03 octobre, 2007

A propos des Bollée...



Sur la photo ci-dessus, on arrive à distinguer Amédée Bollée et son fils Léon, les deux grands noms de la famille qui ont été parmi les pionniers de l'automobile mondiale. Rappelons que la première vraie voiture Bollée, L'Obéissante (toujours exposée au Musée des Arts et Métiers de Paris, à côté du Pendule de Foucault) date de 1873, soit treize ans avant la première Mercedes Benz ! Tout ça pour dire que j' étais tombé il y a quelques mois sur un livre (Histoire de l'Automobile, je ne sais plus qui en est l'auteur, désolé) où l'on détaillait les performances sportives des Bollée dans les premières compétitions automobiles de l'histoire. A titre d'information, voici donc ces extraits que j'ai sélectionnés - on se rendra compte que le sport auto n'est pas facile !

1895
11-15 juin 1895 : Paris-Bordaux-Paris
N°24 : Bollée (vapeur)

A bord de la grosse Bollée, tout est prévu –il y a même des toilettes- : le personnel pourra manger et dormir tandis qu'Amédée Bollée Père et ses deux fils, Amédée et Léon, se succéderont au volant que que trois chauffeurs opéreront tour à tour. Précurseur de nos modernes pilotes de rallye, Léon Bollée a effectué le parcours en entier, avec une bicyclette munie d'un appareil relié à la route et qui fait avancer, sur deux rouleaux, une bande de papier où sont notés tous les accidents du terrain, les points d'eau et les ruisseaux, toujours précieux pour un vaporiste (...)
Départ en 6e position.
La Bollée a des ennuis : une bielle chauffe, le coussinet étant trop serré. Après un arrêt d'une quinzaine de minutes, elle repart et arrive bientôt à Angersvilliers. Pendant que les mécaniciens sont affairés à prendre de l'eau, Amédée Bollée Père place un tas de chiffons humides sur la bielle récalcitrante, en vue de la refroidir. Malheureusement, quand il repart, il oublie d'enlever les chiffons qui, en se coincant dans la mécanique, occasionnent de graves dégâts qui compromettent définitivement les chances de la voiture. Après réparation de fortune, les courageux Bollée poursuivent la course mais ils sont très attardés. (...)
Classement : 9e (90h03')


1897
24 juillet : Paris-Dieppe

A Beauvais, le vicomte de Soulier (voiturette Léon Bollée) est en tête mais, peu après, le pneu de sa roue motrice éclate : il est irréparable, c'est l'abandon. Jamin, sur une autre voiturette Léon Bollée, prend la succession de son coéquipier. A Gournay, Amédée Bollée Fils (Amédée Bollée fils) prend le meilleur, devant Jamin (Léon Bollée) et de Dion (de Dion-Bouton à vapeur). A Torcy, au bas d'une rude descente, se trouve un virage à angle droit : prévoyants, le docteur et le curé de l'endroit s'y sont installés à toutes fins utiles. Heureusement, tous les concurrents passent sans encombres. Amédée Bollée augmente de plus en plus son avance quand, à Arques-la-Bataille, sa voiture tombe en panne, un axe de culbuteur brisé.
Les spectateurs l'encouragent à pousser sa voiture, car il ne lui reste que quelques kilomètres à parcourir ; Amédée, qu'accompagne son frère Camille, est bien découragé. Tous deux vont mélancoliquement s'asseoir sur le talus, attendant le passage de leurs poursuivants. Après une vingtaine de minutes, ils attendent toujours ! Les spectateurs les encouragent encore à pousser leur voiture ; ils s'y décident malgré la chaleur.
Dégoulinants de sueur, ils sont en vue de l'arrivée quand Jamin (Léon Bollée) arrive et fonce vers la victoire. D'autres pilotes les passent avant qu'ils terminent leur calvaire.

Classement final :
1. Jamin (Léon Bollée) 4h13'33
5. Pellier (Léon Bollée) 4h43'55
14. A. Bollée (A. Bollée fils) 5h17'22
22. De Nanteuil (Léon Bollée) 5h44'27
23. Diez (Léon Bollée) 5h49'44


1898
Marseille-Nice

"L'épreuve passionne le monde entier, le duel Panhard-Bollée en particulier. Même les journaux américains donnent le compte-rendu de cette compétition. (...) La malchance s'abat sur les Bollée : dans les faubourgs de Nymegen, les curieux sont nombreux et particulièrement imprudents. Aux carrefours, les commissaires, munis de drapeaux rouges, signalent aux pilotes la direction à suivre. La foule inconsciente ne se disperse qu'au tout dernier moment et réoccupe la chaussée dès que la voiture est passée. A. Bollée doit, pour atteindre le bac neutralisé de Nymegen, quitter la voie principale et prendre une rue perpendiculaire. Le commissaire préposé à ce virage s'est placé stupidement à la sortie de celui-ci, si bien que rien n'indique au pilote qu'il doit tourner là. Bien entendu, la foule est nombreuse à l'extérieur du virage. Bollée, habitué à voir celle-ci s'écarter au dernier moment, continue tout droit. La panique s'empare des spectateurs. Bollée n'évite la catastrophe qu'en jetant sa voiture dans la grille de clôture d'une propriété. C'est évidemment l'abandon.
Giraud crève deux fois à proximité de l'arrivée, puis est obligé de nettoyer sa canalisation d'essence, perdant ainsi beaucoup de temps.
Vinet, lâché définitivement par ses bandages pleins, abandonne.
Loysel, très prudent, se maintient en bonne position.
Il ne reste donc que deux Bollée en course."


1899
Nice-Castellane-Nice

"Les Bollée sont en difficulté : les carburateurs de ces voitures sont situés à l'arrière et aspirent la poussière, enduisant les chambres d'explosion d'un magma qui provoque l'auto-allumage et bien d'autres ennuis. Jamin, plus handicapé encore que ses coéquipiers, est contraint à l'abandon."

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La photo présentée est une photo d'Amédée Bollée père et d'Amédée Bollée Fils ! et pas de Léon sur cette photo !
la mésaventure de 1898 dans les faubourgs de Nymegen à eu lieu dans la course Paris Amsterdam Paris et non Marseille-Nice

Y Bollée

Anonyme a dit…

je voudrait savoir si Léon Bollé est sarthois ou non ? merci