23 avril, 2006

Jean-Philippe * * *




de laurent tuel avec fabrice lucchini, johnny hallyday

fabrice, fan total de Johnny, se réveille, suite à un choc, et se rend compte que ce chanteur n'est connu de personne. complètement paumé, il rencontre jean philippe smet, qui tient un bowling

oui, c'est vrai, une des meilleures comédies françaises depuis pas mal de temps. pas à se tordre de rire, ce n'est pas le but, mais un bon film plein de rythme et surtout très bien écrit. on sent la différence par rapport aux comédies à succès de ces dernières semaines... car il n'y a pas seulement la bonne idée de départ, qui peut tourner en rond rapidement, il y a aussi toute le déclinaison du scénario, luchini qui veut relancer Jean Philippe et rattraper 40 ans de sa vie, et Johnny à la fois même et son double, en vrai, c'est quand plutot fin et intelligent. Ne boudons pas notre plaisir d'autant que les dialogues sont travaillés, les acteurs convainquants. Luchini fait certes son numéro de "fan de musique", mais il porte le film, personne d'autre de crédible pour faire ce role. Hallyday est bien, parce qu'il sait trouver la bonne distance, dans l'auto dérision de son "personnage" mais trop non plus. Il y a quand même le hic de comment l'intrigue réussit à revenir à la réalité de la méga star. On veut bien admettre que ce film dégage une sympathie pour Johnny, c'est le postulat de départ. Et tant pis si on apprécie moyennement le gars, pour ce qu'il représente de beaufitude et de traitrise à la cause du rock. Et considérer que ses meilleurs moments sont ceux des ses passages à vide, comme à la fin des 70's, bouffi et alcoolo. Ou alors les "fans de Johnny" au ciné, comme l'inoubliable Yves Afonso dans le cultissime "Arcandiers"...Mais le mec lifté d'aujourd'hui, la petite Jade, Optic 2000, le Stade de France et tout ça, non merci. Bref, c'est un mythe. Et ce film le rend sympa, touchant. Et on ne peut pas s'empecher d'être pris, ému par cette scène où il "apprend" "Quelque chose de Tennessee " (grande chanson) en essayant de faire "comme Johnny". Re bref, le scénario se mort la queue dans une apothéose au Stade de France qui le voit triompher, alors que tout le reste est finalement crédible, une fois acceptée cette histoire d'oubli, cette scène de concert est totalement complaisante, un relachement très coupable du scènario. Surtout pour chanter sur "allumez le feu", cette scie qui représente sans doute le degré zéro du rock, et le summum de ce qu'il y a de pire en terme de communion avec son public. Un excellent film, néanmoins. Qui ne sera pas facile à vendre au delà du Benelux, vu que pour un étranger, cette idée que Johnny n'a jamais existé est plutot évidente.


El Bacos

PS : Je rajoute que l'excellente actrice qui joue la fille de Lucchini (voir photo) n'est autre qu'Elodie Bollée, ci-devant ma petite cousine germaine...

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