26 mars, 2008

Bienvenue chez les Ch'tis * *


de danny boon avec kad merad, danny boon, anne marivin, zoe felix, philippe duquesne

Cadre dans le Sud à la Poste, Philippe rate ses mutations sur la Cote d'Azur, il est sanctionné et est envoyé en pays Chti, dans le Nord, à Bergues, directeur d'agence.

A y est, c'est fait ! Succès vraiment hors du commun - on est quand même déja deux fois au dessus des Choristes ou Grand Bleu - qui tient à pas mal d'irrationnel mais n'est pas si surprenant, une fois passé le cap des 8 /10 millions. Soit on voit les "films évènements de l'année" à la sortie ("grand bleu", "choristes" d'aileurs'), soit on attend que la grosse vague soit passé parce qu'on ne supporte pas les salles pleines, familiales et acquises d'avance... Difficile en tout cas d'aborder ce genre de film. Ni la complaisance pour un "film populaire", parce qu'un film est un film, et chacun est chacun, alors les goûts et les couleurs, et les vaches sont bien gardées. Ni l'ironie cinéphilique tout autant téléphonée, le cinéma a besoin de ce genre de films, pas juste pour alimenter le CNC, parce qu'on ne fait pas une saison ciné avec "Julia" par exemple... Et puis, tant qu'à avoir un carton, on préfère les Chtis aux Taxis / Bronzés 3/ Asterix 3. Sur un plan marketing, c'est bien foutu, il y a cette étincelle d'un bon lancement, en plein coeur de la saison reine de l'année, avec tout de même Claude Berri - inévitable mais toujours le nez creux - et TF1 Films aux commandes du pognon, certes, et "il suffit" de ces premiers jours et après on fait s'emballer la machine, en communiquant sur des records d'entrées ...atteignables, donnant l"impression que c'est fait, donc "tout le monde l'a vu", donc "faut absolument y aller", et en plus en famille... Pas d'ironie là encore, avec ce produit et ce contexte de lancement, faire autrement sur un plan marketing serait erreur professionnelle. Après, les media jouent leur rôle de promo, telle cette couv bien démago de Match sur "la france fraternelle de Danny Boon" (entre les Chtis et les Provencaux... on connait plus risqué en terme de "fraternité" dans la France de 2008). Et on en a pour l'année, jusqu'au fêtes de fin d'année, le Noël, les bilans, on va bouffer du Chti comme on a bouffé du Choristes... Osera t-on dire quand même que Dany Boon était déjà assez présent à la télé ? Et qu'il nous gonflait déja à ne pas être très drôle à faire le comique de service... mais il sera une icone, si ce n'est déja fait.
Alors ? Eh bien, on passe un bon moment. Meilleur que celui des "Visiteurs", gros succès qui le méritait vraiment pas. C'est efficace parce que consensuel avec les bonnes recettes, sans trop forcer sur les ingrédients, sans prétention, comme on dit. Puisqu'on nage dans les eaux des "Grande Vadrouille" et "Corniaud", il y a le couple disemblable, Boon / Merad, il y a même l'accident de bagnole de la rencontre, comme Bourvil / de Funes. Et après on déroule, sur l'antagonisme, la carricature, la bonne humeur, les quiproquos. Disons quand même que le scénario a un très très sérieux coup de mou une fois Merad conquis par les Chtis, faire un film à partir de sketchs de Boon se révèle périlleux sur la durée. On échappe à un vrai long tunnel de scénario grace à deux passages réussis, la tournée postale arrosée et le faux village de mineurs du Nord abrutis. Et un bétisier final qui permet d'oublier un épilogue expédié à la limite du foutage de gueule, l'impression des fins de comédies de Jean Girault facon "Gendarmes" des années 60, vraiment faiblard. Boon et Merad, fonctionnent bien, ils ont chacun un talent comique, plus Merad en fait, qui sait faire de Funes ET Bourvil. De là à avoir envie de le revoir...

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