17 février, 2006

A propos des "Séries B" en BD...

Vu sur le site bdparidisio.com, par ailleurs excellent, la critique de Philippe Belhache concernant Je suis Légion T2. A la fin d'un avis globalement positif, on peut lire l'appréciation suivante : "Une série B, donc. Mais une série B musclée et inventive". Typiquement le genre d'appréciation qui me met hors de moi.

Même si elle est "musclée et inventive", on a compris que la qualité "série B" n'est pas entièrement positive ici. Se voir apposer le label "série B" n'est évidemment pas flatteur, car cela suppose que c'est un produit sans grand intérêt, vite fait vite lu, au scénario amusant ou tout juste intéressant, au dessin efficace... etc. On a compris : comme souvent avec les BD dites mainstream, elles se voient on ne sait pourquoi qualifiées de manière condescendante de "série B".

Pourquoi ? Parce qu'on ne parle pas de trentenaires bobos confrontés à la paternité ? Parce qu'on ne parle pas de douloureuses relations enfants-parents ? Parce que le dessin est réaliste et ne propose pas des têtes d'animaux pour les personnages ? Parce qu'il y a de l'action et non des dissertations sur le monde ouvrier (par exemple) ? J'avoue que j'ai du mal à comprendre ces raccourcis critiques. Ne peut-on pourtant admettre que dans son genre, Je suis Légion T2 est un sommet : scénario très élaboré, superbement découpé, dialogues parfaits, dessin magistral ? Une vraie série A donc ! De quel droit mettrait-on des hiérarchies dans les thèmes que doivent aborder la BD ?

Dernière question : à votre avis, entre Je suis Légion T2 et Célébritiz (Trondheim-Ranta, Dargaud, Poisson Pilote), quelle est la VRAIE série B ?

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