jour, j'en compte au moins 13 qui sont de la science-fiction quasi pure soit quasiment la moitié... Mais pourquoi au fait ?

En fait, ce que ne nous a pas demandé le cher Didier, c'est bien pourtant la question qui aurait pu être la première de toutes : qu'est-ce que représente la SF pour vous ? Pourquoi en écrivez-vous ?... Dans mon cas, essayant de me pencher sur le problème, j'arrive à une réponse à multiples facettes :

- il y a d'abord ce que je qualifierai d'"affinité inée" : je suis naturellement plus attiré par des histoires se déroulant dans l'espace (par exemple) que pendant la prohibition ou le Moyen Age. C'est comme ça. Ca ne veut pas dire pour autant que je ne pourrai jamais écrire d'histoires se déroulant sur ces deux périodes données à titre de (contre) exemple...

- ensuite, il pourrait y avoir la "quête de l'infini" : j'aime tout ce qui est grandiose et mystérieux, à la limite du mystique ou du divin, avec des éléments se jouant de l'espace et du temps... J'aime ce qui est immortel et intemporel, j'aime que le réel soit transfiguré en quelque chose de sublime (beau ou laid). D'où mes passions pour Victor Hugo (le style), 2001 L'Odyssée de l'Espace ou la saga Rama... Quelque part, je dois être un peu un contemplateur utopique et rêveur. J'aime imaginer ce qui se trame dans le ciel et le temps, dans des notions qui nous sont naturellement supérieures et inatteignables...

- la part de "l'animal humain" : tous mes scénarios reflètent des trajectoires d'hommes ou de femmes qui sont dépassés, manipulés, trompés par les fils ténus de ce qu'on peut appeler le destin ou le hasard (ce dernier étant bien une forme de destin). D'où sans doute l'évidente transposition dans le cosmos ou le futur, car là encore plus qu'ailleurs l'humanité est perdue comme dans un labyrinthe, errant dans le noir et essayant de comprendre ce qui se trame au-dessus d'elle...

- enfin, je pourrais dire que c'est forcément un challenge excitant que d'imaginer "ce qui n'existe pas" ; il faut cependant bien veiller à respecter une règle fondamentale du scénario : il faut qu'il y ait du vraisemblable dans l'invraisemblable, du crédible dans l'incroyable. En d'autres termes : il faut construire son histoire pour qu'elle ait sa propre cohérence, son propre référent. Sans cela on tombe dans le gratuit... et c'est ce qui fait défaut à pas mal d'histoires, hélas.

Voilà ce que j'aurais pu dire... même si, depuis quelques temps, je me concentre sur des scénarios plus réalistes, historiques et contemporains... On n'est pas à un paradoxe près !

Mon Top 5 SF cinéma :
2001 l'Odysée de l'Espace (S Kubrick)
Alien (R Scott)
Aliens (J Cameron)
Cube (V Natali)
Bienvenue à Gattaca (A Nichols)

Mon Top 5 SF littérature :
Rendez-vous avec Rama (AC Clarke)
L'Empereur-Dieu de Dune (F Herbert)
La Faune de l'Espace (AE Van Vogt)
Histoires divines (various - Grande Anthologie de la SF)
Histoires d'extra-terrestres (various - Grande Anthologie de la SF)

Mon Top 5 SF BD :
Le Vagabond des Limbes (T1 à 10) (Godard-Ribera)
Les Naufragés du Temps (Forest-Gillon)
Aldébaran-Bételgeuse-Antarès (Leo)
Rork (Andreas)
Le Chant des Stryges (Corbeyran-Guérineau)

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