07 février, 2006

Munich * *


de steven spielberg avec steve bana, daniel craig, geoffrey rush, mathieu amalric

après la prise d'otages de Munich aux Jeux de 1972, un commando israelien "anonyme" sous la direction du jeune Avner recherche en Europe 11 responsables palestiniens pour les liquider.

spielberg sera toujours spielberg... avec son talent incomparable de réalisateur, son ambition et ses faiblesses béantes, ainsi que la certitude qu'il est définitivement plus à son aise dans un film comme "la guerre des mondes" que dans le registre "adulte". bon, chapeau bas quand même, enchainer en quelques mois ces deux films, on connait des Besson ou autres qui consacreraient 5 ans et leur maigre talent à essayer d'en faire un seul, en expliquant à quel point ils ont soufferts. spielberg aligne sans compter, et c'est tout à son honneur. son film mérite t il une polémique ? disons qu'il ne faut pas chercher l'objectivité à tout prix ou un récit "fidèle à". il fait la reconstitution d'une époque, et il nous fait vraiment réfléchir, sans trop simplifier, sans vraiment de manichéisme, sur le conflit israel / palestine. sa réalisation est bien sur magistrale, alliée à un vrai sens du récit qui brasse pas mal de pays et de personnages, un souffle incontestablement. mais pas trop de tensions, ca se traine, c'est une histoire par définition répétititve, trouver le palestinien et le faire sauter. dans le genre "opérations secrètes israeliennes à travers le monde", on reste quand même très loin de la maitrise d'eric rochant dans "les patriotes". quand on s'attaque à cette histoire contemporaine, il faut tout faire pour être rigoureux et ce n'est pas vraiment le cas ici. incohérences assez nombreuses, clichés à la tonne sur l'Europe (Paris avec les belles fringues et Piaf, la campagne avec la bouffe, Londres sous la pluie, Amsterdam en vélo et péniche... que faut il faire pour ne pas trop troubler le public US ?). ceci dit, parenthèse, quand on voit l'ampleur de la reconstitution de Paris en début 70"s, et pas juste les fringues,mais les bagnoles, les bus... on prend bien conscience de ce qu'est le budget d'un film de Spielberg... la fin résume assez bien son film et sa filmographie, d'ailleurs; à une avant dernière scène (avner se rémémore la fin de Munich) affligeante et catastrophique, succède un fameux dernier plan final (le WTC...) qui peut faire gadget mais a une sacrée force. tout spielberg "adulte" la dedans, incapable de faire vraiment bien malgré sa bonne volonté, à part peut être dans "...ryan", totalement maitrisé (quoique, le cimetière américain ...) mais sinon toujours tenté de sombrer dans ce que l'on considérera soit comme de la naiveté, soit comme de l'obscenité (cf l'image en couleur de "...schindler"). casting contrasté. bana, grande révélation du mauvais "Troie", est un potentiel grand acteur, charismatique, pas prévisible pour une fois. très bien looké 70's, il ne convainct pas toujours mais reste marquant. on peut regretter le énième role de mec mystérieux et flegmatique de michael lonsdale, personnage plutot crispant, comme son "fils" amalric, le genre qui tire les ficelles et on ne comprend rien, un peu facile comme scénario. prime à geoffrey rush, excellent quand il est sobre comme ici, sans oublier une rapide mais mémorable intervention de la canonissime québequoise marie josé croze.


El Bacos.

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