14 octobre, 2010

Gérard Berliner

Je suis très triste aujourd'hui car un artiste qui m'a beaucoup accompagné dans ma jeunesse s'en est allé, à 54 ans seulement. La photo que vous voyez a été prise à l'automne 1991. Considérant Gérard comme le plus grand chanteur français de son temps (et ce, effectivement, depuis son grand tube Louise, mais aussi un formidable premier album avec des titres aussi bouleversants que Voleur de Mamans, Les Mémés, La Souvenance de la France et surtout Un Jour J'mourrai peut-être qui prend tant de résonnance aujourd'hui), j'avais réussi à persuader Genevière Moll, alors rédactrice en chef de Télématin, de faire un reportage sur ce grand talent. Demande acceptée et début d'une certaine amitié qui devait mener Gérard à me faire un superbe cadeau : celui de chanter à mon mariage, en septembre 93.
Je me souviens encore des visites que je lui faisais dans son atelier-studio situé dans une cour (près du Boulevard Arago si je ne m'abuse) au moment où il était tombé littéralement amoureux de Victor Hugo... Eh oui, nous avions aussi cette passion en commun mais je dois dire que dans son cas elle fut assez débordante, obsédante, exclusive. Il a en tout cas tenu bon, avec le succès de son spectacle Mon Alter Hugo - même si je puis me permettre d'avoir trouvé le CD de ce spectacle un peu décevant. Lors de mon mariage, il avait interprété en chanson finale un poème d'Hugo, justement, seul au piano : cela avait été tout bonnement génial.
La boucle a été bouclée l'an dernier lorsque j'ai emmené mes deux enfants voir Mon alter Hugo, nous ne nous étions pas revus depuis une petite dizaine d'années et je l'avais retrouvé tel quel après le spectacle, l'oeil pétillant et la voix douce - alors qu'elle pouvait avoir des intonations de tous les timbres sur scène.
C'est peu de dire qu'il n'a pas eu la carrière qu'il aurait dû avoir, eu égard à son talent et à son charisme sur scène. Il restera comme une sorte d'énigme teintée d'injustice dans ce si dur milieu, mais il faut le remercier au nom de toute l'histoire de la chanson française.
Je pense aujourd'hui à sa famille et à ses deux enfants.

Gérard Berliner, mon top 10 (sans ordre particulier) :

Trompe-Moi
Margot
Un Jour j'mourrai peut-être
L'Amour de l'Amour
Hommes nous sommes
Voleur de Mamans
Le Tendre
Le Chant du Boulanger
L'Adieu c'est une Chose banale
J'ai tant besoin d'Accordéon

5 commentaires:

Anonyme a dit…

j ai souvenir de son "récital" lors de ton mariage...un beau moment.
jimbo

Anonyme a dit…

salut Laurent

oui en souvenir de ce mariage en Bretagne... grand moment
tu sais où je pourrai récupérer "l'amour de l'amour" ?

laurent B

LFB a dit…

Oh, je dois bien l'avoir en mp3 quelque part... Je te tiens au courant.

Anonyme a dit…

Ne pas oublier aussi la chanson le frangin ; au lieu de souligner qu' il était le demi- frère d ' un membre du gang des postiches , les médias auraient pu davantage évoquer ses qualités artistiques .
Léitraot Gérard !
La tantine du poitou .

Annie a dit…

Très bel hommage que vous faites là à Gérard. Un homme au talent immense, resté dans l'ombre des grands médias audiovisuels alors qu'il n'était et ne transmettait que Lumière. Un homme passionné et passionnant dont la voix belle, douce et profonde n'avait d'égal que la tendresse de son regard pétillant. Hugo devait s'ennuyer de lui, il nous l'a pris! Vole vers le bonheur Gérard.