29 mai, 2007

Le Scaphandre et le Papillon * * *

de julian schnabel avec mathieu amalric, emmanuelle seigner, anne consigny, marie
jozé croze

jean dominique bauby est totalement paralysé après une attaque cérébrale. seul son
battement de paupière lui permet de communiquer. il écrit un livre sur lui, avec
l'aide de quelques femmes qui l'entourent

on peut ne pas aimer et on comprendra qu'on ait du mal avec ce film. mais il est et
restera marquant, unique, en grande partie parce que cette histoire vraie a quelque
chose d'exceptionnel, en terme de destinée, de vécu "humain". et à partir de ce
sujet hors norme qu'est le livre de bauby, on peut tout faire comme film. alors
schnabel, malgré une finesse et un talent évident, n'évite pas vraiment la
sensiblerie. ça pourrait être bien pire mais parfois on se sent un peu poussé dans
le lacrymal. il y a de tout, de ces scènes un peu trop émouvantes et du reste, aussi
dans l"émotion, mais bien moins balisé et plus prenant. une réalisation virtuose,
qui accompagne bien le propos. en fait, mais était ce possible, on aimerait être
beaucoup moins dans le médical, dans bauby / amalric "en légume", ou en rééducation.
un peu comme on se dit qu'amalric est tout sauf "un acteur à Oscars", qui aurait
besoin d'un role d'handicapé pour prouver son talent, il est rayonnant dans le
reste, les souvenirs du passé, cette virée à Lourdes ou le rasage de son père, et
dans la voix en off, également. on aimerait plus de ces souvenirs, de ce contraste
entre le flambeur parisien d'avant et ce qui se passe après. dans ce avant, plus de
scènes avec marina hands. et dans le après, plus de anne consigny et marie jozé
croze. oui ces trois là, est ce un hasard, sont parmi les plus belles apparitions de
ces dernières années, esthétique et talent. et rien que la scène où la québecoise
marie jozé engueule amalric, avec ce plan quasi fixe de la caméra subjective du
regard de amalric - comme isabelle carré, dans "la femme défendue"... - est à
tomber par terre tellement ...euh, tellement ! il y a toutes ces scènes, ce qui rend
ce film si particulier, mais pas toujoursle bon dosage pour en faire un film
vraiment exceptionnel. on en ressort secoué, marqué, avec ce sentiment de l'éphèmère
de pas mal de choses. schnable sort sans surprise une BO rock crédible, Velvet, U2,
Tom Waits.
El Bacos
PS : Suis-je le seul à me souvenir de ce reportage, "réalisé" par Beineix pour Envoyé Spécial, sur le même sujet, à la différence près qu'il s'agissait du vrai Bauby ? Un sujet qui était déjà très fort, et il me semble, a priori, qu'une fiction, en l'occurence, ne puisse pas rivaliser avec un documentaire. Je me trompe peut-être...

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