07 juin, 2011

The Tree of Life *

de Terrence Malick avec Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn, Tye Sheridan

Jack se souvient de son enfance, dans une petite ville du Texas, les années 50, sa mère douce, ses deux jeunes frères, son père sévère, qu'il ne peut plus supporter.

Voilà un résumé de ce qui aurait pu être un grand film, un film sur la vie de cette famille en apparence aimante et la montée des tensions entre eux, entre frères, face aux personnalités de leurs parents. C'est la meilleure partie du film, de très loin, une bonne heure de cette chronique familiale, belle puis tendue, cruelle. Cela aurait fait une grande Palme d'or, un mélange de "Revolutionary Road / Noces rebelles" pour la violence des relations familiales dans une atmosphère US du passé voire même du (Palmé) "Ruban blanc" de Haneke pour les faux-semblants de l'enfance. Du grand Malick dans cette heure de film. Mais il y en a 2h20... et pour le reste, pour cet insupportable reste, on n'arrive pas à comprendre comment la Palme lui a été accordée, la plus scandaleuse de mémoire (qui commence à être assez longue) de cinéphile. Avec toute la bonne volonté du monde, avec toute la largeur d'esprit possible, ces longs passages mystiques, entre création du monde (au début) et paradis (à la fin) sont horripilant de niaiserie, de prétention sans fin et de grand n'importe quoi. Ces incantations à Dieu (chuchotées, brrrr que c'est énervant) lui auraient valu bien plus de commentaires ironiques s'il ne s'appelait pas Malick. Il faudra un jour que de De Niro explique pourquoi cette Palme a été accordée - sans doute "achetée" à l'avance pour le prestige d'un Malick sur la liste, Mallick empêtré dans un montage d'une année, on ne sait pas quel film il voulait faire, en dehors de la partie réaliste, mais il s'est pris les pieds dedans. Suite assez logique car malgré "Les moissons du ciel" (il y a 30 ans...), "The thin red Line" tendait vers le soporifique (c'est pas bien de le dire, mais quand même...) et "le nouveau Monde" était plein de bons sentiments bien niais également. Il filme pourtant toujours aussi bien la nature, même si les plans "camera flottante, je te fais un travelling avant, avec un contre jour face au soleil, avec de la musique de cathédrale" peuvent lasser. Et pour le cinéaste du naturel, que viennent faire ces dinosaures ridicules dans une rivière, échappés de "Jurassic Park" ?

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